14/10/2019
"M5S et PD divisés sur tous les fronts. Il manque toujours 5 milliards."
Italie. Revue de presse.
La finalisation de la loi de finances fait les gros titres des médias transalpins. La presse écrite reporte notamment la réunion nocturne de dimanche des leaders de la majorité pour trouver les couvertures nécessaires en vue de présenter ce mardi le budget à la Commission Européenne : « Bras-de-fer sur les impôts et les retraites » - ‘’Les renziens demandent la fin du ‘’quota cent’’, Di Maio s’y oppose’’ (Corriere della Sera), « L’Italie pénalisée par les disputes des alliés » - ‘’M5S et PD divisés sur tous les fronts. Il manque toujours 5 mlds’’ (La Repubblica), « Evasion fiscale, coup de froid entre Conte et Di Maio » (La Stampa), « Evasion fiscale, la TVA dans le collimateur » (Sole 24 Ore), « Quota 100 et emploi, bras-de-fer au sein du gouvernement » (Il Messaggero), « Le M5S veut la prison pour les fraudeurs du fisc » (Fatto Quotidiano).
RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, A. Trocino : « Des ‘’facilitateurs’’ au rôle du chef, le M5S devient un parti. Non des ‘’faucons’’ » : « Il l’appelle ‘’l’équipe du futur’’ mais la réorganisation du M5S risque de transformer la créature originaire de Grillo et Casaleggio, fluide, en une machine bureaucratique pas si différente des partis politiques à l’ancienne. Après des mois d’impasse, Di Maio accélère la réorganisation interne du Mouvement, il tente de contrôler et d’influencer le choix des membres, mais les ‘’facilitateurs’’ risquent de devenir des éléments incontrôlables dans les rapports délicats qui régissent les relations entre les élus et les dirigeants, entre les groupes et les membres du gouvernement. Maintenant, on change, il y aura une équipe d’environ 80 personnes, avec 12 ‘’facilitateurs’’ nationaux et 60 responsables régionaux sur le terrain ».
COMMENTAIRE, Repubblica, C. Tito : « Le gouvernement pâlot » : « Un gouvernement pâlot. Sans choix. En politique économique comme en politique étrangère. Constamment caché sous le voile de l’anti-salvinisme. Et qui, deux mois à peine après sa naissance, montre déjà toutes ses limites et semble à bout de souffle. La loi de finances est ainsi le miroir du manque d’entente entre le M5S et le Pd. Une manœuvre budgétaire sans caractère. Cette classe dirigeante est prise en tenailles, entre la terreur de devoir augmenter la TVA et de devoir supprimer des mesures erronées comme le ‘’Quota 100’’. Ils se disputent pour trouver les couvertures financières en faveur de mesures amorphes. Alors que la Turquie, pays de l’OTAN, attaque la Syrie, l’Italie montre sa faiblesse internationale en se cachant derrière l’Union européenne, sans avoir le courage de faire de choix ».
ARTICLE, M. Galluzzo, Corriere della Sera : « Conte veut un moratoire UE, mais le PD insiste : arrêt immédiat » : « L’Italie attend l’Union européenne et, contrairement à la France et à l’Allemagne, elle souhaite que l'option d'un moratoire sur les ventes d'armes à la Turquie soit délibérée dans un cadre européen le plus rapidement possible. L'Italie va promouvoir cette initiative dans toutes les instances multilatérales et lors de la réunion des ministres des Affaires Etrangères de l'UE qui se tiendra lundi au Luxembourg. Le gouvernement italien est convaincu qu'il faut agir avec la plus grande détermination pour éviter de nouvelles souffrances au peuple syrien, en particulier kurde, et Luigi Di Maio demandera à Bruxelles un arrêt des ventes d'armes à la Turquie. Même le PD, Renzi et Leu insistent pour le stop immédiat ».
COULISSES, G. Agliastro, Stampa : « Poutine devient arbitre. Seule la Russie peut arrêter Erdogan » : « Le destin de la Syrie est de plus en plus entre les mains de Poutine. Il est pratiquement le seul en mesure de faire cesser l’offensive militaire sanguinaire de son ‘’cher ami’’ Erdogan, qui a assuré hier qu’il parlerait avec le Président russe pour résoudre ‘’sous 24 heures’’ tout problème éventuel avec la Russie. La première action du leader russe a déjà porté ses fruits : un accord inattendu entre le régime d’Assad et les Kurdes pour faire entrer les troupes de Damas dans deux villes-clefs Minbej et Kobané, et éviter qu’elles tombent aux mains des Turcs. D. Trump a de fait abandonné les milices kurdes, qui sont l’allié principal des USA dans la lutte contre Daech, à leur propre destin. Alors que l’UE et les USA menacent d’imposer des sanctions lourdes à la Turquie pour cette nouvelle invasion, Ankara se rapproche un peu plus encore de la Russie. »
ARTICLE, I. Lombardo, Stampa : « Aujourd’hui la réunion des ministres des Affaires Etrangères au Luxembourg. Merkel chez Macron : en Syrie, une situation humanitaire insoutenable » - « Embargo, Rome cherche le parapluie de l’UE pour ne pas perdre de contrats » : « Le PD et Leu veulent plus que de simples annonces. Sur la vente des armes à la Turquie, les rapports de force s’accentuent avec la gauche qui secoue le M5S, historiquement en première ligne sur le pacifisme. Avant de monter sur la scène de la fête à Naples, Di Maio avait concordé la ligne à suivre avec Conte et Guerrini. L’embargo aurait été prudemment renvoyé à une décision européenne. La pression diplomatique est déjà en marche, et beaucoup de choses en dépendront. Merkel a parlé par téléphone avec Erdogan et a vu Macron à l’Elysée, leur appel commun étant : en Syrie, on risque de créer ‘’une situation humanitaire insoutenable et d'aider Daech à réémerger ’’. L’Italie en est aux intentions. L’Allemagne a déjà formalisé la suspension de toute nouvelle vente. A la fête du M5S à Naples, le secrétaire d’Etat Di Stefano a dit, sur l’embargo : ‘’au-delà de l’aspect commercial, une initiative unilatérale serait inefficace car les bombes arriveraient quand même en Turquie’’. Voilà pourquoi le gouvernement italien, comme explique une note, souhaite que ‘’l’option d’un moratoire dans la vente d’armes à la Turquie soit délibérée en siège européen’’, ‘’œuvrant de manière multilatérale’’ ».
ARTICLE Corriere della Sera F. Basso « La querelle entre De Benedetti et ses fils » : « Carlo De Benedetti veut reprendre La Repubblica et les autres magazines du groupe Gedi de CIR, le holding dirigé par les trois fils Rodolfo (président), Marco et Edoardo. Le Groupe Gedi comprend aussi La Stampa, Il Secolo XIX, 13 quotidiens locaux et l’hebdomadaire L’Espresso, outre Radio Deejay et Radio Capital). L’offre de De Benedetti (le rachat de 29,9% des actions de Gedi au tarif de 0,25 euros par titre) implique cependant deux conditions : la démission ‘’d’ici deux jours’’ des conseiller indiqués par CIR (y compris ses fils) à l’exception de John Elkann et Carlo Perrone. Le ‘’patron’’ dénonce un manque de compétence et de passion de la part de ses enfants ».
REPORTAGE, Corriere della Sera, F. Roncone : « La vie quotidienne dans la Capitale » : « Une journée normale à Rome : Des vols à la tire et les déchets, des incendies et des goélands. Pour les médecins, les ordures sont un danger, il existe le risque concret d’une situation urgence sanitaire. Le centre- ville est un souk de commerce abusif (devant la police municipale) et les trous dans les chaussées sont partout ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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