12/09/2019
Conte : "Nous serons encore plus rigoureux sur l’immigration clandestine par rapport au gouvernement précédent."
Italie. Revue de presse.
Le déplacement de G. Conte à Bruxelles fait les gros titres des journaux et l’ouverture des journaux télévisés italiens. Les commentateurs notent « l’ouverture de l’Europe vis-à-vis de l’Italie » (Corriere della Sera) et soulignent un « changement de climat » (Stampa). Ils relèvent les propos du Président du Conseil Italien qui souhaite une réponse européenne à la question des migrants, tout en notant que les négociations sont encore dans une situation « précaire » (Repubblica) : « Conte : ‘’Migrants, voici ce qui changera’’ » - ‘’Conte : des pénalités pour ceux qui n’accueilleront pas’’ (Corriere della Sera), « Migrants, l’Europe est dure d’oreille » - ‘’Conte présente son plan mais l’entente n’est pas encore au rendez-vous’’ (La Repubblica), « Migrants, ouverture de l’UE » - ‘’Conte : des pénalités pour les réticents’’ (Il Messaggero), « Fonds UE, le plan pour le Sud de Conte » (Il Mattino).
Journaux télévisés : Le déplacement du Président du Conseil G. Conte à Bruxelles et le débat sur la répartition des migrants, toujours au niveau européen, font l’ouverture des JT, ce matin.
Réseaux sociaux : Sur Twitter, outre l’habituel hashtag du jour #12settembre (12 septembre, sur des thèmes très variés), à signaler aussi #dodici09FR (en référence au débat sur les migrants, avec des commentaires, pour la plupart positifs, sur le changement de cap du gouvernement, qui a décidé d’affronter la question au niveau européen).
ENTRETIEN, Dario Franceschini, Ministre de la Culture Repubblica, « Alliance avec le M5S dès les prochaines élections régionales » : « ‘’Le thème des migrants est une urgence. Je suis sûr qu’il y aura bientôt des résultats’’. Sur le « non » à la Liaison Lyon-Turin (TAV) du M5S : ‘’Comme dans toutes les coalitions, il y a des thèmes qui mettront le PD en difficulté et d’autres le M5S. Il me semble que la décision sur la TAV a été prise avant la création de ce gouvernement’’ ».
EDITORIAL, Repubblica B. Giovara « L’automne triste de Salvini qui cherche sa revanche » : « Le Salvini des selfies heureux n’existe plus, il a du mal maintenant à rester dans sa machine à selfies qu’il fait désormais les dents serrées. Il a disparu en un souffle, comme les vols d’Etat qu’il ne pourra plus prendre, la Papeete plage, etc, un style passé. Son large consensus télématique est en train de s’écrouler, et selon F. Nicomedo, ancien conseiller communication de Renzi et Gentiloni, le taux de croissance de ses followers est divisé par deux et ce sont uniquement des gens de la Ligue. A la télé, il perd aussi : à ‘’Porta a porta’’, Rai 1, l’émission en sa présence a perdu 5-6 points de parts de marché par rapport à celle de 2018, se plaçant loin derrière La7 et Canale 5. La route est longue, le temps joue en sa défaveur. Mais dire qu’il est fini est exagéré ».
ARTICLE La Stampa F. Sforza « La stratégie de Conte pour modifier le traité de Dublin : ‘’ce qui est contraire devra payer » : « Le Traité de Dublin sera modifié mais les temps pour y arriver ne seront pas courts. Entretemps G. Conte a présenté à von der Leyen une alternative en mettant ensemble une coalition d’Etats membres volontaires, disposés à un mécanisme temporaire. Conte a été explicite ‘’il y a une grande disponibilité à trouver un accord immédiat, bien que temporaire, pour la redistribution des migrants sauvés en mer’’. Bref, il s’agit de trouver une entente entre 6 voire 7 pays afin d’éviter que chaque navire s’approchant des côtes italiennes ne se transforme en cauchemar. Le gouvernement italien peut déjà compter sur le soutien de la France et de l’Allemagne et est en train de négocier pour s’assurer celui d’Espagne, du Portugal, du Luxembourg et de la Roumanie. L’accord, qui devrait être défini dans les détails lors du prochain sommet des ministres de l’Intérieur le 23 septembre à Malte, se base sur deux points cardinaux : a) définition d’un pourcentage d’accueil des pays volontaires. b) distinction entre réfugiés et demandeurs d’asile. Cela permettrait de surmonter un des obstacles du traité de Dublin. Selon Conte, ‘’le mécanisme sera ensuite stabilisé, modifié et perfectionné, mais il faut absolument sortir de la gestion d’urgence des cas qui retombent exclusivement sur l’Italie’’. Et pour les pays qui devraient s’y refuser, Conte envisage ‘’ils en ressentiront les conséquences sur le plan financier, de manière consistante’’. La réaction de la Présidente von der Leyen a été positive. A l’avenir, les rapatriements seront gérés directement par la Commission. Selon des sources italiennes cela se fera ‘’dans deux-trois mois’’. Dans l’ensemble, l’Italie a donné l’impression d’avoir un agenda clair. La Commission a montré une grande ouverture face à un gouvernement décidément ‘’ami’’ par rapport au précédent. La France et l’Allemagne sont en première ligne pour soutenir l’Italie. A Paris, Macron a parlé d’une ‘’alliance historique pour modifier Dublin’’. A Berlin, Merkel se dit prête à une conférence pour la stabilisation de la Libye, où l’Italie aura un rôle de protagoniste ».
ARTICLE Corriere della Sera F. Basso « Conte : ‘’un pacte sur les migrants : nous serons rigoureux mais humains’’ » : « A Bruxelles, Conte promet ‘’nous ne maintiendrons pas que la rigueur, nous serons encore plus rigoureux sur l’immigration clandestine par rapport au gouvernement précédent’’. Comptes en ordre et solidarité partagées, ainsi Conte, à la tête du gouvernement jaune-rouge, rencontre les institutions européennes. Si auparavant il pouvait compter sur la sympathie et l’estime personnelle, maintenant il y a aussi le soutien politique qui se traduit en une grande attente à l’égard de l’Italie. Rome a dit clairement ‘’notre objectif est l’automaticité de la redistribution’’. Et pour qu’il n’y ait pas d’équivoques, il précise ‘’si 100 personnes arrivent en Italie, il est évident qu’une partie resteront chez nous et que le reste ira aux autres pays’’. Il ne s’agira donc plus de négocier au cas par cas, après des bras-de-fer entre diplomatie et secouristes. Le bilan de cette mission semble positif. Le fait de choisir Bruxelles comme première sortie internationale représente un signal important de retour dans la maison européenne en un moment fragile pour le futur de l’Union. L’entourage de von der Leyen a parlé de ‘’bon échange’’ de vues sur ‘’la nouvelle situation politique en Italie, sur l’immigration et sur l’économie’’. Maintenant que la Ligue a quitté le gouvernement, Bruxelles compte sur une relation moins conflictuelle avec Rome ».
ARTICLE, Messaggero, C. Mangani « L’Italie est prête à permettre les débarquements, uniquement après une répartition préventive » : « Ils se disent prêt à réformer Dublin, à trouver une solution concrète pour la répartition des migrants dans les Etats-membres, en renforçant Frontex et en accélérant les rapatriements. Si l’on écoute les commentaires en marge du voyage à Bruxelles de Conte, on dirait presque un succès, avec Paris et Berlin qui poussent pour que la solution, cette fois, arrive vraiment, et von der Leyen qui semble particulièrement sensible au thème. En Italie, la ministre de l’Intérieur Lamorgese a démontré à plusieurs reprises qu’elle préfère les solutions humanitaires. Mais si l’on rouvrait les ports (comme le demande par exemple Sassoli) on risquerait de bloquer toute la négociation avec Bruxelles. Les pactes doivent être d’abord très clairs. Les conditions sont que l’on s’accorde sur une répartition préventive : oui aux débarquements, mais uniquement si les Pays qui doivent recevoir ces migrants sont prêts. Si cette volonté existe dans l’UE, on pourrait le savoir dès demain lors de la préparation du sommet de La Vallette le 23 septembre. Bien que Macron soit en train de reproposer les thèmes de la ‘’coalition des gens de bonne volonté’’, l’écueil des pays du pacte de Višegrad demeure ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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