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30/11/2020

"Les non-dits derrière le remaniement."

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Italie. Revue de presse.

Les décisions du gouvernement sur le plan de relance et sur les mesures anticovid en vue des fêtes de fin d'année font les gros titres des médias italiens. Le nouveau décret ''Ristori IV'' en aide aux entreprises à hauteur de 8 milliards est également cité : "Conte : voici mon plan pour les fonds européens" (Corriere della Sera), "Le plan européen pour Noël : écoles fermées et réveillon chez soi'' (La Repubblica), " Les déplacements seront interdits à Noel'' - "Le ministre Speranza fait un appel à des comportements responsables. Les régions favorables à la solution de la France : stop aux stations de ski mais pas au tourisme en montagne (La Stampa), "Impôts, nouvel agenda en trois temps'' - "Le nouveau décret pour les aides aux commerçants" (Sole 24 Ore), "Les régions changent de couleur et c'est le retour des rassemblements pour les achats'' (Fatto Quotidiano), "Les impôts reportés en avril"(Il Mattino).

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S Folli « Les non-dits derrière le remaniement » : « Le roman politique de fin d’année, avec la Covid toujours au centre de la scène et la crise économique qui augmente, continue à avoir un protagoniste privilégié : le Président du Conseil. Sa résistance à l’usure est devenue une sorte d'obstination. Conte résiste tout d’abord au PD, à une partie du M5S qui suit de près Di Maio et enfin au trouble-fête Renzi. Ce n’est pas un front négligeable et chacun a ses raisons pour chercher à entraver la marche du Président du Conseil. Il s’agit là d’un vrai conflit et qui n’est pas voilé. Enfin, il a été jusque-là caché derrière le terme flou de ‘’remaniement’’. Mais il s’agit d’une ruse. Il y a une gêne politique entre Conte et les partis qui le soutiennent, à commencer par celui de Zingaretti. Changer des ministres cruciaux (Défense, Intérieur, Développement économique, Infrastructures, etc) signifierait le début d’une véritable crise car cela voudrait dire remettre en cause celui qui les a nommés. Car la cible est bien Giuseppe Conte. Avec le remaniement, c’est aussi l’hypothèse d’un ou de deux vice-présidents du Conseil qui ressurgit. Ce qui confirme le non-dit entre Conte et les partis de la majorité. Et sur le Plan de Relance, le mur impénétrable des commissions et des experts est une manière de garder pour soi le dernier mot sur les investissements et l’utilisation des fonds. C’est ici que se trouve le cœur de la bataille, entre un Président du Conseil habitué désormais à assumer seul son pouvoir (qui est large aussi grâce à l 'état d’urgence) et ceux qui, dans la coalition, souhaiteraient retourner à des logiques plus traditionnelles. En arrière-plan, il y a une irritation grandissante de l’Europe sur les hésitations de la politique romaine qui pourraient retomber de manière négative sur les plans de Bruxelles. Des sources laissent comprendre qu’au Quirinal on assiste avec inquiétude aux rumeurs d’un remplacement de Conte, comme le remplacement d’une pierre qui pourrait faire s’écrouler tout l’édifice en pleine pandémie. Ce que l’on peut comprendre d’un point de vue conservateur. Or, les dynamiques politiques ont leur poids et elles sont en train d’exercer une pression alors que l’Europe en exerce une encore plus forte. L’histoire n’en est qu’à son début. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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