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22/01/2020

"Di Maio vers le pas de côté."

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Italie. Revue de presse.

Les médias italiens titrent sur les rumeurs selon lesquelles L. Di Maio devrait quitter ses fonctions de chef du M5S : « Di Maio vers le pas de côté » - ‘’Le leader devrait démissionner lors de la réunion d’aujourd’hui’’ (Corriere della Sera, Il Fatto Quotidiano), « Di Maio quitte (ou double) » - ‘’Orienté vers la démission, Di Maio se prépare pour le congrès en mars’’ (La Repubblica), « M5S, Di Maio change la donne » - ‘’Une démission avant les élections de dimanche pouvant mettre en difficulté la majorité’’ (La Stampa), « Le pas en arrière de Di Maio » (Il Messaggero), « Di Maio : je quitte la direction du M5S » : ‘’Deux autres députés quittent le Mouvement’’ (Il Mattino), « Di Maio mis de côté » - ‘’Et dimanche tout saute en l’air’’ (Il Giornale).

EDITORIAL, Corriere della Sera, M. Franco, « La saison qui s’achève » - « L’axe de Conte et du PD et Grillo qui pousse » : « Si Luigi Di Maio renonçait, non pas à la Farnesina, mais au leadership du M5S, ce serait symptomatique de la fin d’une saison, qui semble naître de la volonté de B. Grillo de faire tenir l’exécutif de Conte. Si Di Maio apparaît comme le bouc émissaire d’un mouvement à la recherche de coupables ayant causé sa crise d’identité, c’est un rôle qu’il a fini par se construire. Il ne semble pas capable de tenir le choc face à un groupe dirigeant qui veut soutenir le gouvernement, sans écarts et sans prise de distance. Au cours de ces derniers mois, Di Maio n’est pas toujours apparu aligné à la majorité ; ni en plein accord avec le président du Conseil, pourtant choisit par le M5S. Le refus de s’allier avec le PD en Emilie-Romagne, surtout, a porté le Mouvement à un désastre annoncé. Certes, ce n’est pas seulement avec son retrait que le M5S pourra récupérer des voix, mais il pourrait annoncer une nouvelle phase. Le PD de Zingaretti est plus intéressé au sort de Conte et de son gouvernement qu’à celui du jeune et velléitaire ministre des Affaires étrangères. A bien y regarder, c’est l’axe PD-Palais Chigi qui a accéléré les fractures au sein du M5S et le redimensionnement de Di Maio. Avec la bénédiction de Grillo ».

ANALYSE, La Repubblica, C. Tito : « Le grand malentendu » : « La probable démission de Luigi Di Maio comme chef politique du M5S ne constitue pas seulement l’échec d’une carrière politique mais elle est la représentation du gigantesque et permanent malentendu qui a accompagné la naissance et la vie de la créature de Grillo. Un corps sans âme, une essence sans nature. N’être ni de gauche, ni de droite est sûrement un slogan efficace quand on ne gouverne pas, quand on peut éveiller sans conséquence la réaction viscérale des citoyens. Quand la simplification peut se transformer en mystification sans aucun coût politique ni électoral. Mais, quand on gouverne, la réalité ne fait aucune concession parce que les lois, les décrets et les décisions ne peuvent pas être neutres, elles forcent à aller sur le terrain et à choisir son camp. Si l’on est avec l’Europe ou contre, si on est pour l’inclusion ou l’exclusion, pour l’économie ou contre : les Cinq Etoiles ne connaissent pas leur nature, toujours tirés par une constante oscillation entre souverainisme et assistanat, entre populisme et moralisme, entre une idée visionnaire de l’avenir et l’attachement aux fonctions. Il est inacceptable d’avoir un niveau si élevé d’ambiguïté. Et Di Maio paie, tout d’abord, l’imperfection innée du Mouvement, il ne s’agit pas seulement de la fin d’un leadership mais plutôt de la crise structurelle d’un projet, avec des résultats électoraux en chute verticale, la difficulté à trouver de nouvelles idées et l’impossibilité de construire une classe dirigeante digne de ce nom. La démission est le dernier effet d’une tare existentielle. Mais cette condition ne pourra que se répercuter sur le gouvernement Conte et cette situation va être une mèche sous le Palais Chigi. La majorité jaune-rouge a beaucoup d’engagements à affronter : si en Libye il faut soutenir Haftar ou Sarraj, s’il faut couper les impôts ou la TVA, s’il faut révoquer les concessions à la société d’autoroutes. La majorité sera-t-elle capable de faire ces choix ? Parce que nous sommes à l’âge des positions nettes et l’océan de l’indistinct génère seulement la vague de la défaite ».

RETROSCENA (Coulisses), La Repubblica, A. Cuzzocrea : « Le leader cherche la relance. Mais la guerre pour la succession commence » : « Luigi Di Maio a nié, dissimulé, fait semblant d’avoir une force qu’il n’avait plus, montré une conviction qu’il avait perdue. Mais la vérité est que l’avenir n’est plus entre ses mains et qu’une guerre féroce, au résultat incertain, commence aujourd’hui au sein du Mouvement. Il a perdu la confiance des groupe parlementaires et il a subi, après des élections politiques à 33 %, une série de défaites toujours plus lourdes. Et surtout, le chef politique a perdu la confiance du garant, Beppe Grillo, qui l’a sauvé une dernière fois le 23 novembre. Maintenant, tout va changer et la première étape sera la convocation des Etats généraux à la mi-mars pour établir un nouvel agenda et probablement une nouvelle structure. Le responsable jusqu’au 13 mars sera Vito Crimi, vice-ministre de l’Intérieur. Certainement, Fico, Patuanelli, Bonafede et Fraccaro, la chef de groupe de la Région Latium Roberta Lombardi tenteront d’imposer un leadership collégial ».

ARTICLE, Il Messaggero, S. Canettieri : « Di Maio à Grillo ‘’je n’en peux plus’’ » : « Renfermé dans son bunker à la Farnesina, L. Di Maio évoque un ami qui se trouve actuellement en Iran ‘’Je pourrais faire quelque chose avec Dibba’’. Il s’agit d’Alessandro Di Battista, avec lequel il partage une sorte d’allergie au PD. Ils étaient par ailleurs contre l’alliance avec le PD. Mais que feront-ils ? Di Maio passe deux appels. D’abord au Président du Conseil Conte pour le prévenir de ses intentions. Puis l’appel le plus difficile, celui avec Grillo, avec lequel il reconnait ‘’je n’en peux plus, il est impossible d’aller de l’avant de cette manière’’. Le ministre des Affaires Etrangères se défoule avec le garant du M5S. Même le « père » du Mouvement ne sait pas comment Di Maio, son ancien dauphin, agira. Di Maio choisit d’anticiper les jeux et reconnait ‘’je m’en fiche des résultats en Emilie-Romagne, moi j’étais plutôt favorable à ne pas nous présenter. Il se passera ce qui se passera, je n’irai pas faire de commentaire à la télé sur un score de 5%’’. Dans son for intérieur, Di Maio sait que la nouvelle de son adieu pourrait aider considérablement le narratif de Salvini sur le vote utile. Le tout aux dépens de la majorité. ‘’Ce n’est pas mon problème’’ a-t-il déclaré ».

ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Fuite ou pas en arrière à la veille du test de l’Emilie-Romagne » - « Le fait que le bruit arrive à quelques jours d’une date considérée comme décisive pour la majorité, est important. C’est en effet le choix du timing qui surprend, laissant comprendre qu’il y a d’autres choses derrière ce choix. Soit un état de confusion totale, soit une décision calculée. Cette décision pourrait alors anticiper une probable défaite en Emilie-Romagne, avec un règlement de comptes sans qu’il soit à la direction du Mouvement. Pour certains, cela lui permettrait d’avoir les mains libres pour débrancher la prise au gouvernement de Conte-bis. Un climat de soupçons qui révèle le double visage du M5S, divisé entre ceux qui vont vers les progressistes et ceux qui sont nostalgiques de la Ligue. A tout cela s’ajoute le chancellement de la Maire de Rome, Virginia Raggi (M5S) qui hier a vu une partie des 5 Etoiles voter contre elle deux motions : une du PD et une de FdI. Somme toute, tout avait commencé dans la Capitale. L’ascension du M5S avait commencé par la victoire de la Mairie de Rome. Il faut comprendre si cette démission favorisera Salvini (Ligue) ou Bonaccini (PD) ».

ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, L. De Carolis « Aujourd’hui Di Maio annoncera son pas de côté » - « C’est le jour du pas en arrière, ou plutôt du « mouvement du Cavalier » ou en tout cas, la fin d’une phase politique. Comme prévu par le statut, ce sera le doyen du comité de garantie, Vito Crimi, qui le remplacera. Suivra la transition, même si personne n’explique comment elle se fera. Le mantra de plusieurs ténors du M5S est le suivant ‘’maintenant Di Maio doit abandonner également sa fonction de chef de délégation’’, soit le rôle de représentant du Mouvement à la table avec le gouvernement qu’il devrait laisser au ministre Patuanelli. Ce sera la vraie bataille des Etats généraux du M5S. La phase de Di Maio en tant que leader solitaire est révolue. Mais le ministre n’a aucune intention de quitter le terrain. Or, on ne voit pas un chef politique alternatif. Tout le monde le sait, de Grillo au dernier des parlementaires ».

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Cazzullo, « Entre Salvini et Meloni plus de rivalité que d’alliance » : « Même si le gouvernement est pour le moment de centre gauche, la partie pour l’avenir a commencé, et elle se joue entre deux personnes de la même génération : Salvini et Meloni. S’ils jouent la carte de la solidarité en public, en privé c’est une autre histoire et à chaque fois qu’ils doivent organiser une manifestation commune, un problème surgit. Ils pensent à peu près la même chose sur tout mais prennent souvent des positions différentes. La question n’a pas trait aux chiffres (la ligue est à environ 30% alors que Fratelli d’Italia est à 10) mais plutôt au positionnement politique. Reste l’impression que Salvini préfèrerait gouverner, sinon seul, avec l’aile de droite du M5S. »

ARTICLE, La Stampa, F. Grignetti : « Prescription, Renzi dit non à la proposition Conte » : « Si Renzi maintient le point, on va vers une rupture qui peut devenir mortelle. Il promet que ce sera le cas, en refusant la proposition de Conte sans échappatoires apparentes. Zingaretti en fait une question de fond : ‘’Il y a une majorité qui doit être protégée, ceux qui votent avec l’opposition l’affaiblissent ‘’. Il se réfère à l’intention d’Italia Viva de voter à nouveau avec Forza Italia pour saborder la réforme Bonafede. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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