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20/07/2020

"Il suffit d’un Rutte pour tuer l’Europe."

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Italie. Revue de presse.

Le Conseil Européen, et notamment les négociations « à outrance » sur les aides communautaires face à la crise sanitaire et économique, domine les gros titres des médias italiens. La presse nationale relève dans l’ensemble une Europe « divisée » (Repubblica) et un accord au rabais pénalisant notamment l’Italie. Selon le Sole, la résistance des pays « frugaux », notamment des Pays-Bas, s’expliquerait par une volonté de « briser l’axe franco-allemand », le Recovery Fund cachant une  « véritable réforme structurelle dans le processus d’intégration par le biais d’émission conjointe de dette »  : «  Négociations pour l’accord dans un climat de soupçon » - ‘’Conte prévient Rutte : ‘’tu seras responsable des spéculations en bourse’’ (Corriere della Sera), « L’Europe divisée » - ‘’Troisième jour de confrontation. La dernière tranchée italienne : 70 milliards à fonds perdu’’ (La Repubblica), « L’Europe joue son va-tout »- ‘’Conte attaque Rutte : ne dépasse pas la limite’’ (La Stampa), « Sommet européen, bras-de-fer sur les crédits à fonds perdu » (Sole 24 Ore), « L’Europe malade d’égoïsme » (Il Mattino), « Il suffit d’un Rutte pour tuer l’Europe » (Fatto Quotidiano), « Beaucoup d’impôt et pas d’Europe » - ‘’Pas d’entente après trois jours et le gouvernement décide de ne pas reporter les impôts’’ (Il Giornale).

ARTICLE, La Repubblica, A. D’Argenio, « Aides de l’UE. Tous contre les pays frugaux » : « Après trois jours de discussions, les Etats européens essaient de clore aujourd’hui l’entente pour la répartition du Fonds de relance. Les pays frugaux, représentés par Suède, Autriche, Pays-Bas et Danemark auxquels s’ajoute la Finlande, ont déjà obtenu une réduction de 100 milliards par rapport aux 500 milliards prévus initialement pour les aides non remboursables mais ils persistent pour obtenir une ultérieure réduction, afin d’atteindre 350 milliards d’aides et 350 milliards de prêts. Les représentants des pays du Sud, soutenus par la Chancelière allemande et le Président français, ont fait front commun, imposant de ne pas descendre sous le seuil des 400 milliards pour les aides directes, seule garantie pour préserver les plans de réformes pour la transition écologique et la numérisation. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a mis alors sur la table une nouvelle ébauche de compromis : 400 milliards pour les aides et 350 pour les prêts, même si le point d’arrêt pourrait coïncider avec 360-370 milliards pour les deux composantes. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a préparé les marchés au pire des scénarios et a souligné : ‘’Il vaut mieux parvenir à un accord ambitieux, même si cela nécessite plus de temps’’ ».

ARTICLE, Sole 24 Ore I. Bufacchi « La colère de Merkel et la solidarité qui risque de s’égarer » : « A. Merkel a expliqué à nouveau le concept-clé de la proposition franco-allemande du 18 mai dernier ‘’évitons que les dettes nationales ne montent trop rapidement dans les pays les plus frappés par la crise du coronavirus’’. L’échec serait, pour elle, une défaite personnelle. Si elle a réussi à convaincre l’aile droite de son parti et de la CSU bavaroise, cela ne lui a pas encore réussi à Bruxelles ».

ANALYSE, Sole 24 Ore A. Geroni « L’axe franco-allemand dans le collimateur des Pays-Bas » : « En réalité, le Premier ministre hollandais a dans son collimateur l’axe franco-allemand, créateur d’un plan de sauvetage de l’Europe qui est quelque chose de bien plus important car il ouvre à des changements structurels dans le processus d’intégration par le biais d’un émission conjointe de dette sou le parapluie de la Commission. Nous sommes proches de l’idée d’une Europe de responsabilités partasgées, y compris des risques, et de solidarité à l’égard des pays les plus frappés par la pandémie ».

EDITORIAL, La Repubblica, d’Ezio Mauro « L’Europe et les nouveaux nationalismes » : « Plus qu’un problème économique ou financier, le Conseil des Chefs d’Etat et de gouvernement affronte un problème d’autorité tout à fait nouveau. C’est un nouveau nationalisme non souverainiste mais électoral qui est en train d’émerger, qui enlise les Etats en les poussant au nom du consensus des respectifs électorats à récupérer du pouvoir à l’égard de la Commission et de la Banque Centrale Européenne ».

COULISSES, La Repubblica, T. Ciriaco, « La tranchée de Conte pour l’Italie. 70 milliards non remboursables. Et il accuse Rutte : « C’est ta faute » : « Malgré les confrontations et les différences de ton, les négociations au sein du Conseil européen se poursuivent, leur renvoi pouvant engendrer des effets néfastes pour les marchés. Selon les données fournies, à travers les programmes pour le fonds de relance l’Italie sauverait au moins 70 milliards de ressources non remboursables et 110-120 de prêts. Dans le pays, les chefs de délégation s’efforcent de donner l’image d’un Etat compact. Si Dario Franceschini (Pd) et Luigi Di Maio (M5S) déclarent leur soutien total à l’action de Conte, le signal le plus intéressant provient de Silvio Berlusconi (Forza Italia), qui a donné mandat de proclamer une trêve publique avec le gouvernement. Le président du Conseil évalue alors la possibilité de profiter de cet éventuel accord pour activer le MES avant septembre, afin d’obtenir les 37 milliards utiles pour remodeler la santé ».

ARTICLE, Le Repubblica, I. Diamanti, « Le consensus de Palais Chigi. Conte est en tête du classement des 25 dernières années » : « Giuseppe Conte a fait face à des polémiques et à des difficultés pendant le sommet de l’UE en cours à Bruxelles. Cependant, il est très apprécié en Italie. Selon un sondage conduit par Demos au fil des dernières semaines, Conte est considéré « le meilleur président du Conseil de 1994 jusqu’à nos jours, remportant la première place devant Silvio Berlusconi et Romano Prodi. La popularité de Conte serait dictée par le rôle de référence qu’il a joué pendant l’émergence du Coronavirus, se mettant en ce sens à la tête d’un « gouvernement d’urgence ». »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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