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10/09/2019

Vote de confiance obtenu par le gouvernement à la Chambre. Salvini et Meloni dans la rue.

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Italie. Revue de presse.

Le vote de confiance obtenu par le gouvernement Conte II à la Chambre des députés -par 343 voix contre 263- fait les gros titres des médias transalpins. Les médias italiens soulignent le succès de G. Conte avant le vote au Sénat aujourd’hui mais relèvent un « climat de conflit » (Stampa) entre la majorité et l’opposition après les contestations dont a fait l’objet le Président du Conseil au sein de l’hémicycle et les manifestations de l’extrême-droite italienne : « Confiance à Conte, accrochages à la Chambre » - ‘’Le Président du Conseil : réformes et langage approprié. L’opposition réclame les élections. Gentiloni vers les affaires économiques de l’UE’’ (Corriere della Sera), « La colère noire contre le Conte bis » - ‘’Duel entre Conte et la Ligue. Les fascistes manifestent à Rome’’ (La Repubblica), « La Chambre et la rue, défi entre deux Italies » (La Stampa), « Confiance à Conte » - ‘’La réforme des retraites anticipées supprimée d’ici un an’’ (Sole 24 Ore), « Conte redémarre, querelle avec la Ligue » - ‘’Le défi du Président du Conseil : maintenant les réformes’’ (Il Messaggero).

Journaux télévisés : Le vote de confiance obtenu à la Chambre par le gouvernement Conte II et la fermeture du parlement britannique font l’ouverture des JT, ce matin.

Réseaux sociaux Sur Twitter, outre l’habituel hashtag du jour #10settembre (10 septembre, sur des thèmes très variés), à signaler aussi #Senato (#Sénat, en référence au vote de confiance qui a lieu aujourd’hui à la Chambre haute).

 ARTICLE Corriere della Sera D. Martirano « Conte obtient la confiance de la Chambre, aujourd’hui le test du Sénat » : « Trente-huit jours après l’arrêt imposé le 8 août dernier par M. Salvini au gouvernement M5S-Ligue (Conte I), la Chambre a accordé la confiance au gouvernement M5S-PD-LeU (Conte II) qui a vu hier le soutien également, de trois députés de +Europa et d’une partie du groupe mixte. 343 voix pour. 263 contre. Aujourd’hui, réplique au Sénat où la majorité a une marge plus étroite mais devrait toutefois l’emporter. Le climat pourrait être encore plus chaud par rapport à hier, une intervention de Salvini étant prévue (20 minutes) à laquelle suivra la réplique de Conte. Quant au match sur les secrétaires d’Etat, le PD a sa liste déjà prête. Le M5S se prononcera uniquement mercredi. On en reparlera la semaine prochaine ».

ARTICLE La Repubblica A. Cuzzocrea « Les querelles des 5 Etoiles pèseront sur le vote au Sénat » : « Au Sénat, il faudra obtenir 161 voix. A ce stade, Conte peut compter sur 169 sénateurs. Toutefois, la tension demeure haute en raison de la distribution des postes de secrétaires d’Etat. Sur ce point, le match est encore ouvert. A commencer par le Palais Chigi, où le duel entre le président du Conseil Conte et le leader politique du M5S, L. Di Maio est tout sauf terminé. Dimanche, Conte aurait cédé sur Chieppa : impossible de nommer l’actuel secrétaire général du Palais Chigi à la place de Giorgetti. Di Maio fait pression pour y mettre son fidèle R. Fraccaro. Conte a fait tout son possible pour maintenir Chieppa mais ce dernier aurait lui-même renoncé, refusant que la querelle interne des 5 Etoiles se joue sur sa tête

ARTICLE Corriere della Sera A. Cazzullo « Les épreuves de Conte en tant que leader, métamorphose d’un avocat » : « Si 15 mois auparavant Conte s’était défini comme ‘’avocat du peuple’’ mais apparaissait plutôt comme le notaire d’un contrat impossible, hier il s’est présenté comme un leader politique. Sous-estimé aux débuts, il semblait destiné à être mis aux cordes par Salvini et Di Maio. En revanche, c’est lui qui, jouant avec le soutien de Bruxelles, Berlin et Washington, a fini par mettre les deux leaders dans sa poche. Il est logique que le Conte « antisalvinien » est destiné à devenir le point de repère commun des partis qui le soutiennent. Ce que Conte ne dit pas est que le match décisif se jouera en Europe. Il demandera à la nouvelle Commission de la flexibilité et la relance des investissements publics. La meilleure réponse à Salvini ne sera pas la réduction du nombre des parlementaires mais le rebond de l’économie, même celle du Nord qui se sent sous-représenté ».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « L’abandon du souverainisme qui donne le vent en poupe à Gentiloni » : « Un discours très long, qui pourrait avoir battu plusieurs records, avec une liste articulée des choses à faire, certaines évidentes, d’autres plus proches de la sensibilité des 5 Etoiles, d’autres plus floues. Difficile d’y trouver un noyau politique stable à part celui de l’abandon du souverainisme. En effet, Conte a cherché l’affrontement direct contre Salvini. Il lui a non seulement reproché d’avoir provoqué la crise mais il a aussi marqué la discontinuité de son nouveau gouvernement sur des thématiques européennes. Du coup, l’opposition a exprimé, dans la rue et dans l’Hémicycle, un sentiment qui était surtout de frustration. Et si les affaires économiques vont effectivement à Gentiloni, cela représenterait une victoire du gouvernement Conte II ».

EDITORIAL La Stampa, M. Sorgi « Une dangereuse atmosphère de conflit » : « A la Chambre, tandis que les protestations montaient à l’extérieur, avec Salvini en nage faisant des selfies, Conte a porté un discours de renversement des choses. Sur le front européen, pro-atlantique, mais aussi par l’attention accordée aux inégalités générales de la globalisation, et sur l’immigration, la fiscalité etc. Bien que Conte y ait mis toute son énergie, le programme illustré point par point n’échappe pas àce constat : il s’agit d’une liste de choses à faire. S’il avait mieux précisé ses propositions, il serait apparu plus convaincant. »

ARTICLE Corriere della Sera M. E. Fiaschetti « Conte : ‘’Rome aura un statut de capitale’’ » : « Dans son discours devant la Chambre pour obtenir la confiance, le Président du Conseil a promis un nouvel engagement pour reporter la Capitale au centre de l’agenda politique. ‘’Le statut de la Capitale devrait être revu de manière profonde pour qu’il soit plus adéquat au rôle que la ville a en tant que siège des plus importantes institutions de la République’’. La maire de Rome, V. Raggi (M5S) s’en réjouit publiquement par le biais d’un tweet ».

ARTICLE La Repubblica C. Lopapa « Le blitz de Salvini dans la rue, entre saluts fascistes et têtes rasées » : « Des têtes rasées, tatouages celtiques et drapeau du tricolore. Pas d’étendard de partis politiques mais un slogan à caractères énormes ‘’voleur de souveraineté’’, écrit en style gothique, cher à la droite romaine. Des milliers se rassemblent, des gens communs, des retraités, environ 30 000 selon les organisateurs. Il n’y a pas beaucoup de place devant Montecitorio mais l’effet du siège a été atteint. Salvini se présente. Il ne montre aucun enthousiasme. Il ne voulait pas y participer puis il a changé d’avis à la dernière minute, dans le sillage de Giorgia Meloni. Du jamais vu. Le léghiste embrasse la cheffe de Fratelli d’Italia, l’alliée jamais aimée, qui le salue avec un sarcastique ‘’bienvenu à l’ami Matteo’’. Pour l’ancien ministre de l’Intérieur la traversée du désert ne fait que commencer. Il prend la parole ‘’là-dedans, il y a le régime qui est en train de tomber et qui fait comme Marie Antoinette en France. Saluons la vraie Italie qui est dans la rue’’. On aperçoit le n°2 de la Ligue Giorgetti, qui dit ‘’pauvre Matteo, c’était le seul qui voulait aller de l’avant alors que nous tous lui disions de rompre’’. Les propos de Berlusconi sont plus durs : ‘’dans le passé, on aurait dit que Salvini et Meloni sont en dehors du périmètre institutionnel. Ils devraient être mis à la porte. Celui-là (Salvini) n’est pas en train de travailler pour une nouvelle majorité de centre droit’’ ».

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Matteo Salvini et Giorgia Meloni

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ARTICLE La Repubblica A. D’Argenio « Commission Européenne, Gentiloni vers les affaires économiques » : « Paolo Gentiloni sera commissaire européen aux affaires économiques. Grâce à la force et à l’habilité de l’ancien président du Conseil et du PD, l’Italie endettée entre à Bruxelles dans les bureaux où sont contrôlés les comptes publics des pays de la zone euro. C’est le dernier revers européen à Salvini, qui aurait eu du mal à présenter un candidat léghiste. Dans sa course à obstacles, Gentiloni a obtenu non seulement le soutien des Premiers ministres socialistes Sanchez et Costa mais aussi celui de Macron et de Merkel. Par conséquent, l’opposition féroce de la Hollande, la Finlande, l’Autriche et des pays de Visegrad, les pays partisans de la rigueur, n’ont pas réussi à bloquer Gentiloni. Toutefois, une fois encaissé le succès politique et médiatique, ce ne sera pas facile pour lui : il devra se défendre de l’accusation de favoritisme au moment où il devra juger les comptes italiens ou des autres pays en difficulté sans tomber dans le piège de se montrer plus dur que les durs. Par ailleurs, il devra être en mesure de négocier toutes ses décisions avec le partisan de la rigueur Dombrovskis, qui restera vice-président pour l’euro (poste que Gentiloni aurait renoncé pour avoir celui aux affaires économiques) et qui est par conséquent hiérarchiquement au-dessus de lui. Gentiloni pourra adopter la même tactique de Moscovici : compter sur le soutien de von der Leyen comme le Français avait fait avec Juncker. La Française Goulard obtiendra le poste d’industrie et de défense, pour lancer la coopération chère à Paris ».

ARTICLE Il Messaggero, C. Mangani « Migrants, les ports restent fermés. Le Palais Chigi attend l’Europe » : « D’un côté la négociation avec l’Europe, de l’autre la gestion des flux en Italie. Le gouvernement Conte bis cherche le soutien de Bruxelles. La volonté d’ouverture est là mais concrètement ? Conte veut demander de dépasser Dublin et de retourner à un système de quotas pour une gestion partagée. Il faut, pour éviter que chaque secours en mer ne se transforme en urgence, que les gouvernements européens interviennent en se partageant les devoirs. Ce qui se dit à Bruxelles, c’est que l’hypothèse de recréer la ‘’coalition des états de bonne volonté’’, composée de dix états environ, comme suggéré par le Président Macron, revient sur le tapis. A Bruxelles, Conte verra d’abord Juncker, puis von der Leyen. Le palais Chigi insistera pour l’intensification des corridors humanitaires européens, que Conte a largement cité dans son discours hier. »

EDITORIAL Il Messaggero, A. Ciampi « La douceur ne suffit pas. Le pays a besoin d’une secousse » : « Pour résumer, en écoutant le discours de Conte hier à la Chambre, l’impression est qu’il cultive l’ambition rénovatrice d’E. Macron, qui est son phare idéologique. C’est une évidence surtout quand il parle de saison humaniste qui va s’ouvrir ou de la nécessité de dépasser les vieilles catégories politiques, ou encore, quand il fait de l’œil aux « techno-bureaucraties ». Cependant, il n’a pas la même force de projets que le Président français, et surtout la même légitimité politico-électorale. Le temps pourrait réserver des surprises, surtout si l’opposition devait choisir la voie stérile de la manifestation comme seule stratégie politique. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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