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21/05/2019

"Le leader Léguiste prépare l’après-élections."

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Italie. Revue de presse.

L’opposition de plus en plus affichée entre les deux partis de gouvernement fait les gros titres des medias italiens : « Duel final sur la sécurité » - ‘’Conte : le Quirinal [présidence de la République] évoque des critiques. Colère de Salvini et report du Conseil des Ministres’’ (Corriere della Sera), « Terminus Italie » - ‘’Encore un report, trois mois d’enlisement gouvernemental’’ (La Repubblica), « Ligue, Salvini se prépare à la crise » - ‘’Le leader Léguiste prépare l’après-élections’’ (La Stampa), « Tensions sur Conte, le mur du M5S » (Il Messaggero), « Gouvernement, la querelle atteint Conte » - ‘’Conseil des ministres paralysé’’ (Il Mattino), « Conte défie la Ligue » - ‘’Stop au décret-sécurité’’ (Il Fatto Quotidiano) « Double bluff électoral » - ‘’Le décret-famille sans couvertures et doutes de constitutionnalité sur le décret-sécurité’’ (Il Giornale).  

Journaux télévisés : Les journaux télévisés se focalisent sur les divergences de la majorité lors du dernier Conseil des ministres et sur l’enquête ouverte contre le commandant du navire Sea Watch après le débarquement de 47 migrants à Lampedusa. 

EDITORIAL, La Stampa, M. Sorgi : « Un gouvernement prisonnier de lui-même. » : « Dans un pays normal, les propos de Giorgetti [secrétaire d'État à la présidence du Conseil des ministres du gouvernement Conte] parus hier dans La Stampa, auraient provoqué une crise gouvernementale. Celui-ci a proclamé ouvertement les liens de Conte avec le parti qui l’a placé à la tête du gouvernement, le M5S. Pour Giorgetti le gouvernement n’est actuellement pas le lieu où se discutent et se résolvent les problèmes du pays, mais plutôt un endroit où se confrontent deux visions opposées du monde. La dernière affaire concerne le bateau de l’ONG « Sea Watch », et le transfert de migrants recueillis en mer, sur l’île de Lampedusa, sur décision du procureur d’Agrigente. Cette décision a provoqué l’ire de Salvini, et une nouvelle campagne contre l’immigration à quelques jours des élections. »

ARTICLE, La Repubblica, S. Folli : « La mort d’un gouvernement.” : “La vraie question qui se pose n’est pas celle de la durée de l’exécutif mais celle de la législature. La fin du gouvernement Conte est évidente. C’est une paralysie qui se dessine depuis longtemps, mais qui atteint des sommets grotesques dans ces derniers jours de campagne électorale. Salvini et Di Maio parlent à deux Italies différentes, et les attaques de Giorgetti parues hier dans La Stampa marquent un point de rupture. Conte « n’est plus impartial » selon le bras droit de Salvini, et n’est donc plus en mesure d’assurer le pacte gouvernemental. La fracture ne concerne pas seulement la gouvernance de Conte et le M5S, elle touche également le rapport de la Ligue avec la magistrature et l’ensemble des politiques migratoires, l’Europe…  Ce serait complexe et inapproprié de reconstruire un nouveau gouvernement sans passer par de nouvelles élections législatives ».

ANALYSE Sole 24 Ore L. Palmerini « Giorgetti ouvre les jeux sur celui qui décidera après les élections » : « Les pieds dans le plat du Secrétaire d’Etat G. Giorgetti ont le mérite d’avoir éclairci la situation de la Ligue : si les Italiens devaient récompenser leur parti, cela voudrait dire qu’ils préfèrent leur direction plutôt que celle des 5 Etoiles, sur une série de dossiers qui sont restés en attente. Ce n’est pas un hasard si hier Salvini a dit avoir confiance en Conte tout en rappelant qu’il avait discuté avec lui de la liaison Lyon-Turin (TAV). C’est exactement l’un des points sur lesquels il n’est plus possible de jouer les médiateurs : il faudra décider si on la fait ou pas. Les résultats des élections européennes auront inévitablement des conséquences sur les équilibres de pouvoir des deux partis de majorité mais aussi sur le rôle de G. Conte. Quant à la permanence de Giorgetti à son poste, c’est le seul de la Ligue à avoir un rôle au Palais Chigi [siège du Premier ministre], des contacts institutionnels et internationaux, allant du Quirinal à la BCE, des Etats-Unis au Vatican. C’est un poste trop stratégique pour la Ligue ».

ANALYSE Il Fatto Quotidiano T. Rodano « La guerre reportée, le léguiste inquiet par les sondages » : « Depuis le Palais Chigi, on rapporte des ‘’discussions animées’’ entre la Ligue et le M5S mais encore une fois la guerre n’aura pas lieu. Le report des deux décrets (sécurité et famille) représente une sorte de match nul. On préfère reporter le tout au ‘’nouveau monde’’ qui sortira des scrutins européens. Ces derniers temps, Salvini est devenu plus prudent. Les sondages réservés qui circulent sont bien moins flatteurs que ceux des semaines précédentes. L’écart entre les deux partis aurait diminué. Du coup, Salvini joue défensif, il baisse l’objectif, il devient moins ambitieux. Il le dit à l’ANSA, puis le répète lors de son direct habituel sur les réseaux sociaux ‘’l’année dernière nous étions à 17%, je vous serai reconnaissant pour chaque point de pourcentage que nous prendrons en plus’’. Avant l’embargo, les sondages donnaient la Ligue à 30% des intentions de vote. Quelque chose à dû changer, du moins du point de vue des états d’âme. A tout cela il faut ajouter l’optimisme croissant des 5 Etoiles ».

EDITORIAL Il Messaggero M. Gervasoni « La parabole du Président du Conseil-médiateur » : « La confiance de la Ligue à l’égard du Président du Conseil semble être usée à tel point que si les élections européennes devaient faire état d’un écart minime entre le parti de Salvini et le M5S et que l’alliance continuait, elle continuerait sans G. Conte. Il y aurait un nouveau contrat, avec un nouveau gouvernement, tellement nouveau qu’une autre personne serait appelée à le diriger. Une personne ayant un profil de garantie mais davantage apprécié par la Ligue. Un scénario inusuel pour la IIème République mais souvent adoptée par le passé quand les démocrates-chrétiens et les socialistes changeaient souvent de Président du conseil. C’est sur l’affaire Siri que Conte semble avoir brûlé ses chances de pouvoir revenir en arrière. D’ailleurs, la médiation est un art que l’on n’apprend pas dans les universités ou dans les livres. Il s’agit d’un équilibre délicat entre action et inaction, entre paroles et silences. Ajoutons aussi que le casus bellis’est fait sur une question judiciaire, matière où les deux partis ont des visions opposées ».

RETROSCENA (Coulisses) Il Messaggero M. Conti « Avis d’éviction pour Conte de la part de la Ligue » : ‘’Giorgetti dit ‘’il n’est plus un garant’’. Colère de Conte : ‘’il doit me le dire en Conseil des ministres’’ « La réunion nocturne s’est transformée en un sommet de majorité, générant une sorte de spot électoral des deux partis de gouvernement. L’attaque de Giorgetti a été amoindrie par Salvini, qui a jeté de l’eau sur le feu en attente du Conseil des ministres. La prise de position de Giorgetti a un poids spécifique car elle a été faite dans le périmètre du Palais Chigi. Cela marque un rapport désormais compromis entre le Président du Conseil et son Secrétaire d’Etat. Le climat est lourd, en raison d’une campagne électorale jouée l’un contre l’autre. Les prochains jours de campagne électorale s’annoncent très chauds et cela n’est pas une bonne chose pour G. Conte ».

ARTICLE, La Repubblica, A. Cuzzocrea, « Le dernier duel concerne la sécurité : le gouvernement est bloqué » : « Matteo Salvini entre au Palazzo Chigi avec une stratégie très claire. Le décret de sécurité bis doit être voté. Le président du Conseil des Ministres Giuseppe Conte est certain de contrecarrer toutes les possibilités. Le mouvement de ces dernières heures vise à pousser les deux décrets, celui concernant le chef de l’Intérieur et celui concernant la famille. Le leader de la Ligue n’accepte plus d’autres revers, après la démission d’Armando Siri, accusé de corruption. Concernant le décret sur la sécurité bis, Salvini affirme que « si pour l’Onu ce sont des règles inhumaines, pour nous, c’est une mesure juste pour ceux qui ne respectent pas la loi ». Le Quirinal est perplexe et Salvini affirme que le gouvernement est prêt à le modifier en vue de son adoption. Décharger la responsabilité de fixer le décret au Quirinal est le dernier acte qui signe la fin d’une longue guerre de la propagande. Telle est la conclusion que l’on peut tirer de ces deux derniers mois et demi passés à jouer au jeu de l’oie. Les Cinq Etoiles ont pris de l’importance et ont bénéficié des contestations des Nations Unis vis-à-vis de la politique anti-migrants de la Ligue. »

ARTICLE, La Stampa, Amadeo La Mattina : “La Ligue y croit. Salvini attend le 27 mai : prêt à rompre l’exécutif. » : « Une visite de Matteo Salvini aux Etats-Unis pour une rencontre avec le vice-président Mike Pence le 8 juin est mise en suspens, en raison de la possible crise gouvernementale qui se profile. En effet, la collaboration entre Salvini et Di Maio est désormais finie. Les propos de Giorgetti parus hier dans La Stampa laissent présager une prochaine séparation. Après le 26 mai, si des propositions fortes de la Ligue ne sont pas adoptées, comme la flat tax, le décret sécurité, ou l’autonomie des régions, le gouvernement ira vers la rupture. Cela dépend des résultats des prochaines élections, et si la Ligue dépasse les 30%. »

ENTRETIEN Il Messaggero - Edoardo Rixi (Ligue) Secrétaire d’Etat aux Infrastructures « La présence des 5 Etoiles dans les Parquets n’est pas un bon climat pour aller de l’avant » : « ‘’La vraie question est la communication des 5 Etoiles : ils utilisent les enquêtes pour leur propre intérêt. Il y a souvent des jugements de leur part avant même la publication des sentences. Ils veulent exaspérer les rapports, ils attaquent individuellement les personnes. Moi j’irai de l’avant : l’enquête sur moi n’a rien de nouveau. Le problème est surtout la ligne politique du gouvernement : nous avons été appelés à combattre le chômage et à donner plus de sécurité à l’Italie. Or, ils sont en train de nous boycotter sur l’autonomie, sur le développement économique et sur la redistribution des impôts. Par exemple : voulons-nous oui ou non construire les infrastructures ? Voulons-nous faire la ligne Lyon-Turin (TAV) ou préférons-nous plutôt payer deux milliards d’amende ? Le M5S a perdu une certaine lucidité dans ses raisonnements. Ou bien ils ont peur de perdre le pouvoir’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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