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17/10/2019

"La nuit où le gouvernement a vacillé."

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Italie. Revue de presse.

La finalisation de la loi de finances italienne fait les gros titres des médias transalpins. Les observateurs reviennent sur les tensions qui se sont notamment manifestées lors d’une réunion pendant laquelle « la majorité a failli vaciller » en raison des désaccords entre les différents partis de la majorité : « Conte : ‘’je ne crains pas les voltefaces’’ » - ‘’Entretien du Président du Conseil’’ (Corriere della Sera), « La nuit où le gouvernement a vacillé » - ‘’Guerre entre les ministres démocrates et les reziens’’ (La Repubblica), « Gualtieri : une réforme pour baisser les impôts » - ‘’Entretien du ministre de l’Economie’’ (Sole 24 Ore), « Stop à la hausse de la TVA mais les impôts augmentent » - ‘’Feu vert au budget’’ (Il Messaggero), « Conte : ‘’lutte contre les fraudeurs du fisc’’ » (Fatto Quotidiano).

La visite du Président S. Mattarella à Washington fait également les Unes : « Etats-Unis-Italie plus proches sur les F35 et 5G » (La Stampa), « Mattarella sur les droits de douane : ‘’arrêtons les rétorsions’’ (Corriere della Sera), « Bravo Président, il ne faut pas faire de remises à Trump » - ‘’Mattarella : nous sommes amis, arrêtons les rétorsions’’ (La Repubblica).

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giuseppe Conte, Président du Conseil «’’Je m’attends à de la loyauté. C’est une manœuvre budgétaire qui nous projette dans l’avenir’’ » : « Dans cette interview qui est aussi la première après l’adoption du document budgétaire, le Président du Conseil livre un message ultra-positif, fort d’un spread bas et de bons rapports avec l’UE. ‘’C’est un budget courageux, sous le signe de la croissance, même si les ressources sont limitées‘’. ‘’Je suis certain qu’il est dans l’intérêt de toutes les forces politiques, y compris d’Italia Viva, de participer à la lutte contre l’évasion fiscale. Jamais je n’accepterais que la loi de finances devienne un terrain de bataille entre les forces politiques, qui ne seraient soucieuses que de mettre leurs signatures sur une mesure ou une autre. (Pour lutter contre l’évasion fiscale) ‘’Nous avons introduit un mécanisme de remboursement lié aux payements par carte sur certains biens, sous forme d’un bonus qui sera compris entre le 10 et le 19%. ‘’J’ai toujours parlé de populisme dans son acception la plus noble, qui se réfère à l’article 1 de la Constitution qui affirme que la souveraineté appartient au peuple. Il faut écouter le peuple, en interpréter ses besoins, s’engager avec détermination pour donner des réponses concrètes. Ceux qui ont des responsabilités de gouvernement ne doivent pas parler et provoquer le côté émotionnel des gens mais écouter, se confronter avec les communautés locales, visiter nos entreprises pour connaître de près les excellences et les situations critiques ». ‘’Le vote du M5S en faveur d’Ursula von der Leyen a représenté un passage important : le signe d’un sens fort de responsabilité dans l’intérêt de l’Italie.’’ ‘’Le sénateur Salvini nous a habitué à de brusques changements d’opinion pour des raisons d’opportunité politique. Voyons combien de temps durera ce tournant pro-européen.’’ ‘’La souveraineté italienne se défend par le biais de l’autorité et de la confrontation. Taper du poing sur la table ne fonctionne que sur les réseaux sociaux ». « J’attends de la part de toutes les forces politiques, anciennes et nouvelles, de la loyauté et un esprit de collaboration.’’ ‘’À Malte, la première pierre d’un mécanisme automatique de redistribution des migrants a été posée. Ce sont des actions concrètes qui n’ont rien à voir avec les simples déclamations’’. ‘’La ministre Lamorgese est en train de répondre par des faits à ceux qui ont pensé que la sécurité nationale et l’immigration n’étaient que des thèmes de campagne électorale. Elle travaille beaucoup et communique moins, comme il est normal quand vous devez gérer un Ministère ainsi complexe’’. ‘’L’utilisation instrumentale du phénomène migratoire, agité par le président Erdogan comme une menace, devrait inciter l’UE à avancer rapidement vers la gestion des flux en termes structurels, et non plus dans une logique de l’urgence’’. ‘’Je n’ai absolument rien à craindre de la relation qu’est en train d’écrire le ministre de la Justice Barr ».

COULISSES, A. Gentili, Messaggero, « L’axe Conte-PD plus fort, mais les dissensions demeurent sur la lutte contre l’évasion fiscale » : « Les alliances de la majorité jaune et rouge se sont définies au cours de la longue nuit pleine de cris, d’ultimatums et de menaces de vétos, qui a finalement menée à l’accouchement d’un accord sur la loi de finances et le décret fiscal. D’un côté, Conte, soutenu par Gualtieri, Dario Franceschini et Speranza. De l’autre, ce qu’au sein du PD on appelle ‘’populistes’’, Di Maio et Renzi – les deux seuls qui n’ont pas célébrer l’accord et l’ont critiqué en annonçant des représailles au Parlement. L’axe Conte-PD n’est pas une garantie de protection pour le gouvernement. La nouvelle majorité risque encore bien des turbulences sur l’évasion fiscale notamment, avec Conte qui n’aime pas le ‘’sons des manettes’’, que le M5S voudrait insérer dans le décret fiscal, et qui soutient la demande du PD de faire preuve de ‘’prudence’’, tandis que Di Maio est revenu à la charge estimant que la prison pour les personnes cachant leurs revenus est un point auquel le M5S ne renoncera pas ».

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco, G. De Marchis : « La nuit où le gouvernement a vacillé : ‘’ Avec le chantage, on ne dure pas » : « C’est une nuit au bord de la crise. Une nuit d’ultimatum, de réunions restreintes et élargies, de médiations difficiles sur la loi de finances. La réunion du Conseil des ministres, débutée mardi à 23H00, s'est terminée mercredi, peu après 04H30 en raison de longs débats au sein du gouvernement. Qu’est qu’il se passe derrière cette porte ? Il y a de tout. Il y a le parti de Matteo Renzi, qui se met en travers sur le décret fiscal et qui dit oui au budget mais sans en être complètement convaincu. Il y a les ministres du PD, parmi lesquels Dario Franceschini affirme qu’une coalition ne peut pas être fondée sur les menaces, sinon elle ne dure pas. Il y a le ministre de la Santé, Roberto Speranza, qui essaye de rétablir le calme, en soulignant qu’il n’existe pas d’ultimatum mais qu’il faut, au contraire, faire une contre-proposition sur ce décret. Giuseppe Conte, de son côté, réaffirme sa position contre le parti de Renzi et déclare qu’il a travaillé en personne contre la lutte à l’évasion et qu’il assume toutes ses responsabilités à ce sujet et il ajoute qu’il ne comprend pas les raisons du désaccord. Tous parlent, les ministres du PD, les autres, chaque force politique doit aboutir à une réussite et atteindre un succès. Le Conseil des ministres a été tendu et ‘’la majorité a failli vaciller’’».

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « M5S-PD, l’avenir sous réserve d’accord » : « Une Italie encore debout, mais sous réserve d’accord. Il est trop facile d’ironiser sur cette précision bizarre qui accompagne l’annonce de la loi de finances, mais c’est inévitable. Ils ne peuvent pas être surpris, au Palais Chigi, l’Italie étant le seul pays de l’Union qui a franchi la ligne d’arrivée avec une telle difficulté et n’ayant présenté qu’un cadre général. Le reste, le contenu des mesures doit encore être fixé et décidé, probablement par des négociations infinies. Sous réserve d’accord, donc. C’est presque une devise nationale qui s’adapte parfaitement à l’Italie d’aujourd’hui. Sous réserve d’accord signifie donc qu’une véritable majorité politique n’existe pas. Le gouvernement précédent, des deux populistes, était incapable de comprendre que pour gouverner ensemble il fallait trouver des solutions communes. Aujourd’hui le Gouvernement Conte II risque de répéter exactement les mêmes erreurs, en soulignant que le renvoi à des accords ultérieurs exprime précisément la volonté de chercher des compromis sur les points pas encore résolus. En attendant, chacun prend de la loi de finances ce qu’il lui semble le plus positif : ainsi Zingaretti la décrit comme un miracle de justice sociale et le Cinq Etoiles sont très satisfaits de la lutte contre l’évasion fiscale. Mais les sceptiques voient seulement l’incapacité de soutenir le monde productif et la résignation à la non-croissance et au déclin ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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