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29/05/2019

"Di Maio sous tutelle, Salvini attaque."

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Italie. Revue de presse.

Les conséquences politiques des résultats des élections européennes font les gros titres des médias transalpins. La presse souligne notamment la contestation croissante de L. Di Maio (M5S) par la base de son Mouvement et la volonté de M. Salvini de pousser les réformes chères à son parti, telle que la ‘’flat tax’’ : « Di Maio assiégé au sein du M5S » - ‘’Salvini prévoit un plan de 30 milliards pour la flat tax’’ (Corriere della Sera), « Conte à Salvini : confrontation ou crise »- ‘’Les 5 Etoiles veulent amoindrir le pouvoir de Di Maio’’ (La Stampa), « Salvini décide l’agenda : flat tax à hauteur de 30 mlds, fronde 5 Etoiles contre Di Maio’’ (Sole 24 Ore), « Le M5S place Di Maio sous tutelle » - ‘’Procès interne au leader battu aux élections. Salvini relance la flat tax’’ (Il Messaggero), « Révolte M5S contre Di Maio » (Il Mattino), « Conte : un accord entre Salvini et Di Maio ou ce sera la crise » (Fatto Quotidiano) « Di Maio sous tutelle, Salvini attaque» (Il Giornale).

Les négociations à Bruxelles pour renouveler les postes-clé de l’Union Européenne sont aussi évoquées, la presse écrite soulignant notamment le faible pouvoir de négociation de Rome en raison des résultats des élections européennes et de son déficit élevé : « Europe, l’Italie déjà isolée » - ‘’Bataille entre Macron et Merkel sur la Présidence de la Commission, l’attaque de Salvini isole Rome des négociations’’ (La Repubblica), « Nominations UE, l’Italie en retard » (La Stampa).

Journaux télévisés : la lettre de rappel de la commission européenne sur les comptes publics et le débat politique à la suite des nouveaux équilibres au sein du gouvernement dominent les gros titres.

Réseaux sociaux : L’hashtag #Rousseau (après la décision du fondateur 5 Etoiles D. Casaleggio de faire décider les électeurs du M5S de l’avenir de leur leader Di Maio sur la plateforme ‘’Rousseau’’) est largement dominant.

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco et C.Lopapa : « Entre Salvini et Conte le défi est ouvert. Le président du Conseil : c’est moi qui décide si l’on doit aller de l’avant. Salvini le soutient en public mais ne veut pas se détourner de son programme. Sur Rixi c’est la guerre : pour le M5S il doit démissionner comme Siri. » : « Salvini a réaffirmé rapidement de nombreuses réformes : flat trax, relance sur la TAV, décret sécurité, suppression de 30 milliards de taxes, couplées à une vidéo postée sur Facebook : c’est comme si sa campagne n’était pas terminée. Par ailleurs, Massimiliano Romeo, chef de groupe de la Ligue au Sénat, annonce que même en cas de condamnation de Rixi demain, il restera à son poste. Dans ce climat délétère, Conte était hier à Bruxelles. Il sait qu’il est désormais considéré comme le « valet » de Matteo Salvini. Malgré tout, Salvini le soutient : « Conte a ma confiance. Je n’ai aucune intention de provoquer de nouvelles élections. » Cependant, il est évident que c’est le leader de la Ligue qui imposera ses conditions lors des prochains Conseil des ministres. »

EDITORIAL, Il Messaggero P. Balduzzi, « La nécessité de changer de cap afin d’assurer une croissance économique » : « L’Italie est l’un des rares pays qui trouvera difficilement des interlocuteurs et des alliés chez les autre Etats de l’Union. Sans doute pas auprès des pro-européens, mais non plus auprès des souverainistes, qui sont moins disposés à assouplir la discipline budgétaire et en tout cas à financer l’endettement d'autrui. Nous sommes désormais sous la loupe des marchés et des institutions européennes. Que peut réserver la stratégie de la Ligue, selon les récentes déclarations de son leader ? Nous connaissons déjà la réponse : le spread a commencé à s’envoler et il continuera de la sorte. Le ministre de l’Economie G. Tria et les autres membres techniques du gouvernement sont en train de faire les comptes. Or, les économies trouvées (le milliard épargné du revenu citoyen et celui obtenu grâce à la lutte contre l’évasion) ne sont pas suffisantes pour ce dont aurait besoin l’Italie. Le gouvernement devrait profiter du consensus qu’il a pour réaliser les réformes peut-être moins populaires mais plus incisives pour assurer la croissance ».

ARTICLE Sole 24 Ore L. Palmerini « Salvini-Di Maio, la mi-juillet est le dernier délai pour une crise gouvernementale » : « Hier, la sensation était que Salvini semblait être le Président du Conseil. Il a commencé à brosser son agenda en accélérant sur la flat tax et a dicté la ligne sur l’Europe et le déficit. Le message qu’il a adressé aux 5 Etoiles et à G. Conte est le suivant : leur rôle est celui de comparse, sinon ils peuvent décider d’ouvrir la crise. Le fait que le leader de la Ligue ait décidé d’aller de l’avant sans avoir eu besoin de consulter au préalable ses alliés ou le Président du Conseil, est assez révélateur. Maintenant, cette sorte de ‘’jeu’’ a une date butoir : la mi-juillet. Au-delà de cette date, il ne sera plus possible d’aller aux élections anticipées car le nouveau Parlement doit être en place avant le 20 octobre, date prévue pour décider du budget. Le dilemme des 5 Etoiles est désormais le suivant : tenter de récupérer un rôle de protagoniste (et du consensus) en misant sur les élections anticipées et aller à l’opposition, en laissant à la Ligue les épines de la loi de finances, ou bien de rester afin de ne pas faire perdre les sièges parlementaires à des élus qui ne le récupéreront jamais étant donnée la désaffection de son électorat ? Entretemps, au Quirinal on attend des indications de la part des deux leaders. Or, l’équilibre avec les 5 Etoiles est encore trop précaire pour pouvoir choisir une ligne. Surtout maintenant qu’apparaissent les premières fissures internes dans le monde des ‘’grillini’’ qui pourraient figer les engrenages du ‘’gouvernement du Capitaine’’ Salvini ».

ARTICLE, Il Messaggero,  S. Canettieri  «Luigi « offre » les démissions. Casaleggio : nous votons sur le Web » : «« L’annonce ce soir à l’assemblée pour calmer la révolte des parlementaires et puis un vote sur Rousseau.  Pour ouvrir une « cabine de régie » ou « de gestion » mais surtout pour que la confiance revienne parmi les membres choisis en septembre 2017. C’est seulement comme ça que Luigi Di Maio pourra aller de l’avant, tout en gardant à l’esprit que le gouvernement pourrait éclater. Désormais l’hypothèse de dire adieu à Ligue n’est plus éloignée. Luigi Di Maio fait face à deux défis importants : d’une part, il doit faire face à la pression que met Matteo Salvini sur le gouvernement, d’autre part, il doit maintenir l’unité au sein des 5 Etoiles, qui risquent d’imploser. En même temps, Di Maio est entré dans la mire des vieux sages des « Cinq Etoiles » : Nicola Morra, Carla Ruocco, Roberta Lombardi. Mais c’est surtout l’activisme de David Casaleggio qui agite le Mouvement en ce moment. Il est convaincu que la crise doit passer -ou être balayée- par la plateforme  Rousseau. Le fils du fondateur a insisté, directement après la défaite des Européennes, pour envoyer une série de messages aux parlementaires fiables pour leurs demander « trois principes à se répartir ».  Un sondage explique la manière dont Casaleggio procède et cela pourrait rapidement se retrouver sur la plateforme des 5 Etoiles. Hier soir encore, Di Maio, a passé une heure à réfléchir sur la manière dont il fallait gérer l’Assemblée de ce soir. A ses côtés, les ministres Alfonso Bonafede et Riccardo Fraccaro mais aussi Stefano Patuanelli et Francesco d’Uva. »

ARTICLE, La Repubblica, Gad Lerner : « De Bossi à Salvini, la langue de la Ligue n’a pas changé. » : « Avec 34%, la Ligue est aujourd’hui capable de rassembler, y compris les « terroni » (expression péjorative pour qualifier les Italiens du Sud). En l’espace d’un peu plus d’un an, elle est devenue le premier parti d’Italie. Le fruit d’une frange de la population, en croissance, qui reconnait comme autorité et source du pouvoir, non pas l’Etat, mais la figure d’un chef, toute trouvée en Matteo Salvini. A ses débuts, le langage de la Ligue était marqué par un fort régionalisme qui excluait, de fait, les étrangers : concours publics sur base ethnico-régionale, maisons populaires réservées aux lombards… Et ses slogans suivaient cette direction : « Indépendance de la Padanie », « D’abord le Nord », « Marre de l’Europe », « D’abord les italiens ». La substance, aujourd’hui, n’a pas changé. La Ligue de Salvini ne peut être qualifiée de nationaliste : son idée de fond reste la même : « Patrons dans notre maison. »

ARTICLE, La Stampa, C. Bertini, « Renzi appelle ses comités à l’union et freine Zingaretti : ‘’il n’y a rien à fêter’’ » : « Le raisonnement, vu que Salvini a la balle dans son camp, se fait autour de deux scénarios possibles :  si l’on votait en septembre, Renzi serait l’un des rares parlementaires à se sauver avec son collège blindé à Florence ; si par contre le vote avait lieu dans un an, il aurait le temps de construire une formation de centre modéré et faire une alliance avec le PD. »

ARTICLE, La Repubblica, A. D’Argenio : « Juncker, ultimatum à Conte : ”Changement ou sanction.” Le président de la Commission rencontre le président du Conseil et confirme la lettre qui engage la procédure d’infraction. Le « spread » est à 290 points. » : « Maintenant le gouvernement italien le sait : la Commission européenne est prête à ouvrir une procédure sur le déficit italien qui enlèvera une grande part de souveraineté en matière de politique économique au Parlement italien pour les prochaines années. C’est ce qu’a communiqué hier Jean-Claude Juncker à Giuseppe Conte en marge d’une rencontre autour du renouvellement de la Commission. Le gouvernement italien a 48 heures pour justifier un trou de 11 milliards entre 2018 et 2019. Les déclarations de Salvini sur le besoin de la part de l’Italie de retrouver sa souveraineté budgétaire, et de modifier les règles de l’UE ne poussent pas à l’optimisme. Après plusieurs semaines de négociations, fixées à deux mois, la procédure devrait prendre effet le 8 juillet prochain. L’Italie devra alors réviser ses comptes pour réduire drastiquement son déficit. Sous peine de lourdes sanctions : une amende de 3.5 milliards, ainsi que la suppression des fonds structurels, vitaux pour le Sud de la péninsule. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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