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30/03/2020

"Baisse des contagions et des décès."

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Italie. Revue de presse.

Les médias italiens titrent sur le « revenu d'urgence » mis en place par le gouvernement pour aider les populations les plus exposées ainsi que le début d'une décrue des cas positifs et des décès. La presse relève également que les élus du Nord manifestent leur mécontentement vis-à-vis des mesures qui, selon eux, favorisent davantage le Sud : « Aides, la protestation des maires » - " Milan déplore des choix iniques. Les contagions et les décès en baisse '' (Corriere della Sera), « Confinés jusqu'à Pâques » - "L'Institut de Santé annonce : nous évaluerons les choses dans deux semaines. Des réouvertures possibles à la mi-avril'' (La Repubblica), «  Sala : contre le virus, une assemblée constitutionnelle » - ' Le maire de Milan : Réunissons tous les partis et les administrateurs locaux, faisons comme De Gasperi'' (La Stampa), « Le revenu d'urgence à 6 millions d'Italiens » - ''10 milliards alloués et un chèque de 800 euros'' (Il Messaggero),  «Bientôt le revenu d'urgence » - ''Des tickets alimentaires pour 6 millions d'Italiens (Il Mattino),  « Aidez les entreprises  » - '' Sans liquidité les entreprises pourraient ne plus rouvrir. Le Nord se sent abandonné. Baisse des contagions et des décès '' (Il Giornale), « Ceux qui soufflent sur les braises » - ''Salvini, Renzi, les quotidiens de droite et les syndicats de base favorisent la révolte sociale'' (Fatto Quotidiano).

ARTICLE, Repubblica, A. Cuzzocrea : « Le plan pour rallumer le pays dès avril commencera par les usines et les chantiers » : « Aujourd’hui, le comité scientifique se réunira, au siège de la protection civile, pour commencer à définir le plan de sortie de crise. La contagion n’est pas encore sous contrôle, nul ne peut donc en parler ouvertement. Si hier la courbe est descendue en Lombardie, l’inquiétude a augmenté dans certaines régions du sud. Un nouveau décret du Conseil des ministres prolongera dans les jours à venir de deux semaines les fermetures déjà décidées. Entre le 15 et le 20 avril, après Pâques, quelque chose repartira, notamment certains chantiers comme la reconstruction dans les Marches. Les fabriques du secteur mécanique liées aux quatre filières protégées (sanitaire, agro-alimentaire, énergie, logistique et transport) ne peuvent rester fermées. La céramique pourrait rouvrir. G. Conte écoutera le comité technico-scientifique mais ne le forcera pas : il a souvent dépassé, par prudence, les indications des experts au cours des dernières semaines. Une nouvelle rencontre aura probablement lieu avec Confindustria et les syndicats pour également se mettre d’accord sur les protocoles de sécurité. A partir du 20 avril, on pensera à la réouverture de certains magasins (habillement, librairies ...) avec de nouveaux protocoles : masques, distance de sécurité, qui nous accompagneront encore longtemps et seront même renforcées, le gouvernement étudiant les mesures prises en Corée du Sud et à Hong Kong. Tout changera et pour longtemps, dans les transports. Au-delà du défi sanitaire, la réouverture de l’ensemble des commerces et des lieux touristiques et de divertissement (restaurants, cinémas, salles de spectacle…) devra être décidée pour éviter une autre catastrophe. Les divers ministères enverront cette semaine leurs recommandations au Palais Chigi. Pour le Sport, Spadafora l’a indiqué à la Repubblica, il proposera la suspension des compétitions et entraînements en avril. La suspension des leçons pour les écoles sera sans doute plus longue encore. Les discothèques, salles de gym, terrains sportifs au-delà. Le gouvernement réfléchira à partir d’aujourd’hui à une feuille de route que beaucoup demandent, également au Parlement. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Renzi, sénateur et leader de Italia Viva : « Pensons tout de suite à comment rouvrir les entreprises au mois d'avril » : « Sur l'urgence économique, nous ne pouvons pas arriver en retard comme nous l'avons fait avec l'urgence sanitaire. L'Italie est le pays avec le plus de décès au monde, quelque chose n'a pas fonctionné. J'ai proposé une commission d’enquête quand tout sera fini pour vérifier les responsabilités. Sur les masques, les appareils respiratoires, les protocoles, nous avons réagi trop tard. Maintenant pensons à donner les protections nécessaires avant tout aux médecins et aux infirmiers, aux caissières, aux forces de l'ordre et au personnel qui nettoie. Faisons les tests. Nous devons faire un plan pour la sortie de crise. Il faut multiplier les tests : les scientifiques nous disent que les Italiens infectés sans symptômes pourraient être entre 5 et 10 millions. Rester chez soi pendant six mois aura un coût économique et social énorme : qui va payer ? Je partage la bataille sur les eurobonds, mais ce n'est pas suffisant. Je suis d'accord avec Draghi pour l'augmentation de la dette, mais il faut que l'argent soit bien dépensé. Nous ne pouvons pas faire face à cette urgence avec le revenu citoyen. Nous devons aider ceux qui sont en difficulté mais la meilleure mesure sociale et la plus urgente est celle de rouvrir les entreprises pour ne pas licencier les employés. Je ne veux pas mourir pour le Covid-19 mais je ne veux pas non plus mourir de faim. Je suis d'accord avec Gualtieri quand il refuse la vision égoïste de certains pays, comme les Pays-Bas mais il faut aussi faire des règles moins compliqués pour les Italiens. Q : On évoque la possibilité d’un gouvernement d'unité nationale avec Draghi : R : Laissons tranquille Mario Draghi. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Leoluca Orlando, maire de Palerme : « " Si le gouvernement met 15 jours, on risque la violence au Sud "» : « " Il faut faire vite et encore plus vite, si les aides du gouvernement arrivent dans 15 jours, et 15 jours sont nécessaires ensuite pour les distribuer, nous risquons beaucoup. L'annonce pourrait avoir un effet boomerang et le malaise pourrait se transformer en violence. Dès que l'argent arrive, nous serons en mesure de distribuer les aides alimentaires. Ces quatre milliards et trois cent millions ne sont pas des ressources supplémentaires mais c'est l'argent déjà alloué pour les budgets des mairies pour 2020 qui est affecté habituellement à partir de juin. Il s'agit d'une mesure provisoire, avec l'argent mis à la disposition par la protection civile. Le malaise social n'est pas présent uniquement dans le Sud, il va exploser aussi au Nord, l'urgence est partout et le gouvernement est en train de donner à manger à tous ceux qui ne peuvent pas se le permettre, ce n'est pas de l’assistanat mais de la protection sociale pour les plus pauvres. Heureusement, il y a le revenu de citoyenneté qui a évité des révoltes dans les rues et il y a aussi une grande culture anti-mafia dans notre ville. La mafia est en train de faire des spéculations sur les besoins des personnes, une stratégie traditionnelle pour Cosa Nostra. Etant donné que la lutte contre le coronavirus est en train maintenant de mettre au chômage les travailleurs, il faut que l'Etat soit présent rapidement, le plus rapidement possible ».

ENTRETIEN, La Repubblica, de Silvio Berlusconi, leader de Forza Italia et ancien Président du Conseil « En temps de guerre, un pays doit se serrer autour de celui qui décide » : « La compétence et l’autorité de Mario Draghi seraient très utiles pour atténuer les effets menaçants de la récession et faire repartir l’Italie. Nous sommes et resterons à l’opposition du gouvernement Conte, envers lequel je ne peux que réitérer les critiques que nous avons formulées depuis le jour de son entrée en fonction. Mais je ne crois pas que ce débat soit d’actualité alors que tant de familles pleurent leurs morts et que des médecins et des infirmières risquent leurs vies. En ce qui concerne les mesures, la contribution de 400 millions pour les communes est tout à fait insuffisante. Il y a la nécessité d’un soutien au système économique dans son ensemble. Les entreprises ferment, le nombre de personnes dans le besoin explosera. Il faut immédiatement une garantie de l’État sur les prêts des banques aux opérateurs économiques. Nous préparons un vaste plan d’intervention de 100 milliards d’euros, en abattant toutes les contraintes bureaucratiques. Nous le présenterons au Président du Conseil. Si, à un moment comme celui-ci, l’Europe ne montre pas qu’elle est une communauté solidaire fondée sur des valeurs partagées, elle ne sera plus notre Europe, celle dans laquelle nous avons toujours cru avec notre esprit et notre cœur. J’espère que les classes dirigeantes s’en rendront compte ».

EDITORIAL, Repubblica, I. Diamanti : « Le virus qui redessine nos forntières » : « Tout a changé, tout est en train de changer. Le coronavirus a délimité notre temps et encore plus notre espace. Le Covid-19 n’a pas de frontières, il les approfondit. Cependant, les “confins” sont importants, d’autant plus pour la politique. “Confinés” en effet, tous (ou presque) soutiennent le président du Conseil et le gouvernement. Tandis que l’Union européenne s’éloigne. La confiance envers Conte, à 70%, n’a jamais été aussi élevée, selon le sondage Demos/Repubblica de ces dernières semaines.  Et le soutien aux mesures du gouvernement est quasi-unanime. La Ligue de Salvini a quelques difficultés : si elle est toujours en tête, elle subit une baisse, selon les principaux sondages. Confinés, nous sommes plus attentifs, à ce qui se passe dans notre ville ou notre région. Ainsi, les maires ou gouverneurs ont acquis une nouvelle notoriété. Surtout là où le coronavirus est le plus menaçant. Les rapports du gouverneur de Vénétie, Luca Zaia, ne sont pas sereins envers le gouvernement, et ils le sont encore moins avec le leader de son parti, Salvini. Ce dernier a surtout exprimé son soutien au gouverneur de Lombardie Fontana, non seulement parce que la Lombardie est sa région, mais parce Zaia apparaît moins “proche” de lui (c’est un ancien démocrate-chrétien). Il est aussi trop autonome et “autonomiste” pour une Ligue nationale. Dans un passé récent, et ce n’est pas un hasard, Berlusconi avait proposé la candidature de Zaia comme leader du centre droit. Aujourd’hui, en Vénétie, il recueillerait 70% des intentions de vote (Osservatorio du nord-est pour Il Gazzettino). Un indice supérieur à celui de Fontana (42%) mais surtout de Salvini (46%). Les élections pour les villes et régions prévues en mai seront reportées. Les thèmes locaux et régionaux auront sûrement plus d’importance. Et les tensions augmenteront entre partis et leaders. Les virus des intérêts territoriaux pourraient les pousser dans des directions différentes et redessiner des cartes politiques et sociales, d’autant que l’Europe apparaît distante des intérêts “nationaux”. Ainsi, nous risquons de vivre “chez nous”, pas en “patrons” mais en “reclus” ».

ARTICLE, La Stampa, F. Capurso : « Aides européennes, la pression de Conte et les premiers signaux de Berlin » : « ‘’La priorité du gouvernement est celle de trouver un accord’’. Voici les premiers signaux qui filtrent du Palais Chigi après les critiques de ces dernières heures adressées à la Présidente de la Commission von der Leyen qui avait réduit les « coronabonds » à un simple slogan. Le tir n’a été corrigé qu’en soirée, en évoquant une volonté de ’’n’exclure aucune option dans la limite des traités’’. Mais G. Conte voit dans ces mots un piège. Les contraintes des pactes européens cités reporteraient, selon le Palais Chigi, à une discussion du MES. Un terrain où les ‘’faucons’’ de la rigueur dirigés par l’Allemagne et les Pays-Bas veulent jouer leur match. Cela contraindrait l’Italie à accepter les conditionnalités imposées par Bruxelles. Le gouvernement italien mise encore sur la Banque Européenne d’Investissement. Lier cette réalité communautaire à l’émission d’obligations permettrait d’éviter des contraintes. Le problème de l’accord est politique. Les sherpas sont au travail pour tenter de serrer les rangs entre les 14 pays qui sont en train de faire corps contre les faucons d’Allemagne, Pays-Bas, Finlande et Autriche. Avec la propagation du virus, il y a la conviction que la pression politique intérieure de ces pays qui prônent pour la rigueur augmentera. En effet, le leader des Verts allemand, R. Habeck, s’est prononcé en faveur des obligations européennes ».

 (Traduction : ambassade de France à Rome)

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