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18/02/2020

"Le gouvernement demeure instable."

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Italie. Revue de presse.

Les tensions au sein de la majorité gouvernementale font encore les gros titres des médias transalpins. Les observateurs relèvent l’ « instabilité » de l’exécutif  (Corriere della Sera) ainsi que la « stratégie convergente » (Stampa) de M. Renzi et M. Salvini, qui visent à faire naître un nouveau gouvernement préparant la voie aux élections en automne : « Le gouvernement demeure instable » - ‘’Enlisement sur les décrets sur la sécurité, Renzi évoque un nouvel exécutif’’ (Corriere della Sera), « Le Gouvernement avance un peu » - ‘’Premiers décrets pour archiver les lois de Salvini, tournant pour la Libye :  une nouvelle mission européenne’’ (La Repubblica), « Renzi-Salvini, un gouvernement après Conte » - ‘’Italia Viva se met de travers sur les décrets de sécurité’’ (La Stampa), « Décrets Salvini, le gouvernement divisé » - ‘’Doutes du M5S’’ (Il Messaggero), « Gouvernement, l’agenda pour 2023 en difficulté » (Sole 24 Ore), « Justice, ouvertures du PD à Renzi » - ‘’Haute tension Conte-Italia Viva. Le gouvernement divisé sur les décrets de sécurité’’ (Il Mattino).    

 COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Survivre et s’user entre un report et l’autre » : « Les propos de M. Renzi ‘’si le gouvernement Conte bis tombe, il y aura un autre exécutif et pas d’élections anticipées’’ étaient surtout adressés à ses propres parlementaires, terrorisés à l’idée d’un retour aux urnes. En réalité, cette promesse de faire durer la législature a, en soi, un impact néfaste pour les Italiens : on vivote entre les reports éternels de tous les sujets épineux. Sur le décret sécurité devant abroger celui de Salvini, comme par hasard, la réunion a été reportée, pour aplanir les divergences au sein des 5 Etoiles. Mais quand les thématiques économiques (quota 100, revenu de citoyenneté et impôts) reviendront sur la table, il est sûr qu’il y aura un bras-de-fer que déclenchera Renzi. C’est un jeu qui favorise surtout l’opposition de Salvini. Ce dernier pourra faire sa campagne sur les divisions persistantes de la majorité. Quant à son ouverture à l’idée du leader d’Italia Viva d’un nouvel exécutif, ce n’est qu’une volonté de sortir d’une situation de frustration et de tenter de passer par tous les interstices pouvant favoriser des élections anticipées. Même si ce n’est pas dans l’immédiat ».

ARTICLE, La Stampa : « L’étrange idée qu’unit Salvini et Renzi. Un gouvernement pour remplacer le gouvernement Conte II » : « On parle beaucoup d’un accord secret entre les deux Matteo. Faire tomber le gouvernement pour tuer politiquement l’ennemi commun G. Conte et former un nouveau gouvernement.  Mais ils ne sont pas assez forts au Parlement. Alors il faut prendre d’autres chemins. Faire une alliance, selon Salvini, pour redessiner les circonscriptions électorales suite au référendum sur la réduction du nombre de parlementaires. Ensuite les élections. C’est ici que les chemins de Salvini et Renzi se séparent, avec le premier qui veut vraiment des élections pour les gagner avec la droite et entrer au Palais Chigi par la porte principale, avec la veste et la cravate, peut-être un peu desserrée, du Président du Conseil. L’ancien leader démocrate Renzi a lui d’autres objectifs, que les sages latins déclinaient avec la formule « primum vivere ». Si le gouvernement Conte II tombe, un nouveau gouvernement pourrait tenir, en passant d’une urgence et l’autre, jusqu’à après l’été quand la priorité sera la loi de finances. C’est ce que vise Renzi. Mais les chiffres n’y sont pas, ni à la Chambre des Députés ni au Sénat. Meloni attend seulement que Salvini fasse un autre faux pas. Renzi affirme ne pas vouloir aller aux élections. La vérité est que Salvini, contrairement à Giorgetti, ne croit pas que Renzi provoquera une crise de gouvernement. Il n’aura pas le courage de débrancher le gouvernement, mon impression est qu’il essaye d’obtenir quelque chose, par exemple sur les prochaines nominations politiques affirme Meloni. 

ANALYSE, Il Foglio, C. Cerasa : « Une législature en mode ‘’catch‘’ » : « Crise ou pas crise, rupture ou pas rupture, le problème est un autre : est-ce qu’il existe un point de rencontre entre la volonté du PD de faire dégager Renzi, sans faire tomber le gouvernement, et la volonté de Renzi de s’en aller sans faire tomber le gouvernement ? La journée d’hier a été monopolisée par une déclaration très dure de l’ancien président du Conseil affirmant qu’en cas d’un gouvernement Conte III, il sera joyeusement dans l’opposition et aussi par celle du vice-ministre pour les rapports avec le Parlement, Gianluca Castaldi, du M5S, qui a invité Renzi à profiter de ses vacances au Pakistan (où il s’est rendu en voyage) parce qu’ils pourraient être les dernières aux frais des Italiens. Mais, en fin de compte, les partis qui soutiennent Giuseppe Conte, même en ayant des idées tout à fait différentes sur le gouvernement, ont quand même des idées analogues sur le scénario du retour au vote. Et donc, pour revenir au point de départ, comment une crise peut-elle se matérialiser pour un gouvernement qui semble dépourvu d’alternatives ? Il semble très difficile et apparemment Zingaretti et Renzi se trouvent aujourd’hui contraints à se battre dans ce qui ressemble plutôt à un combat de « catch » caractérisée par une série de combats simulés, programmées pour exalter au maximum le côté spectaculaire du match. Dans ce cadre, tout devient alors plus clair : Renzi a besoin de rester hors du gouvernement, mais pas trop, pour tenter de faire ressembler le PD aux grillini et le PD a besoin d’avoir Renzi hors du gouvernement, mais pas trop, pour tenter de gagner les voix des Cinq Etoiles, en attendant les « responsables » de Forza Italia. Si la lutte parmi les différents partis du gouvernement est  donc limitée par la volonté de ne pas se faire trop mal, pour l’exécutif un autre raisonnement s’applique : un exécutif qui gouverne tout seul, s’il ne gouverne pas c’est un véritable problème qui devrait être abordé ».

COULISSES, Corriere della Sera, T. Ciriaco : « Conte met de la pression sur Italia Viva : ‘’Dedans ou dehors en quelques jours ‘’ » : « C’est ce qui angoisse Giuseppe Conte au cours de ces dernières heures.  Le problème de comment résoudre le rapport du gouvernement avec Italia Viva. Il a donné un ultimatum aux membres du parti de Renzi : ‘’Pensez bien si vous voulez continuer à réaliser le programme ‘’. L’alternative est celle d’aller jusqu’au bout une fois pour toute. Il envisage un vote au Parlement au cours des prochaines deux ou trois semaines sur l’agenda 2023 du gouvernement. Une sorte de vote de confiance. Pour défier Matteo Renzi dans le mode ‘’ Choisis ton camp ‘’. Un groupe de trois, quatre, peut-être même cinq sénateurs de Forza Italia seraient prêts à s’abstenir, un premier pas dans la direction de leur entrée au sein de la majorité. Conte craint que la stratégie de Renzi puisse se répéter sur tous les dossiers : justice, sécurité, autoroutes, économie. »

ARTICLE, Corriere della Sera, T. Labate : « Renzi : il n’y aura aucune trêve. Et il pense à un nouveau président du Conseil » : « Matteo Renzi, leader d’Italia Viva, a lancé son message : ‘’ Aucune trêve et aucun pas en arrière. Le gouvernement a eu trois jours pour tenter de me remplacer mais il n’a pas réussi ‘’. Renzi a parlé de la crise mais a ajouté que si le gouvernement Conte tombe, il y aura un nouvel exécutif, un nouveau président du Conseil et il n’y aura pas d’élections anticipées. Renzi a souligné son total désaccord avec Conte ainsi que son impossibilité de rester avec lui au gouvernement. Le PD soupçonne le leader d’Italia Viva d’avoir un pacte non écrit avec Matteo Salvini ainsi qu’une étrange « stratégie convergente », visant à faire naitre un nouveau gouvernement préparant la voie aux élections en automne mais, pour le moment, il ne s’agit que de suppositions. La réalité est que si la majorité saute au Parlement, tout saute également ».

ARTICLE, Repubblica, C. Lopapa, « De l’avortement aux migrants, Salvini pousse à droite pour mettre Meloni sur la touche » : « Salvini a dit : ‘’je compte encore réellement revenir au Palais Chigi, en homme libre, je l’espère’’. Enquête mise à part, son bras-droit Giorgetti fait tout pour le revêtir du rôle de modéré, surtout à l’étranger. Mais la sensation est que Salvini est en train de tout faire pour revenir sur les thèmes chers à la droite, de l’immigration (‘’stop aux barques de l’Afrique, si un seul débarque avec le Coronavirus je porte plainte contre le ministre’’) à l’Europe (‘’Nous ne voulons pas quitter l’euro mais les droits des Italiens d’abord, je ne dirai jamais Vive Merkel, vive Macron’’). Et le soupçon est qu’il le fasse pour bloquer l’ascension de Giorgia Meloni. »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Cremonesi : « Le leader : oui à un gouvernement technique pour organiser des élections.  Les tensions sur l’UE demeurent » : « Matteo Salvini a interrompu sa campagne électorale pour les prochaines élections régionales en Italie et a rencontré à Rome les administrateurs régionaux de la Ligue, avec son bras droit Giancarlo Giorgetti. A cette occasion, il a présenté sa stratégie visant à faire naitre un nouveau gouvernement technique préparant la voie aux élections en automne, presque une stratégie convergente avec celle de Matteo Renzi. Salvini a affirmé qu’il faudrait aller voter le plus tôt possible et il a ajouté que le Président de la République Mattarella, cet été, avait demandé un gouvernement stable, productif et non litigieux. Selon le leader de la Ligue, le Quirinal aurait dû réaliser maintenant, et après six mois d’exécutif, que ce gouvernement demeure instable et ne reste ensemble désormais que contre lui ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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