08/10/2020
"Salvini tend la main à Giorgetti : oui au dialogue avec le PPE."
Italie. Revue de presse.
La hausse de la courbe de contagions enregistrée hier (3 678 cas, soit un millier de plus en 24 heures) fait les gros titres des médias italiens. Les quotidiens reprennent les principales nouvelles mesures décidées par le gouvernement : le port du masque obligatoire à l’extérieur et la prorogation de l’état d’urgence jusqu’à fin janvier. « Hausse des contagions, maintenant il y a des mesures plus sévères » - ‘’Speranza : nous travaillons afin d’éviter un autre confinement’’ (Corriere della Sera), « Virus, peur au Sud » - ‘’La Campanie, les Pouilles et la Sicile préoccupent’’ (La Repubblica), « Bond des contagions, Ricciardi lance l’alerte : ‘’les régions sont endormies’’ » (La Stampa), « Covid, le retour de la peur : 3 678 nouveaux cas » (Sole 24 Ore), « Des contagions comme pendant le confinement » - ‘’Record de cas depuis avril. Tour-de-vis pour les commerces et les fêtes’’ (Il Messaggero, Il Mattino), « La Campanie et la Lombardie sont les régions les plus touchées » (Fatto Quotidiano), « Le retour du cauchemar » (Il Giornale).
COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi « Face à la panique causée par le virus, Conte est désormais le seul arbitre du jeu » : « Conte redevient le seul arbitre du jeu dans une situation imprévisible. Politiquement, tout s’articule autour de lui. Et pas seulement parce qu’il a demandé et obtenu la prorogation de l’état d’urgence qui lui permet de prendre des décisions par le biais de ces décrets tant critiqués en Conseil des ministres (Dpcm), tout en maintenant des relations plus soutenues avecle Parlement. Le fait est que les Italiens, comme le révèlent de plus en plus les sondages, estiment qu’il a géré du mieux possible la crise Covid et qu’il pourra continuer de la sorte. Du coup, faire la guerre contre Conte devient inutile : la crise du centre-droit, et les maigres résultats obtenus aux élections commencent par là».
Mouvement 5 Etoiles
ARTICLE, Fatto Quotidiano, L. De Carolis « Querelle avec Casaleggio, le Mouvement songe à un plan B pour ses fonds et sa plateforme » : « Maintenant, au sein du M5S, on pense sérieusement à un plan B, pour le cas où une véritable guerre judiciaire devait éclater avec Davide Casaleggio. Il s’agirait de trouver un site internet et un blog alternatifs à ceux de « Rousseau ». Si hier le régent Crimi avait démenti toute possibilité de querelle judiciaire, personne ne peut écarter l’hypothèse d’une rupture d’ici quelques semaines, même pendant les Etats généraux. On craint que Casaleggio puisse verrouiller l’accès à la plateforme (alors qu’il faudra ensuite voter en ligne sur le nouveau statut et se prononcer sur la forme de gouvernance). Or, Casaleggio s’oppose à l’idée que le mouvement aille vers l’adoption d’une direction politique. Il veut un nouveau chef (A. Di Battista) »
Centre-droit
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Salvini, chef de la Ligue « ‘’Je veux une révolution libérale. Nous devons ouvrir au-delà du milieu politique’’ » : « ‘’Les limites de notre périmètre politique doivent être élargies en impliquant les entrepreneurs et les professionnels. J’ai en tête un modèle précis - explique-t-il - celui des Marches. Je veux une Ligue plus présente dans les milieux extérieurs à la politique. Nous avons bien discuté avec Giorgetti. Il est clair que nous retournerons tôt ou tard au gouvernement et que nous devrons alors avoir de solides alliances européennes. Nous y travaillons. Il y a des échanges à des niveaux élevés. Même s’il n’est pas clair où ira le PPE. S’il s’oriente vers la gauche, cela ne m’intéresse pas. S’il va vers les positions d’Orbán, j’entame le dialogue. Le centre droit doit écouter et s’impliquer. Nous avons besoin d’une révolution libérale. Nous devons libérer notre énergie, exploiter les potentialités des Italiens. Et je ne prétends pas être seul dans cet engagement. Je travaille aussi avec Forza Italia. Modifier les décrets Sécurité a été une erreur, un pas en arrière dangereux parce que cela revient à donner de l’espoir à 80% des demandeurs d’asile qui ne fuient aucune guerre. Il y aura une remontée de l’immigration clandestine" ».
ARTICLE, Messaggero, E. Pucci, « Salvini tend la main à Giorgetti : oui au dialogue avec le PPE – ‘’Je ne romps pas avec Le Pen’’, mais il se tourne vers le centre » : « Vingt-quatre heures ont suffi à Salvini pour organiser les Etats généraux de la Ligue. Il a rencontré hier Giorgetti, pendant une heure au Sénat, puis dans les bureaux de la Chambre. Puis il a vu, un par un, tous les dirigeants de la Ligue. La nouveauté la plus importante est qu’il s’est montré favorable à la thèse de son numéro deux, Giorgetti. La Ligue ne frappera pas à la porte du PPE mais a donné son aval pour un dialogue, afin d’entamer des discussions au niveau européen avec les chancelleries et nouer des relations. ‘’Nous ne devons pas dénaturer le parti mais stop à l’isolement’’, ont déclaré les dirigeants léguistes. Salvini rencontre aujourd’hui les dirigeants de Fratelli d’Italia et Forza Italia. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Giancarlo Giorgetti
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