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12/06/2019

"Juncker prévient Rome, Salvini propose une amnistie sur les fortunes cachées."

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Italie. Revue de presse.

L’ouverture d’une procédure d’infraction pour dette excessive fait toujours les gros titres des médias transalpins. La presse transalpine parle d’un gouvernement désormais ‘’bicéphale’’ (Corriere della Serra) dans ses négociations avec l’UE, avec un Président du Conseil, G. Conte, cherchant une ‘’autonomie impossible’’ (La Stampa) face aux deux leaders déterminés à aller de l’avant malgré les récents appels de J-C Juncker pour que l’Italie propose des mesures visant à réduire sa dette : « Une taxe sur les fortunes cachées » - ‘’Juncker prévient l’Italie, Conte évoque le tort fait à la Grèce. Salvini lance une proposition de taxe’’ (Corriere della Sera), « Colère de Conte contre ses alliés : ‘’ ils vont vers le gouffre’’ » - ‘’Je reste uniquement s’ils parviennent à me convaincre’’ (La Repubblica), « Salvini cherche les fortunes cachées » - ‘’Procédure juste, Juncker prévient l’Italie : Rome a pris un mauvais chemin’’ (La Stampa), « Salvini, un budget pour défier l’UE » - ‘’Juncker prévient Rome, Salvini propose une amnistie sur les fortunes cachées’’ (Il Messaggero), « Salvini décide de défier les vétos de Bruxelles » - ‘’Juncker critique Tria’’ (Il Mattino), « Salvini : hypothèse impôt sur la fortune » - ‘’La folle idée alors que Bruxelles donne son feu vert à l’infraction’’ (Il Giornale), « UE : pas de remises à Rome » (Avvenire).

Journaux télévisés : les déclarations de J-C Juncker et de G. Conte sur la possibilité d’une procédure d’infraction pour dette excessive et l’adoption en conseil des ministres du ‘’décret sécurité-bis’’ font l’ouverture des JT.

Réseaux sociaux : Les hashtags les plus utilisés aujourd’hui sont #Arata (un conseiller économique de la Ligue, proche de Salvini, arrêté pour fraude) et #cassettedisicurezza (sur l’hypothèse de taxer les fortunes cachées dans les coffres-forts).

ARTICLE, La Stampa, M. Bresolin : « Procédure d’infraction UE. Oui des gouvernements contre Rome. Tria : ‘’ Nous trouverons l’accord ‘’» : « Un pas en avant vers l’ouverture de la procédure, les 28 représentants des Finances de l’UE ont indiqué que la procédure est justifiée et maintenant demandent à l’Italie de passer à l’étape suivante  qui est de faire un pas en arrière. Le mot ‘’dialogue‘’ n’apparaît pas dans les négociations en cours entre la Commission européenne et l’Italie mais la porte reste ouverte pour de nouveaux éléments qui pourraient être discutés si l’Italie acceptait de revoir les comptes 2019. La raison est simple – selon une source de l’UE – parce que des négociations avaient déjà été entamées en novembre dernier mais l’UE attend toujours que le gouvernement définisse sa position et lance des propositions. Conte et Tria sont convaincus que la procédure d’infraction pour dette excessive doit être évitée à tout prix, en accord avec le Quirinal, et sont en faveur d’un dialogue avec les institutions européennes. Ce serait le premier cas d’une procédure pour dette, une mesure très grave qui risque de lier les mains des gouvernements italiens « pour les prochaines années », selon Jean-Claude Juncker. Il a utilisé des paroles sévères, en affirmant que l’Italie n’est pas encore une menace pour la stabilité de la zone euro mais que le problème est sérieux et il a ajouté que Rome a pris un mauvais chemin. Le ministre de l’Economie Tria se rendra demain à Luxembourg pour participer à la réunion des ministres de l’Economie de l’Eurogroupe ».

ARTICLE, Corriere della Sera, Ivo Caizzi : « Le retour de Centeno (Président de l’Eurogroupe). L’Allemagne, l’Espagne et le Portugal ouverts au dialogue avec Rome. » : « Mario Centeno, le Président de l’Eurogroupe est en train de travailler pour favoriser un compromis entre l’Italie et l’UE et éviter la procédure pour déficit excessif. De nombreux pays poussent pour un accord entre l’UE et l’Italie : l’Allemagne à travers son ministre des finances le socialiste Olaf Scholz, ainsi que les premiers ministres socialistes du Portugal et de l’Espagne : Antonio Costa et Pedro Sanchez, opposés à une UE centrée sur les mesures d’austérité. En revanche, des pays comme la Hollande, la Finlande ou l’Autriche, soutiennent la procédure. Angela Merkel, traditionnellement proche de ses alliés du Nord favorables à l’austérité, ne s’opposera pas à son ministre des finances Olaf Scholz. Par ailleurs, elle ne souhaite pas entrer en conflit avec l’Italie, au risque de bloquer les prochaines nominations concernant les institutions européennes.  Le Ministre des finances français, B. Le maire, est idéologiquement proche d’A. Merkel mais doit tenir compte des différences (en particulier sur les nominations) entre le Président Macron et la Chancelière. Par ailleurs, la France a récemment obtenu une généreuse « flexibilité », grâce à l’aide du commissaire européen français, Pierre Moscovici. Enfin, A Berlin et Berlin, on craint qu’une procédure de déficit puisse créer de la spéculation et faire monter les taux d’intérêts italiens, provoquant une contagion sur les marchés financiers pour les banques allemandes et françaises ».

ARTICLE Sole 24 Ore L. Palmerini « Salvini-Conte, les discussions sur l’UE et les tensions sur Bagnai » : « Le Président du Conseil G. Conte a décidé son cap : celui de ne pas entrer en collision avec l’Europe et de ne pas passer pour le premier chef d’un gouvernement sanctionné par une procédure d’infraction. Tout comme il ne veut pas soutenir des mesures comme la flat tax (à laquelle il faut ajouter les 23 milliards d’euros pour éviter l’augmentation de la TVA). Il est vrai aussi que la candidature des Bagnai et autre Borghi pourrait saboter un parcours avec l’UE que Conte souhaiterait construire avec Tria avec la bénédiction du Quirinal. La nomination de Bagnai (un eurosceptique renommé) comme successeur de Savona au ministère en charge de l’Europe devient un autre élément perturbateur que le leader de la Ligue semble vouloir procurer à Conte. C’est une manière pour mettre en place des conditions au Président du Conseil dans la gestion des relations avec Bruxelles. Une chose est claire depuis hier : le parcours qui se profile d’ici le 9 juillet ne concernera pas uniquement l’UE mais la tenue du gouvernement et la permanence de Conte ».

ARTICLE, La Repubblica, T.Ciriaco et C. Lopapa  «Le diktat de Salvini « La Flat Tax pour faire exploser le déficit » : « Une réunion nocturne à Rome suivie d’un Conseil des Ministres n’ont pas suffi à G. Conte pour obtenir un ‘’mandat plein pour négocier avec l’Europe’’ sur lequel il avait misé. Assis à ses côtés, Matteo Salvini reste muet lorsque les journalistes l’interrogent et insistent pour comprendre si ce mandat a été confié ou non. « Si le président du Conseil n’obtient pas le mandat pour siéger au Conseil européen, ce serait comme si on avait voté une motion de défiance contre lui », répond avec un certain embarra Conte « l’avocat du peuple ». Quant à Luigi Di Maio, il ne se fait pas voir aux côtés de Giuseppe Conte, dans la salle de presse. Pourtant, oralement, il lui confie ce mandat ‘’j’ai pleine confiance en lui’’. Mais en réalité, c’est ce matin que la réunion économique aura lieu. Le ministre de l’Economie, Giovanni Tria, et les autres techniciens du Trésor s’y retrouveront, réunis par le Président du Conseil Conte. Quant aux négociations avec l’Europe pour éviter la procédure d’infraction, elles se poursuivent et entrent dans une phase difficile et cruciale pour l’Italie. Comme l’a dit le ministre Tria à la Chambre, il n’y a qu’une solution : que l’Italie siège à cette table de négociation. Sur les plateaux de Porta a Porta, Salvini répète ‘’il n’y a pas d’alternative à ce gouvernement’’, ajoute ensuite : ‘’la seule alternative serait les élections anticipées’’».

ARTICLE Il Messaggero L. Cifoni « Le Trésor tente d’éviter la correction et évoque ‘’la crise que l’on ne prend pas en considération’’ » : « Une correction même limitée des comptes, juste un peu plus que symbolique : à la requête de la Commission Européenne, le ministre Tria continue de résister en proposant un ‘’compromis’’ basé sur la réduction du déficit qui serait déjà en cours de manière spontanée. Une réduction qui permettrait à l’Italie de respecter les règles européennes, si Bruxelles acceptait le point de vue italien au sujet des conditions cycliques dans lesquels se trouve l’économie. Voici les raisonnements que Tria et Conte veulent expliquer à leurs interlocuteurs : c’est là où se joue la -difficile- négociation afin d’éviter l’ouverture d’une procédure. L’Italie pourrait obtenir une amélioration de son solde structurel à hauteur d’au moins 0,2%. Cela en considérant aussi la flexibilité qui se rajouterait liée à la reconstruction du Pont Morandi de Gênes et à la prévention du risque hydrogéologique. Selon le Trésor, il serait nécessaire d’attendre juillet pour avoir des données économiques certaines. Si les commissaires devaient accepter cette approche, cela signifierait reporter la discussion sur la procédure au-delà des premiers jours d’août, soit après l’été. Trouver l’aide de tous les pays sur ce point est une mission compliquée. Tria y travaillera dès demain pour la réunion de l’eurogroupe au Luxembourg ».   

ARTICLE Fatto quotidiano L. De Carolis « Conte : ‘’je ne suis pas le nouveau Monti mais la situation est délicate’’ » : « Lors de la réunion de lundi, Conte a averti Salvini : ‘’n’essaie pas de m’assimiler à Monti’’ et il a répété sa volonté d’éviter une procédure d’infraction de l’UE. Conte, et le ministre Tria, dit-on, suspectent que la Ligue veuille quasiment aller jusqu’à l’affrontement direct avec l’Union, tandis que Di Maio, fragilisé, ‘’ne sait pas trop quoi faire’’. Lundi donc, Conte a surtout attaqué Salvini : ‘’la Ligue et toi ne pouvez pas me comparer à Monti, les mots comme austérité ne sont pas les miens, je suis le président du Conseil qui a adopté le revenu de citoyenneté et le quota 100’’ et encore ‘’si vous continuez, je dirai publiquement que vous mentez, je parlerai de nouveau’’. Le pacte M5S-Ligue sera cependant révisé comme demandaient les léghistes. Sur la Rai 1, à l’émission ‘’Porta a Porta’’, Salvini dit ‘’Conte revendique son poste, que personne n’a jamais remis en cause. J’ai le bracelet de ‘’Salvini président du Conseil’’ mais ce sera pour la prochaine fois, je ne suis pas pressé’’. Le concept ‘’pressé’’ est très relatif ».

ARTICLE La Repubblica LT. Boeri « Les mini-bons du trésor, un impôt sur la fortune » : « Donner aux entreprises des ‘’mini-bonds’’ d’une valeur nominale semblable à celui du crédit qu’ils vantent auprès de l’administration publique, impose une dévaluation importante de leur patrimoine. Du coup, les entreprises voudront vendre ces mini-bonds à des gens comme vous et moi qui seraient disposés à les acheter uniquement à un prix bien plus bas par rapport à leur valeur nominale. Du coup, l’insistance du gouvernement s’explique uniquement par une volonté de frapper les entreprises et, en un second temps, les familles. Par ailleurs, la réforme des retraites anticipées (‘’quota 100’’) pour seulement trois ans fera augmenter notre dette publique plus que ce qui serait nécessaire pour résoudre le problème des paiements en retard de l’administration publique envers les entreprises, chose qui aurait eu une valeur expansive ».

ARTICLE, Corriere della Sera, Dino Martirano : « Voie libre pour le décret sur les migrants. Di Maio : maintenant augmenter les rapatriements. » : « Hier s’est déroulé le premier vrai Conseil des ministres depuis les élections européennes, ce qui a permis de débloquer le décret Sécurité cher à la Ligue. Cette mesure vise surtout à refouler et pénaliser les navires des ONG impliqués dans le sauvetage des migrants, mais également à autoriser une plus grande répression, face aux manifestants ou lors des violences dans les stades. Di Maio, soutient cette mesure : « maintenant j’espère un renforcement des rapatriements des migrants irréguliers. » En échange du soutien des 5 étoiles sur le décret sécurité, la Ligue a annulé son blocage sur le salaire minimum. »

ARTICLE, Il Messaggero, A. Gentili : « Giorgetti proposé à la Commission » : « Le bras droit de Salvini répond sur sa candidature à un rôle dans la Commission européenne : ‘’je fais ce qu’on me demande’’. Et justement, le chef de la Ligue semble décidé à expédier le puissant Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil dans l’exécutif européen. Il y a plus d’une convergence d’intérêts derrière la nomination de Giorgetti en tant que commissaire européen. Di Maio se débarrasserait de son adversaire le plus redoutable qui s’opposait même à la naissance du gouvernement M5S-Ligue ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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