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31/05/2019

"Di Maio gracié par la plateforme, Salvini relance sur le fisc et le remaniement."

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Italie. Revue de presse.

Les tensions au sein du gouvernement font les gros titres des médias transalpins. La presse écrite évoque les conditions du leader de la Ligue, M. Salvini, à son allié de gouvernement pour aller de l’avant : flat tax, relance des chantiers publics et amnistie fiscale. Fort de son succès électoral, Salvini demande également un remaniement. Côté M5S, les adhérents du Mouvement votent pour le maintien de leur leader L. Di Maio malgré la défaite électorale de dimanche dernier : « Salvini : stop aux querelles sinon c’est fini. Flat tax en automne et réalisation de la ligne Lyon-Turin (TAV) » (Corriere della Sera), « Le gouvernement, pour l’instant, va de l’avant » - ‘’Rixi, condamné, démissionne. Salvini attaque les ministres 5 Etoiles Costa, Toninelli et Trenta’’ (La Repubblica), « Salvini contre les juges, l’inquiétude du Quirinal » - ‘’Enquête sur les nominations, perquisitions chez l’ancien président du CSM’’ (La Stampa), « Amnistie fiscale, ouverture d’un autre front »  - ‘’Voulue par Salvini, la proposition divise les 5 Etoiles’’ (Il Messaggero), « Salvini défie Di Maio : amnistie fiscale tout de suite » (Il Mattino), « Le tournant de Salvini » - ‘’Le léguiste chasse les condamnés, rouvre les ports et veut la flat tax’’ (Il Giornale), « Sorties de sécurité » - ‘’Di Maio gracié par la plateforme, Salvini relance sur le fisc et le remaniement’’ (Avvenire).

Journaux télévisés : La lettre de réponse du gouvernement à la Commission Européenne sur les comptes publics et la démission d’un vice-ministre de la Ligue après condamnation pour abus de biens publics dominent.

ANALYSE Sole 24 Ore L. Palmerini « La campagne électorale de Salvini n’est pas terminée » : « Nous assistons à une guerre quotidienne autour de thématiques en bonne partie indigestes pour Di Maio et les siens. La question est la suivante : est-on en train de préparer un remaniement ou bien une crise de gouvernement ? Il est vrai que Salvini devait tenter d’effacer la ‘’tâche’’ Rixi [le vice-ministre léghiste des Infrastructures a été condamné jeudi par le Parquet de Gênes pour abus de fonds publics, ndt.]. Toutefois, toutes ses déclarations n’avaient qu’un but : user le parti de L. Di Maio. Un sens unique où le leader 5 Etoiles, malgré la confiance confirmée par la plateforme Rousseau, aura du mal à s’y adapter. Tout comme les groupes parlementaires, notamment au Sénat où le mécontentement interne est plus diffus et où chaque voix 5 Etoiles est cruciale, à partir du moment où l’écart entre la majorité et l’opposition est seulement de 4 sénateurs ».

ARTICLE La Repubblica C. Lopapa « Salvini monte d’un ton : ‘’je n’accepterai plus de ‘’non’’ » : « L’air fâché et déçu, M. Salvini a dû encaisser le coup : ‘’la démission de Rixi ? Je devais le faire, avant que ceux-là m’attaquent. Cela me coûte cher, Edoardo est un ami’’. Un coup bas dont il se défendra pendant toute la journée en attaquant et en gérant ce dossier, comme d’autres très délicats, comme si c’était lui le Président du Conseil : il annonce le gel du code pour les appels d’offre pour les travaux publics, il relance la flat tax, il commente la lettre de Bruxelles et rouvre la plaie de l’amnistie fiscale. Il fait de même sur la ligne Lyon-Turin, il ‘’torpille’’ trois ministres 5 Etoiles et décide de déserter le conseil des ministres. Enfin, il lance un message clair ‘’si on va de l’avant, bien. Si les ‘’non’’ arrivent 4, 5 ou six fois, la Ligue n’a plus de temps à perdre’’ ».

ARTICLE Il Messaggero A. Gentili « TAV et remaniement : ‘’si le M5S dit non il y aura les élections anticipées’’ » : « Salvini s’empare de toute la scène. Il fait voir que maintenant c’est lui qui décide, c’est lui le vrai Président du Conseil. Ce qui intéresse le leader de la Ligue est d’encaisser le plus de choses possibles. Sinon, en alternative, pousser les 5 Etoiles à une crise de gouvernement, comme le montre l’ultimatum lancé hier après-midi ‘’si on travaille, on va de l’avantSi les ‘’non’’ arrivent 4, 5 ou six fois, la Ligue n’a plus de temps à perdre’’ ».

ARTICLE, La Stampa,  A. La Mattina «Toninelli est dans le collimateur de la Ligue « Désormais, déblocage des chantiers» : «Les proches de Salvini sentent que le Mouvement Cinq Etoile s’effiloche. Salvini rappelle que ‘’personne ne peut dire que nous voulons rompre. Nous voyons où il est possible d’arriver. Ça dépend d’eux. Ce qui est clair, c’est que je n’ai aucune nostalgie du centre droit’’. C’était une manière d’avertir tout le monde qu’il fallait se tenir prêt à des éventuelles élections anticipées avec l’intention de faire campagne seul, sans Berlusconi. Pendant ce temps, Salvini veut voir comment s’en sortira Danilo Toninelli (M5S) sans le vice-ministre Rixi (Ligue) et le secrétaire d’Etat, Armando Siri (Ligue). » 

ARTICLE, Corriere della Sera de jeudi, A. Cazzullo « Le gouvernement ne durera pas longtemps et peut-être pas à cause de Salvini » : « En réalité, la date des élections anticipées ne dépend pas de Salvini, ni de Di Maio, ni de Conte. Cela dépend du Président de la République, qui doit inévitablement tenir compte du contexte, européen et global, où l’Italie n’est pas seule. L’Europe ne sera pas tendre avec l’Italie. Si Macron invoque la flexibilité, c’est pour lui et pas pour nous. Notre pays n’a pas le poids de la France, il n’a pas une relation privilégiée avec l’Allemagne, il n’a pas un siège permanent à l’ONU, ni l’arme nucléaire et encore moins des colonies sur lesquelles il exerce une influence. En revanche, l’Italie a une dette publique bien plus importante. L’alliance Ligue-M5S n’est pas naturelle et nous ne pourrons pas nous permettre encore longtemps - indépendamment de la volonté de Salvini, de Di Maio ou de Conte, cette situation. Il n’y a pas l’argent nécessaire pour mettre en place sérieusement la flat tax, éviter la hausse de la TVA ou pour élargir le nombre de bénéficiaires du revenu de citoyenneté. Il y a aussi l’obstacle symbolique de la TAV et des marchés qui préféreraient un gouvernement de centre droit plus stable par rapport à un contrat de gouvernement qui semble de plus en plus précaire. Beaucoup de points font donc penser que le gouvernement ne durera pas longtemps ».

ARTICLE, La Repubblica R. Petrini « Tria (Indépendant), réponse à Bruxelles en 10 pages » : « Des dizaines de pages avec des infographies et des chiffres, avec la liste des ‘’facteurs significatifs’’, c’est-à-dire les dossiers à l’appui justifiant la croissance de notre dette publique face aux accusations de la Commission Européenne. Tria explique que notre dette est ‘’gérable et soutenable’’ car elle a une certaine résilience face à la volatilité des marchés. Au Festival de l’Economie à Trente, le ministre Tria a expliqué ‘’derrière l’échec des objectifs budgétaires, il y a le coup de frein de l’économie’’ ».

ARTICLE Sole 24 Ore G. Trovati « La réponse à l’UE : déficit sous la barre des 2,4% grâce à des dépenses plus contrôlées » : « Le ministre de l’Economie Tria enverra aujourd’hui à Bruxelles la lettre de réponse aux demandes d’éclaircissement sur les comptes italiens. L’argent non dépensé pour le revenu de citoyenneté servira à réduire l’écart ainsi que les recettes, qui sont plus importantes que prévues. Pour 2018, il expliquera les ‘’facteurs significatifs’’ justifiant une dette différente par rapport aux objectifs concertés avec Bruxelles. Tria expliquera qu’un assainissement trop rigide des comptes mettrait en danger les premiers signaux de croissance ‘’si l’Italie allait en récession, ce serait un mal pour tous les pays européens’’. L’Italie demandera que cette ‘’évaluation macroéconomique’’ puisse guider aussi le jugement sur la dette, soit le noyau des objections de l’UE. Toujours selon le titulaire du Trésor, ‘’une loi de finances rectificative ne sera pas nécessaire’’ ».

ARTICLE La Stampa L. Tortello « Orban, Farage et Verts, les trois ‘’non’’ au gouvernement italien » : « Son ami Orban lui a dit non. Salvini y comptait, mais le leader hongrois a fait savoir qu’il n’entrera pas dans l’alliance des souverainistes. Mieux vaut porter ses 13 élus au sein du Parti Populaire Européen et avoir un certain poids que de se jeter dans la mer populiste et eurosceptique avec Salvini et Le Pen, qui seront à l’opposition. Le leader britannique du Brexit Party, N. Farrage, a lui aussi fermé les portes à la Ligue et au Rassemblement National : ‘’ je suis un « leaver » mais dans ce cas je suis pour rester’’. Quant à l’autre parti du gouvernement italien, le M5S, il a encaissé le « non » des Verts. Son leader P. Lamberts a exclu toute alliance ‘’je devrais prendre à bord 14 parlementaires dont la position est décidée à Milan ? Non merci’’ ».

ARTICLE, Sole 24 Ore G. Santilli « La Ligue relance la TAV ‘’impossible de la refuser avec des fonds communautaires à 55%’’ » : « Salvini a relancé sur la TAV ‘’nos contacts auprès de l’UE nous disent que de bonnes nouvelles pourraient arriver sur les investissements, les grands chantiers, la TAV. Si le quota de participation d’investissement de l’UE devait augmenter jusqu’à 55%, il est évident qu’il serait avantageux de compléter une œuvre fondamentale. Si les rumeurs sont confirmées, il y aura des centaines de millions d’euros’’. Salvini ajoute ‘’n’importe quelle analyse coûts-bénéfices nous dirait que ce serait avantageux de compléter ce chantier qui a vu l’avis favorable de 80% des Piémontais’’. Aucune réponse n’est arrivée du M5S pour défendre une thèse opposée ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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