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12/07/2019

"L’affaire russe s’amplifie, enquête sur l’homme de Salvini."

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Italie. Revue de presse.

L’enquête sur des fonds russes qui auraient été versés à la Ligue et l’impasse sur la réforme des autonomies régionales se partagent les gros titres des médias transalpins. Dans l’ensemble, les observateurs évoquent une distance croissante entre les deux partis de majorité, de plus en plus divisés mais vraisemblablement destinés à aller encore de l’avant : « Enquête sur la Ligue et les Russes » - ‘’Savoini, proche de Salvini, fait l’objet d’une enquête’’ (Corriere della Sera), « Moscoupoli » - ‘’L’homme-ombre de Salvini objet d’une enquête’’ (La Repubblica), « Déchirure sur les autonomies et la Russie » (Il Messaggero), « Autonomie et fonds russes font vaciller le gouvernement » (Il Mattino), « L’affaire russe s’amplifie, enquête sur l’homme de Salvini » (Fatto Quotidiano).

COMMENTAIRE La Repubblica S. Folli « Salvini face au choix entre les Etats-Unis ou la Russie » : « Ami de Poutine, Salvini rêve aussi de devenir l’homme de Trump en Méditerranée, mais il est isolé face à l’establishment européen, en affrontement direct avec la France et mal considéré en Allemagne. L’affaire des écoutes téléphoniques diffusées par le site Buzzfeed a mis en relief l’ambiguïté des relations internationales de Matteo Salvini. Dangereuses mais aussi d’une qualité d’amateur. Bref, il est assez risqué de se trouver face au fleuve et avoir des deux côtés des rivages des personnages encombrants comme Poutine et Trump. Salvini est habile en politique intérieure mais il n’est pas un véritable homme d’Etat et il pourrait ne pas avoir le temps de le devenir. Il est peut-être temps pour lui de décider clairement de quel côté être avant d’être rattrapé par les événements. En Europe aussi d’ailleurs : s’abstenir ou voter contre Von der Leyen serait plutôt suicidaire. Il est clair que pour la Ligue il sera très difficile d’obtenir un poste de commissaire d’envergure pour son candidat. Le Parlement européen sera sans doute très sélectif. Puisqu’il ne peut pas se permettre un échec, il devra bien choisir son candidat ».

COMMENTAIRE Corriere della Sera M. Franco « Les fourches caudines pour une Ligue encerclée mais qui monte dans les sondages » : « L’imbroglio russe fait l’objet de l’ouverture d’une enquête par le Parquet de Milan. Comment le gouvernement et le premier parti sortiront de cette histoire ? Salvini continue de menacer de porter plainte contre tous ceux qui accusent la Ligue de financements illicites provenant de la Russie. Il estime être pris comme cible car il serait ‘’gênant’’ : cela est légitime, mais il faudrait aussi comprendre pour qui il est gênant et si cela peut affaiblir l’agenda gouvernemental d’une Ligue qui était sortie gagnante des élections européennes alors qu’elle risque de devenir le maillon faible, vue l’impasse où elle s’est retrouvée dans l’échiquier européen. Le ministre des Affaires Européennes Fontana a dit que la Ligue pourrait voter la candidate von der Leyen. C’est un fait positif mais il faut voir si cela suffira à éviter une humiliation à l’Italie ».

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Les fausses bagarres M5S-Ligue, stratégie pour détourner l’attention » : «Matteo Salvini, suite aux informations du site américain BuzzFeed, est allé à l’attaque toute la journée, en faisant sauter la rencontre sur les autonomies, en se disputant avec le président de commission de la province de Bolzano puis avec le président de la Chambre, Roberto Fico, sur le décret sécurité bis. Pour terminer, dans la soirée, avec une demande formelle de ‘’clarifier les choses’’. Il y avait un temps où ce mot signifiait crise, mais aujourd’hui, il est plutôt utilisé à tort et à travers. Aucun indice n’indique que le leader de la Ligue ait décidé de faire tomber le gouvernement. On dirait au contraire que le ministre de l’Intérieur veut voter pour Ursula Von der Leyen, pour pouvoir après négocier sur Giancarlo Giorgetti en tant que nouveau commissaire à la Concurrence, poste auquel l’Italie pourrait légitimement aspirer. Mais alors, si Salvini ne pense pas à la crise ni aux élections anticipées, pourquoi est-il en train de faire monter le niveau de la conflictualité ? L’explication la plus simple, en ligne avec une ligne de communication déjà testée : le leader de la Ligue, précisément pour éviter les bruits sur les relations Ligue-Russie, aurait besoin de détourner l’attention ».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Salvini encerclé par le M5S et le mécontentement du Nord » : « D’après ses proches, Salvini se sentirait encerclé, d’un côté par l’offensive des 5 Etoiles, et de l’autre par les mécontentements du Nord. Il commence à considérer l’usure comme un risque, devant adopter la loi de finances et faire de nouvelles médiations avec le M5S et avec l’Europe ».

EDITORIAL du directeur M. Travaglio, Fatto Quotidiano « Que Salvini arrête ses plaisanteries et réponde à nos questions » : « Si vraiment il y avait un complot russe, ce serait un problème sérieux non seulement pour Salvini et la Ligue mais aussi pour l’Italie et son gouvernement. Cela signifierait que les Russes, en colère face aux tergiversations de la Ligue, de pro-Poutine à pro-Trump, soient en train de faire filtrer des nouvelles (par ailleurs vraies) contre la Ligue. Notre gouvernement fait l’objet de chantage. La pirouette de Poutine à Trump a rendu Salvini indigne de confiance pour l’un et l’autre partenaire mais aussi pour l’Union Européenne. Ce scandale embarrasse le Président du Conseil et les alliés 5 Etoiles ». 

ENTRETIEN de Giovanni Tria, ministre de l’Economie : « ‘’ Prêts à l’entente avec France et Espagne pour changer les règles UE sur les comptes ’’ » (La Stampa) : « Giovanni Tria sourit, dans son bureau au ministère de l’Economie, il sourit comme on ne l’avait pas vu sourire depuis longtemps : ‘ En Europe le climat a changé, l’Italie a regagné la confiance des marchés, et il y a maintenant une convergence d’idées au sein du gouvernement et je n’ai  pas eu d’obstacles à gérer la politique de budget. Les alliances sont faites sur les grands thèmes, l’Italie est aux côtés de la France, de l’Espagne et, en partie, aussi de l’Allemagne. Les conditions pour changer les politiques économiques de l’UE sont là, pour structurer le budget de la zone euro, pour insister sur les investissements ainsi que sur les politiques industrielles dans le but d’accélérer la convergence. D’après ce que je sais, la ligne ferroviaire Lyon-Turin (TAV) est en train d’avancer, il n’y a aucun arrêt des travaux. Il faudrait un vote au Parlement pour l’interrompre, or je n’ai pas l’impression qu’il y ait les conditions politiques pour cela ».

SONDAGES La Repubblica I. Diamanti « Débarquements ou Russie, Salvini tient bon, le PD mieux par rapport aux 5 Etoiles » : « Un an après sa formation, le gouvernement dirigé par Conte bénéficie encore d’un consensus élevé (53%) même si les rapports de force entre les deux partis, Ligue et M5S, se sont inversés. Par rapport aux élections européennes, la Ligue gagne encore un point (35,3%). Le M5S est en difficulté (17,6%) et a même été dépassé par le PD (22,5%). Parmi les hommes politiques italiens, le Président du Conseil G. Conte est toujours le plus populaire (64%), suivi de M. Salvini (54%) et ex-æquo G. Meloni - Di Maio (45%). Se placent derrière P. Gentiloni (43%) Bonino (43%), Zingaretti (39%), Calenda (33%), Berlusconi (23%), Renzi (23%) et Grillo (21%).Parmi les sujets prioritaires, les électeurs de la Ligue demandent plus de sécurité, ceux du M5S une majeure redistribution du revenu et une moralisation de la politique. Enfin, le classement des hommes politiques internationaux voit Merkel (47%) en tête [préférée surtout par les électeurs du PD (64%], suivie de Poutine (43%) [la base de la Lige étant la plus fidèle (65%)], Trump (34%), Marine Le Pen (29%), Emmanuel Macron (27%) [populaire chez les électeurs de Forza Italia à hauteur de 59%] et Viktor Orban (17%) ».

ENTRETIEN d’Alessandra Locatelli (Ligue), nouvelle ministre de la Famille : « ‘’ Je ne serai pas le ministre du ‘’Family day ‘’. Priorité aux personnes handicapées ’’ » (La Stampa) : « ‘ Je ne suis pas allée à Vérone au ‘’ Family day ‘’, je ne m’occuperai pas d’unions civiles mais je ne veux pas m’exprimer sur la différence entre une famille et une autre parce que je souhaite m’engager à protéger toutes les familles où il existe des fragilités. Ma priorité est d’aider les personnes handicapées pour faciliter l’inclusion et pour faire cela je voudrais connaître le territoire, les structures et les associations qui font face à ces situations difficiles‘’».

RETROSCENA (Coulisses), La Stampa, I. Lombardo : « Giorgetti cède à la pression, c’est lui le candidat de l’Italie en tant que commissaire européen » : « Giancarlo Giorgetti, secrétaire d'État à la Présidence du Conseil des ministres, s’est résigné à être le candidat italien à la Commission UE. C’est Matteo Salvini qui lui a demandé et lui, homme fort de la Ligue et son plus proche collaborateur, ne peut pas dire non. Il a donc accepté la candidature à Bruxelles, le gouvernement Ligue-M5S vise haut, à la Concurrence. Le remplaçant de Giorgetti pourrait être Nicole Molteni, un homme de la Ligue de confiance extrême pour le leader et lieutenant de Salvini au Viminal ».

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Alessandra Locatelli

(Traduction : ambassade de France)

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