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09/07/2020

"L’exclusion de la société Autostrade (famille Benetton) de la reconstruction du pont de Gênes."

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Italie. Revue de presse.

L’exclusion de la société Autostrade (famille Benetton) de la reconstruction du pont de Gênes, décidée par le gouvernement et validée mercredi soir par la Cour Constitutionnelle, fait les gros titres des médias italiens. La presse écrite rapporte notamment la ‘’satisfaction’’ du M5S qui en faisait un point d’honneur sur les ‘’responsabilités’’ du groupe Autostrade dans l’écroulement du Pont Morandi en 2018 : « Rejet de l’appel d’Autostrade » - ‘’La Cour Constitutionnelle considère légitime l’exclusion dans la reconstruction du pont de Gênes’’ (Corriere della Sera), « Ultimatum à Autostrade » - ‘’Aujourd’hui réunion du gouvernement sur les concessions’’ (La Repubblica), « Chaos gouvernement, ultimatum à la famille Benetton » (La Stampa), « Pour la Cour Constitutionnelle l’exclusion d’Aspi était légitime » (Sole 24 Ore), « Cour Constitutionnelle, Autostrade perd son pari » - ‘’Négociations sur la révocation’’ (Il Messaggero), « Drapeau blanc sur le Pont » (Il Giornale).

ARTICLE, La Repubblica, C. Lopapa e G. Vitale, « Aujourd’hui l’ultimatum du gouvernement : un contrôle public de la société ou la concession va sauter » : « Après l’arrêt de la Cour Constitutionnelle sur la légitimité de l’exclusion du concessionnaire de la reconstruction du pont Morandi de Gênes, la rencontre prévue pour aujourd’hui au Ministère des Infrastructures sera caractérisée par le lancement d’un ultimatum très clair à la société Autostrade, de propriété de la famille Benetton : soit elle acceptera les conditions établies par le gouvernement, dont le contrôle public sur la même société, soit la révocation de la concession sera mise en place. Pour Conte, ‘’l’attribution du pont à la famille Benetton constitue seulement un passage technique et obligé, le véritable problème étant représenté par tout le système de concessions actif depuis 2008’’. La ministre De Micheli, contrariée par les accusations de vouloir s’accorder avec la famille Benetton, se montre résolue à approuver une modification du décret, attribuant la gestion du nouveau pont au maire de Gênes, Marco Bucci ».

ENTRETIEN, La Repubblica, de Giancarlo Cancellieri, vice-ministre aux Infrastructures, « Le Pd et Renzi ne doivent pas freiner. Le gouvernement risque sur la famille Benetton » : « ‘’La ministre De Micheli ne m’a pas averti à propos du renouvellement de la concession du pont Morandi à la société Autostrade. Ce passage devait être obligatoire. Mais le problème principal est qu’il ne fallait pas arriver au 8 juillet sans avoir pris une décision. A la confrontation du Conseil des Ministres le M5S soutiendra avec conviction trois propositions : l’éviction, ou du moins une forte réduction, de la famille Benetton ; une baisse de 15% sur les tarifs de péage et la déréglementation du processus des concessions.  Une cérémonie d’inauguration du nouveau pont avec la consigne de l’œuvre à ceux qui sont accusés de négligence pour l’effondrement du précédent serait honteuse’’ ».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Un dialogue ambigu entre silences et provocation » : « Ils se rencontreront probablement la semaine prochaine et cet adverbe est obligatoire, étant donné les tensions et les malentendus entre Giuseppe Conte et une grande partie de l'opposition. Le dialogue avec Palais Chigi, stratégie choisie par Silvio Berlusconi, ne suffit pas pour calmer le conflit, au contraire il exacerbe en effet l'intolérance de la Ligue de Salvini et de FdI de Giorgia Meloni. Le président du Conseil joue sur les divisions d'une opposition résignée à le rencontrer et, pour l'irriter, il alterne les propositions de dialogue avec de longs silences. Conte s'accroche à la majorité M5S-PD, en espérant contenir le choc d'une crise économique accélérée par le coronavirus, alors que la Ligue et FdI poursuivent un schéma de rupture et d'élections anticipées ».

ARTICLE, La Repubblica, C. Lopapa : « Conte : " Il ne faut pas rouvrir les négociations. Si le Recovery Fund saute, toute le reste sautera » : « Le président du Conseil Conte ne cache pas toute son inquiétude à une semaine de la réunion décisive du Conseil européen sur les prêts et les aides de Bruxelles. Depuis Madrid, il a réaffirmé l'importance de la proposition de Bruxelles sur les 750 milliards du Recovery Fund, puisqu'il s'agit d'un accord très équilibré. Il a également ajouté qu'il ne fallait absolument pas accepter un compromis au rabais qui pourrait constituer un risque pour la clôture de l'accord et de l'ensemble du "marché unique". La nouvelle qu'Angela Merkel a parlé de 500 milliards et non pas de 750 milliards pour le Recovery Fund est arrivée comme une douche froide sur le président du Conseil, qui a quand même tenté de montrer de l'optimisme devant les journalistes en soulignant qu'il existait une proposition de la Commission von der Leyen et que tous les leaders européens devaient partager la nécessité d'achever la négociation sur la proposition de la Commission ».

RETROSCENA (Coulisses), La Stampa, M. Bresolin : « Le Conseil UE décidera sur le Recovery Fund. Merkel tente les pays du Nord mais piège l'Italie » : « Berlin veut retirer à la Commission le pouvoir d'adopter les différents Recovery Plan nationaux pour le donner au Conseil UE, c'est-à-dire aux gouvernements. Et les gouvernements pourraient décider, par majorité qualifiée, si les réformes et les investissements proposés par chaque capitale sont en ligne avec les priorités de l'UE. Une solution qui plaît aux pays du Nord mais qui ne va pas du tout dans le sens souhaité par le gouvernement italien. Hier, Merkel a présenté à David Sassoli toutes les difficultés du moment, en soulignant que la situation n'était pas facile. Tous les ambassadeurs sont en train de négocier, sans répit, les différents aspects du dossier dans le but de réduire les distances pour permettre à leurs leaders respectifs de trouver l'accord lors du sommet des 17 et 18 juillet. La solution proposée par Ursula von der Leyen laissait essentiellement à l'exécutif UE le pouvoir d'adopter les plans nationaux, en consultant les autres gouvernements à travers une procédure spéciale qui aurait éventuellement permis au Conseil de s'exprimer pour bloquer une proposition. En revanche, Conte a demandé de garantir au Parlement le dernier mot sur les projets de dépenses et le contrôle sur les dépenses des fonds ».

ARTICLE, La Repubblica, C. Tito « Le twitt américain dans le match sur Huawei » : « ‘’Pourquoi le Président du Conseil italien Giuseppe Conte a rencontré en privé le principal lobbyiste de Huawei ?’’ Un Twitt très dur de la Républicaine DeAnna, très proche de Donald Trump, est immédiatement retwitté par le Président lui-même. Cette question soulève deux aspects fondamentaux pour l’Italie : la relation entre le gouvernement de Rome et les Etats-Unis et le rapport avec Huawei. Car il s’agit d’un match crucial pour Washington. Pour les Américains le raisonnement est clair : d’un côté les ennemis, de l’autre les amis. Pas de nuances. L’autre point concerne David Casaleggio. Car c’est lui qui s’est rendu au Palais Chigi l’autre jour. Si le Twitt américain ne le cite pas, la coïncidence temporelle ne permet aucun doute sur le co-fondateur du Mouvement 5 Etoiles. Ce serait alors un gigantesque conflit d’intérêt. Par ailleurs, Casaleggio&assiciati est une société de consultation pour les entreprises et la politique n’est jamais compatible avec les affaires et les complicités typiques de cette activité. Il faudrait que Casaleggio, désormais acteur politique, s’en souvienne. Et la Présidence du Conseil aussi ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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