19/09/2019
"Réfugiés de l’Afrique, c’est le record des arrivées : 300 en trois jours à bord de petits bateaux"
Italie. Revue de presse.
La visite à Rome du Président de la République est en Une des médias italiens (journaux télévisés, radios, sites d’information en ligne). Les quotidiens font état d’un « nouveau chapitre » (Corriere della Sera), d’un « dégel » (Il Messaggero) dans la relation entre les deux pays. La Repubblica note que le dîner d’hier soir aura permis « d’archiver la période de provocations » qui a conduit à la plus grave crise diplomatique entre les deux pays. La Stampa note « la confirmation de vouloir travailler ensemble » en commençant par le dossier migratoire et la Libye : « Migrants, Macron rassure : ‘’nous serons avec Rome’’ » (Corriere della Sera), « Macron à Rome : oui à la relocalisation des migrants » (La Repubblica), « Conte-Macron, ouvertures sur les migrants » (Il Messaggero).
Le premier revers du gouvernement, qui a perdu un vote à la Chambre des députés visant à autoriser une enquête contre un parlementaire de Forza Italia, fait les gros titres des médias transalpins. Les commentateurs font notamment le rapprochement entre ce vote perdu et la décision hier de M. Renzi de former son propre parti politique : « Justice, tensions PD-M5S » – ‘’46 voix rejettent l’autorisation’’ (Corriere della Sera), « Conte II, premier KO » - ‘’Colère des 5 Etoiles’’ (La Repubblica), « Le gouvernement se dispute sur les fonds verts » (La Stampa), « Vents de scission même au sein du M5S » - ‘’Les renziens nient, doute sur les opposants internes de Di Maio’’ (Il Messaggero).
Journaux télévisés : La visite à Rome du Président de la République, le premier revers du gouvernement sur la Justice et les élections israéliennes font l’ouverture des JT, ce matin.
ARTICLE, La Repubblica, A. Ginori : « Macron chez Mattarella et Conte : ‘’ Sur les migrants un accord possible ‘’ » : « Un dîner pour archiver la période de provocations qui a conduit à la plus grave crise diplomatique entre les deux pays et pour recommencer à travailler ensemble en Europe. Giuseppe Conte, en accueillant le Président français, a déclaré que le dialogue devait toujours être basé sur le respect réciproque, comme il convient aux pays fondateur de l’UE, même si quelques fois les opinions ne sont pas coïncidentes. Et le leader français a ajouté que parfois on n’est pas d’accord mais qu’après on se retrouve. Macron a assuré, encore une fois, qu’entre l'Italie et la France existait "une amitié indestructible". La France, par rapport à l’Allemagne, veut se limiter aux demandeurs d’asile et non aux migrants économiques et, pour le moment, il semble qu’il n’y ait pas de possibilité, de la part du gouvernement français, de rotation des ports de débarquement qui implique les côtes françaises. Macron a reporté les solutions techniques au sommet des ministres de l’Intérieur qui aura lieu à Malte la semaine prochaine mais il a aussi lancé un signal en faveur d’aides pour les rapatriements et de pénalités financières pour les pays qui ne participeront pas au mécanisme demandé par l’Italie. Après des mois de gel, il y avait plusieurs thèmes à discuter et ce nouveau chapitre dans les relations entre les deux pays facilitera aussi les efforts pour une médiation en Libye. La visite du leader français a permis de jeter les bases pour une normalisation des relations sur l’axe Rome-Paris et Conte et Macron ont même décidé de relancer la rédaction du Traité du Quirinal qui structure la collaboration entre l’Italie et la France. Conte a invité Macron en Italie pour un sommet bilatéral, en début d’année prochaine, un rendez-vous traditionnel qui était tombé à l’eau l’année dernière en pleine crise diplomatique ».
ARTICLE, Il Messaggero, M. Conti « Un axe pour demander de la flexibilité à l’UE. Report en janvier pour la liaison Lyon-Turin (Tav) et Fincantieri » : «Ce voir pour fixer un rendez-vous de travail, au début de l’année prochaine, où reprendre en main les dossiers économiques les plus importants. Certains sont bloqués depuis 2017 et d’autres (TAV, Stx-Fincantieri, Fiat-Renault) sont plus récents. L’intérêt français pour certaines industries italiennes s’ajoute à l’envie d’avoir l’Italie à son côté quand il faudra demander plus de flexibilité et d’investissements à Bruxelles. La complicité entre Macron et Conte sera très utile dans les prochains jours à leurs ministres de l’Économie. Malgré les différences hier soir, on constate l’intérêt commun de montrer aux leaders souverains Matteo Salvini et Marine Le Pen que l’Europe peut être capable de trouver une solution au problème des migrants. L’idée est de mettre en place un système automatique de répartition afin d’éviter que chaque navire ou bateau qui arrive ne se transforme en un problème international. La route pour arriver à un accord reste compliquée, car hier soir les intérêts nationaux se sont montrés plusieurs fois, même lors de la brève déclaration finale quand Macron a cité ‘’les mouvements secondaires’’. C’est-à-dire les 140 000 migrants arrivés en France depuis l’Italie ».
ARTICLE Fatto Quotidiano G. Gramaglia : « Macron-Conte, la paix : ‘’oui aux migrants dans l’UE’’ » : « Le climat d’hier peut être résumé par les propos de Conte ‘’j’ai anticipé à Macron l’invitation à garder en Italie le prochain sommet bilatéral. Nous le ferons au début de l’année prochaine pour renouer aussi les relations culturelles intenses’’. La visite de Macron représente l’occasion pour ‘’normaliser’’ et relancer les relations entre l’Italie et la France, après les crispations qui avaient tourmenté le premier gouvernement Conte. La visite au Palais Chigi est un signal double : le premier, interne : certains dossiers de politiques étrangères (Libye mais surtout Europe) sont suivis en première ligne par la Présidence du Conseil. La seconde, sur la Libye le vent est en train de changer. Les diplomaties sont en train d’atteler un double événement : un ministériel à l’issue de l’AGONU à New York, prévu pour la semaine prochaine et la conférence internationale que Berlin veut organiser en automne ».
COULISSES, Il Messaggero M. Ajello : « La tentation de la scission parmi les 5 Etoiles » : « Certains d’entre eux avaient une réunion top secret. Les autres envoyaient et consultaient des messages en s’éloignant de l’Hémicycle. Mais il ne s’agit pas d’une véritable conjuration. C’est toutefois une opération politique importante qui se fait. L’idée est de lancer un message fort au leadership de Di Maio, de moins en moins aimé à l’intérieur du Mouvement. Aux problèmes dus à l’exclusion de poste de pouvoir, s’ajoutent les accusations de ‘’césarisme’’, pour sa double casquette de chef politique et ministre des Affaires Etrangères. D’où la tentation de créer un groupe parlementaire pour stabiliser Conte et s’opposer à l’action de Renzi ».
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « Des francs-tireurs sur le pacte PD-M5S » : « L’épisode du premier revers du gouvernement, qui a perdu un vote à la Chambre des députés visant à autoriser la détention à domicile pour le parlementaire de Forza Italia, Diego Sozzani, pourrait être considéré comme mineur, s’il n’y avait pas l’aspect politique qui est mis en évidence seulement quelques jours après la naissance de l’exécutif Conte II. 40 députés de la majorité, probablement tous du PD, ont voté contre cette autorisation, même s’il y avait déjà un accord avec le M5S. La signification n’est pas aléatoire, la voix des francs-tireurs exprime la résistance à accepter une sorte d’hégémonie des Cinq Etoiles sur les thèmes de la justice et des rapports avec les magistrats. Surtout lorsque, dans ce cas, la délégitimation d’un parlementaire est en jeu. L’accord n’a pas été respecté, les partisans de Di Maio et de Bonafede n’ont pas réussi à influencer le PD. Si une bonne journée commence le matin, il est difficile de nier que cet épisode est révélateur d’une relation au moins méfiante entre les deux partenaires d’une coalition cousue ensemble trop rapidement ».
DOSSIER/ARTICLE, Corriere della Sera, F. Sarzanini : « Réfugiés de l’Afrique, c’est le record des arrivées : 300 en trois jours à bord de petits bateaux » : « La ministre de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, a rencontré hier à Berlin son collègue allemand Horst Seehofer pour discuter sur un projet pour un mécanisme temporaire de répartition automatique des migrants en Europe. La ligne politique de la ministre Lamorgese reste celle de maintenir la surveillance en mer très élevée, mais la situation est compliquée parce qu’il y a un record d’arrivée de l’Afrique, 300 réfugiés en trois jours. La rencontre avec son homologue allemand a été constructive et dans un esprit de collaboration entre l’Italie et l’Allemagne, même si ces mots sont jugés comme des phrases de circonstance par le Viminal. Les problèmes à résoudre parmi les six pays « disponibles » (Italie, France, Espagne, Allemagne, Grèce et Malte) sont nombreux. Pendant que Berlin est disposée à la relocation préventive, Paris demande de distinguer les migrants économiques des réfugiés et se dit disponible à accepter uniquement les demandeurs d’asile et la Grèce insiste pour une répartition des migrants, mais cela signifierait que même l’Italie devrait accueillir les étrangers qui débarquent sur les côtes grecques ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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