04/05/2020
"Le début de la ''phase 2''"
Italie. Revue de presse.
Le début de la ''phase 2'', avec le retour au travail d'environ quatre millions de personnes et l'appel à la prudence de la part du gouvernement font les gros titres des médias italiens : « L'heure de responsabilité » - " 4 millions de travailleurs, Conte demande de la prudence. Les contagions au plus bas '' (Corriere della Sera), « Les experts : si le virus revient, nous refermerons tout » (La Repubblica), « Lamorgese : ''voici les règles pour redémarrer''» - ''La ministre de l'Intérieur lance un appel à la responsabilité'' (La Stampa), « L'Italie rouvre mais les Italiens interrompent le paiement des prêts » (Sole 24 Ore), « L'Italie à l'épreuve » - '' Conte : cohabitation avec le virus'' (Il Messaggero), « Allez-y doucement » - '' L'Intérieur : des contrôles flexibles mais ne gaspillons pas nos sacrifices'' (Il Mattino), « Nord-Sud : un exode qui fait peur" (Il Fatto Quotidiano), « Les impôts aussi redémarrent » - '' Berlusconi propose un pacte fiscal'' (Il Giornale).
Les déclarations du secrétaire d’État américain M. Pompeo selon lequel il existerait "de nombreuses preuves de la fuite du virus d'un laboratoire de Wuhan" sont également rapportées par tous les médias.
ENTRETIEN, La Stampa de dimanche, de Giuseppe Conte, Président du Conseil : « La majorité est solide » : « ‘’Nous entrons dans la phase 2 de l’urgence. Ceci n’est pas le hasard mais le fruit d’un grand effort collectif que nous avons fait ensemble. Cette nouvelle phase nous a coûté des sacrifices énormes et c’est pour cela qu’il ne faut pas la considérer comme un retour à la normale. Nous devons continuer à respecter les règles de distance physique. Evitons certains gestes par distraction. Le virus est toujours parmi nous, nous sommes encore en pleine pandémie. Nous devons être fiers d’avoir respecté l’équilibre constitutionnel en prenant les décrets en conseil des ministres (Dpcm) qui ont servi à introduire, pendant une période limitée, des mesures de limitation selon les critères de contingence, de proportionnalité et de rapidité, dans le cadre d’un état d’urgence national déclaré pour une période de six mois et dans le respect du cadre de règles défini par les décrets-lois, qui sont des instruments comparables aux lois mais qui sont soumis au contrôle du Parlement, comme prévu par la Constitution. Nous avons toujours fait nos choix sur la base d’évidences scientifiques. Le nouveau décret demande un grand engagement de la part de toute l’équipe gouvernementale. Avec la ministre Catalfo nous sommes en train de prévoir un renouvellement de l’assurance chômage automatique et du bonus de 600 € que nous rendrons plus consistant. Dans le nouveau décret nous adopterons un mécanisme encore plus accéléré. Certains versement se feront sur la base de données déjà enregistrées et seront ainsi allouées avec un simple « clic » sur les systèmes informatiques. Quant au Décret Liquidité, je solliciterai personnellement les dirigeants des banques pour qu’ils contrôlent les institutions charger d’appliquer les normes du décret. Pour ce qui concerne le MES, nous analyserons les textes définitifs et nous évaluerons ensemble au Parlement. Le Recovery Fund est notre objectif stratégique et nous avons posé comme condition qu’il soit immédiatement opérationnel’’ ».
ARTICLE, Corriere della Sera M. Galluzzo: « L’appel de Conte : ‘’C’est l’heure de la responsabilité’’ » : « Un appel aux Italiens, un appel qui tente de responsabiliser tous les citoyens, considérant le fait que le gouvernement est en train de faire un pas en arrière et que commence une phase ou ce sera le comportement de chacun qui fera la différence. Giuseppe Conte en parlant au Corriere dit que ‘’c’est à nous de décider si cette réouverture sera définitive. Si nous voulons éviter de douloureux pas en arrière, il faut plus que jamais de la collaboration, le sens des responsabilités, le respect des règles de la part de tous. Ce n’est pas une phase moins compliquée par rapport à la première. Jusque-là, la réponse de la population a été très efficace et je suis sûr qu’elle continuera ainsi. Nous serons tous appelés à un surplus d’attention. Nous devons miser sur principes d’auto-tutelle et de responsabilité. C’est une nouvelle phase qui commence, celle de la cohabitation avec le virus’’. Bref, le destin de notre pays est entre les mains de chacun de nous ».
ENTRETIEN, La Stampa, de Luciana Lamorgese, ministre de l'Intérieur : « " C'est une phase délicate et il faut davantage de sécurité. Voici les règles pour repartir ’’ » : « " L'urgence n'est pas terminée, c'est l'heure de la responsabilité parce que 4 millions de travailleurs vont recommencer aujourd'hui et il faut davantage de prudence et de sécurité. Nous ferons des contrôles ciblés mais flexibles puisque nous ne devons pas gaspiller nos sacrifices, mais il faut considérer les situations différentes et je lance un appel à tous les citoyens pour ce qui concerne l'auto contrôle et la distance entre les personnes. La phase 2 est très délicate et nous devons continuer de sauvegarder la santé publique, donc pas de rassemblements et il faut respecter les règles, mais l'exigence de sécurité sanitaire doit s'adapter obligatoirement aux rythmes de la relance économique et de la reprise de la vie quotidienne " ».
ENTRETIEN, Repubblica, de Walter Ricciardi (OMS) : « '’Ce n'est pas fini. Si la contamination augmente, dans deux semaines nous devrons tout fermer à nouveau’' » : « '' Le virus est en train de se spécialiser, contrairement au Sars, il se répand à travers les asymptomatiques, ceux qui ont seulement quelques symptômes, les cas avérés et aussi ceux qui sont guéris. Le tracement des contacts avec l’application, les tests et les « tampons » sont des instruments importants, tant que nous ne renforcerons pas ces aspects nous devons être tous encore plus responsables. Nous avons des indicateurs qui nous permettent de prendre des mesures pour corriger le tir en cas de retour de l'épidémie, avec des fermetures automatiques. Certaines régions sont encore en plein dans la phase 1. Les quinze prochains jours seront décisifs. Nous avons besoin d'un changement culturel fort, permanent. Nous devrons nous habituer à nous comporter différemment. Le masque n'est pas un talisman, il ne suffit pas de le porter pour bien se protéger. En tant que scientifiques nous sommes toujours contraints de dire la vérité. ''»
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Antonio Tajani, vice-président de Forza Italia : « ' Nous collaborons pour le bien de l'Italie. Mais Forza Italia dit non aux jeu de pouvoir' » : « '' Il n'y a aucune possibilité que nous brisions la coalition de centre droit pour entrer dans un gouvernement de gauche. Si la majorité était en crise, ce serait le Quirinal qui interviendrait. Pour nous les élections sont la principale perspective, si d'autres solutions sont nécessaires nous les considérerons, en nous appuyant sur l'unité du centre-droit. Renzi est en train de jouer pour faire monter la donne dans la majorité, ces jeux ne nous intéressent pas ''. »
ENTRETIEN, Huffington Post de dimanche, de Luigi Di Maio, ministre des Affaires Etrangères : « Q. Monsieur le Ministre, vous avez été très critiqué pour les aides reçues de la Chine et la Russie. R. J’ai été critiqué car des aides sanitaires ont sauvé des vies ? Et bien alors j’espère être critiqué tous les jours (il rit). Nous avons activé notre corps diplomatique et lancé un appel à tous les pays. Plusieurs gouvernements ont répondu et nous ont envoyé des aides sanitaires. Nous avons trouvé un grand nombre d’amis car l’Italie, tout d’abord, est un pays ami. Pas de changement d’alliance ou de ligne possible sur la base des aides. Nous sommes solidement dans l’Otan et dans l’Union Européenne. Mais je remercie la Chine comme d’autres pays pour leur amitié. Sans les aides de l’étranger nous n’aurions jamais pu nous en sortir. Nous dialoguons avec nos partenaires et nous sommes certains de nos alliés.’’ »
ENTRETIEN, La Stampa, de Mark Esper, secrétaire à la Défense des Etats-Unis : « 5G, industrie et aides, la Chine et la Russie exploitent le virus pour avoir plus de pouvoir en Italie’’ » : « Russie et Chine sont en train de profiter d’une situation unique pour faire avancer leurs intérêts. Il faut se rendre compte que certains peuvent profiter et utiliser la pandémie, et les défis économiques qui en suivent, comme une ouverture pour investir en industries et infrastructures cruciales, qui peuvent avoir des effets, à long terme, sur la sécurité. Les adversaires potentiels tenteront presque sûrement d’exploiter cette situation pour avancer leurs intérêts et semer des divisions dans l’Alliance et en Europe. Avec nos alliés de l’Otan, nous ferons des pas importants pour assurer que la crise sanitaire ne devienne une crise de sécurité. J’ai sollicité à plusieurs reprises la Russie et la Chine à être transparents avec l’information dans cette crise. Je leur rappelle que leurs donations à d’autres pays doivent être de qualité et sans conditions. La Russie a fourni de l’assistance sanitaire à l’Italie mais puis elle a tenté de l’utiliser pour semer la discorde entre Rome et ses alliés avec une campagne de désinformation. Nous avons confiance sur le fait que les institutions de la sécurité italienne soient vigilantes tant que le contingent russe restera sur votre territoire. La dépendance des fournisseurs chinois sur le 5G pourrait rendre nos partenaires particulièrement vulnérables face à des interruptions, des manipulations et de l’espionnage. Nous encourageons nos partenaires et nos compagnies technologiques à développer des solutions alternatives au 5G’’ »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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