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06/02/2020

"Meloni dédouanée aux Etats-Unis."

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Italie. Revue de presse.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Un exécutif piégé dans l’absence d’un projet » : « La rigidité reste et ne laisse pas entrevoir la possibilité d’une médiation. Les appels du président du Conseil Conte aux alliés de gouvernement pour qu’ils arrêtent de se bagarrer sur la réforme de la prescription ont été jusqu’à maintenant inutiles. Le M5S ne veut pas reporter la réforme, le ministre de la Justice Bonafede menace de démissionner, Di Maio appelle les grillini dans la rue : il n’y a pas vraiment de dialogue. A ce stade, personne ne sait quel sera le compromis et le prix que le gouvernement devra payer. L’attitude agressive de ces semaines s’explique aussi par la sensation croissante que Palais Chigi est en train de jouer une partie politique autonome du M5S et surtout les craintes « d’une restauration », mot de plus en plus utilisé, parmi les grillini.  Evoquer les « restaurateurs » est une sorte d’appel de détresse et devrait servir à redonner confiance aux militants déçus. La préoccupation de redonner un sens à la législature réapparaît et le PD affirme que déstabiliser Conte peut préparer les pires scénarios. Mais sans un simulacre de projet commun, le gouvernement ne peut que survivre ».

COULISSES, La Stampa, I. Lombardo : « Prescription : l’avertissement de Bonafede à Conte : ‘’S’il me demande un renvoi, je quitte le gouvernement ‘’. Sans accord, le défi sera au Parlement » : « ‘’S’il me demande d’accepter un renvoi de la réforme de la prescription, je démissionne. Je l’ai déjà dit aussi au Président Conte‘’. Dans l’entourage proche du Ministre de la Justice, le raisonnement est le suivant : si Bonafede a lié son nom à cette réforme, au point de s’être engagé dans un bras de fer avec Renzi, accepter un renvoi maintenant sonnerait comme une défaite. Renzi demande un renvoi d’un an. Pour le ministre, il y a une limite qui ne peut pas être dépassée. Il est prêt à s’assoir à une table et discuter, avec la médiation de Conte. Bonafede assure que, comme preuve de sa disponibilité, il portera au Conseil des Ministres la réforme du procès pénal, dans un délai de 10 jours. Elle pourrait contenir le point « Conte bis » (du nom du député de Leu Federico Conte) qui prévoit le blocage de la prescription seulement en cas de condamnation en première et deuxième instance.  C’est le compromis sur lequel seraient désormais d’accord trois partis sur quatre de la majorité. Il manque uniquement le feu vert de Renzi. S’il n’arrive pas, la confrontation se fera au Parlement. Mais le M5S ne peut pas supporter d’autres défaillances. Ce n’est pas un hasard si Di Maio a invité à manifester le 15 février. »

RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, F. Verderami : « Prescription, nominations, vote local. Le ‘’tous contre tous‘’ parmi les alliés » : « Bien sûr, cela fait de l’effet d’entendre Luigi Di Maio appeler les grillini à se mobiliser dans la rue contre la « restauration qui voudrait annuler les réformes du M5S », oubliant peut-être qu’il fait partie, lui-même, du gouvernement. Et il est étonnant qu’en plein milieu de la négociation sur la prescription, le ministre de la Justice Bonafede (M5S) menace de déposer sa démission si le président du Conseil Conte devait céder aux requêtes du PD et d’Italia Viva, décidés à faire reporter ce projet très contesté. Dans cette atmosphère chaotique, le risque de chute du gouvernement ne peut pas être exclu et la difficulté réside dans le fait que la réunion annoncée par Conte n’ait pas encore été convoquée. Mais tous sont d’accord, au sein de la majorité, sur une chose : les nominations représentent une sorte d’assurance vie de l’exécutif, au moins jusqu’en mai ».

COMMENTAIRE La Stampa F. Geremicca « Patuanelli, le visage le plus modéré du M5S » : « Il est facile de pouvoir dire que la durée de la prescription n’est pas l’une des principales préoccupations des Italiens. Toutefois, la tension ne baisse pas et le ministre de la Justice Bonafede (M5S) menace même de présenter sa démission. A l’ombre de ce conflit se cache un autre : celui entre l’aile « gouverniste » du M5S et l’aile « orthodoxe ». C’est un conflit qui dure depuis des mois, une bataille souvent floue où est en train d’émerger une figure nouvelle : Stefano Patuanelli, ministre du développement économique, l’ingénieur de 46 ans de Trieste. Docile et médiateur agréable, il est l’un des ministres le plus proche de G. Conte dans la tentative de rendre plus solide l’alliance avec le PD. Zingaretti le considère comme un point de repère pour gérer les frictions. Le même jugement positif est en train de remonter aussi au Quirinal. Certains au sein du M5S miseraient sur lui comme futur leader, mais il est assez improbable en raison de sa faible « force médiatique ». Toutefois, le fait qu’au M5S les personnalités de dialogue soient en train d’émerger pourrait représenter ce « bain de réalité » sans lequel la crise des 5 Etoiles pourrait se transformer en un gouffre sans fin ».

COMMENTAIRE, Repubblica, M. Giannini, « Si Di Maio descend dans la rue » : « ‘’Le 15 février, je serai avec vous pour manifester’’ a dit Di Maio ‘’pour combattre le système qui veut annuler nos loi’’. Mais contre qui descend-il dans la rue puisqu’il est ce ‘’système’’ et fait partie du gouvernement qui discute de la loi sur la prescription. Un ministre des Affaires étrangères qui utilise le pouvoir des masses contre le pouvoir de l’exécutif, c’est du jamais vu. La portée déstabilisante du changement de Di Maio est claire pour tout le monde. Il a un impact sur une majorité déjà à bout, entre la résilience stoïque de Zingaretti et la guérilla permanente de Renzi. De la réforme de l’Irpef (impôt sur le revenu) à la Justice, des décrets sécurité au « Jus culturae », de la concession à la société Autostrade à l’Ilva, d’Alitalia aux nominations. Les dossiers sur la table du palais Chigi sentent le moisi. Avec Conte qui parle beaucoup et ne dit rien, s’ajoute maintenant Di Maio ressuscité qui tire sur le quartier général. Plus que l’éthique de la collaboration, c’est la pratique de la dissolution ».

ARTICLE Sole 24 Ore R. D’Alimonte « 76% des Italiens préfère le système électoral majoritaire » : « Malgré les scores en Emilie-Romagne et en Calabre, la ligue est toujours, au niveau national, à environ 32% des intentions de vote. Le PD, après la scission d’Italia Viva, semble se renforcer (22%) aux dépens du M5S. Fratelli d’Italia consolide sa tendance positive. Il y a donc bien un « effet Meloni », même en l’absence d’une explication convaincante. Pour les électeurs situés au centre droit, 52% indiquent M. Salvini comme leader de coalition mais il est significatif de voir que 40% indiqueraient G. Meloni. C’est assez surprenant vu l’écart en pourcentage entre leurs deux partis. A bien y regarder, 28% des électeurs de Forza Italia et 25% de ceux de la Ligue sont favorables à Meloni. Ce qui veut dire qu’il y a, au sein de l’électorat conservateur, de potentiels électeurs de Fratelli d’Italia. Ce flux pourrait continuer demain. Quant aux électeurs du M5S, à la question sur l’alliance structurelle avec le PD, 62% sont pour l’autonomie. Ce qui veut dire qu’après la fuite des électeurs (allés à la Ligue et au PD), les fidèles du mouvement veulent un retour aux origines. Reste ces 26% d’électeurs du M5S qui sont favorables à une alliance avec le PD : ces derniers pourraient représenter les électeurs du PD de demain. Si les lois électorales ne passionnent pas les Italiens en raison de leur complexité, le débat actuel au Parlement impose un sondage. La plupart des personnes interrogées ne font pas la distinction entre proportionnel et majoritaire. En revanche, ils répondent lorsqu’on leur demande de choisir entre la « possibilité de voter directement pour le candidat à la présidence du Conseil » ou un « système où l’on vote pour les partis qui indiqueront ensuite le président du Conseil ». 35% des sondés n’a pas répondu. Parmi ceux qui l’on fait, 76% sont pour le majoritaire et seuls 24% pour le système proportionnel. Mais aujourd’hui, notamment aux partis au gouvernement, le proportionnel convient à tout le monde. Il faut que les électeurs se fassent une raison ».

CONVERSATION avec Giorgia Meloni, leader de Fratelli d’Italia, Repubblica, « Meloni dédouanée aux Etats-Unis. ‘’Je suis la vraie droite, prête à être président du Conseil’’ » : « La route est longue de Garbatella (ndr : quartier de Rome où elle est née) à Washington mais cela valait la peine pour arriver au rendez-vous annuel entre Républicains (surtout) et Démocrates. Elle est la seule leader italienne à avoir été invitée, elle qui est passée de 1,9% en 2013 à 6,4 en 2019 jusqu’au 10-11% dans les derniers sondages. ‘’Etre l’interlocuteur privilégié de Trump ne m’intéresse pas’’ précise-t-elle, ‘’je veux l’être pour les Italiens’’. ‘’La rivalité avec Salvini est construite’’ par les journalistes dit-elle, ‘’je suis réfléchie et pointilleuse, c’est un instinctif. C’est pour ça que je pense que nous sommes complémentaires et nous gouvernerions très bien ensemble’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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