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20/08/2019

"Négociations PD-M5S."

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Italie. Revue de presse.

La déclaration que le Président du Conseil G. Conte effectuera au Sénat aujourd’hui à 15 heures fait la une de l’ensemble des médias Italiens. La grande majorité des titres de la presse écrite envisagent une démission de G. Conte. Les observateurs évoquent une situation très instable, avec  plusieurs scénarios : la poursuite de l’exécutif M5S-Ligue, jugée toutefois improbable, une nouvelle majorité (M5S-PD) ou des élections anticipées : « Les 5 Etoiles divisés sur le PD » - ‘’Conte aujourd’hui au Sénat’’ (Corriere della Sera), « La fin d’un gouvernement ‘’exceptionnel’’ » - ‘’Les 5 Etoiles disposés au dialogue avec le PD pour un Conte-bis’’ (La Repubblica), « Conte démissionnera aujourd’hui » - ‘’Négociations PD-M5S’’ (La Stampa), « L’adieu de Conte : revers à Salvini » - ‘’La Ligue espère encore sur un rapprochement, coup de frein sur la négociation M5S-PD’’ (Il Messaggero, Il Mattino), « Conte aujourd’hui au Sénat » - ‘’Le ‘’J’accuse’’ de Conte contre Salvini’’ (Sole 24 Ore).

Journaux télévisés : La crise de gouvernement, la situation des migrants à bord du navire Open Arms ainsi que les manifestations à Hong-Kong font l’ouverture des JT ce matin.

Réseaux sociaux Sur Twitter, après l’habituel hashtag du jour, 20agosto (20août, sur des thèmes très variés), c’est #governogiallorosso qui domine (suite à possibilité d’une possible nouvelle majorité gouvernementale M5S-PD).

COMMENTAIRE La Repubblica S. Folli « Trois objectifs derrières les coulisses » : « Le Président du Conseil G. Conte a aujourd’hui la possibilité de conclure de manière différente, par rapport à ses debuts, son aventure au Palais Chigi. A l’époque, il était ‘’l’avocat du peuple’’, définition qui cachait une réalité moins séduisante : un simple technicien. Il est possible que Conte dise des choses dures contre le chef de la Ligue. Ce n’est pas lui qui a déclenché le court-circuit avec lequel s’est électrocuté le ministre de l’Intérieur Salvini. En revanche, c’est lui qui en a obtenu les avantages, plus que Renzi ou Prodi qui sont de retour sur la scène politique. C’est Conte qui peut aujourd’hui ratifier par son discours, en termes institutionnels, la fin de la difficile cohabitation M5S-Ligue. Ce sera toujours lui qui offrira à Mattarella le fil autour duquel, il tentera de construire une nouvelle majorité. Tout est possible, bien qu’improbable, dans ce drôle de mois d’août. A ce stade, on ne connaitra les cartes sur la table qu’après les premières indications du Président de la République. Un éventuel gouvernement institutionnel aurait alors trois objectifs : éliminer de la scène politique la droite radicale et nationaliste de Salvini (rassurant les partenaires français et allemands), préparer une nouvelle loi électorale liée à une coupe des parlementaires rendant plus problématique une revanche électorale de la Ligue et jeter les bases pour élire le nouveau Président de la République, en 2022, dans le périmètre incluant le centre gauche et le centre droit modéré. Bientôt, grâce à Mattarella, la situation sera plus claire ».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Mastrolilli « Le Quirinal s’attend à la démission du Président du Conseil » : « Démission et passage à la Présidence de la République. C’est du moins ce à quoi s’attend le Quirinal après les contacts d’une journée bien confuse. Sergio Mattarella s’attend à ce que le Président du Conseil fasse un geste de clarté. Et si Conte devait ne plus démissionner, il faudra quand même s’expliquer. Une chose est claire : l’hypothèse d’un gouvernement institutionnel s’éloigne. Deux options restent alors sur la table du Quirinal : un gouvernement politique ou les élections anticipées. Cette option n’est pas du tout entravée par Mattarella, contrairement à ce que l’on pourrait croire, puisqu’au Quirinal on fait pression pour un calendrier rapide permettant, le cas échéant, d’arriver aux élections en octobre. Quant au jeu tactique des partis politiques, Mattarella devra se comporter en tant qu’arbitre mais avec le calendrier à la main. Une gestion qui n’est donc pas politique mais qui aura tout de même un caractère contraignant ». 

RETROSCENA Il Messaggero A. Gentili « La dernière tentative de Di Maio mais Conte est orienté à démissionner » : « A moins d’un coup de théâtre sensationnel, G. Conte se rendra au Quirinal pour démissionner après le débat en Sénat. Ouvrir la crise, donc, et divorcer une fois pour toute avec Salvini ‘’le traitre’’. ‘’C’est une question de dignité personnelle et institutionnelle’’ a-t-il expliqué. Dans son discours, il démolira le narratif léguiste d’un gouvernement paralysé par les ‘’non’’ des 5 Etoiles. Et il lancera quelques signaux au PD ‘’mais de manière respectueuse et prudente’’, aurait-il dit à notre source. Conte ouvrira formellement la crise, donnant le coup d’envoi aux négociations pour le gouvernement de législature avec le PD, le M5S, LeU et +Europa, se présentant ainsi à l’opinion publique comme le général, rempart contre une nouvelle entente Di Maio Salvini, comme cela lui a été demandé dimanche par Beppe Grillo lors d’une communication téléphonique. Une chose est certaine : Grillo souhaite imposer le PD au Président du Conseil sortant. Ce n’est pas un hasard si Conte a fait filtrer le fait qu’il n’est pas intéressé à la prestigieuse charge de commissaire européen, proposée par les sherpas du PD. Conte, dans sa nouvelle veste de leader du Mouvement, ne veut pas de prime de consolation ».

RETROSCENA Corriere della Sera T. Labate « Les deux fronts ouverts et l’idée du ‘’sans Salvini’’ » : « Les négociations entre les ambassadeurs du Parti Démocrate et ceux du M5S vont de l’avant. Les émissaires démocrates informent les hommes proches de Zingaretti de l’évolution des travaux. Le secrétaire du PD a officiellement démenti cette négociation, comme cela était normal, fidèle à la stratégie de rester le dernier à prendre en main le relais, au cas où. De l’autre côté, Di Maio ne ferme pas la porte à son ancien allié. Le leader 5 Etoiles serait disposé à offrir à Salvini un axe, une continuation du gouvernement avec la Ligue mais à condition que ce dernier démissionne. Au sein du M5S, face à Grillo et Casaleggio, Di Maio se trouve de l’autre côté de la barricade. Des sources très proches du Mouvement assurent que Grillo aurait affronté de manière très rude Di Maio ‘’Luigi, as-tu bien compris que si on va voter maintenant, le Mouvement est mort ?’’. Des mots qui sont des pierres et qui font la paire avec des sondages réservés tablant un Mouvement entre le 7 et 8% des intentions. Les 5 Etoiles orthodoxes sont par ailleurs déjà prêts à se mettre de travers pour empêcher une nouvelle entente avec la Ligue ».

ARTICLE, La Repubblica, G. De Marchis : « Les démissions de Giuseppe Conte. Fini avec la Ligue » : « Le président du conseil des Ministres Giuseppe Conte parlera au Sénat aujourd’hui pour mettre fin au gouvernement jaune-vert. ‘’J’exclue tout type de possible continuité avec la Ligue’’ a déclaré hier à ses collaborateurs. Suite à la crise du gouvernement, l’actuel président du conseil des Ministres pourra rentrer de nouveau au Palais Chigi notamment grâce à une possible majorité entre Parti démocrate et M5S. Au sein du Parti démocrate, on a compris que pour avoir un gouvernement stable et qui puisse durer, il ne faut pas exclure à priori le retour de Conte : unique solution possible pour le moment. Avec peu de temps à disposition il est très difficile de trouver une figure de référence, liée au M5S, et appréciée par le Parti démocrate. Cependant, d’après Nicola Zingaretti, il est nécessaire d’aller à la recherche d’une entente unitaire sinon il vaut mieux aller au vote anticipé ».

EDITORIAL, La Stampa, M. Zatterin « Bruxelles et les ides d’octobre » : « Attention aux ides d’octobre pour le gouvernement italien, qui ne pourra éviter d’envoyer avant le 15/10 une lettre à Bruxelles où il explique comment il entend gérer le budget 2020. Aux étages de la Commission européenne, où le climat se rafraîchit en vue de l’arrivée de la présidente Von der Leyen, ceux qui suivent les problèmes de l’été italien s’interrogent et ont quelques certitudes. Il y a plusieurs possibilités. On part du ‘’tout change pour que rien ne change’’ : c’est le cas si Conte aujourd’hui s’exprime, la Ligue vote pour lui et trouve une façon de se réconcilier avec le M5S, et le gouvernement continue tel quel. Alors, le projet de budget est présenté et la Commission a une semaine pour dire s’il est ok, et un mois pour donner des recommandations. Ce serait le même parcours en cas de ‘’tout change pour changer’’, avec un Conte bis allié aux démocrates. Par contre, le ‘’tout change, donnons la parole au peuple’’ serait bien différente, si des élections devaient avoir lieu dans la seconde moitié d’octobre.  Avec ou sans Conte, le gouvernement devrait proposer une loi de finances ‘’sans changement de politique’’ réitérant le budget 2019 qui serait accepté. Si jamais les choses traînaient en longueur, en bref, la mise en place de la grande manœuvre serait le rôle de la prochaine majorité, une fois votée au Parlement. »

ARTICLE, La Stampa, C. Mion « Racisme sur la plage : nouvelle plainte à Chioggia » : « Gianni Scarpa, ancien gérant d’un établissement, considérée par beaucoup comme une « plage fasciste », a été dénoncé par ses discours considérés comme étant de l’apologie du fascisme. Ainsi, son rassemblement à la mi-août a été accompagné par des phrases racistes, en provoquant la colère d’une jeune africaine qui est allée porter plainte ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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