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07/05/2020

"Conte prêt à anticiper certaines réouvertures."

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Italie. Revue de presse.

La ''phase 2'', et notamment la disponibilité du Président du Conseil d'anticiper la réouverture de certaines activités professionnelles selon les zones, fait les gros titres des médias italiens : « Réouvertures, Conte accélère » - " Possible réouverture anticipée de bars, restaurants et coiffeurs '' (Corriere della Sera), « Tridico (Inps): possible régularisation des aides à domicile étrangères » - ''Conte prêt à anticiper certaines réouvertures (La Stampa), «Fisc et impôts, report en septembre » (Sole 24 Ore), « Réouvertures à partir du 18, Conte accélère » - '' Assiégé, Conte anticipe la réouverture de bars, restaurants et coiffeurs' (Il Messaggero), « Les bars et les restaurants ouvriront avant » (Il Mattino), « Les désespérés sanctionnés » - ''Les patrons des restaurants sanctionnés à hauteur de 400 € pour avoir protesté dans la rue'' (Il Giornale).

La polémique autour de la sortie de prison de certains chefs de la mafia, en raison de la crise sanitaire dans les prisons, et les réponses du ministre de la Justice A. Bonafede (M5S) sont également très commentées : « "Boss mafieux", le ministre Bonafede fait marche arrière » (La Repubblica), « La phase 2 des boss, tous en prison » (Il Fatto Quotidiano).

ANALYSE, La Stampa, M. Sorgi : « Un autre coup porté au président du Conseil » : « Renzi a ouvert un autre front pour pousser le président du Conseil à bout : celui de la proposition de la ministre de l'Agriculture Bellanova (PD) d'une amnistie pour les travailleurs agricoles étrangers en situation irrégulière qui récoltent des tomates et des fruits. L'exploitation des ouvriers agricoles et les gens qui sont derrière ce phénomène du « caporalato » sont une partie de la vie de Bellanova (elle aussi, jeune, travaillait dans les champs) et elle n'abandonnera pas si facilement. Le M5S a réagi par un non très dur, préoccupé de prêter le flanc à la droite sur une question comme l'immigration clandestine, sur laquelle Di Maio a toujours partagé la ligne dure de Salvini. C'est l'énième affaire qui met encore plus en difficulté le gouvernement sur les négociations pour le décret " mai " et le responsable du M5S Crimi, ainsi que la ministre du Travail Catalfo, ont souligné que pour le M5S les chômeurs et les précaires italiens sont absolument prioritaires. Le PD et LEU sont d'accord avec la ministre Bellanova et Forza Italia, avec Mara Carfagna, ouvre à cette possibilité, tandis que Salvini et Meloni affirment que dans un moment comme celui-ci de grave crise sanitaire et économique, ils ne se seraient jamais attendus à une discussion sur ce problème. Reste à voir jusqu'où iront Renzi, Bellanova et Italia viva. Est-ce que ce qui compte le plus c'est la défense des immigrés en situation irrégulière, problème, on le sait, difficile à résoudre, ou l'usure du Conte-bis à laquelle Renzi est tout entier dédié ». 

ARTICLE, Corriere della Sera, A Trocino : « Migrants, gouvernement divisé. Conte sert de médiateur avec les renziens" » : « Face à des positions opposées, Crimi qui dit non à l'amnistie des migrants irréguliers et la ministre Bellanova qui répond que sans amnistie elle est prête à démissionner, Conte joue le rôle de médiateur avec les renziens et convoque, aujourd'hui, une réunion avec les dirigeants d'Italia Viva, pour tenter de trouver une solution à cette division au sein du gouvernement. Cet affrontement politique met quand même en évidence les faiblesses du gouvernement et d'une partie du M5S nostalgique des politiques de Salvini sur les migrants. La crise des ouvriers agricoles extracommunautaires est grave, le marché a été bloqué par le coronavirus et l'Italie n'a pas été capable d'ouvrir des " couloirs verts " européens pour la main-d'œuvre saisonnière. Pour cette raison, la ministre Bellanova propose une amnistie des travailleurs irréguliers et exploités, thème qui crée de nombreux problèmes à la majorité ». 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Alfonso Bonafede, ministre de la Justice : « Risques d'infiltrations, il faut agir tout de suite » : « '' Je souhaite un changement radical au Département de l'administration pénitentiaire (Dap) ; les décisions sont prises par les magistrats mais nous devons garder le maximum d'attention possible sur les détenus, surtout ceux qui sont sous haute surveillance et au régime carcéral du 41-bis. Il faut éviter que d'autres chefs mafieux sortent de prison, et faire en sorte que certains y retournent. En ce moment où le pays est en train de se relever, il faut protéger notre économie des infiltrations mafieuses, c'est pourquoi nous devons agir vite. Il n'y a eu aucune interférence directe ou indirecte dans le choix de ne pas nommer Nino Di Matteo au Dap. J'ai considéré qu'il était préférable de lui permettre de rester travailler à mes côtés au Ministère ''. »

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco, A. Cuzzocrea : « Et pour sauver le ministre, Conte convoque les renziens tentés par la motion de censure » : « Le ministre de la Justice Bonafede est le maillon faible qui préoccupe le président du Conseil et Conte a été obligé à accepter ce qu'il n'avait jamais accepté jusqu'à maintenant : une rencontre seulement avec Italia Viva, pour sauver le ministre de la Justice du M5S qui a très mal géré la mise en liberté des chefs mafieux à cause du coronavirus. Conte est conscient de l'imbroglio né de la libération des mafieux car le virus ne peut pas être un alibi pour renvoyer chez eux ceux qui ont commis des crimes horribles, le ministre Bonafede ayant quand même fait une marche arrière sur cette question, et Renzi serait prêt pour une trêve, puisqu'une partie de ses groupes ne veut pas la crise. Conte tente d'accélérer pour trouver une solution à cette situation embarrassante ainsi que pour des explications sur la diatribe avec Nino Di Matteo ».

OMMENTAIRE, La Stampa, S. Folli: « Le mauvais ministre dans le gouvernement fatigué » : « En d'autres temps, l'affaire des chefs de la mafia sortis en masse de prison aurait provoqué la démission du ministre de la Justice dans le cadre d'une responsabilité politique objective. Dans la République du M5S, Bonafede reste pour l'instant à sa place et s'efforce de renvoyer en prison les chefs mafieux. Mais il est évident que dans les dernières heures la crédibilité du gouvernement Conte a subi un coup, cette fois sur le terrain très délicat de l'ordre public et de la sécurité des citoyens. L'entente entre le PD et le M5S est fragile, chaque jour un peu plus. Renzi est tenté de signer avec la Ligue la motion de défiance envers le ministre Bonafede : ce serait un geste de rupture fort dans la coalition, aux effets déstabilisants. Les démocrates de Zingaretti sont pour maintenir le statu quo sans limites de temps, mais ils craignent chaque jour l'embuscade. Le M5S ne fait plus trop confiance à Conte, qu'il considère trop ambitieux, mais n'a pas d'autres cartes à jouer. Comme l'a suggéré Emanuele Macaluso, il faudrait reconstruire un réel pacte politique entre PD, M5S et LeU, éventuellement en y incluant le parti de Renzi. Ce pacte devra considérer les scénarios économiques qui se déclinent, aussi au niveau international : l'affaire Chine n'est pas une bagatelle de moindre importance mais un thème crucial de l'avenir proche, qui que soit le nouveau président des États-Unis. Nos alliés européens l'ont compris, chez nous il y a encore trop d’ambiguïtés. Il faudrait se tourner vers le sens institutionnel du Président de la République. Même si l'expérience nous apprend qu'une fois que le tissu politique est lacéré, le sens des institutions peut ne pas suffire pour ne pas trébucher. »

ARTICLE, La Repubblica, A. Ziniti : « Phase 2 des passeurs à nouveau en mer. 800 débarqués en un mois, 350 en mai. »

ENTRETIEN, Il Foglio, d’Enzo Amendola (Parti Démocrate), ministre des Affaires Européennes : « La Chine? L’Italie ne s’opposera pas à une enquête internationale sur l’origine du virus. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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