07/01/2020
"Un procès équitable contre les pleins pouvoirs."
Italie. Revue de presse.
Les sujets relatifs à la politique étrangère, notamment les tensions entre Washington et Téhéran et la crise libyenne, font les gros titres des médias transalpins.
ANALYSE, Il Foglio, C. Cerasa : « Un procès équitable contre les pleins pouvoirs » : « Matteo Salvini a affirmé hier, en direct sur Facebook, qu’il n’était pas du tout préoccupé par l’éventualité d’un procès pour la séquestration du navire Gregoretti en soulignant qu’il ne serait pas le seul à être jugé mais qu’il y aurait aussi avec lui, la très grande majorité des Italiens. Il a ajouté qu’il était surtout dégoutté parce qu’il n’y avait qu’en Italie que l’on pouvait juger, avec l’accord du Parlement, un ancien ministre qui avait bloqué 4 jours un débarquement pour défendre les frontières, la sécurité et l’honneur d’un pays. Salvini n’a absolument pas abordé le fond de la question mais il a plutôt parié sur une stratégie défensive, qui voulait démontrer une seule chose : le peuple est avec lui. Dans cette approche, apparaît clairement un problème important dont le leader de la Ligue ne s’est pas pleinement rendu compte : il a forcé la main aux Italiens leur demandant de l’aider à s’emparer de pleins pouvoirs pour gouverner l’Italie. Précisément sur l’affaire Gregoretti et sur les migrants, Salvini nous a fait comprendre qu’il considérait le pouvoir du consensus populaire plus important que celui de l’obéissance aux lois. C’est le côté le plus dangereux du ‘’salvinisme‘’ : l’idée que les voix des Italiens peuvent lui permettre d’être considéré au-dessus de la loi ».
ARTICLE La Stampa, N. Pinna « ‘’Lumière verte, hors de la base’’. Les Italiens quittent Bagdad » : « Le message arrive ainsi : ‘’lumière verte, début de l’exfiltration’’. Les militaires comprennent : ‘’nous quittons la base immédiatement’’ ».
ENTRETIEN, Fatto Quotidiano, de Luigi Di Maio, leader du M5S et ministre des Affaires Etrangères : « Nous recherchons la paix. Etats-Unis et Russie aussi doivent se parler » : « Une guerre est en cours en Libye, avec des interférences externes. Le but de l’Italie est de réunir tous les acteurs qui ont une influence sur ce scénario, de la Turquie à la Russie jusqu’à l’Egypte et aux Etats-Unis. La situation sur le plan de la sécurité est difficile. Mais la mission est en cours et elle travaille à une rencontre avec les deux parties. Si elle n’est pas possible en Libye, on la fera ailleurs. Même en Italie ? On va en discuter. Il a été scélérat de bombarder la Libye en 2011. Maintenant, nous nous retrouvons avec une nouvelle Syrie. Mais il y a d’autres responsabilités. L’ancien ministre de l’Intérieur Matteo Salvini avait revendiqué pour lui-même le dossier libyen, en misant seulement sur l’immigration pour en faire un thème de campagne électorale. Un choix totalement erroné. Le président du Conseil a travaillé sur la Libye, par exemple avec la Conférence de Palerme. Il n’y a pas de menaces directes pour notre pays, nos services de renseignement et nos forces de l’ordre sont en train de tout contrôler. Mais ces cellules de terroriste sont en train de se répandre. Il y a la guerre depuis avril. Nous travaillons pour protéger nos intérêts géo- stratégiques mais aussi pour éviter le danger de l’arrivée en masse des migrants. Depuis deux semaines, nous sommes en contact avec toutes les diplomaties européennes. J’ai parlé ce matin (hier, ndr) à Sarraj et, ces jours-ci, j’ai eu des contacts continus avec lui et avec son ministre des Affaires Etrangères. Nous travaillons sur tous les fronts : j’ai invité le ministre des Affaires Etrangères turc en Italie et mercredi je participerai à un sommet en Egypte sur la situation libyenne, après j’irai en Algérie et en Tunisie. Et il y a le processus de paix à Berlin’’ ».
ENTRETIEN, Franco Frattini, ancien ministre des Affaires étrangères, Stampa, « ‘’Di Maio souhaite une complète révision des sanctions à Poutine’’ » - « Sur la Libye : dialoguer avec Moscou et Ankara » : « Le nom de Frattini est parmi ceux les plus cités pour le poste d’envoyé spécial de l’Italie en Libye. Ses conseils ont été très utiles ces derniers jours à Di Maio, qui lui a confié avoir demandé à J. Borrell, haut représentant de l’UE, de rediscuter les sanctions envers la Russie. ‘’La Russie nous est très utile pour défendre nos intérêts nationaux’’. Il se peut que Trump, Merkel et Macron soient opposés à revoir les sanctions. ‘’Peut-être mais au moins nous saurons de quel côté nous sommes et de quel côté ils sont’’. ‘’J’ai parlé avec Di Maio et il ne parle pas d’alliance avec Haftar, mais il se rend compte des erreurs passées : nous ne pouvons pas nous écraser sur Serraj’’. ‘’Rome peut avoir un rôle de médiation dans les conflits. Dans tous les cas, nous devons nous faire entendre aux tables des puissances qui ont en main l’avenir de la Libye’’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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