Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/11/2019

"Mara Carfagna s’apprête à devenir l’anti-souverainiste de pointe."

M5S.jpg

Ligue.jpg 

Italie. Revue de presse.

L’avenir de l’usine de l’acier de Tarente fait encore les gros titres des médias transalpins. La presse écrite évoque notamment les divisions au sein de la majorité, le M5S étant contre l’hypothèse d’une immunité juridique pour l’acheteur ArcelorMittal proposée par le Président du Conseil G. Conte : « Conte-Di Maio : duel sur l’Ilva qui secoue le gouvernement » (Corriere della Sera), « Ilva, une mauvaise fin » (La Repubblica), « Ex-Ilva, les rebelles 5S Etoiles contre Conte » - ‘’Di Maio menace un vote de confiance pour calmer la révolte au sein du M5S’’ (La Stampa), « Ex-Ilva, Arcelor fait appel au juge » - ‘’Duel Conte-M5S’’ (Sole 24 Ore), « Bouclier Ilva, duel Conte-M5S » (Il Messaggero).

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, D. Di Vico : « La voix qui manque » : « Le gouvernement actuel pensait devoir se consacrer uniquement à la loi de finances et à bloquer l’augmentation de la TVA. Giuseppe Conte et son allié, Nicola Zingaretti, n’avaient pas prévu que la question industrielle se serait imposée à l’ordre du jour : les dossiers ILVA de Tarente, l’Alitalia, l’accord FCA-Peugeot, la reconversion technologique de l’auto motive vers l’électrique, la vente possible de Comau à la Chine. Il s’agit de dossiers très compliqués, devant lesquels le gouvernement apparaît nu, sans personnalité, sans vision, sans être reconnu comme un interlocuteur valable par la communauté industrielle. Et ce qui frappe le plus, c’est le PD qui même en ayant une compétence dans ce domaine, n’exprime pas une pensée claire pour essayer de remédier au marché du travail et au revenu de citoyenneté, comme si la gauche avait confié ces questions au M5S et au ministre Luigi Di Maio. L’Italie est la deuxième puissance manufacturière en Europe mais elle risque d’être dépassée par la France et de perdre son avantage compétitif. Le gouvernement devrait s’engager, par des choix cohérents, pour faire augmenter les investissements privés et publics et ceux des multinationales.  Mais la sensation prédominante est que le gouvernement ne se préoccupe pas de la culture de la croissance mais plutôt de compensation de bienfaisance ainsi que du redimensionnement de la manufacture ».

COMMENTAIRE, La Stampa, U. Magri : « Une coalition sans boussole » : « Rarement un gouvernement n’aura réussi à dilapider aussi rapidement le « bonus » dont il disposait. Depuis le début, la difficulté de justifier un pacte entre des ex-ennemis était évidente. Personne ne s’attendait à des miracles. Mais on s’attendait mais au moins que PD et M5S aillent dans la même direction. Et que si aucune de ces « raisons nobles » n’étaient suffisantes, on imaginait que l’instinct de survie et de préservation de soi des parlementaires, aurait pris le dessus, car ils risquaient, en cas de vote anticipé, de retourner dans le vide d’où ils proviennent. Après seulement 69 jours, l’image qui est donnée est celle, décourageante, d’une majorité à la merci de d’elle-même, sans âme et sans boussole. Au gouvernail, devrait se tenir Giuseppe Conte, encensé il y a quelques mois comme un Magellan de la politique. Mais lui non plus n’arrive plus à se faire respecter. Hier, il a subi la honte de se faire maltraiter per une ex-ministre en colère qu’il avait en vain essayé de convaincre sur l’immunité pénale pour Arcelor Mittal. Parmi les démocrates, la sensation est de plus en plus celle de ne pas toucher la balle, ou, si l’on préfère, de prendre trop de claques sur les sujets du travail. De même pour la loi de finances. Pour essayer de retrouver le sens du leadership, Conte a convoqué pour demain à Palais Chigi une réunion. L’avenir politique du gouvernement semble pris dans un brouillard impénétrable. En revanche, les tentatives du gouvernement jaune-rouge sont sous le feu des projecteurs. Sur l’accord pour les régionales, il a suffi de perdre en Ombrie pour séparer les routes de M5S et du PD, en condamnant les deux partis à une défaite inévitable. Il semblerait que Mattarella irait directement au vote si le gouvernement tombait. Sans rien faire, le gouvernement Conte 2 est destiné à ne pas faire long feu. Avec le brillant résultat d’offrir à Salvini un triomphe encore plus grand que celui qu’il aurait récolté si nous avions voté tout de suite. »

COMMENTAIRE, Repubblica, M. Giannini : « Dernier avertissement. Gouvernement, si tu es là, frappe un coup » : « Si on arrive à un vote sur l’immunité pénale sur Arcelor Mittal, la majorité risque le « tous contre tous ». Et le gouvernement pourrait ne pas arriver à Noël. Il faudrait de l’ambition et du courage.  Le gouvernement jaune-rouge devrait prendre comme modèle le Portugal où un gouvernement de minorité est en train de faire des réformes structurelles importantes. Le PD en ce moment aurait une magnifique occasion, en sachant que 7 italiens sur 10 sont favorables au Ius Culturae. Qu’il abatte aussi le totem criminogène des décrets sur la sureté faits par Salvini. Après il pourra perdre les élections mais au moins il aura maintenu la foi. »

COULISSE, La Stampa, I. Lombardo : « La tentation des élections. Suspects sur Di Maio, même parmi les plus fidèles » : « Que veut faire Luigi Di Maio ? C’est la question que se posent désormais, perplexes, les grillini de la première heure et les plus fidèles de Di Maio : les ministres Alfonso Bonafede et Stefano Patuanelli, le secrétaire d’Etat Riccardo Fraccaro, la vice-présidente du Sénat Paola Taverna. Ils ne comprennent plus les « ondulations » de leur leader, poussées plus par des vents d’improvisation que par un réel plan de gouvernement. Le premier ministre Conte convoque les parlementaires M5S de Tarante et avec eux, Barbara Lezzi, l’ex-ministre originaire du Salento qui après avoir encaissé l’ok au gazoduc TAP a retrouvé une certaine allure dans le rôle de la combattante irréductible sur le ‘non’ à l’immunité pénale pour la gestion de l’ex Ilva. Di Maio se tait pendant toute la durée de la rencontre. Puis il dit : ‘’Le Parlement est souverain et en ce qui me concerne, il aura le dernier mot. Mais il est certain que, sur l’immunité pénale, nous demanderons un vote de confiance. ‘’. Il est difficile, même pour ceux qui le connaissent, de comprendre quelles sont les intentions du chef politique du M5S. Sur Ilva, le Premier ministre veut un mandat plein et ne s’assiéra pas une nouvelle fois à la table avec Arcelor s’il n’aura pas résolu le problème du M5S. »

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Les réunions à 40 comme par le passé » : « Environ 40 personnes, entre secrétaires d’Etat à l’Economie, chefs de groupe des 4 partis de majorité, les présidents des commissions et les chefs de délégation des partis se rencontreront demain pour une réunion de majorité sur le budget. Cela s’explique par un chef du M5S (L. Di Maio) désormais en minorité dans son parti, par l’extrême instabilité des ‘’grillini’’ qui ne savent plus comment inverser la perte de popularité, par la fragilité du PD qui n’arrive pas à assumer une identité et un caractère politique, par les débuts difficiles d’Italia Viva attesté à un pourcentage encore trop bas et le parti de Speranza, LeU, qui se retrouve dans le limbe. Cette mosaïque a créé une loi de finances où tous prennent les distances, dans l’opinion publique et les associations de catégorie. Cela à la veille d’un passage parlementaire pour le budget où les premières piques ont déjà été lancées par les renziens contre les 5 Etoiles sur le décret prévoyant les menottes pour les fraudeurs du fisc. Tout cela rappelle les temps du gouvernement de l’Unione (de Prodi, de 2005 à 2008) où l’objectif n’était pas gouverner mais se distinguer des autres ».

COULISSES Corriere della Sera, A. Trocino « Une estocade portée au président du Conseil. Di Maio évoque la crise : le gouvernement serait en danger » : « Conte demande le ‘’plein mandat’’ pour traiter avec l’entreprise Arcelor Mittal et Di Maio se garde bien de prendre une position claire, mais il prévient du risque d’un vote de confiance sur le bouclier fiscal dans l’hémicycle qui pourrait mettre à mal le gouvernement. Qui avertit donc Di Maio ? Qui veut-il mettre en garde ? Les parlementaires de Taranto ? Renzi avec son amendement ? Ou Conte qui continue à demander le bouclier ? Aucune volonté de crise, soutiennent les fidèles de Di Maio : ‘’c’est le chef du PD, Zingaretti, qui veut la crise, pas Luigi’’. Parmi les plus pro-Conte, on trouve Patuano et Bonafede, et Fraccaro. Conte est inquiet pour la tenue du M5S. Il voit un désengagement de Di Maio, qui ne veut pas s’exposer. En cas de succès avec Arcelor-Mittal, il sait que le mérite reviendra à tous, et qu’en cas d’échec il perdra seul. Demain, un conseil des ministres pourrait avoir lieu sur ce thème ».

ENTRETIEN de Nicola Zingaretti, secrétaire du PD : « ‘’ Nous et le Mouvement ? Nous ne sommes pas subalternes, nous imitons les démocrates américains, unis contre le droite ’’ » (Corriere della Sera) : « ‘‘ La leçon du Parti Démocrate américain est la capacité de trouver une synthèse pour lutter contre un adversaire commun, la droite. Le PD italien n’est pas subalterne au M5S, nous avons la volonté d’être unis contre la droite. Les décrets de Salvini sur les migrants doivent être supprimés et cela fait partie du programme du gouvernement. Giuseppe Sala, maire de Milan, est un acteur extraordinaire de la vie politique italienne et le Ius Culturae doit être adopté, mais pour le faire il faut avoir les voix. Nous voulons construire des alliances de plus en plus larges et riches dans les régions, à partir des maires et de toutes les forces politiques. La proposition de Giorgetti de collaborer et travailler ensemble sur les réformes institutionnelles est très positive et nous sommes prêts à la confrontation, mais j’aurais aimé qu’il ait fait cette proposition avant, au moment où Calderoli avait créé une loi électorale qu’il avait appelé, lui-même, ‘’ porcellum ‘’…   ‘’ ».

ENTRETIEN de Matteo Renzi, leader d’Italia Viva : « ‘’ La loi de finances ne suffit pas, il faut un plan choc pour l’économie ’’ » (La Stampa) : « ‘‘La loi de finances a évité l’augmentation de la TVA, c’est un pas en avant et les mesures pour les familles sont positives, mais elle ne suffit pas, il faut avoir un plan choc pour l’économie. Pour ce plan, l’Italie n’a aucun problème d’argent, parce que dans les prochaines années il y aura d’énormes flux financiers pour les investissements et les infrastructures. Et les ressources financières publiques ne manquent pas. Mais le problème est que les projets ne démarrent pas, ils sont bloqués. Un grand projet de relance infrastructurelle pourrait être un élément d’union pour le gouvernement et il pourrait avoir aussi le soutien de l’opposition pour éviter la récession. L’immunité pénale dans les usines ne doit pas être un alibi, il y a une question simple, ceux qui polluent doivent payer. Nous voulons faire ce qu’E. Macron a fait aux socialistes : absorber le consensus pour s’étendre au centre et à la droite modérée, il faut arrêter d’attaquer le faux Matteo, il faudrait plutôt attaquer Matteo Salvini. En ce qui concerne la loi électorale, je suis prêt à collaborer aussi avec Giorgetti et la Ligue, les règles doivent être rédigées ensemble. Je suis prêt au majoritaire, la proposition de la loi électorale espagnole est absurde, le seul système qui désormais ne marche pas est le modèle de Madrid ‘’ ».

COULISSES Corriere della Sera, E. Buzzi « Régionales et chefs de groupe, bataille et venin au sein des 5 étoiles. Les tensions avec le leader » : « Soixante-douze heures pour calmer la nervosité à l’intérieur du parti et dénouer les problèmes, les 5 étoiles se trouvent à un double carrefour : le choix du chef de groupe à la Chambre et (à une réunion avec Di Maio) la possibilité de se soustraire de la course aux Régionales en Emilie-Romagne. Le ballottage à la Chambre est entre Davide Crippa (ancien secrétaire au ministère du Développement économique), donné favori, et Riccardo Ricciardi (qui représente l’aile des faucons). La confrontation sur les régionales en Emilie-Romagne et Calabre est reportée de deux jours. Le niveau de tension reste élevé. Le malaise croît envers Di Maio : ‘’l’équipe du futur’’, la nouvelle structure qu’il souhaite pour réorganiser le mouvement, provoque des grincements de dents. Mais le leader s’est défendu : ‘’elle résoudra les problèmes, et il est fondamental de penser à un mouvement national ambitieux, avec une grande discussion sur notre identité. Nous devrons créer une carte des valeurs avec de nouveaux objectifs ».

ARTICLE, Il Fatto Quotidiano W. Mara « Les conditions posées par Conte aux ‘’responsables’’ de Mara Carfagna » : « Mara Carfagna s’apprête à devenir la première candidate à diriger l’espace politique du centre, pour devenir l’anti-souverainiste de pointe. Dans cette phase de fibrillations du gouvernement, elle pourrait devenir le personnage-clé pouvant former un groupe (en partie silencieux) de 40 élus et de 30 sénateurs qu’il serait possible d’utiliser immédiatement en soutien du gouvernement sur l’adoption de certaines lois. Cela malgré la ‘’fatwa’’ lancée par Berlusconi. Dans ce cas-là, Italia Viva de Renzi n’aurait pas un rôle de tête de peloton mais de comparse. La vice-présidente de la Chambre vise ainsi à créer un groupe parlementaire qui resterait dans l’opposition. Pour sa part, Conte serait disposé à l’entrée d’un groupe d’aide dans sa majorité, mais il faut qu’il s’agisse de personnes présentables »

Mara Carfagna.jpg

Mara Carfagna

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.