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13/07/2020

Giorgia Meloni : "Berlusconi ne se séparera pas de nous."

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Italie. Revue de presse.

La question des concessions pour la reconstruction du nouveau pont de Gênes, et notamment la décision du Président du Conseil G. Conte de ne pas reconduire celle d’Autostrade (famille Benetton) fait les gros titres des médias italiens : « Autostrade, la révocation probable » - ‘’Ligne dure de Conte’’ (La Repubblica), « Conte : stop aux Benetton » - ‘’Le Président du Conseil demandera à Atlantia de sortir de la société’’ (La Stampa), « Conte : Les Benetton se moquent de nous’’ » (Fatto Quotidiano).

L’urgence sanitaire, avec d’une part l’hypothèse du gouvernement de prolonger l’état d’urgence jusqu’en octobre et d’autre part la présence de migrants positifs au Coronavirus sur un navire au large de la Calabre, est aussi largement commentée : « Alerte contamination depuis l’étranger » - ‘’Tensions pour l’arrivée de migrants positifs’’ (Corriere della Sera), « Pic des migrants positifs » - ‘’Hypothèse hospitalisation à Rome. Etat d’urgence jusqu’en octobre’’ (Il Messaggero), « Nouvelles mesures restrictives pour les vols, état d’urgence jusqu’en octobre » (Il Mattino).

ARTICLE, La Stampa, F. Capurso « Conte ‘’que les Benetton sortent d’Autostrade’’» : « G. Conté est décidé à révoquer les concessions à Autostrade per l’Italia : ‘’ils n’ont pas encore compris que ce gouvernement n’acceptera pas de sacrifier le bien public sur l’autel de leurs intérêts privés. Ils ont bénéficié de conditions bien trop favorables, cela suffit’’. Le dernier mot sera prononcé mardi au Palais Chigi. Un changement de cap après 24 heures de fortes pressions venant du M5S et qui laisse à la famille Benetton une seule issue : céder toutes leurs participations dans Aspi avec des modalités qui se sont pas trop pénalisantes du point de vue financier, peine la révocation des concessions. La tension au sein de la majorité est très élevée. Les alliés du PD et d’Italia Viva sont en train de tenter de convaincre le Président du Conseil de revenir sur ses pas mais ils trouvent un mur devant eux. Les démocrates espèrent que derrière cette ligne dure de Conte se cache une tentative d’obtenir une négociation davantage favorable. Selon les analystes, le coût d’un changement de contrôle au sein d’Autostrade pourrait coûter entre les 5 et 8 milliards. Un éventuel groupement d’actionnaires entre CDP, Unipol, Generali, Poste Vita et un fonds international pourrait intervenir et éviter toute insinuation de nationalisation ». 

ENTRETIEN, La Stampa, de Giorgia Meloni, leader de Fratelli d’Italia : « " Aucune magouille et aucun gouvernement avec le M5S. Berlusconi ne se séparera pas de nous ’’» : « " Nous sommes prêts à dialoguer avec Conte mais pas pour des réformes à long terme, il faut sortir rapidement de la crise économique, après l'épidémie du coronavirus, et relancer l'économie pour faire repartir les familles, les entreprises, les investissements et défendre l'emploi. Une fois l'urgence sanitaire passée, il faudra aller voter au plus vite. Si ce gouvernement devait échouer, le Président de la République ne prendrait certainement pas la responsabilité d'en former un sans élections. J'ai parlé à Silvio Berlusconi, après les déclarations de Prodi sur une possible collaboration de Forza Italia avec le gouvernement, et il avait l'air amusé. Il n'y aura aucune magouille et aucun gouvernement avec le M5S, la seule solution demeure celle des élections pouvant donner une vision claire et des réponses courageuses à la crise. Je ne vois pas de nécessité de prolonger l'état d'urgence, les raisons semblent être plutôt politiques, afin de disposer d'une liberté d'action prolongée. Il ne faut pas demander le MES parce qu'il y a la conditionnalité et l'Europe ne nous offre rien. En ce qui concerne le dossier Autostrade, j'ai toujours été favorable à la révocation mais, en deux ans, rien ne s'est passé " ».

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo: « Etat d’urgence, hypothèse 31 octobre » : « L'état d'urgence pourrait être prolongé par le gouvernement jusqu'au 31 octobre. Le président du Conseil Conte souligne que cette hypothèse est nécessaire non pas pour avoir les pleins pouvoirs mais pour être prêts face à une nouvelle vague du virus. Conte souligne que les polémiques sont inutiles : il ne s'agit pas de renforcer sa popularité mais de travailler sur un projet politique important et de garder la courbe épidémiologique sous contrôle. Notre système sanitaire national peut affronter la saison à venir avec une relative tranquillité. Le Conseil des ministres et le Parlement discuteront d'ici fin juillet afin de prendre la meilleure décision possible pour les citoyens sur la prolongation de l'état d'urgence ».

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Sarzanini « Le plan de l’Intérieur : réquisition de navires et de casernes pour isoler les contaminés et assurer la quarantaine » : « Des navires et des casernes seront utilisés pour isoler les migrants irréguliers arrivant en Italie. Le gouvernement mettra à disposition de la Région Calabre un immeuble séquestré à la mafia pour faire face à l’urgence de ces dernières heures. Ceux qui seront positifs au tampon seront en revanche isolés. Les lieux choisis pour ce faire seront présidés par les forces de l’ordre afin d’éviter le mécontentement des habitants, qui est exploité par des formations politiques. Les experts ont signalé qu’après le bloc des vols provenant de pays à risque contagion, les organisations criminelles ont accéléré les débarquements, promettant la possibilité d’un transfert dans d’autres pays européens. Aujourd’hui se tiendra à Trieste une réunion internationale avec les ministres de l’Intérieur des pays africains. A cette occasion, la ministre Lamorgese demandera la collaboration de l’UE en soulignant le risque de devoir contraster des milliers de débarquements cet été ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Jole Santelli, présidente de la Région Calabre : « " Il faut immédiatement bloquer les navires en mer, je crains l'effondrement du tourisme ’’» : « " Je demande des réponses au gouvernement parce qu'il y a une alerte contamination depuis l’étranger et un pic de migrants positifs. Il faut immédiatement bloquer les navires en mer et prévoir une quarantaine pour tous ceux qui arrivent. L'Etat a le devoir moral de protéger tous ceux qui ont lutté contre le virus et qui risquent maintenant d'être exposés à une très grave vague de retour de la contagion. La situation est dramatique et si le gouvernement ne répond pas, je serai obligée d'intervenir " ».

ARTICLE, La Stampa, F. Albanese, « Mille débarquements à Lampedusa pendant le weekend. Ce qui préoccupe maintenant est la route tunisienne » : « De jeudi à dimanche derniers, Lampedusa a enregistré l’arrivée de plus de 1 000 migrants, en provenance principalement de Tunisie. Pour le procureur adjoint d’Agrigento, Salvatore Vella, cet événement est indicatif d’un flux important de migrants qui continuera pendant l’été et qui concernera en particulier la route tunisienne. La peur d’être revenus à une situation comparable à il y a quelques ans est tangible, emphatisée par le silence assourdissant qui semble provenir de Rome. Le président de la région Sicile exhorte en effet le gouvernement à donner des réponses immédiates à cette situation, destinée à transformer la Sicile en une terre de frontière, tandis que la ministre de l’Intérieur, Lamorgese, assure que la question fera l’objet de discussions avec le président du Conseil Conte ».

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco, A. D’Argenio, « Conte prêt à négocier chez Merkel. Moins d’argent, mais pas de conditionnalité » : « Giuseppe Conte est prêt à changer de cap cet après-midi, pendant la rencontre avec Angela Merkel au château Meseberg. Conte était résolu initialement à ne pas faire de concessions sur le chiffre total prévu par le Fonds de relance, 750 milliards, dont 500 à fonds perdu et 250 de prêts. Soit un chèque à hauteur de 172 milliards pour l’Italie. Mais après avoir rencontré son homologue hollandais Rutte, qui a fait comprendre que pour le feu vert, les pays ‘’frugaux’’ auraient demandé des réformes douloureuses (comme par exemple l’effacement anticipé de la réforme des retraites Quota 100), il a changé de stratégie. C’est en fait l’idée d’une Troïka, même si « soft », que Conte juge inconcevable. Préoccupations qui seront évoquées à Meseberg lors de la rencontre avec Merkel. Conte fera pression pour que l’on revienne au système précédent, selon lequel c’est Bruxelles qui décide si approuver ou pas le plan nationale de réforme. De cette manière, le pouvoir de véto des pays du Nord serait fortement dilué. Conte rappellera à la Chancelière que le Recovery Fund est un instrument franco-allemand et qu’il est temps ‘’de rappeler votre leadership’’. Autrement, l’Italie bloquera les « rebates », soit les remises pour les pays du Nord sur les versements au budget européen, qui sont vitaux pour Kurz, Rutte et compagnie ».

ENTRETIEN, La Repubblica, d'Olivier Roy, islamologue et politologue français : « " Le choix d'Erdogan ouvre une sérieuse fracture dans l'alliance avec Poutine ’’» : « " La transformation de la basilique Sainte-Sophie d’Istanbul en mosquée par le président Erdogan a ouvert une sérieuse fracture dans les relations avec Poutine, puisque la première basilique de l'histoire chrétienne est, avant tout, un symbole pour le peuple russe orthodoxe. Il est compréhensible que le pape François ait dit qu'il était « très affligé ». Trop longtemps nous avons laissé à la Turquie la tâche de gérer l'Islam en Europe, Ankara ne nous aide pas à combattre le fondamentalisme. Erdogan est de plus en plus seul face aux alliances dans la région du Moyen-Orient et il ne peut compter que sur le Qatar. L'influence de la Turquie en Libye et en Syrie est une force illusoire : ses succès militaires dépendent des prochains choix de la Russie. Le dialogue entre Erdogan et Poutine ne tient qu'à un fil. Parmi les Européens, Emmanuel Macron a pris la position la plus dure contre la Turquie mais Macron n'a aucune leçon à donner à Erdogan puisque, du point de vue du droit international, la France a soutenu une force rebelle tandis que la Turquie, avec l'Italie, s'est rangée du côté du gouvernement officiel. " ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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