05/02/2020
"Au niveau international, les trois leaders de la droite italienne bougent en ordre dispersé."
Italie. Revue de presse.
ENTRETIEN Matteo Renzi, ancien président du Conseil italien, Repubblica, « Nous les arrêterons d’une manière ou d’une autre, même sans motion de défiance. Et que Conte accélère » : « Q. Sur la prescription, le gouvernement est-il en danger ? R. : ‘’Je ne pense pas. Il faut débloquer les chantiers et baisser les impôts’’. ‘’La polémique (sur un éventuel vote avec Forza Itaia) est surréaliste. La loi sur la prescription a été voulue par Berlusconi. Nous l’avons changée pour allonger les termes, trop brefs. Le tandem Bonafede-Salvini l’annule faisant des citoyens des suspects à vie. Il ne s’agit pas d’être avec Berlusconi mais avec un état de droit, garant pour ses citoyens’’. ‘’Notre bataille est culturelle, j’espère que le PD ne se laissera pas faire par le M5S. Je ne veux pas changer de président de Conseil, mais je veux que Conte accélère : je veux qu’il commence à gouverner réellement’’. ‘’D’une manière ou d’une autre, nous bloquerons cette loi, même sans motion de défiance’’ ».
ANALYSE Sole 24 Ore L. Palmerini « Les conséquences des problèmes judiciaires de Salvini » : « Mercredi prochain, le Sénat devra se prononcer sur l’autorisation définitive aux juges de procéder contre Salvini pour l’affaire du navire Gregoretti. Maintenant, c’est la demande du Parquet de Palerme pour le navire Open Arms qui s’ajoute. Est-ce que là aussi Salvini demandera aux sénateurs de la commission de voter pour qu’il aille devant les juges ? Les accusations sont toujours celles de séquestration de personne et retard du débarquement des 164 migrants. Mais là, il y aurait les mèls du Président Conte qui demande à son ancien ministre de l’Intérieur de permettre le débarquement et le refus de celui-ci. Les juges seraient enclins à contester la violation des conventions internationales, décidée en toute autonomie par Salvini. Le leader de la Ligue doit décider comment mettre au point sa stratégie face aux procès. Salvini ne peut pas sous-estimer les conséquences d’une possible condamnation et les effets d’inéligibilité de la loi Severino. Et puis, la thématique populaire de la « défense des frontières » ne pourra pas être évoquée pour l’autre procès sur les fonds russes. Là, les frontières n’ont rien à voir ».
EDITORIAL du directeur de La Repubblica C. Verdelli « Petits poissons et gros poisson » : « Une fois essuyée la peur des résultats électoraux d’Emilie-Romagne et remercié l’inattendu peuple des « Sardines », les portes de la politique se sont vite refermées. Le gouvernement a adopté laborieusement une loi en un mois et Conte n’a pas trouvé une minute pour répondre à la lettre que le mouvement des Sardines lui avait adressée pour dire qu’ils étaient bien heureux de répondre favorablement à son invitation. Lettre morte. Même pas un « merci, je vous contacterai ». Rien. Ne pas irriter les amis du M5S, qui ont déjà leurs problèmes, et se cacher derrière les urgences les plus disparates. Si le gouvernement Conte II flotte toujours, cela est aussi grâce au raz-de-marée inattendu et spontané de la participation, qui est née en dehors des partis ou des salons intellectuels ou encore des circuits traditionnels de la création de consensus. Gaspiller cette énergie, en l’évitant car elle ne sert plus, n’aidera ni ce gouvernement ni la politique à récupérer du terrain à l’égard d’un pays de plus en plus tenté par les sirènes ».
COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Les Sardines commencent déjà à se diviser sur la politique » : « Décisives en Emilie Romagne pour la victoire de Bonaccini, les Sardines sont tombées sur une erreur qui a provoqué presque une scission romaine : la photo avec Luciano Benetton, après leur visite à Fabrica d’Oliviero Toscani. Photo qui a entraîné la protestation du représentant romain du mouvement, Stephen Ogongo, indigné par la proximité avec l’entrepreneur de la concession des autoroutes qui risque la révocation après la catastrophe du pont Morandi à Gênes. Maintenant, Mattia Santori, leader des Sardines, tente de redimensionner l’incident de la photo (‘’ une naïveté ‘’) ainsi que la protestation d’Ogongo, en expliquant qu’il a parlé à titre personnel. Mais les premières frictions post-électorales montrent la difficulté, pour ce Mouvement anti Salvini né spontanément, de passer « de la protestation à la proposition ». En d’autres termes, décider quelle forme d’organisation prendre. Ainsi, on découvre que les Sardines donneront leur soutien au candidat napolitain Sandro Ruotolo tandis qu’elles ne sont pas enthousiastes par la confirmation du président Vincenzo De Luca en Campanie ou de la candidature de Roberto Gualtieri à Rome. Toutefois, les relations avec Zingaretti restent très bonnes : les Sardines ont, en effet, beaucoup apprécié la gratitude manifestée par le leader du PD pour leur soutien, sans aucune tentation d’hégémonie ».
ARTICLE, Il Messaggero M. Ajello « Orban, grandes manœuvres à droite pour l’alliance » : « Au niveau international, les trois leaders de la droite italienne bougent en ordre dispersé. Meloni est partie hier pour Washington dans l’espoir de rencontrer le président Trump à l’occasion du National Prayer Breakfast, où elle a été invitée comme la seule parmi les Italiens. L’accréditation de la leader de Fratelli d’Italia est une étape importante pour sa croissance. Mais Salvini aussi prépare sa toile internationale. Sa relation établie avec Israël et ce gouvernement très proche à celui de Trump est désormais stabilisée. Et son meeting sur l’antisémitisme et l’antisionisme, seul intervalle qu’il s’est donné lors de la campagne pour les régionales, en est la preuve. Pour donner un véritable tournant à la stratégie internationale de la Ligue, Salvini a choisi Giorgetti comme responsable des affaires étrangères. Et les léguistes assurent ‘’tout va changer’’. America First, donc. Et les relations avec la Russie et tout ce qui en a suivi doit être géré avec grande attention : c’est la mission de l’homme le plus diplomate de la Ligue ».
ARTICLE, P. Di Caro, Corriere della Sera : « Le déjeuner de Berlusconi avec Orban : qu’il reste dans le PPE, qu’il donne des signaux » : « Viktor Orban, Premier ministre hongrois, en collision avec le PPE, a exploité au maximum son voyage en Italie pour renforcer les contacts et tisser sa toile diplomatique. Il n’a pas voulu faire d’affront à aucun de ses possibles interlocuteurs. Pas à Meloni, nouvelle leader de la droite européenne, avec le Polonais Kaczynski, à la tête des principales forces des Conservateurs à Bruxelles, groupe vers lequel Orban regarde avec intérêt dans le cas où il quitterait le PPE. Pas à Berlusconi, qui le soutient depuis toujours et qui est aujourd’hui le parrain de sa permanence dans le groupe. Pas à Matteo Salvini, qu’il perçoit comme un possible futur collègue à la tête d’un gouvernement. Orban attend de comprendre son destin : au cours de la rencontre avec Berlusconi il aurait confirmé sa volonté de rester dans le PPE, qui toutefois ne doit pas s’écraser à gauche comme il le fait actuellement mais se renforcer à droite »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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