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16/12/2019

"Sauvetage des banques, le gouvernement nous laisse l’addition."

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Italie. Revue de presse.

Le sauvetage de la banque populaire de Bari fait les gros titres des médias transalpins. La presse revient sur la décision du gouvernement d’injecter 900 millions dans le capital la banque publique Banca del Mezzogiorno-Mediocredito Centrale qui pourra à son tour financer un accroissement du capital de la Popolare di Bari, après la décision de la Banque d’Italie de la placer sous administration (décision qui a été fortement critiquée par deux partis de la majorité, le M5S et Italia Viva) : « Bari, la banque est sauve mais les tensions demeurent » (Corriere della Sera), « Voici le décret pour sauver Bari » - ‘’Critiques contre la Banque d’Italie’’(La repubblica), « Pop Bari, un chèque de 900 millions » (La Stampa), « La Banque pour le Sud avec 900 millions » (Il Messaggero), « Oui au décret sauve-banques » - ‘’900 millions pour le Sud’’ (Il Mattino), « Sauvetage des banques, le gouvernement nous laisse l’addition » (Il Giornale).

COMMENTAIRE, La Repubblica, A. Greco : « Populaire oui, mais pour le Pouvoir » : « Les accusations et les excuses réciproques entre M5S, Ligue, Italia Viva, PD, Forza Italia sur la crise de la Banque Populaire de Bari sont seulement une rafale d’air sur la mer Adriatique, un léger chahut, parce que si quelqu’un voulait poser même un seul pied dans cette situation, il pourrait ressentir de forts courants, jusqu’aux racines du pouvoir. On sait qu’une banque ne peut pas être maintenue pendant 59 ans sans un contrôle presque militaire. Tous, à partir des héritiers de la DC (Démocratie Chrétienne) et du PCI (Parti Communiste), jusqu’aux derniers arrivés, Ligue et M5S, ont pactisé avec ses dirigeants depuis les temps de son fondateur, Luigi Jacobini, qui, avec des d’attentions pour flatter toute  la classe politique, a fait passer le nombre des succursales de 15 en 1978 à 341 d’aujourd’hui. Une véritable oasis au milieu du désert bancaire du Sud, dont les institutions, toutes, ont profité ».

ARTICLE, La Stampa, C. Bertini et C. Lombardo « Bras-de-fer entre Renzi et Di Maio, mais Conte et Gualtieri veulent la banque du Sud » « La dispute très personnelle entre Di Maio et Renzi sur les banques va de l’avant. Le décret de la discorde est celui sur la banque populaire de Bari, qui a été adopté après les avertissements du maire de la ville :‘’si la banque saute, c’est tout un tissu social qui saute’’. C’est la partie prévoyant ‘’des mesures urgentes pour réaliser une banque d’investissements’’ qui fait déclencher la réaction des renziens. C’est une vielle fixation du M5S qui ressurgit, relancée par Conte et défendue par Gualtieri. Mais ce que Renzi veut, c’est que la banque populaire se transforme en une société par actions, car cela permetrait ‘’que les actionnaires puissent limoger un management inefficace’’. Or, le décret est intouchable, verrouillé. Di Maio veut, lui, des actions de remboursement vers les banquiers et faire lumière sur les responsabilités de l’autorité de vigilance de la Banque d’Italie. Mais le Conseil des ministres n’attaque pas frontalement l’institut et se borne à envoyer une lettre aux commissaires de la banque populaire de Bari. Di Maio insiste sur le point car il sait que sur ce derby souverainiste, Salvini pourrait l’emporter. Par ailleurs, les difficultés des 5 Etoiles ne passent pas inaperçues pour le chef de la Ligue, qui propose à son ancien partenaire de voter ensemble la loi sur la réforme de la Banque d’Italie ».

ENTRETIEN de Luigi Di Maio, ministre des Affaires Etrangères : « ‘’ Une belle manifestation, nous pouvons travailler ensemble. La Banque Populaire de Bari doit être nationalisée ’’ » (Corriere della Sera de dimanche) : « ‘‘ L’échec de la Banque Populaire de Bari n’est pas la faute des épargnants, la solidité du système est fondamentale mais il y a des dirigeants qui ont prêté de l’argent sans garanties, le temps du silence est terminé et il faut établir les responsabilités. Maintenant il faut accélérer sur la commission d’enquête des banques et il faut la faire démarrer pour sauver les comptes et les économies. La banque devrait être nationalisée pour la transformer en banque publique d’investissement. La manifestation des Sardines était très belle, être dans les rues est toujours très important et moi aussi, j’ai été tenté de passer place Saint Giovanni. Les Sardines sont un mouvement libre et il faut laisser respirer ces émotions de manière libre et ainsi elles pourront continuer d’être fortes et engageantes. Toutes nos convergences avec d’autres mouvements se basent sur les programmes, ce serait bien de travailler ensemble sur l’environnement, les droits sociaux, la justice et l’emploi. La nomination des six personnes œuvrant sur la relance de la politique du M5S a été fait par la Plateforme Rousseau pour soutenir la démocratie directe et il y a des personnes très compétentes. Le président du Conseil Conte, Nicola Zingaretti et moi, nous sommes d’accord pour un programme défini, qu’il s’appelle chrono-programme ou agenda, l’important est arriver à décider les choses à faire et quand les faires. Salvini promets toujours des sièges, c’est déjà une façon de corrompre les parlementaires. Le gouvernement doit réagir et adopter une loi pour éviter les échanges et les passages d’un parti à l’autre ‘’ ».

ENTRETIEN de Matteo Renzi, ancien Président du Conseil et chef d’Italia Viva « Des coups bas mais le gouvernement tient bon » (Corriere della Sera de dimanche) : « ‘’Les ministres ont été convoqués une demi-heure avant sur un texte qu’il faut encore vérifier. Ce n’est pas la bonne méthode. J’ai rencontré Conte, qui s’est excusé. Je l’apprécie, pour moi l’affaire est close. Quant à Di Maio, il avait utilisé un langage violent pour des décrets bien plus « soft » par rapport à celui qu’il s’apprête à voter en Conseil des ministres. Dans un monde normal, Di Maio devrait s’excuser. Je suis orgueilleux du travail de nos parlementaires, si dans la loi de finances des augmentations d’impôts ont été évitées, cela est surtout grâce à nos amendements. Maintenant nous avons deux objectifs : sur le court terme, nous devons éliminer les mesures populistes sur le plastique et le sucre. Sur le long terme, nous devons adopter un décret de choc débloquant les œuvres publiques, avec des commissaires nommés pour l’occasion. Il faut débloquer ces 120 milliards alloués. C’est la priorité. Les « Sardines » ? C’est une victoire de la participation. Maintenant c’est l’heure du grand saut pour les organisateurs. Ce n’est pas facile. Ils ont eu le mérite de reprendre la rue à Salvini. C’est déjà un premier résultat. Il y a tant de gens honnêtes qui veulent s’engager, participer, faire de la politique’’ ».

ARTICLE, Fatto Quotidiano, W. Marra, « Les très larges ententes de Salvini anti-Conte, Renzi aussi les souhaite » : « Dans les conversations hebdomadaires entre Matteo Salvini et Matteo Renzi, il y a aussi la possibilité d’un gouvernement d’unité nationale. Pour Renzi, cela empêcherait les élections qui restent une hypothèse après la loi de finances et le vote en Emilie-Romagne. Et il se repositionnerait au centre-droit en douceur. La situation de Salvini est plus compliquée. Pour lui, les urnes représentent la voie royale. Mais il pourrait ne pas les obtenir, même en cas de chute du gouvernement. Les résistances du Parlement à l’autodissolution sont trop fortes. ‘’Mettons nous tous autour d’une table et résolvons les urgences nationales. Et puis on votera’’ : hier, le leader de la Ligue a répété son changement réformiste, après avoir, samedi à Milan, lancé par surprise l’idée d’un comité de sauvegarde pour l’Italie avec cinq priorités (épargne, infrastructures, bureaucratie, politique de croissance et santé). Les deux Matteo se retrouvent à ramer du même côté, en travaillant sur plusieurs niveaux. Les tables de jeux sont nombreuses, et celle de la loi électorale sera déterminante ».  

RETROSCENA Il Messaggero M.Conti « Axe entre les 5 Etoiles et les renziens, la Banque d’Italie à nouveau dans le collimateur » : « Nous y revoilà. Cette fois-ci ce n’est pas un seul parti de la majorité qui s’attaque à la Banque d’Italie mais deux. Italia Viva et M5S ont fait un bras-de-fer au conseil des ministres pour le nom du décret de sauvetage de la banque de Bari. Mais ils semblaient toutefois être d’accord sur un point : ils se demandent comment la Banque d’Italie, avec ses pouvoirs de contrôle, n’a pas prévenu à temps sur le comportement des dirigeants de la banque de Bari. A cette attaque s’ajoute Salvini, qui relance la réforme du Palais Koch en mettant davantage en difficulté Di Maio. Les renziens reprochent au M5S de parler de ‘’renaissance’’ d’une banque d’investissements alors qu’il s’agit d’un sauvetage semblable à ceux faits par les gouvernements Renzi et Gentiloni. Dans tout cela, le PD regarde avec forte irritation cette attaque à l’indépendance de la Banque d’Italie. Depuis le siège des démocrates, le « Nazareno », on fait savoir que Zingaretti est prêt à la crise s’il n’obtiendra pas au plus vite un éclaircissement. Selon un ministre démocrate, il est difficile d’aller de l’avant avec ‘’un parti qui suit la propagande de l’ancien allié’’ et un autre ‘’inspiré uniquement par le ressentiment’’ ».

ENTRETIEN de Dario Franceschini, ministre de la Culture : « ‘’ Les personnes sont en avance sur la politique. Elles nous demandent, à nous ae aux Cinq Etoiles, de choisir un camp précis ’’ » (La Repubblica) : « ‘‘ Les Sardines nous montrent un peuple et nous indiquent la voie. Ces personnes ne se sont pas limitées à lancer des messages par les réseaux sociaux, elles ont voulu descendre dans les rues pour pouvoir se reconnaître en tant que peuple et il ne faut absolument pas leur mettre une étiquette, parce qu’elles sont déjà une communauté. Dans leur message, il y a déjà tout ce qu’il faut : antifascisme, antiracisme, non à la violence verbale et endiguer Salvini. Salvini a compris que nous sommes en train de trouver une voie commune de travail, nous et le M5S, et aussi entre les gens et le Parlement et il est en train d’essayer de la faire sauter. Même si Luigi Di Maio propose encore des thèmes populistes et souverainistes, ce n’est pas une bonne raison de changer d’avis et Luigi devrait chercher d’interpréter ce que ses électeurs lui disent déjà, en se mêlant aux nôtres dans les rues ‘’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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