05/08/2020
"Les fragiles frontières du pays."
Italie. Revue de presse.
L’explosion du port de Beyrouth est reprise par tous les médias. Le Corriere della Sera titre sur la conversation avec le président du Conseil, Giuseppe Conte : « Voici comment l’Italie peut repartir » ; l’évolution de la pandémie de Covid est reprise par La Stampa : « Covid, alarme deuxième vague en Europe ». Le débat de politique intérieure sur la loi électorale et l’intervention du Président Mattarella sur le rôle des Régions : « Loi électorale, le défi du Pd » (Repubblica), « Même droits au Nord et au Sud » (Messaggero).
CONVERSATION, Corriere della Sera, F. Sarzanini, avec Giuseppe Conte, président du Conseil, “De cette manière l’Italie peut repartir. Sur l’école, c’est moi qui donne les garanties” : « A la veille du nouveau Décret de la présidence du Conseil des ministres qu’il devra signer avant la fin de la semaine, le président du Conseil Giuseppe Conte a déjà confié à ses bureaux le schéma à suivre. Il est conscient que la situation épidémiologique est susceptible de muter rapidement. Mais les données favorables de ces jours lui permettent d’être optimiste et de réfléchir à des possibles assouplissements de son programme d’action : en premier lieu en matière de tourisme, avec la reprise des voyages des bateaux de croisière et de l’organisation de foires et de meetings. Mais c’est l’ouverture des écoles la grande priorité des prochaines semaines : ‘’C’est mon engagement envers les jeunes, les familles, le pays. C’est mon engagement envers les enseignants et le personnel scolaire. L’école va rouvrir sans aucun doute. Je suis convaincu que nous n’aurons pas d’autres confinements. Je le sais car nous continuons à travailler pour la poursuite de cet objectif chaque jour avec le gouvernement, la Protection civile et le comité technique scientifique. Nous sommes tranquilles car nous avons créé un réseau sanitaire efficace et efficient, source de compliments de la part des autres gouvernements étrangers’’. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli, « Le PD dans le labyrinthe de Palais Chigi » : « La campagne du mois d’août menée par le PD sur la loi électorale se poursuit. C’est une course désespérée contre la montre afin d’obtenir un accord avant le référendum de septembre sur la réduction du nombre de parlementaires. Il s’agit d’un thème qui révèle la précarité des rapports politiques et qui se combine à l’autre délicate question de la gestion des migrants qui engage la relation entre le leader du PD Zingaretti et le président du Conseil Conte. Si le choix stratégique d’un pacte avec le M5S pour un président du Conseil ‘’de législature’’ a été défendu longtemps, maintenant on comprend que probablement le seul et unique bénéficiaire de ce pacte est Giuseppe Conte, qui a su naviguer habilement parmi les limites et les insécurités de sa majorité. Jour après jour, il a mis au point un mécanisme de pouvoir qui se développe autour de lui, comme le témoignent la gestion du fond de relance, le contrôle des services secrets, la gestion des télécommunications et de la fibre rapide. Le PD vit alors un évident état de frustration, dans lequel il est conscient d’être plus fort que son partenaire de gouvernement mais il ne peut pas sortir d’un schéma qui évolue contre ses prévisions. Dans ce contexte, le PD pourrait arriver à ne plus supporter cette situation et décider de prendre la voie des élections anticipées. Dans ce cas, il devra considérer que Conte sera prêt à jouer ses cartes, désormais conscient d’être plus aimé par les Italiens que ses adversaires, Zingaretti et Di Maio ».
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, F. Venturini, « Les fragiles frontières du pays » : « Les flux importants de migrants de la Tunisie et le vote parlementaire qui a envoyé Matteo Salvini au procès ont confié à nouveau une place privilégiée sur la scène politique italienne à la question de l’immigration clandestine. Salvini aspire à l’acquittement, mais encore plus à un débat qu’il pourrait utiliser comme une rampe de lancement pour reconquérir l’ancien consensus de la part des Italiens. Pensant aussi au leadership dans le Mouvement, Di Maio parie qu’une initiative ferme et immédiate à l’égard de Tunis et de l’Europe puisse convaincre les électeurs plus que les proclamations de Salvini ou les blocus navals irréalisables proposés par Giorgia Meloni. Et entretemps, l’Italie commence à avoir peur de l’automne, elle ne sait pas ce qu’elle voudra faire avec l’argent du fond de relance, elle se divise sur les milliards comptants du MES, et elle assiste à la hausse des contagions d’un virus qui nous tourmente de la Catalogne aux Balkans. A propos de la Libye, le plan du ministre Minniti apparaissait à maints égards très efficace, mais le PD n’avait pas voulu ou su valoriser ses progrès auprès de l’opinion publique. Et aujourd’hui, le secrétaire Zingaretti, comme la ministre Lamorgese, réclame une évacuation humanitaire des camps de détention et de torture en Libye. La Tunisie représente une question différente, puisque les migrants sont principalement économiques. Dans ce contexte, l’Italie doit sûrement s’adresser à l’Europe. Peut-être rappelant à Angela Merkel les temps pendant lesquels son gouvernement était favorable à une révision des règlements de Dublin. La répartition équitable des migrants n’est cependant pas pour le moment à l’ordre du jour et il faut se contenter de systèmes d’accueil volontaires annoncés par certains gouvernements. Mais il est opportun de considérer que les migrants peuvent bouleverser nos démocraties et, avec elles, l’Europe entière. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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