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14/07/2020

"Conte-Merkel, des petits pas."

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Italie. Revue de presse.

La visite du Président du Conseil G. Conte à Berlin en vue du Conseil Européen des 17 et 18 juillet fait les gros titres des médias italiens. Les observateurs relèvent dans l’ensemble la ‘’distance’’ de vision entre G. Conte et A. Merkel sur les aides européennes : « Conte-Merkel, la distance demeure » - ‘’La Chancelière fait pression pour une entente, Conte ne veut pas céder’’ (Corriere della Sera), « Conte-Merkel, des petits pas » - ‘’Pas d’entente au rabais, peu de marges pour négocier’’ (La Stampa), « Conte-Merkel, fumée grise » (La Repubblica).

L’ouverture des JT est consacrée au Conseil des ministres devant décider sur les concessions du groupe Autostrade pour la reconstruction du pont de Gênes, au déplacement d’hier du Président du Conseil à Berlin en vue du Conseil Européen, à la célébration italo-slovène en honneur des victimes des « Foibe » (ravins) pendant la Seconde Guerre Mondiale, et au décret ministériel sur les nouvelles mesures de prévention face à la pandémie.

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Sondages anti Benetton, aucune crise pour le gouvernement » : « La question des concessions pour la reconstruction du Pont de Gênes, deux ans après son effondrement, est toujours en discussion. Le Conseil des ministres devra décider cette semaine si les reconduire ou pas. Hier soir, les bookmakers de la politique ont parié sur deux choses : il n'y aura aucune crise de gouvernement sur le dossier Autostrade et, au moins pour aujourd'hui, il n'y aura non plus de révocation des concessions à la famille Benetton. Le président du Conseil Conte, quant à lui, a quand même adopté une position beaucoup plus dure à l'égard de Benetton, poussé aussi par le M5S. Si cela ne tenait qu'à lui, la décision serait déjà prise : Benetton dehors de Autostrade et l'Etat à sa place ».

ARTICLE, Il Messaggero, C. Mangani « L’Intérieur craint des contaminations pour les débarquements fantômes » : « C’est la ministre Lamorgese, de retour de Trieste où elle a tenu une visioconférence avec ses collègues d’Allemagne, de France, d’Espagne, de Malte, de Libye, de Tunisie Algérie, Maroc et Mauritanie et en présence des Commissaires Européens Johansson et Vàrhely, qui a lancé l’alarme. Les flux des petites barques avec des migrants à bord sont hors de contrôle ‘’non pas des ONG, facilement contrôlables. Il a été important d’avoir eu une interlocution avec la Tunisie et la Libye, qui sont les pays d’où proviennent en grande partie ces migrants’’ a-t-elle expliqué. Ce n’est pas tant les risques de terrorisme mais plutôt celui des contagions du virus qui préoccupe. Le gouvernement tente la voie de nouveaux accords avec la Tunisie. Jeudi prochain, Lamorgese se rendra à Tripoli pour rencontrer son homologue : seront traités les dossiers tels les migrants, la menace terroriste et les accords qui devront être revus. Tunis renchérit cependant le prix pour arrêter les départs. Aujourd’hui le président de la Chambre des représentants de Tobrouk, Aguila Saleh, se rendra à Rome pour rencontrer le président de la Chambre R. Fico et le ministre des Affaires Etrangères L. Di Maio »

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo, « Conte : ‘’Pas de compromis au rabais. Isolés, nous ? Nous sommes 23 contre 4’’ » : « Au cours de leur rencontre d’hier au château Meseberg, la Chancelière allemande Angela Merkel a averti Giuseppe Conte que les résistances des pays « frugaux » (Pays-Bas, Autriche, Suède et Danemark) pourraient être immuables et que l’Italie devra se préparer à céder sur quelques points à la table des négociations sur le Fonds de relance au Conseil européen de la semaine prochaine. Conte s’est montré résolu à poursuivre sur sa ligne dure, conscient que l’Italie n’est pas isolée mais unie à d’autres 22 pays contre les 4 réticents. A ce propos, il est contraire à la recherche d’un accord unanime des 27 qui ouvrirait la voie à un compromis au rabais. Quant aux modalités de distribution du fonds, il ne dissimule pas son désaccord à l’égard de la proposition du président Charles Michel prévoyant que les derniers 30% des financements soient liés à la croissance du PIB des Etats et il définit une « folie » les conditionnalités qui pourraient être imposées par la négociation et qui rendraient l’entente inutile ».

RETROSCENA (Coulisses), Il Messaggero, M. Conti : « La question des réformes demeure. Le front du Nord menace de bloquer Palais Chigi » : « La mission européenne de Giuseppe Conte s'est terminée à Berlin, où le président du Conseil a rencontré Angela Merkel pour lui demander d'utiliser les fonds non pas de manière arbitraire mais discrétionnaire. La distance de vision entre Giuseppe Conte et Angela Merkel sur les aides européennes reste et la Chancelière ne lâche pas. Elle fait pression pour une entente même si Conte ne veut pas céder et il y a peu de marges pour négocier. La proposition du président du Conseil européen, Charles Michel, prévoit de lier étroitement les ressources du Fonds de Relance aux réformes et de laisser au Conseil européen la tâche d'évaluer les plans de réforme de chaque pays qui veulent accéder au Fonds. Donc, ce ne sera pas la Commission européenne qui donnera le feu vert mais ce seront les gouvernements. L'Italie devrait donc rendre compte des réformes que la Commission réclame à plusieurs reprises dans ses recommandations annuelles : marché du travail, justice, retraites, numérique. Tout cela pourrait faciliter l'accès au MES tandis que celui au Recovery Fund serait, peut-être, un peu plus compliqué en raison des limites imposées par Angela Merkel. Mais, quelques jours avant le prochain Conseil européen des 17 et 18 juillet, ces limites pourraient convaincre le front du Nord de conclure l'accord dans le mois ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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