16/09/2019
"Salvini réveille la foule de Pontida."
Italie. Revue de presse.
La réunion de la Ligue hier à Pontida fait la Une des médias italiens. Les commentateurs reviennent sur le rassemblement qui s’est déroulé hier à Pontida et pendant lequel M. Salvini a repris ses attaques classiques contre le gouvernement. Les observateurs relèvent que plusieurs journalistes ont été agressés et insultés : « Défi au gouvernement de la part de Pontida » (Corriere della Sera), « Le cri de Pontida : nous reviendrons » (La Repubblica), « Di Maio brise un autre tabou : ‘’ Arrêt aux partis et feu vert aux candidats civiques » - (Il Fatto Quotidiano).
Le journal romain, Il Messaggero, titre sur la prochaine rencontre entre le Président de la République et G. Conte, indiquant que le Président du Conseil Italien aurait pour intention de demander la mise en place d’une « rotation » entre l’Italie, l’Espagne, la France et la Croatie, des ports d’accueil des migrants : « Conte à Macron : rotation des ports » (Il Messaggero).
La quotidien turinois titre sur l’entretien accordé par P. Gentiloni sur ses futures fonctions et l’action de la Commission européenne : « Gentiloni : l’UE doit repartir des droits » (La Stampa).
Journaux télévisés : La scission probable au sein du PD, le pacte M5S-PD pour les élections régionales en Ombrie et la manifestation de la Ligue hier à Pontida font l’ouverture des JT, ce matin.
ARTICLE, La Repubblica, M. Pucciarelli : « Insultes antisémites contre Lerner. Un journaliste de La Repubblica a été agressé » : « La réunion annuelle de la Ligue a eu lieu hier à Pontida. Plusieurs journalistes ont été agressés, insultés et menacés, en marge de cette manifestation, par les militants du parti. Gad Lerner, éditorialiste de La Repubblica, tout d’abord accueilli par des selfies, a reçu de nombreuses insultes antisémites (juif, fasciste-communiste, intellectuel de m…) et a dû être accompagné par les membres du service d’ordre de la Ligue et par les agents de police, dans la zone consacrée aux journalistes. Le syndicat des journalistes (la FNSI) ainsi que l’Ordre des journalistes ont souligné que le climat de haine est préoccupant et que les forces politiques doivent absolument désamorcer cette culture de l’intolérance. Zingaretti a déclaré qu’il faut arrêter cette dérive et même le président de la Région Vénétie, Luca Zaia, a affirmé que l’hospitalité est sacrée, mais il a été sifflé ».
ARTICLE, Corriere della Sera, C. Zapperi : « ‘’ Le gouvernement du peuple gagnera ‘’. Salvini réveille la foule de Pontida » : « La nouvelle saison politique de la Ligue a démarré hier à Pontida, depuis toujours « terre sacrée », beaucoup plus appropriée à la Ligue de lutte plutôt qu’aux timides vêtements ministériels. La manœuvre du leader de la Ligue Salvini pour dissiper quelques doutes sur l’opportunité d’ouvrir la crise de gouvernement a été un véritable succès, avec des milliers de militants qui ont participé à la manifestation. Salvini a souligné que cette journée était le début d’une révolution pacifique pour la libération de l’Italie, par une opposition basée sur les référendums sur la loi électorale et la loi pour la sécurité. Salvini a aussi vivement critiqué ses anciens alliés de gouvernement en les accusant d’être intéressés uniquement aux sièges au Parlement ».
ENTRETIEN, Il Fatto Quotidiano, Flavio Tosi, ancien maire de Vérone et député européen de la Ligue du Nord « Salvini a tout raté, maintenant il risque de se dégonfler » : « ‘’ A Pontida, ce n’est pas la Ligue d’avant que l’on a vu mais tout autre chose. Le parti a été normalisé par Salvini, toutes les voix qui lui étaient contraires ont été marginalisées, comme Roberto Maroni, Giovanni Fava, ou bien exclues, comme je l’ai été moi-même. Les listes sont gérées directement par le secrétaire. Salvini a le pouvoir de vie ou de mort sur les candidatures. Sa méthode est une gestion du pouvoir animale. Il n’a aucune expérience de gouvernement. Il n’a jamais rien géré, même pas une petite ville ’’ ».
ARTICLE, A. Trocino, Corriere : « ‘’La scission serait dramatique’’ : le PD fait mur contre les plans de Renzi » : « Pour le secrétaire du PD, N. Zingaretti, la scission serait un ‘’fait dramatique’’ et Franceschini confirme qu’il serait ‘’ridicule’’ de dire que cette séparation est ‘’dans l’intérêt de tous’’. Le ministre de la Culture lance un appel à Renzi : ‘’Ne le fais pas. Le PD est ta maison’’ ».
UNE-ARTICLE, A. Gentili-C. Mangani, Messaggero : « Contre, pression sur Macron : ‘’ Rotation des ports ’’ » - « Mercredi, il demandera au Président français d’accepter aussi les migrants économiques » - « Notre gouvernement cherche le soutien de Paris sur les sanctions pour les pays qui n’accueillent pas » : « Emmanuel Macron sera le premier chef de l’Etat accueilli en Italie après l’arrivée du nouveau gouvernement et l’éclipse de ‘’l’ennemi’’ Salvini. Mercredi, après une rencontre avec Mattarella, il dînera avec Conte au palais Chigi. La visite a été organisée très vite pour marquer le retour de l’Italie dans la famille européiste. Le premier défi est sur les migrants. Macron, sollicité par Conte, a déjà donné sa disponibilité pour un mécanisme temporaire de répartition automatique des migrants qui arrivent dans les ports italiens. Conte demandera au Président français de dépasser la différence entre migrants économiques et demandeurs d’asile dans les quotas d’accueil. Et il demandera un engagement pour adopter une ‘’rotation’’ des ports de débarquements. De plus, il cherchera le soutien français pour convaincre la Commission à introduire des sanctions économiques contre les pays refusant la répartition. Les écueils sont nombreux et les attentes sont grandes, surtout sur la répartition. L’Allemagne semble plus propice à collaborer, et la partie est entre les mains des chancelleries qui travaillent en vue de la réunion de Malte, le 23 septembre, où devra être signé un accord. Autre thème chaud qu’abordera Conte avec Macron : la flexibilité des comptes publics. Le président du Conseil italien veut pousser le Président français à faire ‘’bloc’’ pour convaincre la nouvelle Commission européenne à donner ‘’le plus de flexibilité possible’’, à introduire la golden rule sur les investissements et, enfin, à revoir le pacte de stabilité. Le dossier libyen sera aussi sur la table. Au G7 de Biarritz, Macron a sponsorisé un document qui semble marquer un changement, poussant ‘’pour une solution politique et un cessez-le-feu’’ : c’est de là que Conte partira mercredi. Objectif : une conférence internationale pour la pacification ouverte à toutes les parties en conflit. On parlait de la tenir à Rome, mais ce sera peut-être Berlin, en novembre ».
ARTICLE, F. Fubini-F. Sarzanini, Corriere : « Six pays ‘’de bonne volonté’’ pour répartir les migrants dans l’UE avant les débarquements » : « En vue de la réunion de Malte le 23 septembre, G. Conte et la ministre de l’Intérieur négocient directement avec les partenaires – avant tout France et Allemagne – pour arriver à la réunion avec un texte partagé. Et sans exclure d’insérer dans la négociation l’éventualité d’une rotation des ports disponibles aussi en France et Espagne si urgence. Pour le moment les Etats ‘’de bonne volonté’’ sont seulement six : Allemagne, France, Italie, Espagne, Grèce et Malte. L’idée de la répartition des arrivants entre les pays disponibles, mais surtout de le faire avant la demande d’asile, était prévue dans le projet du gouvernement italien précédent mais tant que Salvini était là, la France ne pouvait accepter ce qui semblait être un pacte avec l’allié de M. Le Pen. Le changement a permis à Conte de faire circuler le même projet dans des conditions différentes et avec certaines modifications nécessaires car le Traité de Dublin n’a pas encore été modifié. Les catégories de migrants sur lesquels appliquer la répartition européenne sont le premier problème à résoudre. Conte a insisté avec von der Leyen pour que l’UE gère les accords pour les rapatriements, car son poids diplomatique est majeur et elle peut gérer directement les projets de développement et les aides économiques à mettre sur la table des négociations. Il faudrait plus de gouvernement adhérents au mécanisme des Etats ‘’de bonne volonté’’ pour diluer l’impact des répartitions. L’idée de Moavero puis de Conte de conditionner la concession de fonds européens à la disponibilité à coopérer sur les migrants est née de là. La menace des pays d’Europe centre-orientale est évidente. Mais la partie diplomatique reste ouverte plus que jamais ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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