13/09/2019
"Conte promet un accord pour la redistribution automatique des migrants sauvés."
Italie. Revue de presse.
Le grand plan de relance de la BCE fait les gros titres des médias transalpins. La plupart des quotidiens saluent la dernière action de M. Draghi en faveur de l’économie européenne : « La BCE relance la croissance » (Corriere della Sera), « Le plan de Draghi contre la crise » (La Stampa), « BCE, plus de liquidité sans limites de temps » - (Sole 24 Ore), « Croissance, Draghi secoue l’UE » (Il Messaggero), « Le dernier coup de pouce de Draghi » (Il Mattino).
Le quotidien La Repubblica titre en Une l’entretien avec le nouveau ministre de l’Economie, Roberto Gualtieri, qui annonce un changement d’approche avec les institutions européennes : « ‘’Plus jamais de guerre contre l’Europe’’ » - ‘’Nous revenons à Bruxelles pour avoir un rôle. Une nouvelle phase s’ouvre’’ (La Repubblica).
Journaux télévisés : La décision de la BCE d’adopter des mesures en faveur de la croissance et les négociations en Europe sur la redistribution des migrants font l’ouverture des JT, ce matin.
ANALYSE, La Repubblica, L. Manconi « Le mystère salvinien » : « Souvent, comme l’expliquait Machiavel, la chance détermine le destin d’un leader. Le goût du hasard marche si l’on utilise avec parcimonie. Or, quand Salvini a demandé, dans le délire du dancing de Milano maritima, ‘’allons immédiatement au Parlement pour prendre acte que la majorité n’existe plus’’, il a montré une chose : la politique surexcitée produit du stress, montrant ainsi sa faiblesse. Même la formidable arme à agiter la peur s’est révélée être une ressource peu solide, qui ne peut pas être renouvelable à l’infini. Il n’est pas possible de produire une tension pérenne d’alarme, en temps de paix, avec le risque d’user le système nerveux de la société. C’est une stratégie qui peut marcher (elle a marché, elle pourra le refaire encore) mais elle est destinée à s’épuiser. C’est ce qui s’est passé avec Salvini, en le précipitant dans une sorte de spirale : le consensus jusque-là obtenu était le produit d’un état d’âme et pas une orientation rationnelle. Son apparat rhétorique et iconographique posait sur des racines très fragiles, confiées à une émotivité élémentaire et donc éphémère. Et puis il y a le facteur humain, celui qui a porté Salvini, le 8 août au soir, à décider de se faire exploser avec un gilet de sauvetage plein d’explosif ».
ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Les querelles internes qui anticipent le risque d’un système proportionnel » : « Rééquilibrer la représentation au Parlement, dans le cadre du projet de réduire le nombre des élus et des sénateurs, n’est pas la seule nécessité. Il y a aussi la tentation de créer une sorte de mesure « antisalvinienne » : avec une loi proportionnelle, il lui sera plus difficile d’atteindre le 51% des voix. L’idée est donc de rendre plus difficile les ‘’pleins pouvoirs’’ invoqués par le leader léghiste. Toutefois, en ce moment, pour la nomination des secrétaires d’Etat, le M5S et le PD agissent dans une logique de courants internes, voulant ainsi mettre un maximum de nom dans les cases. C’est une logique qui ne disparaitra et qui serait même encouragée par un système proportionnel, pouvant ainsi provoquer des scissions internes au sein du PD et du M5S ».
ARTICLE Il Messaggero, E. Pucci « Rencontre Salvini, Meloni et Berlusconi. Et au sein de Forza Italia, le front de ceux qui ouvrent à Conte est en croissance » : « Au sein de la Ligue, à commencer par Giorgetti, l’idée est qu’il ne faut pas ‘’rester isolés, Matteo doit recommencer à parler avec Berlusconi’’. C’est leur refrain. Pour le moment, Salvini a juste donné son accord pour une coordination commune des actions au Parlement. L’offre de Berlusconi serait ‘’à prendre ou à laisser’’. Meloni, de Fratelli d’Italia, elle, fera opposition au gouvernement et entend s’allier uniquement en ce sens. Au sein de Forza Italia l’affrontement est ouvert. Désormais, de plus en plus nombreux sont ceux (au Sénat aussi) qui observent les actions du gouvernement (sur loi de finances et proportionnelle) et celles de Renzi, et se concentrent aussi sur Conte (qui rencontre les parlementaires FI sur divers thèmes). »
ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco « Migrants, Conte compte sur Macron » : « Au lendemain de sa mission à Bruxelles, G. Conte promet aux deux partis de majorité, le M5S et le PD, un accord pour la redistribution automatique des migrants sauvés. ‘’En Europe, nous sommes sur la bonne voie. J’aimerais clore le tout le 23 septembre à Malte mais je ne suis pas sûr d’y arriver. Tout dépend de la rencontre avec Macron’’. Qui est prévue, elle, le 18 septembre. Au Palais Chigi, tout raisonnement tourne autour d’un objectif : vider la propagande de l’ancien ministre de l’Intérieur Salvini en se montrant concrets. Le ministre de la Culture Franceschini résume bien la stratégie ‘’moins on en parle et plus nous agissons, mieux nous nous porterons’’. Il invoque également des couloirs humanitaires. Le but est de baisser la température et investir de manière médiatique sur d’autres dossiers, comme le suggère N. Zingaretti à Conte. Toutefois, en attendant un accord européen sur la thématique, il faudra agir rapidement face aux futures crises. Le navire « Viking » avec 82 migrants à bord attend toujours une réponse pour pouvoir débarquer à Lampedusa. Toutefois, la décision politique a déjà été prise : d’ici 24 heures ils recevront le feu vert, sous la coordination de la nouvelle ministre de l’Intérieur Lamorgese alors que Conte a négocié pour la répartition des migrants avec l’Allemagne, la France et l’Irlande (qui ont donné leur disponibilité) mais il faudra que d’autres fassent autant. Le plan que Conte veut soumettre à Macron est le suivant : activer un mécanisme automatique pour obtenir des pays volontaires, dirigés par la France et l’Allemagne, avec l’indication des ‘’quotas d’hospitalité’’. Difficile toutefois que cela concerne tous les migrants : ce sera le cas plutôt les cas humanitaires. Pour les autres, l’Italie espère en un système de rapatriements plus efficace. Tout cela est peut-être bien peu et la réforme du traité de Dublin est encore loin. Toutefois, cela représente un pas en avant comparé au derniers 14 mois avec des enfants et des femmes à la merci d’un slogan ».
COULISSES Il Messaggero M. Conti « Migrants, Conte : ‘’l’UE gérera la répartition’’ » : « Bruxelles coordonne la répartition des migrants de l’Ocean Viking et G. Conte exulte. Hier matin, il a raconté à Di Maio et Franceschini, chefs de délégation, et aux ministres de l’Intérieur, Défenses, et Infrastructures (Lamorgese, Guerini, De Micheli) à quel point la ‘’musique’’ de Bruxelles a changé depuis la naissance du nouveau gouvernement. Son objectif premier est de dégonfler le problème qua Salvini a tant exalté en faisant sa propagande et de le ramener à ses dimensions réelles. Dans le nouveau climat, Conte insère les visites de E. Macron et F-W. Steinmeier la semaine prochaine. Sur le dossier migrants, Paris soutient l’Italie et l’a fait savoir. Bien qu’il ne soit passé que huit mois de la visite aux gilets jaunes de Di Maio et de la polémique sur le franc africian, il semble que Di Maio se soit calé dans le rôle de ministre des Affaires étrangères qui, comme c’est la tradition dans la diplomatie italienne, a la nécessité absolue d’avoir des rapports avec son homologue français, qui lui a d’ailleurs envoyé une lettre à sa nomination ».
ARTICLE, La Stampa, G. Tomasin « La Croatie contre l’Italie : ‘’la statue de D’Annunzio à Trieste, une offense’’ » : « Le Président croate a déclaré que ‘’avec cette œuvre, on célèbre l’irrédentisme et l’occupation’’ et que les rapports entre Italie et Croatie ‘’se basent aujourd’hui sur des valeurs qui sont en totale opposition avec tout ce qu’a fait celui à laquelle est dédiée cette scandaleuse statue’’. Le maire de Fiume rétorque : ‘’cette polémique me semble incroyable. D’Annunzio a des places et des écoles dans toute l’Italie ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Inauguration d'une statue de D'Annunzio à Trieste.
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