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07/10/2019

"Russiagate, défi Conte-Renzi."

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Italie. Revue de presse.

La rencontre entre le ministre de la justice américain et les services secrets italiens sur le dossier ukrainien, que les médias italiens appellent le « Russiagate » fait les gros titres de la presse transalpine. La presse reprend largement les déclarations de M. Renzi qui demande à G. Conte de faire toute la lumière sur cette affaire : « Double front au sein du gouvernement » - ‘’Le M5S critique les F-35 ; Renzi fait pression sur Conte sur le ‘’Russiagate’’ ‘’ (Corriere della Sera), « Russiagate : polémiques sur les services secrets » (La Repubblica), « Tourmente sur les services secrets, Conte résiste » (La Stampa), « Russiagate, défi Conte-Renzi » (Il Messaggero), « Di Maio : ‘’arrêtons les polémiques’’ » - ‘’J’ai confiance en Conte’’ (Il Fatto Quotidiano), « Russie et 007, le défi de Renzi » (Il Mattino).

ARTICLE Corriere della Sera, M. Galluzzo « Le mur de Renzi (sur les services secrets et le budget) secoue la majorité » : « Renzi contre tous. Contre le PD, contre le Président du Conseil Conte ‘’il devrait se présenter devant la commission Copasir et expliquer toute cette histoire d’espions de ces derniers jours’’, contre le budget, qui ne va pas et où il faudrait transférer la réduction de la fiscalité vis-à-vis des familles. Les appels à l’unité et au calme de L. Guerini, de N. Zingaretti et de L. Di Maio semblent ne pas suffire. Le problème est que l’on voit peu d’unité et trop de polémiques. C’est Renzi qui anime la journée. Il exclut vouloir faire tomber le gouvernement mais demande à Conte et au PD de ‘’travailler ensemble pour relancer la croissance’’ et ‘’nous ne sommes pas contre le gouvernement mais contre l’augmentation des impôts’’. Sa pique finale est gardée pour l’affaire des services secrets ‘’je suggère, dans l’intérêt du Président du Conseil, d’avoir un vrai professionnel pouvant s’occuper de ces choses-là et de ne pas s’emmêler tout le temps’’ ».

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi « Le grand jeu des 007 » : « Depuis hier le président du Conseil Giuseppe Conte doit s’inquiéter de l’étrange affaire Trump-Barr-Russiagate-Services italiens à propos de laquelle, par une interview à La Stampa, le leader du nouveau parti Italia Viva (Matteo Renzi) l’a sollicité à répondre au plus vite devant le Parlement, en se présentant devant le Comité de contrôle, le Copasir, et en se hâtant de nommer au plus vite un sous-secrétaire aux services secrets. L’affaire est tellement compliquée qu’il sera difficile pour Conte de satisfaire les questions légitimes des parlementaires. En bref, entre le 15 aout et le 27 septembre de cette année, il y a quelques semaines seulement, le président Conte a autorisé le chef de la DIS, l’organe de coordination des services secrets, Gennaro Vecchione, à rencontrer à Rome le ministre de la justice William Barr, chargé par Trump d’enquêter sur le Russiagate, l’affaire qui pourrait  causer son impeachment, et de démontrer qu’il s’agissait d’un complot contre lui, organisé par Renzi, sur ordre de Obama et mené en Italie par un mystérieux professeur maltais, Joseph Mifsud. On écoutera ce que dira Conte qui, toutefois, ne pouvait pas choisir pire moment, entre la crise de son premier gouvernement et la naissance du deuxième, pour autoriser une initiative si délicate. Cette fois ci, il ne s’agit pas d’un quelconque ministre mais directement le Président du Conseil, qui se retrouve au milieu d’une affaire très controversée, avec des possibles répercussions internationales. Renzi, avec l’habilité et la désinvolture que tous lui reconnaissent, a réussi à impliquer Conte dans l’affaire et à le présenter comme un partenaire non fiable aux yeux de Trump. »

ARTICLE Il Messaggero, M. Conti «‘’Russiagate’’ : le Président conte ne cède pas ses compétences sur les services secrets» : « Hier le NYT affirmait que certains diplomates et dirigeants des services de renseignements de l’ambassade américaine à Rome ne connaissaient pas les raisons de la présence du ministre de la justice Barr et étaient restés surpris du fait que ce dernier avait contourné le protocole dans l’organisation de sa visite pour rencontrer les hommes politiques et les 007 italiens. La stupeur montrée par les Américains n’aide pas Gennaro Vecchioni, chef de la Direction des affaires internes. Toutefois, Vecchioni peut compter sur le soutien de Conte, ce dernier le voulant même comme conseiller pour la sécurité du Palais Chigi ».

EDITORIAL Il Messaggero A. Campi « Renzi et le virage réformiste pour tenter de modérer l’alliance » : « La naissance du nouveau parti renzien commence à faire sentir ses effets sur le plan politique, suscitant l’irritation immédiate non seulement de Conte mais aussi des autres partis composant l’alliance gouvernementale. Il y a la crainte que Renzi fasse une réédition de la chute du gouvernement d’E. Letta en 2014 pour prendre sa place. Renzi a repris avec force la scène après la crise d’août sortant de son silence. Sur toute question dirimante, Renzi ne pourra que marquer sa position particulaire, il doit se créer un espace d’autonomie et de reconnaissance publique. Il soutiendra Conte mais le passera au tamis en lui mettant la pression à chacun de ses pas. Disons-le, dans ce gouvernement à vocation étatique-dirigiste, Renzi peut représenter ce contre-poids utile (comme cela a été le cas sur l’augmentation de la TVA ou de la fiscalité). Renzi, au fond, ne dit qu’une chose : un gouvernement trop orienté à gauche est le meilleur cadeau que l’on puisse offrir à la droite ».

ENTRETIEN, Il Fatto Quotidiano, Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 Etoiles « Il faut arrêter de répondre à Renzi ? Donnons-nous maintenant des règles d’engagement » : « ‘’J’ai lu trop d’annonces. Il ne faut pas tomber dans le piège de d’annoncer, c’est un syndrome de la Ligue. Il faut plutôt suivre l’exemple des ministres Gualtieri (Economie) et Lamorgese (Intérieur) qui, avant de parler, agissent. J’ai l’impression que tout a commencé à partir de la lettre de Renzi au Corriere della Sera, où il suggérait comment écrire la loi de finances. Il ne faut pas suivre l’exemple de quelqu’un qui est à 4% des intentions de vote. Si on allait voter aujourd’hui, son parti ne parviendrait pas à entrer au Parlement. Je crois qu’il est temps de faire le point entre les ministres et les chefs de groupe pour donner clairement les règles d’engagement car les problèmes de communication peuvent devenir des problèmes politiques. Sur l’affaire du ministre de la justice américain, les considérations de Renzi ne méritent pas de réponses. Pour le reste, j’ai entièrement confiance en Conte et je suis sûr qu’il donnera toutes les réponses nécessaires en audition avec le Copasir’’ ».

ARTICLE Corriere della Sera, T. Labate « Avions F35, la colère de Di Maio pour les anticipations de Conte   : « ‘’Le programme sur les F35 doit être revu’’, assure Di Maio. Derrière sa colère après les rassurances de Conte à Pompeo (‘’nous respecterons les accords sur les F35’’) il y a la crainte de voir une ancienne plaie se rouvrir au sein du M5S. Une des batailles historiques à l’instar de la ligne Lyon-Turin (TAV) ou presque. Une forte gêne qui pousse le Président du Conseil à revenir sur ses pas et à expliquer qu’il est d’accord pour ‘’renégocier’’ l’accord. Le point de la discorde est le croisement entre les F35 et le budget. Le chef de groupe à la commission Affaires étrangères au Sénat, Ferrrara, explique ‘’avec cet accord on va s’endetter d’au moins 50 milliards d’euros’’. Il y a la peur que le M5S reste écrasé sur un rôle de ‘’parti responsable’’, alors que d’autres (Italia Viva) peuvent augmenter leur consensus en se démarquant systématiquement du Palais Chigi. D’où le fait que le bras-de-fer, jusque-là souterrain, est venu en surface »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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