04/02/2020
"Meloni voit Orban."
Italie. Revue de presse.
ARTICLE, Repubblica, M. Bocci, « Ecoles interdites » : « Trois régions (Vénétie, Frioul, Lombardie) et une province (celle du Trentin), gouvernées par la ligue, ont écrit au Ministre Speranza (Santé) pour critiquer la ‘’circulaire école’’ du 1er février qui ne prévoit pas d’isolement pour les élèves rentrés depuis peu de Chine. Ils parlent de ‘’réponse aux inquiétudes des familles’’ face au coronavirus et des ‘’règles sanitaires minimales’’ qui devraient être adoptées. Elles demandent que la circulaire soit modifiée à cet effet. Conte et Speranza, qui ont rencontré hier au Palais Chigi les chefs de groupe de la majorité et de l’opposition, ont fait parler les spécialistes. Le communiqué de l’Institut supérieur de la Santé a été lu par le président du Conseil. La situation étant ‘’en évolution’’, la porte n’est pas fermée à d’autres changements. »
COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Une preuve de force sans arme finale » : « Même si Italia Viva a haussé le ton, il n’y a pas de climat d’affrontement. Ni le parti de Renzi, ni le M5S n’ont intérêt à créer une crise pour utiliser l’arme finale des élections. Ce serait un prix trop élevé pour ces deux partis dont les sondages ne sont pas flatteurs. Maintenant, Conte a la tâche de trouver un compromis sur la réforme de la prescription. Il peut ouvrir une faille sur le mérite, vu les critiques de la magistrature à l’égard de la réforme de Bonafede (M5S). Il a encore une semaine pour le faire. Sinon, la prescription risque de se transformer en une étape pouvant consommer le gouvernement ».
RETROSCENA (coulisses) Il Messaggero M. Conti « Conte fait pression sur Bonafede, demain réunion pour le règlement des comptes » : « Zingaretti (PD) demande au Président du Conseil d’intervenir et menace même, à défaut d’entente, que le PD vote sa propre proposition. Conte aurait préféré ne pas intervenir dans le débat sur la réforme de la prescription. La fermeté exhibée par le ministre de la justice Bonafede et le M5S laisse penser que les 5 Etoiles sont prêts à aller au défi du vote de la Chambre, quitte à se voir battus et à dénoncer l’accord entre le PD, Italia Viva et tout le centre droit. Cela permettrait encore une fois de montrer leur position « antisystème ». Mais alors Conte se verrait forcé de ramasser les morceaux d’une majorité qui est à l’évidence en décomposition ».
ARTICLE, La Stampa, C. Bertini, I. Lombardo : « Prescription, Conte veut convoquer une réunion, mais l’idée est de laisser la question au Parlement » : « Il y a un air de crise sur le Palais Chigi et seul le Parlement pourrait offrir à la majorité une issue sur la prescription. Aucune alternative ne semble exister, surtout après que le président de la Cassation et les avocats se soient déchaînés. Le président du Conseil Conte aurait l’intention de convoquer, à son retour de Londres, une réunion. Mais ce sont quand même les Chambres qui devront trouver une solution aux frictions entre le ministre de la Justice Bonafede et le leader d’Italia Viva, Matteo Renzi, qui serait prêt à voter contre la réforme. Une option serait de bloquer la prescription en cas de corruption et il y a aussi une modification, déjà prête, sur les jugements d’appel ».
ANALYSE Corriere della Sera, M. Ascione « A la Ligue et Frateli d’Italia, 205 députés sur 400. Voici comment pourrait changer la Chambre des Députés » : « Le chiffre qui s’impose est 205. Ligue et Fratelli d’Italia obtiendraient seuls la majorité dans une Chambre des députés suite à la réduction du nombre de parlementaires (de 630 à 400) et à de nouvelles élections avec la nouvelle loi électorale, le Germanicum, c’est-à-dire le système proportionnel avec un seuil de barrage à 5 %. Si nous allions voter aujourd’hui, la droite obtiendrait 234 sièges sur 400 (149 de la Ligue, 56 FdI auxquels il faut ajouter les 29 de Forza Italia), le PD 96 et le M5S 65. La formation de Renzi Italia Viva obtiendrait seulement un ’droit de tribune’ (3 sièges) qui est prévu pour les formations mineures qui ne dépassent pas le seuil de 5% à l’échelle nationale mais qui obtiennent, dans au moins deux Régions et trois circonscriptions électorales, les voix nécessaires per l’obtention d’un siège. C’est une révolution copernicienne par rapport au cadre actuel. »
ARTICLE, Repubblica, A. Cuzzocrea « Di Maio, l’offensive contre les accords avec le PD » : « Si c’est ce qu’imaginait Di Maio en enlevant sa cravate et en quittant la tête du M5S : le chaos, la guerre ‘’tous contre tous’’, il n’a pas dû attendre longtemps. L’assemblée des activistes en Campanie est seulement le début de ce que ses proches voient comme une reprise. Depuis des années, le PD est l’ennemi dans toutes les déclinaisons du M5S : pour ne pas s’être assez opposé à Berlusconi, pour ne pas s’être ouvert au mouvement quand ce dernier y était prêt, mais aussi car il fallait un ennemi. Pour les régionales, certains estiment que tout n’est pas perdu, et une fois que le choix ne se fera pas uniquement ‘’avec ou contre le PD’’, la partie pourrait ne pas être terminée. Par ailleurs, il se pourrait que le « régent » Crimi, au moment du choix final, permette aux inscrits sur la plateforme Rousseau de donner leur avis. ‘’Nous devons tout faire pour nous protéger’’ est la phrase que l’on entend dans les réunions des nouveaux dirigeants, des réunions qui ne se tiennent plus à la Farnesina, mais au Sénat, où hier est passé Davide Casaleggio. Ceux qui sont opposés au projet d’alliance PD-M5S, béni par Conte et Zingaretti, commencent à hausser le ton. Le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Di Stefano, a dit des mots prophétiques, parlant de Grillo, ‘’un gourou spirituel parle de vision morale pas de stratégie politique’’, précisant que ce n’est pas lui qui décidait. Ce n’est pas le chef. Les pulsions destructrices de la base de plus en plus mécontente et les fuites du parti, comme celle de la conseillère de Pesaro qui n’attend qu’une chose, récupérer un poste d’assesseur avec le PD. Crimi peut bien la chasser, il ne résoudra pas le problème. Dans le mouvement, il n’y a pas d’unité ».
ARTICLE Il Messaggero C. Mangani « Libye, les requêtes de Tripoli pour freiner les débarquements » : « Le ministre de l’Intérieur du gouvernement de Tripoli, F. Bashagha, a rencontré les ministres Lamorgese et Di Maio. Il leur a demandé une plus grande clarté politique à l’égard du soutien au gouvernement dirigé par Sarraj ainsi qu’une collaboration majeure aux frontières du sud du pays, où les migrants venant du Tchad et du Niger font pression. Ce n’est pas un hasard si la Garde côtière libyenne a repris son activité, après des mois où elle ne répondait plus aux appels de détresse. Rome veut garantir les accords avec Tripoli mais aussi les revoir, notamment à l’égard des droits humains et des conditions de vie dans les centres libyens. Bashagha a beaucoup insisté pour que l’Italie maintienne une position claire à l’égard de son pays. Di Maio a assuré le soutien du gouvernement italien et a annoncé que l’Italie présentera prochainement ‘’une série d’amendements du mémorandum bilatéral en matière migratoire de 2017. De leur côté, les Libyens sollicitent de l’aide pour mettre en place les camps abandonnés, pour renforcer les patrouilles maritimes et le matériel (radars et drones) pour contrôler les immenses frontières méridionales »
ARTICLE, Il Messaggero S. Canettieri « Meloni, axe avec Orban et défi lancé à la Ligue » « Les conservateurs européens se sont rencontrés hier à Rome. Parmi les présents figurait le premier ministre hongrois V. Orban. Meloni souligne ‘’nous nous sommes rencontrés : s’il devait quitter le PPE, les conservateurs seraient sa maison naturelle’’. La dirigeante de Fratelli d’Italia assure ‘’aucun derby avec la Ligue’’ mais elle tient à souligner ‘’c’est nous la vraie droite’’ car la Ligue ‘’a pris un chemin différent’’. Salvini a fini par déserter le meeting des conservateurs mais il devrait rencontrer le leader hongrois avant le départ de ce dernier ».
ARTICLE Corriere della Sera, P. Di Caro « Meloni voit Orban. Le défi souverainiste avec la Ligue » : « Giorgia Meloni, dont les voix pour son parti ont triplé en moins de deux ans, est en train de devenir une des leaders souverainistes les plus importants dans le panorama international. Hier elle a eu une rencontre tête-à-tête avec le premier ministre hongrois Viktor Orban (qui aujourd’hui rencontre Berlusconi), arrivé à Rome pour une visite officielle avec le président du Conseil Conte et pour participer à la « National Conservatism Conference ». Il semble que Salvini n’y participera pas. Orban, dont la suspension du PPE à cause de ses lois considérées comme autoritaires a été prolongée hier, pourrait rejoindre le groupe des Conservateurs au Parlement européen. ‘’Il n’y a aucun derby entre nous et la Ligue. Il y a des questions à affronter mais aucune volonté de se surmonter l’un avec l’autre ‘’ affirme Meloni. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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