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05/12/2019

"4.700 emplois supprimés à l’Ilva."

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Italie. Revue de presse.

L’usine sidérurgique de Tarente (Ilva) revient faire les gros titres des médias transalpins. Les journaux télévisés et la presse écrite relèvent la proposition d’ArcelorMittal de maintenir son offre de rachat à condition de supprimer 4 500 emplois. Les observateurs soulignent les fortes perplexités du gouvernement : « Le plan Ilva prend de court le gouvernement » (Corriere della Sera), « Dernier appel » - ‘’L’Ilva annonce 4700 suppressions d’emploi, les syndicats s’insurgent’’ (La Repubblica), « Douche froide pour le gouvernement, Mittal annonce des coupes » (La Stampa), « 4 700 emplois supprimés à l’Ilva » - ‘’Colère des syndicats, le ministère du développement économique propose son plan’’ (Sole 24 Ore).

Le Mécanisme européen de stabilité (MES) fait encore la Une, après la réunion de l’Eurogroupe acceptant un report mais sans modifications : « L’UE va de l’avant » (Corriere della Sera), « MES, le report après les polémiques » (Il Messaggero), « Le MES ne sera pas modifiable » - ‘’Bras-de-fer entre l’UE et l’Italie’’ (Il Mattino).

COULISSE, La Stampa, C. Bertini : « Conte ne se rend pas et cherche l’appui de Macron et Merkel » : « C’est une de ces situations où il faut savoir aller au-delà des mots liés à la loi de la diplomatie. C’est pour cela qu’au Palais Chigi, on espère avoir réussi à obtenir un report de la réforme, en bloquant jusqu’en janvier le feu vert à la discussion politique sur la feuille de route qui mène à la garantie sur les dépôts bancaires. Le Président du Conseil parle haut et clair pour se faire bien entendre en Italie par les dissidents du M5S. Il essaye de se protéger. Depuis Londres, Conte maintient les rapports avec le ministre Roberto Gualtieri. Et à Londres, il a plusieurs contacts avec Macron et Merkel, pour essayer d’obtenir des appuis importants dans cette négociation délicate. L’objectif est d’obtenir un résultat, même moindre, avant le vote au Sénat du 11 décembre, banc d’essai de la tenue de sa majorité divisée entre ceux qui sont pour (PD) et ceux qui sont contre (M5S). »

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Conte est persuadé que Di Maio finira par céder » : « Dans les conflits internes au sein de la majorité jaune-rouge, il est de plus en plus difficile de distinguer la tragédie et la farce. C’est le cas pour le MES, qui devra être approuvé d’ici le mois de janvier, si l’on veut éviter l’isolement de l’Italie en Europe. De même pour la suppression de la prescription, qui devait être liée à une plus ample réforme de la justice, mais que le M5S voudrait maintenant réaliser, même sans un accord sur la durée des procès. Di Maio est conscient que sur ce point, le PD ne peut pas encaisser. Zingaretti est prêt à présenter un projet de loi qui repousserait d’un an la date du 1er janvier 2020 pour l’entrée en vigueur de la réforme du ministre Bonafede. Pour le PD, il ne reste plus qu’à se fier à la médiation du Président Conte qui a répété que le Palais Chigi travaille pour trouver un compromis. Le doute porte sur le fait que Di Maio cèdera à la fin »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « Compte à rebours après l’adoption de la loi de finances » : « Après la proposition d’ArcelorMittal, qui revient somme toute à sa première position, c’est surtout le M5S qui doit assumer le désastre sur le plan politique. Cela est encore plus dramatique car il a lieu dans le Mezzogiorno, là où il avait obtenu le plus de consensus électoral. C’est la fin de l’illusion d’un « parti de gauche » qui se voulait enraciné dans la partie la plus démunie de la société et se considérait légitime à passer un accord avec l’autre parti du centre-gauche, le PD. Les 5 Etoiles peuvent penser être encore déterminants sur les barricades où l’on retrouve comme par hasard Di Battista. La question est la suivante : jusqu’à quel point ce groupe a-t-il intérêt à soutenir le gouvernement Conte ? L’étincelle ne viendra pas de l’Ilva ni de la prescription mais sur le fatidique MES, sujet sur lequel la crise est probable. Cela pourrait conduire à la fin d’un gouvernement qui n’est jamais né. Le PD aussi constate que ce flottement ronge sa popularité par une lente érosion. Les deux partenaires ont ainsi leurs raisons pour en arrêter là. Après avoir adopté la loi de finances, bien sûr ».

COULISSES, Messaggero, S. Canettieri, « Les doutes du M5S sur ‘’Luigi kamikaze’’ – Zingaretti alerte : ‘’il nous fait perdre des points’’ » : « La crise est évoquée par les parlementaires : depuis trois mois et demi Di Maio et Zingaretti ne se parlent plus et ont pour intermédiaire Costa, le ministre de l’Environnement. La situation, la ‘’mélasse’’, fait perdre des points au PD dans les sondages. Et des questions se posent : Di Maio veut-il rompre ? A-t-il un accord avec Di Battista ? Et Grillo dans tout ça ? Au cours de la soirée, l’entourage de Di Maio fait savoir : ‘’avec le PD nous travaillons bien et il fera le bon choix sur la prescription’’. Et aujourd’hui est un autre jour, identique à celui-ci ».

EDITORIAL, Messaggero, L. Ricolfi, « Ce Traité cache trop de risques » : « Trois questions distinctes sont essentielles sur la réforme du MES. 1. Est-ce dangereux pour l’Italie ? Il l’est et il augmente le danger d’une crise financière qui nous oblige à une lourde ‘’restructuration de la dette’’. 2. A qui revient la faute si nous nous retrouvons dans la situation de devoir signer un traité qui nous porte tort ? A mon avis, au gouvernement jaune-vert même s’il est impossible d’estimer la répartition entre Conte-Tria-Salvini-Di Maio (je demanderais à Giorgetti pour en savoir plus). 3. Et maintenant ? Je ne sais pas. Car il y a de graves risques si on refuse de le signer, et idem si on accepte. Notre vulnérabilité dans les deux cas augmente face à la spéculation et aux crises financières. Ma prévision est donc que Conte et Gualtieri prieront à genoux l’establishment européen d’apporter au moins une petite modification au traité, pour permettre au gouvernement de sauver la face et la faire adopter au Parlement. Le gouvernement rassurera les Italiens.  Mais l’assainissement des comptes publics restera cet ‘’objectif stratégique’’ tellement stratégique qu’ils y penseront demain, mieux encore : ce sont les futurs gouvernements qui y penseront ».

ANALYSE, Il Foglio, C. Cerasa : « Qui défend l’Europe ? Le devoir de la classe dirigeante de transformer la bataille sur le MES est le miroir de l’incapacité des partis italiens » : « On écrit MES, on lit Italie. Parmi les nombreux éléments de réflexion offerts par l’incroyable débat sur l’avenir de ce fonds, il y en a un important qui concerne la transformation du MES en un formidable test décisif, qui met en évidence les qualités (pas nombreuses) et les défauts (nombreux) de l’actuelle classe dirigeante politique de notre pays ; celle qui est aujourd’hui au gouvernement ainsi que celle qui se présente comme l’alternative. Le M5S nous a rappelé que son tournant européen était uniquement un algorithme du pouvoir et qu’il était un parti sans sens, sans avenir, sans identité, sans idées, sans perspectives. Et qu’il est capable de transformer, de manière démagogique, les petits changements que l’Italie pourra obtenir sur le MES en révolutions gigantesques. Matteo Salvini est un cas différent : sur le MES, il a montré le pire de lui-même et toute son irresponsabilité, en tant qu’homme de gouvernement incapable de comprendre les dossiers gérés par un gouvernement dont il faisait partie et en tant qu’homme d’opposition qui voudrait être l’alternative à ce gouvernement sur la base d’un projet qui n’exclut pas la sortie de l’Italie de la zone euro. La bataille du MES est également décisive pour d’autres partis, comme pour Forza Italia qui a choisi, encore une fois, de soutenir la démolition de la Ligue contre la réforme du Fonds et pour le PD qui a choisi d’utiliser cette bataille uniquement contre Salvini, renonçant ainsi à se battre sur un thème offert par l’Europe. Le MES nous rappelle que l’Europe peut fonctionner seulement si les Etats-membres acceptent qu’ils peuvent être aidés s’ils sont prêts à partager les risques des autres pays. C’est un débat au centre duquel il y a concrètement l’avenir de l’Europe ».

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Trocino : « Di Maio insiste sur la ligne dure. Et il veut un vote au Parlement » : « La stratégie de Luigi Di Maio sur le MES est simple : il faut insister et résister. Il est inutile, selon lui, de fixer une date pour la signature du MES s’il n’y a pas de modifications du projet. Le ministre des Affaires Etrangères relance, plus détendu, sur l’autre thème de désaccord avec le PD, la prescription, en affirmant que le PD fera sûrement le bon choix et prépare sa stratégie sur le MES : une résolution de la majorité aux négociateurs de ‘’ ne pas assumer de contraintes ‘’ et donc de gagner du temps ».

ARTICLE Corriere della Sera M. Galluzzo « L’entente entre les deux ‘’chers amis’’ mais silence sur la webtax et les droits de douanes » : « Dans la rencontre entre les deux, plusieurs dossiers ont été évoqués : la Libye, les échanges dans le secteur naval, les collaborations aérospatiales entre Nasa et l’ASI, le 5G. Mais Trump évite le sujet de la webtax, argument sur lequel il a déjà menacé la France avec la possibilité d’adopter des droits de douanes. A la fin de la rencontre, c’est Conte qui explique et rassure Trump sur les relations avec les Chinois d’Huawei ‘’l’Italie ne peut pas rester en arrière sur la technologie mais elle s’est dotée de mesures de protection adéquates’’. Sur la Libye, Conte assure ‘’nous avons discuté longtemps. Il n’y a pas de stabilisation par le moyen d’action militaire. Nous devons absolument avoir leur appui pour une solution politique ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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