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01/04/2020

"Conte, de l'argent aux entreprises et à ceux qui n'y arrivent pas."

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Italie. Revue de presse.

Les médias italiens annoncent en Unes que l’Italie a atteint le pic des contagions. Ils reprennent également les prévisions du Patronat sur une baisse du PIB italien. Les observateurs reprennent les analyses de l'Institut de Santé italien qui a déclaré que le pays avait atteint le pic de l’épidémie ; ils précisent par ailleurs que la décrue sera lente. La presse transalpine relève également la polémique entre le gouvernement et les régions de Lombardie et de Campanie qui s’opposent à l’allègement des mesures de confinement : « Virus, nous avons atteint le pic » - " Polémiques des régions de Lombardie et de Campanie sur la possibilité de faire des promenades'' (Corriere della Sera), « La farce des masques » - "La bureaucratie freine les entreprises qui les fabriquent. Les contagions baissent encore'' (La Repubblica), « Conte, argent pour les entreprises et les personnes en difficulté » - " La ministre du Travail annonce un revenu d'urgence à hauteur de 600 euros'' (La Stampa), « La course pour le revenu d'urgence » - ''Les prévisions de Confindustria sur le PIB (Il Sole 24 Ore), «ISS : le virus a atteint son pic » - ''Mais la baisse sera lente'' (Il Messaggero), «Assouplissement des mesures, la Campanie dit non » - ''De Luca : nous gardons les mêmes interdictions'' (Il Mattino),  «Alerte salaire » - '' Le Patronat demande aux entrepreneurs de payer les salariés et les fournisseurs '' (Il Giornale), «Les amateurs jouent » - ''La Lombardie fait polémique alors que l'Etat a déjà envoyé les fournitures sanitaires'' - (Fatto Quotidiano).

ARTICLE, La Stampa, A. Barbera : « Conte, de l'argent aux entreprises et à ceux qui n'y arrivent pas ».

ENTRETIEN, Fatto Quotidiano, de Roberto Gualtieri (Parti Démocrate), ministre de l’Economie « Des garanties à hauteur de 500 milliards. Sur le MES l’Italie ne cèdera pas’’ ».

ARTICLE, Repubblica, M-N.De Luca-A. Ziniti, « Le ministère de l’Intérieur provoque la colère des Régions : “avec le oui aux promenades, nos efforts sont vains’’ » - « Lombardie et Campanie : ‘’trop de gens seront dehors’’ ». La Ministre Bonetti insiste : les enfants doivent recommencer à jouer’’ : “Appelons cela le ‘’droit de marcher’’, mais rien de plus, et il faudra un certain temps avant que nous puissions retourner sur les terrains de foot ou dans les parcs. Hier, après des jours d'incertitude, après des pétitions qui demandaient au gouvernement de penser aussi à la nécessité des enfants de bouger, le Viminal s’est exprimé, à travers une circulaire. Pour l'instant, et tant que le risque de contagion reste élevé, les enfants, un à la fois, pourront quitter le domicile accompagnés d'un parent, faire le tour du pâté de maisons ou se promener à proximité. Mais pas de vélos, de ballons, de tricycles ou de scooters. Une circulaire très prudente, (qui concerne également l'activité motrice des adultes) et pourtant durement rejetée par le gouverneur de Campanie et le conseiller lombard G. Gallera pour qui "ce message du ministère de l'intérieur donne, de manière irresponsable, l'idée que l'épidémie est désormais derrière nous” alors que ‘’par endroits, la plus forte vague de contagion n'arrive que maintenant. Cela risque de faire augmenter des cas". La ligne est la même en Campanie, où ‘’l'ordonnance régionale reste en vigueur, il est absolument interdit de sortir se promener ou de faire du jogging”, et encore ‘’la circulaire du ministère de l'Intérieur risque de créer un effet psychologique dévastateur”. Le Viminal jette immédiatement de l'eau sur le feu de la controverse et précise : "Pas d'ouverture : seulement des détails d’interprétation dans le cadre actuel’’. La Ministre Bonetti a lancé, hier, un appel au ministre de la Santé Roberto Speranza pour demander que ‘’les mineurs de 0 à 18 ans puissent pratiquer des activités motrices et récréatives en plein air’’ et elle demandera que ce soit inséré dans le prochain décret. Pour les psychologues : ‘’la discipline, si les parents sont fermes, ne créera pas de dommages futurs’’. ‘’Faisons leur confiance. Ils y arriveront’’ ».

EDITORIAL, Repubblica, S. Cappellini, « La stupidité du populisme » : « On aurait pu penser que la pandémie servirait à réécrire les priorités du débat national, à le centrer sur les urgences et les besoins ; qu'il éliminerait la stupidité du populisme domestique. Peut-être nous sommes-nous trompés. Alors qu'un pays éprouvé par le deuil et le sacrifice risque d'être écrasé par la plus grave crise économique et financière de l'après-guerre, l'arme du Mouvement des 5 étoiles a refait surface : la proposition de réduire le salaire des parlementaires. Une proposition que le M5S avait d'ailleurs oubliée après l’avoir promise pendant la campagne électorale comme premier acte de la nouvelle législature. Entre-temps, deux gouvernements sont passés, il a fallu le Covid 19 pour que le seul parti qui faisait partie des deux se souvienne de sa promesse. Le manque de substance de cette idée, déjà discutable en soi, puisqu'elle repose sur le principe que la représentation du peuple au Parlement est une activité qu’il faut déprécier, semble aujourd'hui clair. Au-delà de la disproportion évidente entre les effets d'une éventuelle réduction de ces salaires et les ressources qui en résulteraient, le message est dévastateur pour celui qui n'est pas à l'affût d’ennemis faciles en cette période dramatique. Et la "caste" est toujours l'ennemi la plus facile, même lorsque la montrer du doigt signifie désormais pour le M5S se designer soi-même. Il serait utile de comprendre comment reconstruire le pays sans l'étrangler avec des dettes, rouvrir une nation à l’emploi, au commerce - et finalement à la vie, avec de nouvelles limites. Les représentants du peuple devraient être les premiers à y réfléchir, dont une bonne partie, trois cents et quelque, du Mouvement des 5 étoiles. C'est la tâche d'une classe dirigeante. Le fléau de la dictature revient en Europe, le Parlement hongrois se remettant légalement à son bourreau. Et au lieu de cela, les parlementaires du parti qui a encore à la majorité relative reviennent se battre pour ce qui reste - malheureusement peu de choses : le rôle et l'autorité de nos Chambres, en phase avec son ancien allié, Matteo Salvini. En attendant le référendum, dont l'issue est assez prévisible et qui donnera le feu vert final à la nouvelle orientation, on peut supposer que les citoyens italiens ne seraient pas offensés si les parlementaires réduisaient leurs salaires.  Il est certain cependant que, face aux défis qui les attendent, les Italiens seraient plus soulagés de penser que ceux-ci sont à la hauteur. »

EDITORIAL, Il Messaggero, C. Nordio : « La tragique redécouverte du tricolore » : « L’exposition du drapeau italien est revenu à la mode face aux poussées ‘’sécessionnistes’’ des années 90. Pour diverses raisons historiques, politiques et religieuses, notre identité nationale est moins forte que dans d’autres pays : nous la maltraitons souvent, avec c’est récurrent, une litanie de punition sur nos défauts congénitaux. Face à la tragédie qui nous a frappé, les Italiens exposent deux qualités qui semblaient étrangères à notre code génétique : l’orgueil et la discipline. La première se manifeste avec l’exhibition spontanée et fréquente du drapeau, accompagnée par notre Hymne. La deuxième est l’obéissance, moins enthousiaste mais qui a donc plus de mérite encore, aux ordonnances qui nous font rester chez nous. Contrairement à certains partenaires européens (Allemagne, Hollande par exemple), l’Italie a été parmi les premières démocraties à adopter des critères plutôt rigides : le système fonctionne, et Harvard a indiqué que la Vénétie était le modèle à imiter. L’aride égoïsme européen est d’autant plus visible face aux mots et à l’aide de l’Albanie. Si un divorce de l’Europe a toujours semblé avoir un coût trop onéreux, quand l’infidélité du conjoint devient presque honteuse, même le lien le plus sacré doit être dissout. Et c’est désormais un risque réel. Espérons que l’Italie tire de ses lacunes des leçons opérationnelles pour se moderniser et se relever de la langueur du déclin et de la catastrophe de la récession, vers de nouvelles ambitions et perspectives. Nous sommes en train d’en donner l’exemple, qui ne doit pas être isolé ou épisodique. Ce serait notre plus belle victoire ».

ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Les pressions sur Gualtieri, qui peut compter sur le bouclier du PD et du Quirinal »: « En temps non exceptionnels il y a toujours un moment où un ministre de l’économie devient la cible de la pression des partis et parfois des leaders. Cela se passe, normalement, pendant la période de la finalisation du budget. Or, Roberto Gualtieri est en train de vivre un moment différent par rapport à ses prédécesseurs. Il peut toutefois compter sur le soutien de son parti : Zingaretti, Franceschini et Gentiloni le soutiennent pleinement ainsi que le chef de l’Etat qui est tout le temps informé par le ministre. Le soutien du Quirinal s’explique car Gualtieri est considéré comme le seul en mesure de dialoguer avec les leaders et les chefs de gouvernement européens mais aussi avec cette bureaucratie bruxelloise qui doit ensuite écrire les lois et traduire les accords politiques. Mais les pressions exercées sur lui viennent surtout des profils identitaires des partis. Les 5 Etoiles insistent sur les euro-obligations ‑ que Gentiloni a déjà écarté des négociations en raison des indisponibilités de Berlin ‑ alors que le MES est devenu la cible idéologique du M5S pour ne pas se faire devancer par Salvini et Meloni. Au contraire, pour Gualtieri le MES pourrait représenter ce chemin à parcourir pour trouver une médiation avec l’Allemagne. Un fonds sans conditionnalités contraignantes pouvant être en mesure d’injecter de l’essence si celle de la BCE devait se révéler insuffisante. Dans quelques mois, Gualtieri voudrait construire une stratégie composée de plusieurs éléments dont un MES revu et un instrument financier créé dans le périmètre de la BEI. Un parcours qu’il faudra faire non seulement en Europe mais aussi à Rome pour le faire digérer ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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