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24/03/2020

"Rencontre du Président du Conseil avec les leaders de l’opposition."

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Italie. Revue de presse.

Le Coronavirus occupe toujours les Unes des médias italiens (JT et quotidiens). La presse titre notamment sur la rencontre prévue aujourd'hui entre le gouvernement et les syndicats au sujet de la fermeture totale des activités productives. Les observateurs relèvent également une légère baisse des nouveaux cas de contaminations et du nombre des décès depuis deux jours : « Morts et nouveaux cas, premières lueurs » - " Nouvelles normes restrictives et utilisation de drones'' (Corriere della Sera),  « Borrelli : ''Nous sommes lents et le virus va vite » - "Le chef de la Protection civile s'exprime'' (La Repubblica),  « Conte : nouvelles restrictions pour battre le virus » - ''Contrôles, sanctions et tour de vis sur les usines'' (La Stampa),  « Boccia : le stop nous coute 100 Mds par mois. Les syndicats déplorent : trop d'ouvertures, nous sommes prêts à la grève» (Sole 24 Ore), « Virus, la baisse des chiffres ne suffit pas » - ''L'ISS prévient : ce sera long et encore trop de gens dans les rues du Sud'' (Il Messaggero),  « Virus, coup de frein mais la bataille sera longue » (Il Mattino),  «''Nous ne sommes pas des pestiférés  » - '' Bonomi (Assolombarda) la fermeture totale est irresponsable, nos usines sont sécurisées '' (Il Giornale).

Les JT ouvrent sur le coronavirus et tout particulièrement sur la rencontre du Président du Conseil avec les leaders de l’opposition ainsi que sur la baisse du nombre de contaminations et des décès.

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Deaglio : « La stratégie de sortie est dangereuse » : « Les données d'hier montrent que la contagion est en train d'augmenter mais que son rythme est toujours plus lent. Si cela continue nous pourrions atteindre, à la fin du mois, "une augmentation zéro " et nous aurons ainsi résolu nos problèmes. Mais ce ne sera pas le cas, le gouvernement aura remporté une bataille mais pas la guerre, parce que nos problèmes commenceront exactement à ce moment-là, quand il faudra empêcher de graves dommages aux capacités productives du pays et redonner à l'Italie une capacité de croissance, très faible depuis 20 ans. Le coronavirus laissera des blessures énormes dans notre société et, même si la Commission européenne et la BCE ont réagi de façon adéquate, le gouvernement devra, pour relancer la croissance, agir avec une action beaucoup plus dynamique : par des investissements forts dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la recherche. Si l'entrée dans cette crise n'a pas été gérée au mieux, étant donné sa nouveauté et sa rapidité, il faut absolument gérer la sortie de la crise pour éviter de prolonger les effets dévastateurs de ce virus ».

ARTICLE, Corriere della Sera, L. Savia : « Grèves dans les usines du Nord. Conflit autour des activités qui doivent s’arrêter » : « Viltrociset, Lgs, Ge Avio, Cam e Dar, Leonardo, sont les usines où ont eu lieu les premières grèves. Demain il y aura la grève des métallurgistes en Lombardie, peut-être dans le Latium aussi. D'autres secteurs seraient prêts à s’arrêter également comme les banques. La question est de déterminer les activités qui doivent être considérées comme essentielles. Elle sera examinée une nouvelle fois par le gouvernement aujourd'hui. Une réunion en téléconférence est prévue entre le ministre de l'économie Roberto Gualtieri, celui du développement économique, Stefano Patuanelli et les secrétaires des syndicats Cgil, Cisl, Uil. Pour compliquer les choses, il y a deux lignes qui cohabitent dans le gouvernement : Patuanelli (M5S) est plutôt pour le maintien de l’ouverture des usines, tandis que la ministre du travail Catalfo (M5S) est plus prudente. Les syndicats aussi ont des idées différentes, la Cisl est plus intransigeante. Selon l'Ires, les entreprises restées ouvertes sont au nombre de 800.000, soit 39,9%. Les travailleurs considérés essentiels sont 7,5 millions ».

ANALYSE, Il Messaggero, M. Ajello : « Le défi lombard et ses effets ruineux » : « Sous les yeux de tous, une peine s'ajoute aux autres. C’est la confusion des Italiens qui, pour savoir exactement ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas faire, doivent croiser les décrets nationaux et les arrêtés régionaux. Le risque est de perdre la tête et surtout de ne plus reconnaître, et cela est très grave (c'est l’erreur de la Lombardie) la hiérarchie des normes. Une hiérarchie qui ne peut pas être bouleversée au profit des régions et au détriment de l'Etat central. Il est absurde d'entendre le président de la Lombardie, Attilio Fontana, s'adresser à la ministre Lamorgese pour lui demander quel décret doit être adopté, le sien ou celui du gouvernement. Et il est encore plus préoccupant parce qu'il s'agit d'une question posée par un pouvoir territorial qui a malheureusement de grandes responsabilités dans la lenteur, les erreurs et l'inefficacité par lesquelles la lutte contre le coronavirus a été menée. Il y a surement eu d'autres erreurs qui ont rendu plus difficile le travail du gouvernement : les industriels par exemple, qui voulaient maintenir les usines ouvertes, ou l'Eglise qui voulait maintenir les paroisses ouvertes ou encore la région qui a toujours voulu montrer son autonomie et sa rapidité dans l'adoption de décisions. On aurait envie de sourire si la situation n'était pas si grave »

ENTRETIEN, Fatto Quotidiano, de Luigi Di Maio, ministre des Affaires étrangères : « La diplomatie sauve aussi des vies, l’urgence des masques résolue » : « Nous avons des amis sûrs comme les Etats- Unis et puis nous avons investi sur l’amitié de pays comme la Chine et la Russie. Et nous avons bien fait, au regard de l’aide qu’ils sont en train de nous donner. J’éviterai de polémiquer face à cette urgence extraordinaire. L’Italie a besoin de 100 millions de masques par mois et de 10 000 ventilateurs pulmonaires. Nous avons signé un contrat avec la Chine. Entretemps, Pékin nous envoie 3 millions de masques et 200 ventilateurs pulmonaires. La Russie nous envoie neuf avions avec du matériel sanitaire et des médecins. Plusieurs pays européens sont en train de nous aider. Sur le MES, je partage la ligne de Crimi [le chef du M5S, ndt.] : certaines mesures déjà utilisées en 2011 s’étaient révélées insuffisantes, elles n’avaient pas assuré la tranquillité et l’égalité des citoyens. Je suis d’accord avec Conte : l’argent du MES est une chose, les conditions sont une autre chose. La crise économique qui suivra la crise sanitaire ne sera pas surmontée par le biais de ‘’memorandum’’. Je le répète, c’est une crise sans précédents. Le gouvernement est en train de procéder selon l’évolution de la situation. Nous sommes au deuxième jour de baisse des contaminations. C’est un petit signal, nous devons continuer dans cette direction. Le Parlement doit être impliqué et les partis ont les instruments pour le faire. Mais dans l’urgence, il faut prendre des décisions d’urgence, voilà pourquoi nous avons utilisé les décrets de loi et les décrets du Président du Conseil’’ ».

ARTICLE, Il Messaggero, M. Ajello : « L'Opposition va chez Conte : " Peu d'argent pour les mesures » : « La droite réunie se rend chez le président du Conseil Conte pour lui faire accepter les propositions de l'opposition dans la lutte au coronavirus. Les trois leaders de la droite, Salvini, Tajani et Meloni, affirment que Conte croit qu’il est Superman et qu'il veut tout décider sans le soutien de l'opposition qui demande, au contraire, d'être écoutée. Les trois leaders demandent davantage d'argent pour les mesures nécessaires et de pouvoir jouer leur rôle dans cette grave situation. Conte les a écoutés avec attention et a souligné que tous les autres pays de l'UE sont en train d'adopter les mêmes mesures que l'Italie et avec la même rigueur ». 

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Les pressions du Quirinal sur Conte et les inquiétudes sur les polémiques » : « Le Quirinal dément mais selon certains ministres, la rencontre d’hier soir au Palais Chigi entre le Président du Conseil et les leaders de l’opposition avait lieu du fait d’une pression du Chef de l’Etat. Non seulement le climat d’unité nationale a fait défaut, mais aux querelles entre Etat et régions et au bras-de-fer entre entreprises et syndicats, se sont ajoutées les tensions entre Conte et l’opposition. C’est donc cela qui a poussé Mattarella à intervenir. L’enchevêtrement de règles dictées par Rome et les Régions ont créé la confusion. Pour le Quirinal, il n’y a pas d’autres solutions que celle de la collaboration. Cela aussi parce que, sans un dialogue à Rome, il est difficile d’éviter des déchirements avec les régions du Nord dirigées par la droite ».

ENTRETIEN, La Stampa, de Giorgia Meloni, leader de Fratelli d'Italia : « '' L'engagement de 25 milliards est un pansement, il en faut quatre fois plus » : « "Nous avons ouvert une ligne de communication avec le gouvernement, maintenant il faut voir si nos propositions sont accueillies dans le décret Cura Italia et nous sommes disponibles à travailler avec l'exécutif. Le décret est un dispositif «  pansement », 25 milliards, ce n’est pas assez d'argent pour faire face à cette grave crise et il en faut quatre fois plus. Le Président du Conseil a décidé les normes tout seul, sans nous consulter, en limitant de plus en plus les libertés individuelles et cela doit absolument impliquer la participation du Parlement. Le Parlement devrait être transformé en une cellule de crise permanente et il faudrait adopter les mesures par des négociations techniques mais aussi politiques. Une autre question très délicate est l'utilisation du MES, j'en ai parlé au président Conte et je lui ai précisé que nous ne pouvons pas risquer l'activation d'une conditionnalité qui serait mortelle pour les économies des Italiens et qui pourrait nous faire devenir comme la Grèce ».

ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, C. Di Foggia « MES, le front du Nord veut l’Italie placée sous tutelle » : « La décision finale arrivera jeudi au Conseil européen. Dès aujourd’hui, toutefois, nous connaitrons l’orientation retenue sur la proposition de certains pays, dont l’Italie, d’utiliser l’argent du MES pour faire face à la crise du coronavirus. Or, les pays du bloc nordique ne semblent pas avoir changé d’idée par rapport à la crise de l‘euro de 2011. La ligne italienne, élaborée par le ministre de l’Economie R. Gualtieri, prévoit une synthèse entre un MES offrant des lignes de crédit à tous les Etats membres afin d’éviter de stigmatiser les pays qui le demande et l’émission de « coronabonds », dette garantie à tous les pays de l’eurozone. Les Pays-Bas s’y opposent fortement. L’Allemagne est plus fuyante. Officiellement, Merkel n’est pas opposée à la proposition italienne mais elle craint la fissure de son front intérieur. Côté italien, toute décision au sujet du MES passerait inévitablement par le Parlement, où il n’existe pas une majorité en faveur de cet instrument financier. Outre la Ligue, Fratelli d’Italia et LeU, le M5S aussi se dit opposé à toute implication par le biais de conditionnalités d’accès. »

COULISSES, La Stampa, F. Capurso : « Le M5S prévient Conte : non au MES tel qu'il est » : « '' Si quelqu'un pense emmener la troïka de Bruxelles en Italie, il y aura des sérieux problèmes pour le gouvernement.'' Le message arrive du corps parlementaire du M5S et s’adresse, sans trop le cacher, directement au président du Conseil Conte. Dans le collimateur il y a son idée de faciliter l'émission extraordinaire de Coronabonds en les faisant passer par le Mécanisme Européen de Stabilité. La brèche qui s’ouvre dans la majorité est telle qu’elle oblige le chef du M5S Vito Crimi, à téléphoner au président : ''Oui aux Coronabonds mais pas à travers l'intervention du MES qui comporte des conditionnalités '' est la position qui ressort de l'entretien. Une invitation à Conte pour essayer de forcer l'Europe à exclure des contraintes fortes et en même temps insister sur l'injection de liquidité de la part de la BCE. Le groupe des grillini craint pourtant que le président reste coincé sous l'emprise des faucons de la rigueur guidés par les Pays-Bas et l'Allemagne. Les plus extrémistes pensent aussi à quitter la majorité. Ils sont mis sous pression aussi par la Ligue et Fratelli d'Italia ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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