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29/08/2019

"Les conditions de Mattarella pour le Conte-bis."

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Italie. Revue de presse.

La décision du Chef de l’Etat, qui a été formalisée ce matin, de confier à G. Conte la mission de former un nouvel exécutif avec une majorité M5S-PD fait les gros titres des médias transalpins. La presse écrite fait part d’un accord ‘’en territoires inconnus’’ (Corriere), d’un ‘’défi difficile’’ (Repubblica) mais aussi d’une ‘’convenance réciproque’’ (Stampa) des deux partis d’aller de l’avant afin de maintenir la Ligue dans l’opposition. Les observateurs soulignent également un renforcement de Conte (désormais interlocuteur privilégié du PD) au sein du M5S, aux dépens de Di Maio : « Le gouvernement dans les mains de Conte » - ‘’Aujourd’hui la mission lui sera confiée par le Chef de l’Etat’’ (Corriere della Sera), « Courage Conte, ce ne sera pas facile » - ‘’Deux visions différentes, le programme et le nœud du vice-président seront les premiers écueils’’ (La Repubblica), « Les conditions de Mattarella pour le Conte-bis » - ‘’Le Chef de l’Etat veut un programme détaillé’’ (La Stampa), « Gouvernement, accord pour un Conte-bis » - ‘’Les bons de l’Etat à leur plus bas’’ (Sole 24 Ore), « Conte-bis, duel sur les ministres techniciens » - ‘’Grillo : pour les ministères-clé je veux des non-politiques’’ (Il Messaggero).

Réseaux sociaux Sur Twitter c’est l’hashtag #GovernoConte2 (en référence à G. Conte qui s’est vu confié par le Chef de l’Etat la mission de former un nouveau gouvernement) qui domine.

ARTICLE Corriere della Sera M. Breda « Le choix du Quirinal, Mattarella confiant sur un gouvernement qui ne naitra pas dans le noir » : « Le choix a été fait dans un climat tendu. Même si le Quirinal ne parle pas des sentiments du Président, il est probable que ce dernier ait été assez ennuyé. Le tout s’est fait en parallèle avec l’annonce de consultations en ligne, de manifestations dans la rue en signe de protestation, de rappel au peuple ou de blessures à la démocratie. Le mandat que Mattarella confèrera à Conte sera plein car les conditions pour garder la législature en vie sont réunies : une majorité assez large au Parlement, l’existence d’une entente sur une base de programme, une convergence sur le nom de Conte comme successeur de lui-même. A partir d’aujourd’hui, tout sera dans les mains de Conte. Il entamera un parcours à obstacles, notamment pour la formation de son équipe, dans le respect de l’équilibre des actionnaires de majorité et avec l’harmonisation des plans A et B, outre les différentes ambitions personnelles ».

ARTICLE Sole 24 Ore L. Palmerini « Mattarella confèrera un mandat plein et demandera des délais courts » : « Il est vraisemblable que le Chef de l’Etat veuille maintenir le rythme imprimé à cette crise aoutienne en demandant que la réserve d’acceptation soit levée en peu de jours, voire au début de la semaine prochaine. Pour sa part, Mattarella pourra dire que les conditions qu’il avait posées ont été respectées. Toutefois, il a pu constater des tons bien différents de la part des deux leaders : Zingaretti plus prudent et réfléchi, Di Maio plus décidé et optimiste. Ce dernier n’a pas fait allusion à la consultation en ligne sur la plateforme Rousseau au Chef de l’Etat. Signe que les 5 Etoiles ont voulu rester dans le périmètre de la Constitution, offrant à Conte un rôle de véritable Président du Conseil ».

COULISSES, M. Conti, Messaggero, « La demande de Mattarella : ‘’président du Conseil et pas garant’’ » - « Le Quirinal suggère à Conte un changement par rapport à l’expérience M5S-Ligue » - « Le chef de l’Etat veut présenter au pays un gouvernement solide et lié à l’Union européenne » : « Mattarella ne souhaite pas que Conte ait le rôle de garant d’un accord ou contrat, comme dans le précédent gouvernement, mais joue pleinement son rôle de président du Conseil. A partit d’aujourd’hui, la partie est entre les mains de Giuseppe Conte. Il doit choisir l’équipe des ministres et se présenter face aux Chambres pour le vote de confiance ».

COMMENTAIRE La Repubblica S. Folli « Il faut maintenant un sursaut » : « Mettre en place ce gouvernement Conte-bis est un pari risqué et plein d’inconnues. Il faudra s’attendre, vu le peu de temps à leur disposition, à une grande rhétorique pour couvrir le peu d’idées et de solutions du soi-disant ‘’programme partagé’’. Le choix des ministres sera un aspect intéressant. Il n’est pas exclu que Conte en profite pour se renforcer ultérieurement aux dépens des 5 Etoiles et des démocrates ».

ARTICLE La Repubblica G. De Marchis « Les discours opposés des deux leaders » : « L’heure est à la phase des ‘’convergences parallèles’’. Le langage, la vision, les valeurs sont différentes. ‘’Nous sommes post-idéologiques, droite et gauche n’existent plus’’ répète Di Maio en sortant des consultations avec le Chef de l’Etat. ‘’Nous avons la force d’une identité, avec une histoire à défendre dans la construction d’une alliance’’, souligne en revanche Zingaretti. Une majorité où un parti (PD) se remet en discussion et un autre (M5S) ne dément rien et relance ‘’notre objectif reste celui de mettre en œuvre le même programme du 4 mars voté par 11 millions de citoyens’’. Différents sur tout, donc. Di Maio fait tout son possible pour rester vice-président du Conseil, ministre et leader du M5S. Zingaretti, en revanche, est en train de résister à la pression d’une bonne moitié de son parti. Il veut rester en dehors de ce gouvernement.  Zingaretti transpire et s’essuie le front avec un mouchoir. Di Maio non, il ne transpire pratiquement jamais, du moins pas devant les caméras, comme un robot. Ces deux seront les protagonistes de la nouvelle alliance, ceux qui devront démêler les problèmes et trouver les solutions ».

EDITORIAL La Repubblica E. Mauro « Le partenaire réticent » : « Sur le terrain de bataille ne reste qu’un Salvini solitaire et qui apparait comme le seul perdant. Le débordement institutionnel tenté par Salvini, frôlant le tabou de l’autoritarisme bonapartiste, a sans doute été l’une des circonstances qui ont déterminé non seulement le début de la crise mais aussi sa résolution. Le ministre de l’Intérieur, en invoquant des élections qu’il prétendait de la part du Quirinal, a trouvé une réaction immédiatement opposée, coalisant des intérêts différents et des objectifs différenciés. Nous pourrions dire qu’avec Salvini, le populisme a tenté de réaliser en Italie la séparation concrète entre démocratie et principes libéraux ».

ARTICLE La Repubblica G. De Marchis « Rousseau : Di Maio songe à une question floue pour verrouiller le pacte » : « Il y a encore l’obstacle du référendum en ligne annoncé, où les inscrits M5S devront confirmer l’entente avec le PD. La date n’a pas encore été décidée car il faut attendre les délais pour la formation du nouveau gouvernement. Selon Di Maio, au final, ce sera le oui qui l’emportera, car la question posée aux inscrits 5 Etoiles sera floue, liée plus à la mise en place du programme qu’à l’alliance en elle-même ».

ARTICLE Corriere della Sera L. Ippolito « Un choix kamikaze : le Royaume-Uni risque gros » : « C’est un risque sans précédent, celui décidé par Boris Johnson : cela pourrait lui permettre d’obtenir un ‘’Brexit’’ selon ses souhaits ou bien infliger un coup mortel à l’équilibre constitutionnel sur lequel se tient le Royaume-Uni. Sans doute, Johnson n’avait-il pas d’autre choix, les oppositions s’étant accordées pour tenter de bloquer au Parlement un éventuel ‘’no deal’’. Mais c’est le levier que Boris souhaite justement utiliser pour convaincre l’UE à revoir les termes de l’accord : la menace d’une rupture traumatique ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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