28/10/2019
"Ombrie, ko du pacte M5S-PD."
Italie. Revue de presse.
Les élections régionales en Ombrie où la coalition de centre droit, actuellement dans l’opposition, l’emporte. Les observateurs soulignent, d’une part, l’écart important (environ 20 pts) de cette victoire, d’autre part l’effondrement du Mouvement 5 Etoiles (passé de 14,6% aux élections européennes à 7%) estimant que la longévité du gouvernement PD-5 Etoiles pourrait être compromise : « Salvini triomphe, un coup pour le gouvernement » (Corriere della Sera), « L’avalanche Salvini sur le PD et le M5S » - ‘’Victoire écrasante pour le centre droit’’ (La Stampa, Il Messaggero), « Il était une fois l’Ombrie ‘’rouge’’ » - ‘’Conte : une défaite ne peut pas arrêter l’alliance M5S-PD’’ (La Repubblica), « L’Ombrie monte sur le char de Salvini » - ‘’Le M5S paie l’alliance avec le Pd’’ (Fatto Quotidiano), « Ombrie, ko du pacte M5S-Pd » (Il Mattino), « Ensevelis » (Il Giornale).
EDITORIAL Il Messaggero A. Campi « Une défaite qui pousse la majorité à une cohabitation à terme » : « L’Ombrie aura-t-elle anticipé l’Italie sur la voie d’un bipolarisme renouvelé ? Il y a eu une forte participation électorale qui, contrairement aux attentes, a favorisé largement la droite : une course aux sièges électoraux dans le signe de la discontinuité. Mais les citoyens vont voter aussi pour des motifs différents de ceux avancés par les analystes. Ceux qui voyaient essentiellement un référendum pour ou contre Salvini ont oublié l’impact sur l’opinion publique du scandale politique et judiciaire lié à la gestion de la Santé publique, qui a explosé il y a quelques mois (et où la présidente de la région, du PD, était impliquée). Par ailleurs, les habitants de la région craignent aussi une marginalisation de leur territoire (comme l’attestent tous les indicateurs statistiques). Il y avait donc une grande envie, transversale et bien enracinée, d’un vrai tournant. Après une hégémonie d’environ 50 ans de la gauche, on a fini par préférer la droite. Du coup, le PD et le M5S devront trouver les raisons cohérentes pour rester ensemble. Les résultats en Ombrie nous disent que l’avenir sera plein d’obstacles et que la défaite pousse les deux partis de majorité à une union à terme uniquement ».
COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi « La politique éloignée des citoyens » : « Le Président du Conseil G. Conte a beau jeu de dire que les électeurs de la région, 700.000, étaient moins nombreux que ceux de la province de Lecce. Les électeurs de l’Ombrie ont voté pour que leur cri parvienne jusqu’à la Capitale, jusqu’au Palais Chigi. Les résultats nous disent essentiellement deux choses. Tout d’abord, la majorité des citoyens est contre la coalition qui soutient le gouvernement. Deuxièmement, les gens votent essentiellement sur deux arguments : l’immigration et la sécurité. La coalition PD-M5S a voté séparément au Parlement européen, favorisant de fait le front anti-immigration où Salvini domine. Et l’actualité sur l’homicide d’un jeune romain à l’extérieur d’un pub a servi d’arrière-plan à la campagne électorale. Le centre droit a le vent en poupe et a aussi la chance d’être à l’opposition d’un gouvernement qui ne gouverne pas. ».
RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, M. Guerzoni : « Un coup pour le gouvernement mais Conte résiste : arrêter l’alliance est une erreur » : « On peut dire que ce n’est pas un test national et que rien ne change pour l’exécutif jaune-rouge, mais il s’agit d’une véritable débâcle qui va au-delà des prévisions les plus pessimistes et qui oblige tout le gouvernement à réfléchir sur cette victoire de la droite de Salvini. Même si Conte a essayé de séparer le sort des élections en Ombrie de celui de Palais Chigi, il est affaibli par ce premier test politique et sa présence n’a pas apporté de valeur ajoutée à l’alliance M5S-PD-Leu. Maintenant, non seulement la tenue du gouvernement est en jeu mais aussi la transformation de la jeune coalition au pouvoir, ainsi que la construction d’une coalition pour l’avenir. Conte défend son projet et déclare qu’interrompre cet essai serait une erreur, la région Ombrie comptant uniquement 2 % de la population nationale. Di Maio, de son côté, classe immédiatement l’alliance avec le PD pour d’autres élections régionales, tandis que ce dernier s’interroge sur le ko du pacte M5S-Pd ».
ENTRETIEN, Il Messaggero, de Donatella Tesei, future Présidente de la Région Ombrie, « Maintenant retroussons nos manches, majorité et opposition, pour redémarrer » : « ‘’Lors de ma campagne électorale, j’ai eu des retours positifs des citoyens, des associations, des entrepreneurs. J’ai perçu un grand désir de changement. Nous devons tous, chacun avec son rôle, majorité comme opposition, entreprises, partenaires sociaux, citoyens, nous retrousser les manches. Nous nous engagerons pour l’économie, qui relancera aussi l’emploi. Il faut que l’Ombrie demeure dans les radars des médias, pas pour des polémiques stériles mais comme exemple de région vertueuse, qui soit séduisante pour le tourisme et pour l’entreprenariat’’ ».
ARTICLE La Repubblica C. Vecchio « Le fief rouge est tombé. Zingaretti explique les conséquences de l’ ‘’héritage Renzi’’ » : « Le secrétaire démocrate se défoule avec les siens ‘’L’Ombrie actuelle est l’héritage que m’a laissé Renzi’’. Plusieurs villes sont passées à droite, ces dernières années. Un nombre important. Il s’agit d’une région petite, mais riche de symbolisme pour la gauche et l’on perçoit bien la fin d’une époque à jamais révolue. Le 10% des électeurs qui avaient voté pour le PD en mars 2018 est passé à la Ligue. Comme l’explique un professeur universitaire ‘’c’est la région qui a récupéré le moins de la crise économique de 2008’’. L’avancée de la droite est ainsi le fruit d’un ressentiment ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Donatella Tesei et Matteo Salvini : "L'Ombrie est libérée."
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