16/10/2019
"Duel télévisé entre Matteo Salvini et Matteo Renzi."
Italie. Revue de presse.
L’adoption, en Conseil des ministres, de la loi de finances fait les gros titres des médias transalpins. La presse annonce un budget qui anticipe des recettes à hauteur d’environ 30 Mds, essentiellement issues sur la lutte contre la fraude fiscale : « Feu vert au budget, division sur le fisc » - ‘’Réunion nocturne avant l’envoi de la lettre à Bruxelles’’ (Corriere della Sera), « Un budget qui défie les fraudeurs du fisc » - ‘’Conte craint le lobbying au Parlement et écrit à son ministre de l’Economie Gualtieri’’ (La Stampa), « Quota 100 reste, bras-de-fer sur le fisc » - ‘’Duel entre Conte et Renzi-Di Maio au sujet du plafond sur l’argent comptant’’ (Il Messaggero), « Un budget quasiment équivalent aux recettes de 2020 » (Sole 24 Ore).
Réseaux sociaux : Sur Twitter, c’est l’hashtag #16ottobre (#16octobre) qui domine suivi de #MatteovsMatteo en référence au « duel » télévisé entre Matteo Salvini et Matteo Renzi dans l’émission Porta a Porta du 15 octobre.
Matteo Salvini, à gauche, et Matteo Renzi, à droite
ARTICLE, F. Nicotra, Messaggero, « Zingaretti : ‘’pacte avec le M5S’’. Le PD approuve les votes online mais l’écueil de la Région Emilie-Romagne est déjà présent » : « Créer un camp progressiste large et y impliquer le M5S pour construire une alternative à la droite : c’est l’objectif auquel travaille Nicola Zingaretti et qu’il a présenté hier au comité de direction nationale du Parti démocrate. Cependant, jeter les bases d’une alliance stratégique avec les 5 étoiles n’est pas si facile. En effet, le travail à faire apparaît important : on l’a vu ces jours derniers avec la ligne à tenir sur une éventuelle nouvelle candidature de Raggi à Rome, et en Emilie-Romagne, où l’on vote le 26 janvier, le M5 avec la vice-présidente de la Chambre Spadoni, fait savoir qu’une entente pourrait être trouvée uniquement si Bonaccini (PD) retire sa candidature ».
ANALYSE, La Stampa, F. Martini « ‘Roi du Papeete et génie incompris’. À la fin, ils se sont aidés » : « Costume bleu, chemise blanche, cravate d’un gris pâle. Deux jumeaux. Mais qui s’étaient préparés pour jouer deux rôles bien différents. Matteo Renzi voulait être coriace et pressant pour démontrer que l’autre n’est pas un politique préparé et qu’il s’agit d’un menteur, Matteo Salvini avait renoncé à la jouer sur les dossiers en pariant tout sur deux cartes : se montrer souriant, désintéressé, non agressif. Et en le défiant avec une question rhétorique : « je suis surement vilain et méchant mais si j’ai 33% des intentions de vote et toi le 4% seulement cela veut dire que tous les italiens dorment debout ?’’ Puis, Salvini a pris de court tout le monde en disant : ‘’Renzi est un génie incompris’’. Renzi a voulu se présenter comme un homme de gouvernement compétent. Cela a été le cas. Mais à la fin, après avoir mis dans l’angle Salvini sur les fonds de la Ligue disparus, il a fini par hausser le ton, dévoilant une agressivité à laquelle le chef de la Ligue a répondu en parlant d’autre chose. Son discours semblait bien préparé, entre sourires et boutades, mais sans agressivité. Il a même joué la victime : ‘’c’est toujours de ma faute’’. Deux professionnels de la communication comme Renzi et Salvini savaient qu’il fallait tout miser sur les ‘’effets spéciaux’’, pour être sûrs de l’impression qu’ils donneraient à une partie de l’opinion publique qui les intéresse. Ils ont commencé en bluffant, en se vouvoyant. Dès le début on a compris que Salvini a appris la leçon de l’humilité. Après, les coups bas sont partis. Renzi a évoqué ‘’le coup de soleil au Papeete le rend encore hargneux’’ puis il a pressé le rival sur le ‘’Russiagate’’, la loi des retraites, l’argent public détourné allé à la Ligue et ensuite disparu. Salvini s’est renfermé. Sur Savoini, il n’a pas répondu. Renzi croyait avoir remporté le match, celui des bons arguments et de la bonne connaissance des dossiers. Salvini était content, sûr de s’être défendu. Avec des boutades étudiées pour permettre à ‘’ses’’ Italiens de s’identifier à lui »
ARTICLE, La Repubblica, R. Petrini : « FMI pessimiste sur l’Italie : dernière place pour le PIB » : « Le FMI est pessimiste sur les prévisions de croissance de l’économie italienne qui reste à la dernière place du classement de la croissance au monde. Le Word Economic Outlook, le plus important document de prévisions, montre la croissance du PIB italien ‘’ à zéro ‘’ pour cette année et, même dans les évaluations pour 2020, la croissance passe à 0,5 %. Le FMI s’aligne donc sur les prévisions de l’OCDE et de la Confindustria et il est encore plus pessimiste que la Commission européenne sur les comptes publics italiens ».
ARTICLE, La Repubblica, A. Cuzzocrea : « Zingaretti insiste sur le stop aux armes. Mais le gouvernement ne va pas au-delà des annonces » : « Les mots se poursuivent. Le ministre des Affaires Etrangères, Di Maio, confirme le stop aux nouvelles licences pour la vente d’armements à la Turquie et il annonce une ‘’ enquête ‘’ sur les ventes déjà en cours. Le président du Conseil, Giuseppe Conte, parle d’une ‘’ initiative juste et nécessaire ‘’ et il affirme qu’il veut faire davantage et appeler le président turc Erdogan. Et Nicola Zingaretti, secrétaire du PD, relance et propose un moratoire sur toutes les livraisons d’armes à la Turquie et il demande que l’Europe et l’ONU exercent différentes formes de pression comme les sanctions et l’embargo, le retrait de nos soldats engagés dans la zone pour une opération de l’OTAN ainsi que la création d’une force d’interposition qui défende les frontières syriennes, sur le modèle de ce qui a été fait au Liban. Mais, au-delà des mots, peu de choses se passent, il n’est pas du tout facile d’arrêter les licences d’armements et les sanctions européennes ne sont pas à l’ordre du jour du prochain Conseil européen de demain. Au niveau diplomatique, beaucoup dépend du Conseil de sécurité de l’ONU d’aujourd’hui et du sommet des ministres de la Défense des pays de l’OTAN, qui aura lieu à Bruxelles les 24 et 25 octobre. Maintenant, l’objectif est ‘’ le cessez-le-feu ‘’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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