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21/10/2019

"Di Maio à Conte : sans le M5S le gouvernement n’existe pas."

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Italie. Revue de presse.

La loi de finances fait toujours les gros titres des médias transalpins. La presse relève notamment les divergences entre L. Di Maio (M5S) et le Président du Conseil G. Conte sur la possibilité d’apporter d’éventuelles modifications au budget alors que le gouvernement a déjà indiqué à la Commission Européenne les mesures phares pour 2020 : « Budget, règlement de comptes au sein du gouvernement » - ‘’Di Maio à Conte : sans le M5S le gouvernement n’existe pas’’ (Corriere della Sera), « Budget, encore toi ? » - ‘’Di Maio demandera des corrections sur la TVA aux professionnels’’ (La Repubblica), « Di Maio : sans nous le gouvernement risque gros » - ‘’Les 5 Etoiles rejettent l’ultimatum de Conte. Zingaretti : arrêtons les piques. Renzi veut séduire les modérés de Forza Italia’’ (La Stampa), « Di Maio-Conte, mur contre mur » - ‘’Conte réplique à Di Maio, le budget ne sera pas modifié’’ (Il Messaggero), « Di Maio lance le diktat à Conte » - ‘’Sans nos conditions, le budget ne sera pas adopté’’ (Il Mattino).

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo « Di Maio hausse le ton avec Conte : pas de loi de finances sans nous » : « ‘’Les déclarations du genre « soit on fait comme ça, soit le gouvernement tombe » ne font pas du bien au gouvernement car si le M5S décide de le quitter il est difficile qu’il puisse survivre ». C’est l’avertissement de Luigi Di Maio à Giuseppe Conte. ‘’Je suis confiant sur le fait que nous trouverons une solution pour la manœuvre financière mais il est juste qu’elle se base aussi sur les propositions de la première force politique de ce gouvernement, c’est-à-dire le M5S’’. Le secrétaire du PD Nicola Zingaretti lance un avertissement : ‘’Nous disons à nos alliés que nous pouvons aller de l’avant mais que personne ne recommence à planter ses petits drapeaux car les italiens ne sont pas dupes et il y aura une révolte. Matteo Renzi, de la Leopolda, rejette les accusations de vouloir envoyer à la casse ‘’le train de la législature qui arrivera jusqu’en 2023’’. »

COULISSES La Stampa, A. Barbera « Le dirigisme de Conte énerve le leader du M5S en crise de consensus » : « En quelques mois, Renzi a créé son parti à lui et Di Maio contrôle de moins en moins le sien, d’où la décision d’adopter une stratégie d’usure contre le Président du Conseil G. Conte. Ce dernier répond sans baisser la tête, avec la protection de plus en plus ouverte de N. Zingaretti et du Parti démocrate. Une fois déjouée la hausse de la TVA, toutes les questions soulevées par Renzi et Di Maio apparaissent secondaires. Renzi sait très bien que quand il demande l’abolition de la réforme des retraites (quota 100), il ne peut pas compter sur une majorité au Parlement. Quant aux demandes de Di Maio (modification du régime des professions libérales et sanctions contre les commerçants) cela avait été largement débattu au Ministère de l’Economie. Que se passe-t-il alors ? Pour Di Maio le problème est Conte. L’activisme de ce dernier, selon Di Maio, expliquerait la perte de contrôle sur son groupe parlementaire. Le problème de Renzi est en revanche Zingaretti. Maintenant que Renzi a son parti, il doit l’animer dans le débat politique. Un ancien proche de Renzi n’hésite pas à faire de l’ironie : ‘’il est persuadé d’être le nouveau Macron italien, sauf que lui n’est pas Macron et Zingaretti n’est pas Hollande’’. Et un proche de Conte ne cache pas ‘’en fin de compte, Conte ne fait que se rapprocher de sa maison’’, puisque lui-même avait avoué avoir voté pour le PD en 2013 ».

COULISSES Il Messaggero, S. Canettieri et M. Conti « Conte dément une nouvelle négociation, le M5S : ‘’il est nerveux pour l’affaire du Russiagate’’ » : « On assiste à un bras-de-fer sans muscles, puisque Di Maio ne peut pas se permettre une nouvelle crise gouvernementale et des élections anticipées. Quant à Conte, il ne s’est pas encore construit une force parlementaire pour se permettre d’aller de l’avant tout seul. La vraie question soulevée est représentée par les relations entre le Président du Conseil et le premier parti de la majorité, le M5S. Pris par ses engagements à la Farnesina, Di Maio s’aperçoit du rôle de plus en plus fort joué par le Palais Chigi sur les parlementaires 5 Etoiles. Et l’entente particulière avec le PD (qui exalte Conte pour de futures alliances) rend nerveux Di Maio. Surtout après les propos de Conte (« qui ne joue pas collectif est hors de l’équipe »), Di Maio est furieux. Il a même exclu le porte-parole du Palais Chigi Casalino du groupe Whatsapp créé avec les parlementaires du M5S. L’heure est aux polémiques envenimées. Certains du M5S expliquent ‘’Conte est nerveux car l’audition avec le Copasir de mercredi s’approche’’ ». 

ENTRETIEN de Manlio Di Stefano, vice-ministre des Affaires Etrangères : « ‘’ La loi de finances doit être la nôtre, Conte ne doit pas être pressé ’’ » (Il Fatto Quotidiano) : « ‘‘ Cette loi de finances doit avoir l’empreinte des Cinq Etoiles et la prison pour les ‘’ grands fraudeurs du fisc ‘’ doit être immédiatement prévue dans le décret fiscal. Giuseppe Conte est trop pressé, il veut sûrement donner une image de stabilité, mais nous avons rappelé que d’abord il faut respecter les engagements avec les Italiens. Les relations avec le M5S existe et fonctionne ‘’ ».

ARTICLE, La Repubblica, C. Tito : « Renzi et l’axe avec le leader du M5S. « La chasse au renard » est ouverte pour remplacer Conte » : « La chasse au renard a commencé et le renard, cette fois-ci, est le président du Conseil Giuseppe Conte. Tout d’abord, c’est Renzi qui a donné le feu vert, suivi immédiatement par Luigi Di Maio. En fait, cette dernière semaine arrive tout ce que certains avaient déjà prévu au moment de la scission d’Italia Viva. Renzi n’a pas seulement besoin de rendre visible le nouveau parti mais aussi de le transformer en une entité centrale. Même les parlementaires de Renzi pensent qu’il faut un nouvel équilibre dans législature, réalisable uniquement à travers un nouveau gouvernement, un nouveau président du Conseil et la même majorité. Renzi donc vise à faire partie de l’alliance en tant que membre légitime et non comme ‘’ dissident ajouté ‘’. Dans ce cadre, les relations entre Renzi et Di Maio ont eu récemment une intensification inattendue et, suite à la possibilité d’un gouvernement dirigé par un ‘’grillino doc ‘’, évoquée par le leader d’Italia Viva, Di Maio a cédé à la tentation et a pris, sur la loi d finances, une attitude similaire à celle des renziens.  Il y a donc une convergence, peut-être temporaire, d’intérêts. Et Renzi a déclaré, hier à la Leopolda, que ceux qui sont contre l’axe PD-M5S peuvent rejoindre le nouveau parti ».

REPORTAGE au meeting d’Italia Viva La Stampa F. Martini « Renzi cite Moro et lance un appel aux modérés : ‘’que les déçus de Forza Italia nous donnent un coup de main’’ » : « Pour le jour du baptême de son parti, Renzi a remis sa cravate, celle qu’il mettait quand il était au Palais Chigi. Il a parlé pendant 55 minutes au meeting de la Leopolda (ancienne gare de Florence). Il cite Moro ‘’Nous devons nous orienter sur les choses qui naissent, même si elles ont les contours flous, plutôt que celles qui meurent, même si elles semblent en apparence très utiles’’. Ce n’est pas un hasard s’il a dépoussiéré un texte du répertoire démo-chrétien. Bien au contraire. Renzi a fait comprendre que son nouveau parti vise à occuper activement le centre du terrain politique. En prenant de l’eau dans deux différents réservoirs : du PD et de Forza Italia. Pour le premier, il cite même l’expérience française ‘’nous serons les rivaux du PD. Nous voulons faire comme Macron et qui n’a certainement pas eu le placet des socialistes’’. Pour Forza Italia, il a évoqué la manifestation du 19 octobre à Rome ‘’ce jour-là c’est le modèle du centre droit qui est mort, celui ancré à la famille du PPE. Avec la participation de Berlusconi, il y a eu un passage du témoin à Salvini’’. Toutefois, il promet d’assurer le soutien au gouvernement jusqu’à la fin de la législature ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, I. Diamanti : « Où la Ligue de Rome arrive » : « De Pontida, la Ligue a « déménagé » à Rome. La véritable capitale de la Ligue coïncide depuis longtemps avec la capitale italienne. Où la Ligue, samedi dernier, a réuni ses fidèles, ses militants qui ont accouru en masse à place San Giovanni. Pour célébrer une Ligue différente, devenue Nationale ou même encore plus le ‘’ Parti de la Souveraineté Nationale ‘’, avec le Tricolore partout. Sa mission : ‘’ d’abord les Italiens ‘’ et tous les autres après, bien sûr les migrants mais aussi ‘’ loin de l’Europe ‘’Parce que la Capitale est Rome et non Bruxelles ou Strasbourg ou, plus grave encore, Berlin et Paris. Désormais la Ligue est, depuis longtemps, le premier parti en Italie, ses consensus ont augmenté partout, du Nord eu Sud, en passant pour le Centre : 34, 3 % aux élections européennes de 2019 et 17,4 % aux politiques de 2018 (données Demos&Pi). L’attractivité de la Ligue de Matteo Salvini s’est accrue et maintenant on attend le prochain test des élections régionales en Ombrie. La construction de la Droite se poursuit, mais avec un seul chef, et Salvini continue de rester sur le terrain et d’agir en tant qu’entrepreneur politique de la peur ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, Matteo Salvini, leader de la Ligue « Le centre droit est le passé. La coalition des italiens est née. » : « ‘’La majorité des Italiens étaient représenté. Je défie les autres forces politiques de répliquer notre manifestation’’. ‘’Au mois de janvier on vote pour les élections régionales en Emilie-Romagne et en Calabre’’. ‘’Renzi aujourd’hui a confirmé le but du gouvernement : renvoyer chez lui Salvini et occuper le Quirinal’’. ‘’Je suis fier d’avoir donné de l’orgueil, de la dignité et de la présence physique à un peuple qui se sentait désorienté. Il n’y a pas de leader autoproclamé, le leader est celui qui a les votes.’’ »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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