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10/12/2019

"Conte demande une vérification de sa majorité."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes de la presse Italienne portent sur la demande de G. Conte de « vérifier » sa majorité afin de pouvoir travailler jusqu’en 2023. Les commentateurs indiquent que cette « vérification » pourrait avoir lieu au début d’année 2020, soit après l’adoption de la loi de finances et les élections régionales en Emilie Romagne : « Conte : gouvernement, il faut une relance » - ‘’Je ne veux pas vivoter, voici l’agenda pour 2023’’ (Corriere della Sera), « Conte et Zingaretti : oui au plan pour l’emploi proposé par Landini (CGIL) » (La Repubblica), « Un contrat à étape pour les fonctionnaires » - ‘’200 millions pour le renouvellement du contrat, le reste en avril’’ (Il Messaggero), « Conte demande une vérification de sa majorité, bras-de-fer sur la justice » (Il Mattino).

Les projets de l’Union Européenne en faveur d’une transition économique durable font également les gros titres : « UE, le plan écologique » - ‘’35 Mds pour les industries durables’’ (La Stampa), « Réformes, antitrust et pacte de stabilité, coup d’envoi au chantier Europe » (Sole 24 Ore), « Le tournant vert de l’Europe » (La Repubblica).

ENTRETIEN de Giuseppe Conte, président du Conseil : « ‘’ Gouvernement, il faut la relance ’’ » (Corriere della Sera) : « Je ne resterai pas ‘’suspendu’’ aux diktats de Renzi ou Di Maio. Zingaretti et Bettini demandent une « vérification » du gouvernement pour relancer la majorité. En seulement 100 jours, nous avons mis le pays et les épargnes des familles en sécurité. Nous avons géré les 23 milliards de la TVA et diminué de 3 milliards les impôts pour les travailleurs. Nous avons prévu davantage de fonds pour les municipalités, les familles, les forces de police et les pompiers. Il y a quelques incertitudes mais les réformes structurelles nous attendent et demandent de travailler en équipe avec une grande détermination dans l’intérêt général. Nous devons travailler pour diminuer encore plus les impôts, nous devons relancer le plan d’investissements par une rationalisation des ressources publiques et par un partenariat public-privé plus efficace. Si nous avons déjà trouvé 23 milliards en 100 jours, en 365 jours nous pourrons faire beaucoup plus. Nous devons continuer dans la lutte contre l’évasion fiscale, nous devons trouver des mesures pour réduire les délais de la justice étant donné qu’en janvier les nouvelles normes sur la prescription entreront en vigueur. Nous sommes en train de suivre les dossiers d’Alitalia et d’Ilv. Je suis optimiste, j’ai regardé dans les yeux les ouvriers de l’Ilva et ma confiance vient de la force qu’ils m’ont transmise en me demandant de trouver une solution. Les négociations sont en cours et les licenciements ne seront pas au nombre 4 000. Le débat sur le MES a été mystifié, Salvini et Borghi ont diffusé des mensonges qui n’ont pas aidé les intérêts de l’Italie. La Ligue que j’avais connue avait rejeté les pulsions anti-européennes mais maintenant je vois que la ‘’golden share‘’ est entre les mains de ceux qui veulent faire sortir l’Italie de l’euro : il faudrait le dire, sans se moquer des citoyens ni des autres forces politiques de centre droit. La loi électorale ne doit pas appartenir au gouvernement, il faut qu’elle soit révisée par le Parlement. Je serais surpris que la Ligue ait abandonné sa préférence pour un système majoritaire, ce serait un signe de faiblesse. La seule chose qui m’intéresse est de relancer le travail en équipe, je connais mieux Luigi Di Maio et nous avons une bonne relation personnelle. Je n’ai pas rencontré souvent Renzi mais j’aimerais bien le faire. Je n’ai aucun problème avec eux parce que je fais du dialogue le principe de mon action ».

ARTICLE, Corriere della Sera, M. T. M. : « Le PD : maintenant la vérification. « Axe » avec le Président du Conseil » : « Le PD joue la partie de la vérification en tandem avec le président du Conseil Giuseppe Conte en essayant d’établir un programme pour « dompter » Italia Viva et le M5S. Ils sont d’accord pour travailler à un plan pour l’emploi proposé par Landini (CGIL) et Zingaretti souligne qu’ils veulent donner des perspectives à ce gouvernement pour ne pas vivoter mais plutôt pour le relancer afin de pouvoir travailler jusqu’en 2023. Cette « vérification » pourrait avoir lieu au début d’année 2020, soit après l’adoption de la loi de finances et les élections régionales en Emilie Romagne. Le PD a décidé qu’à partir de maintenant jusqu’à la vérification il ne fermera plus les yeux face aux provocations du M5S. Mais il y a eu une tension immédiate sur les normes pour les écoutes ».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Une vérification politique dans le cadre des élections en Emilie » : « Une fois la loi de finances adoptée, une nouvelle phase devrait s’ouvrir sur la base d’un agenda partagé ou chrono-programmée jusqu’en 2023. Il faut constater une harmonie de plus en plus intense entre le PD et le Président du Conseil Conte. La relation entre le parti de Zingaretti et Conte s’est renforcée et ce dernier mise sur cette alliance structurelle à laquelle s’oppose Di Maio. La demande d’une « vérification » de majorité est avant tout le désir d’interrompre cette « suspension » entre les renziens et les grillini, qui ont ciblé surtout le PD et Conte pendant la finalisation du budget. Au siège des démocrates, on accuse Renzi et Di Maio de privilégier un système électoral proportionnel afin de se pouvoir se présenter « sans laisse » et d’avoir les « mains libres » d’aller à droite ou à gauche au lendemain des élections. Ainsi, cette vérification a comme but de redéfinir les équilibres à l’intérieur de la majorité. Il est probable que cela se fasse après les élections régionales en Emilie-Romagne. En cas de défaite du candidat démocrate, Bonaccini, c’est un scénario dramatique qui s’ouvrira pour Zingaretti et pour la tenue du gouvernement. Au contraire, en cas de victoire, cette vérification se fera à la lumière de ce succès. Surtout après la défaite de Salvini qui peut être possible uniquement si le centre-gauche trouve dans le PD, son pivot. Les démocrates auraient alors la force (qui leur manque en ce moment) d’imposer à ses alliés la fin des coups bas à l’encontre du Palais Chigi et du siège démocrate ».

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Ces pièges dans la vérification de gouvernement » : « En politique, nous le savons, les mots sont comme des pierres et doivent être utilisés avec attention. La façon avec laquelle Conte a annoncé sa disponibilité à la « vérification » requise au nom du PD par Bettini et Zingaretti, prouve que le premier ministre n’est pas habitué à ces pratiques, typique de la Première République. A cette époque le mot vérification était presque toujours synonyme de crise. Quand un des partenaires de la coalition la demandait, en général c’était l’annonce que le gouvernement était arrivé au terminus. Ce n’est pas seulement une question de vocabulaire ou de sens des termes. En effet, tandis que le premier ministre a annoncé qu’il avait hâte d’écrire un agenda politique du gouvernement jusqu’en 2023, ses interlocuteurs du PD ont dit clairement que de cette façon il est impossible de continuer et que la vérification pourrait aussi se conclure par la décision de faire tomber le gouvernement. »

ARTICLE, Corriere della Sera, E. Buzzi : « L’impasse du M5S dans les régions, coup d’envoi pour le choix sur la plateforme « Rousseau » mais les candidats hésitent » : « Entre aujourd’hui et demain, les 5 Etoiles voteront sur la plateforme Rousseau les candidats pour les listes électorales d’Emilie-Romagne et de Calabre. Toutefois, le climat n’est pas à la fête. Cela s’explique non seulement par les sondages qui indiquent que le M5S est en difficulté. Il y a aussi le manque de séduction suscité parmi les militants. En Emilie-Romagne, il y a 120 candidats sur 70 places, pratiquement un taux de réussite de 60% qui atteint quasiment le 100% pour les candidates. En Calabre, en revanche, le M5S se retrouvera avec un seuil électoral très élevé et le risque de ne pouvoir ne pas entrer au Conseil régional. Entretemps, la rencontre entre Di Maio et les conseillers régionaux a été reportée ».

ANALYSE, Il Foglio, C. Cerasa : « La révolte gentille contre la culture nazi-pop » : « Les « Sardines » ne disent pas de gros mots, n’insultent pas, ne crient pas, n’attaquent pas les partis, ne jouent pas le rôle du leader, ne se font pas diriger, ne tombent pas dans les pièges des journaux, restent indifférentes aux sondages et organisent des manifestations pour parler plus au cerveau qu’au ventre des électeurs. Il est possible que cet enchantement se termine tôt et que les « Sardines » se montent la tête mais, pour le moment, nous assistons au miracle d‘avoir ici, en Italie, un mouvement ultra politique décidé à remplir les places en luttant contre la culture de la rancœur et capable de nous conduire à réfléchir sur un thème inéluctable : il ne s’agit pas de savoir ce qu’elles pourraient faire pour nous mais plutôt ce que nous pourrions faire pour elles. La beauté des « Sardines » est de ne pas être seulement un véhicule de résistance contre les nationalismes ennemis de la liberté mais aussi un miroir de notre engagement personnel pour nous défendre des amis des démocraties anti-libérales. Elles nous obligent à nous demander ce que nous faisons tous les jours pour sensibiliser les autres face aux obscénités de la pensée nazi-pop (nationaliste-populiste). Le message est clair : il faut immédiatement se lever du canapé et s’engager à la première personne pour éviter de se retrouver avec des politiciens qui jouent avec l’avenir de l’Europe. Les « Sardines » nous rappellent que le moment est venu de ne plus être indifférents et de choisir la manière de lutter contre les bons à rien de la culture nazi-pop ».

ARTICLE, La Stampa, J. Iacoboni, G.Paolucci : «  Russie-Italie, aux Usa un acte d’accusation qui met en embarras la Ligue » : « Deux citoyens Russes, deux Italiens et un Américain sont accusés, par un indictment officiel de la Justice américaine, de violations des sanctions industrielles à la Russie et de conspiration. Parmi eux il y a Bruno Caparini, entrepreneur, parmi les fondateurs de la Ligue et très cher ami de Bossi. Selon le Procureur la valeur de l’opération, liée à la vente à une grande société russe de gaz d’une turbine Vectra, est de 17,3 millions de dollars. »

EDITORIAL, Repubblica, M. Riva, « Ursula, message dans une bouteille » : « Dans l’important soutien manifesté à Ursula von der Leyen, un doute surgit : la dose d’ambiguïté, loin d’être faible, avec laquelle Frau Ursula a tenu confectionner son programme politique semble s’être révélée gagnante. La préférence réitérée de la recherche de majorités variables pourrait avoir joué en sa faveur. Si l’état du chantier européen n’était pas cette tour de Babel visible aux yeux de tous, de telles astuces à la recherche d’un consensus pourraient apparaître, sinon inoffensive, en tout cas peu dangereuse.  Mais le fait est que l’Union est en train de vivre une phase assez critique de son histoire : l’incompréhension va croissante entre les pays forts et les pays faibles sur le plan de la politique économiques commune, les sirènes de la ‘’démocratie illibérale’’ qui part de l’Est commence à avoir des adeptes dans les pays de l’Ouest avec des nostalgies fascistes. La politique étrangère commune se révèle être un mirage sur les plus importants dossiers internationaux, et –surtout- les mécanismes de décision des institutions communautaires se retrouvent de plus en plus bloquées par l’incapacité d’arriver à des accords. La leader des Verts, Ska Keller, a mis le doigt sur la plaie plus infectée et laissée de côté par Frau Usrula : celles des violations des droits dans les pays de l’Est. Elle a été lapidaire : ‘’la Pologne ne peut pas licencier des juges ou la Hongrie limiter la liberté de la presse, sans que l’UE ne réagisse avec détermination. Le rappel a été clair : von der Leyen ne doit pas croire qu’en s’engageant à rendre l’air plus respirable pour les citoyens européens, elle peut en oublier une autre : celle de dépolluer les citoyens européens des toxines anti-libérales et néo-fascistes qui sont en train de se diffuser d’Est en Ouest. C’est l’identité de l’UE qui en jeu : on ne peut avoir le doute que Bruxelles ferme plus d’un œil à cet égard. L’histoire nous a appris que les tragédies adviennent quand on ignore des signaux d’alarme menaçants ».

COMMENTAIRE, Repubblica, Gad Lerner, « Mais en Italie non – Gender gap dans le travail et en politique, le pouvoir au féminin reste un slogan » : « L’Europe est une femme et l’Italie est un homme : une grossière simplification ? Non, une donnée réelle embarrassante qui nous qualifie comme étant le pays avec la classe politique la plus rétrograde de l’Union européenne. Hier, le secrétaire du PD a salué la nomination de Sanna Marin en Finlande : ‘’une très belle nouvelle pour l’Europe’’. C’est vrai, dommage que l’organigramme des dirigeants de son parti soit au masculin. Nous attendons encore qu’il mette en œuvre la partie de son programme qui prévoyait ‘’pour chaque organisme, la double direction homme-femme’’. Sur vingt présidents de régions, la seule femme est la léguiste Donatella Tesai, en Ombrie. A droite encore, la seule secrétaire de parti est Giorgia Meloni (FdI). Pour le reste, seuls des hommes sont aux commandes, de Leu à Italia viva, jusqu’au M5S, et de la Ligue à Forza Italia. Dans le monde du travail, le gender gap est le plus élevé d’Italie, mais aussi dans les représentations politiques. Certes, entre 1948 et 2018, les femmes élues au Parlement sont passées de 5 à 35%, mais quand il s’agit d’occuper des postes à responsabilité, ce pourcentage chute brutalement. Jamais aucune femme n’a été à la tête du gouvernement ni n’a été élue au Quirinal. Nilde Iotti, élue première président de la Chambre en 1979, et Tina Anselmi, grandes figures féminines de la première République sont célébrées avec admiration. Mais les attaques, de natures esthétiques ou sur leurs habitudes ne les ont pas épargnées. Le monde entier s’est moqué de nous avec le ‘’bunga bunga’’ berlusconien, renforçant le stéréotype de l’homme latin dominant. Ce qui est évident en Europe reste un mirage en Italie ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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