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11/06/2019

"Di Maio se jette dans les bras de Salvini, tensions avec le Président du Conseil sur l’UE."

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Italie. Revue de presse.

La réunion, hier, entre le Président du Conseil et les deux leaders de la majorité fait les gros titres des médias italiens. La presse relève l’existence de deux « lignes » au sein du gouvernement : une première en faveur d’un dialogue avec les institutions européennes afin d’éviter la procédure d’infraction pour dette excessive et la seconde favorable à une ligne plus dure. Les observateurs évoquent un Président du Conseil « isolé » (Repubblica) mais « déterminé » (Stampa) : « Axe entre Salvini et Di Maio » - ‘’Accord sur la sécurité et la baisse d’impôts’’ (Corriere della Sera), « Deux contre un » - ‘’Di Maio se jette dans les bras de Salvini, tensions avec le Président du Conseil sur l’UE’’ (La Repubblica), « Europe, Conte veut carte blanche » - ‘’Le Président du Conseil demande à archiver les ‘’mini-bonds’’, Salvini : je ne vivoterai pas’’ (La Stampa), « Défi à l’UE, Conte assiégé » - ‘’Accord dans la nuit entre Salvini et Di Maio : stop aux requêtes de Bruxelles. Tria dément une loi de finances rectificative’’ (Il Messaggero), « Conte et le siège des deux vice-Présidents : ‘’stop aux demandes de L’UE’’ (Il Mattino), « Pression sur Conte » (Avvenire), « Conte-Salvini, le duel final » (Il Giornale).

Journaux télévisés : La rencontre, hier, entre le Président du Conseil et les deux leaders de majorité après des semaines de friction, fait les gros titres.

RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, M. Cremonesi : « Les conditions de Salvini : non à un gouvernement faible avec l’Europe » : « Les deux leaders de la majorité, Salvini et Di Maio, sont très perplexes à propos des prises de position récentes du président du Conseil Conte et, cette fois-ci, ils sont du même côté. Pour Salvini, le thème principal est précisément l’approche de Conte avec l’UE. A ce sujet, deux lignes politiques semblent exister au sein du gouvernement : une première (poussée par Conte et Tria) en faveur d’un dialogue avec les institutions européennes afin d’éviter la procédure d’infraction pour dette excessive et la seconde, représentée par Salvini et Di Maio, favorable à une ligne plus dure. Le leader de la Ligue a affirmé qu’i est tout à fait d’accord pour baisser de ton mais il a souligné que l’UE doit respecter la volonté d’une discussion authentique du point de vue italien. La situation est devenue donc très délicate, parce que Conte se trouve maintenant « isolé » par le siège des deux vice-présidents du Conseil, qui font pression pour bloquer les requêtes de Bruxelles ».

EDITORIAL, S. Folli, Repubblica, « Le gouvernement navigue à vue » : « La seconde vie de Giuseppe Conte, l’avocat des Italiens, a connu un passage important, sinon crucial, hier. Face à Salvini et Di Maio, il est apparu transfiguré, ou du moins il voudrait le sembler. La seconde vie de Conte est celle d’un homme dévoué aux institutions et européen convaincu. Mais le cadre a changé : les élections ont défait l’équilibre étrange entre le M5S et la Ligue, et Conte s’est rendu compte que, pour survivre, il devait jouer un nouveau rôle. On pensera que c’est une mission impossible vu que l’un des deux associés, Salvini, s’est imposé comme le patron de la politique italienne. Il semble disposé à prolonger le gouvernement jusqu’à la fin de l’année, avec un nouveau calendrier, des investissements européens dans les infrastructures, des polémiques avec l’Europe uniquement verbales, la soumission de Di Maio, et même le voyage aux Etats-Unis reporté à plusieurs reprises. C’est pour cette raison que Conte peut se convaincre que sa deuxième vie de président du Conseil institutionnel ‘’mattarellien’’ est devenue plausible : Salvini, avec son indécision, lui permet d’y croire. La survie de Conte est même un excellent alibi pour celui qui n’a pas envie de renverser la table, sachant qu’avec des élections anticipées, l’Italie serait vraiment l’anomalie en mesure de terrifier l’Europe. »

RETROSCENA (Coulisses) Il Messaggero S. Canettieri « La pression de Salvini et Di Maio sur Conte : ‘’non aux diktats de l’UE’’» : « Les deux sont d’accord. A nouveau ‘’amis’’, même si c’est pour convenance, L. Di Maio et M. Salvini se sont présentés devant G. Conte avec les idées claires : dans les négociations avec l’Europe il ne faudra pas baisser la tête. Les soupçons de la part du leader 5 Etoiles sont à l’encontre de Conte ‘’Qu’est-ce qu’il est en train de faire ?’’. Les sommets 5 Etoiles regardent avec soupçon les manœuvres de Conte en Europe, l’axe présumé avec le Quirinal, ainsi qu’une certaine autonomie qu’il aurait assumé ces derniers temps. Di Maio se pose des questions au sujet de l’ « avocat du peuple » ‘’Une chose est certaine, la personne qu’on connaissait il y a six mois n’est plus la même’’. Maintenant, Conte est attendu pour une médiation compliquée et avec un mandat de négociation qui semble réduit ».

ARTICLE Sole 24 Ore M. Perrone et G. Trovani « Haute tension entre Conte et ses adjoints : UE et remaniement évoqués lors de la réunion nocturne » : « La réunion qui aurait dû lancer la ‘’phase 2’’ du gouvernement M5S-Ligue s’est transformée en un règlement des comptes sur le mandat de Conte sur la négociation avec l’Europe et sur le chemin à prendre pour éviter une procédure d’infraction pour dette excessive. Une ligne sur laquelle le ministre de l’Economie G. Tria s’exprimera devant les Chambres, ce mardi, après une fin de semaine intense au G20 de Fukuoka. Lors de la rencontre d’hier soir, le Président du Conseil a réaffirmé l’objectif prioritaire : éviter la procédure d’infraction et sauvegarder l’épargne des Italiens. Pour Conte, l’idée de baisser les impôts peut être bonne mais il faut comprendre comment y arriver et jusqu’à quel point il est possible d’avancer. Sur le remaniement, Conte est disposé à écouter les deux leaders. Pour le poste du ministre des Affaires Etrangères, c’est Salvini qui présentera une liste de candidats. Le M5S est disposé à sacrifier D. Toninelli (Infrastructures). Le poste de G. Grillo (Santé) est lui aussi en danger ».

ARTICLE Sole 24 Ore L. Palmerini « L’amendement (ensuite retiré) sur les mini-bons du Trésor et le réseau des ‘’non’’ » : « Devant une sorte de ligne de résistance, l’amendement sur ces mini-bonds a fini par disparaitre. Toutefois, les bruits avaient circulé au Parlement et provoqué une alarme auprès des institutions. Si on a assisté à une réaction des poids lourds du gouvernement, en Europe et à la BCE, c’est bien parce que la tentative d’introduire ces ‘’mini-bons du Trésor’’ avait bel et bien existé, même si elle a échoué. Le vrai objectif, toutefois, pourrait être celui de faire voir aux yeux des électeurs l’existence d’un axe allant de Tria (Indépendant) (de plus en plus traité comme un technicien) jusqu’à Conte, accusé d’être trop autonome. D’ailleurs, le renversement de l’équilibre des forces entre les deux partis de majorité avait deux conséquences possibles : l’aplatissement de Conte sur les positions du M5S et donc de se faire traiter par Salvini comme un subalterne ou bien revendiquer son autonomie prévue par l’article 95 de la Constitution. Entretemps, le Président de la République a remisé l’idée d’un ‘’parti du Quirinal’’ comme simple polémique politicienne, puisque ses recommandations (sur l’UE et les comptes publics) sont les mêmes qu’il y a un an. Il considère tout cela comme un paravent tactique pour cacher la substance : comment les deux leaders veulent avancer face à Bruxelles et à la loi de Budget ».

ARTICLE, La Stampa, A. La Mattina et Francesca Schianchi : « Conte défie les deux vice-présidents : « Je veux carte blanche pour traiter. » » : « Conte estime que ce n’est plus le moment des provocations. Il souhaite avoir carte blanche pour négocier. En effet, l’unique possibilité est de confier cette responsabilité à Giuseppe Conte et à Giovanni Tria (Ministre de l’Economie) et de rompre avec les querelles incessantes en offrant au contraire une voix unique et claire. Des idées sont déjà sur la table comme la réduction du revenu de citoyenneté. Cette voie, tournée vers le dialogue, est soutenue par le Président Sergio Mattarella, qui attend que cette ligne soit suivie par Di Maio et Salvini. Conte se sert de cette légitimité : « c’est un honneur d’être soutenu par le chef de l’Etat. » Par ailleurs, Conte a rencontré hier Manfred Weber, en lui affirmant que l’Italie soutiendrait sa candidature en échange de nominations italiennes dans la future Commission européenne. »

RETROSCENA (Coulisses) Il Messaggero M. Conti « Conte ne cède pas : ‘Il y a un risque de tourmente sur les marchés’’ » : « A l’issue de la rencontre avec le leader du PPE M. Weber, Conte a pu faire un point de la situation très claire à ses deux adjoints : l’appartenance au front souverainiste n’aide pas Conte à négocier en Europe et ne permet pas aux deux vice-présidents du conseil d’assurer un rôle déterminant. Il y a une sorte d’impuissance qui se retourne contre le Président du Conseil et sur ses ministres de l’Economie et des Affaires Etrangères. Malgré des tons calmes, Conte ne semble pas prêt à lâcher la prise sur sa position exprimée il y a une semaine : la possibilité de quitter le Palais Chigi, faisant ainsi retomber les responsabilités d’une rupture avec l’Europe sur les deux vice-présidents du Conseil, demeure sur la table. Cela fait peur à Di Maio mais pas baucoup à Salvini ».

ENTRETIEN de Lorenzo Bini Smaghi (Président Société Générale), La Stampa, Alessandro Barbera : « Nous ne tirons aucun avantage de l’affrontement. » : « Si, il y a un an, l’Italie avait présenté un programme crédible, elle bénéficierait aujourd’hui d’une plus grande marge de manœuvre.  Elle aurait dû faire ce que les institutions internationales nous recommandent depuis des années : augmenter les investissements, réduire les niches fiscales, réduire les taxes sur le travail, et augmenter celles sur les transactions financières. Le gouvernement, qui devait être celui du changement, a au contraire continué à dépenser et à augmenter le déficit. Ce qui a entrainé une augmentation du « spread », et a diminué la crédibilité de notre pays. Pour les prochaines nominations à l’échelle européenne, il faut arrêter de dire que l’on veut ces postes pour changer les règles européennes, nous décrédibiliserions nos candidats.

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo : « Le match des nominations » : « Après la présidence de Mario Draghi à la BCE, le premier intérêt de notre pays est que son successeur puisse appartenir à un pays un peu moins vertueux que l’Allemagne. Possible ? Cela ne dépendra pas de nous, parce que l’Italie n’a, actuellement, aucun pouvoir d’influence sur les nominations. Les deux partis de la majorité à Rome sont une minorité à Bruxelles et le seul critère que l’on pourrait faire peser est celui « géographique » et, en effet, hier, une note de Palais Chigi a souligné que l’Italie est l’un des pays fondateurs de l’UE. Lors de la rencontre d’hier entre Conte et Manfred Weber, candidat des populaires à la direction de la Commission, le président du Conseil italien ne lui a pas dit ce que l’Italie pense réellement, mais qu’elle ne peut pas encore déclarer : si Angela Merkel n’abandonne pas son candidat à la Présidence de la Commission, Jens Weidmann, actuel président de la Bundesbank, ne siégera pas à Francfort. L’isolement de l’Italie dépend de l’actuel équilibre du Conseil européen et hier le président du Conseil Conte a confirmé qu’il travaillera pour définir les procédures pour les nominations européennes, de façon à avoir une solution équilibrée sur la base de la combinaison de différents critères, dont le critère « géographique ». Dans l’impasse actuelle, le match de l’Italie est joué dans un espace limité, pour suivre un schéma qui nous convient mais avec une grande incertitude sur ce qui nous concernera. C’est à la Ligue d’exprimer le nom de son candidat : Giancarlo Giorgetti est tête de liste, mais il n’a aucune envie de s’installer à Bruxelles. Un candidat de la Ligue de deuxième rang risquerait d’être anéanti lors de l’examen devant le PE pour devenir Commissaire. L’impasse, donc, est aussi à Rome ».

ARTICLE Il Messaggero M. Conti « Nominations, rencontre entre Conte et Weber » : « L’objectif de l’Italie, répété à plusieurs reprises par Di Maio et Salvini, demeure une charge économique (industrie, commerce ou concurrence) mais le match apparait encore très long. Difficile qu’une solution soit prise lors du conseil européen du 20 juin. Conte a rappelé à l’Allemand Weber que l’Italie ‘’travaillera pour que les procédures pour les nominations européennes permettent une solution équilibrée sur la base de la présence de différents critères à partir du critère géographique’’.

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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