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26/03/2019

"17% des déçus du M5S ont voté pour le centre droit : la Ligue ‘’dévore’’ son allié."

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Italie. Revue de presse.

Les frictions au sein de la majorité gouvernementale  au lendemain des élections régionales en Basilicate font les gros titres des médias transalpins Les commentateurs évoquent une tension au sein de l’exécutif à cause de ce qui est présenté comme un « renversement du rapport de force » entre les deux partis de majorité : « Le vote agite la majorité » - ‘’Salvini dément la crise, Di Maio prétend des éclaircissements’’ (Corriere della Sera), « Le gouvernement en dette » - ‘’ L’Exécutif vacille après le vote en Basilicate‘’ (La Repubblica), « Le plan de Salvini : un pacte avec la droite pour abandonner le M5S » (La Stampa), « Di Maio, en crise, accuse Salvini » - ‘’Arrêtons les piques entre nous’’ (Il Messaggero), « Haute tension M5S-Ligue » (Il Mattino), « La Basilicate passe à droite, le M5S battu » (Avvenire).

Les aveux de Cesare Battisti sont abondamment repris avec large couverture photographique en Une.

ARTICLE Corriere della Sera M. Guerzoni « Salvini rassure les 5 Étoiles mais la tension augmente » : « Matteo Salvini vante le mérite de la victoire en Basilicate et, au-delà des proclamations, ne semble pas trop se préoccuper des répercussions déstabilisantes sur le gouvernement. D’ici les élections européennes, les querelles verbales et politiques ne pourront qu’augmenter. Salvini se voit contraint de continuer l’expérience gouvernementale, ‘’nous devons aller de l’avant nécessairement pendant 4 ans’’. A moins qu’aux élections du 26 mai, les 5 Étoiles n’obtiennent un score en dessous des 20%, barre sous laquelle l’adieu au gouvernement serait inévitable ».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Des résultats qui se heurtent au pacte Salvini-Di Maio » : « Dans la dynamique des deux alliés, les voix au Parlement ne représentent plus celles exprimées dans le pays d’aujourd’hui. Entre les deux vice-présidents du Conseil, le rapport de force s’est inversé. Le Ministre de l’Intérieur voudra mettre son allié à l’épreuve en faisant démarrer la réforme des autonomies régionales (sujet épineux pour les 5 Etoiles) avant les élections européennes. A ce stade, les dilemmes pour le M5S devront être résolus : passer dans l’opposition ou bien rester au gouvernement en courant le danger de devenir une ‘’colonie’’ de Salvini ».

ARTICLE, La Repubblica, A. Cuzzocrea, M. Pucciarelli : « Di Maio, le leader en suspens, s’il obtient moins de 20 % aux élections européennes, le leadership serait en danger » : « Un leader fragile. Au lendemain des élections régionales en Basilicate, avec l’énième succès de la coalition de droite aux dépens du M5S, la tension reste très élevée au sein des deux partis de majorité. La position de Di Maio est fragilisée, même si le résultat de dimanche, avec 20,4 %, montre que le Mouvement est encore la première force politique en Basilicate. Mais la possibilité de nouvelles élections qui permettraient à la droite de prendre, seule, le pouvoir est de plus en plus évoquée. Le leadership de Luigi Di Maio est donc en danger, mais il est en danger depuis le premier jour de la formation du gouvernement. Si le M5S était en dessous de 20 % aux prochaines élections européennes, il serait impossible de dire que les chiffres ne sont pas comparables à ceux des élections politiques, pour justifier la défaite. Luigi Di Maio est au courant de cette situation et il est en train de tout essayer : il a freiné sur les nouvelles règles internes et a dit à Alessandro Di Battista, qui a refusé de le rencontrer pour lui donner une réponse sur sa candidature aux élections européennes, qu’il n’y avait aucun voyage à faire et qu’il fallait seulement travailler pour le Mouvement. En tout cas, la stratégie du M5S pour Strasbourg reste confuse ».

ANALYSE Il Messaggero D. Pirone « 17% des déçus du M5S ont voté pour le centre droit : la Ligue ‘’dévore’’ son allié » : « Les analystes de l’institut de sondage SWG fournissent les données sur les flux de voix de la nouvelle géographie politique de Basilicate par rapport à 2018. La donnée la plus éclatante est que le M5S a perdu la moitié de ses voix par rapport aux 44,4% d’il y a un an. Uniquement un électeur sur trois a confirmé sa voix au M5S. Pour les autres, 17 % sont allés au centre droit, 12% au centre gauche et 1% au candidat indépendant de gauche. Selon le directeur SWG, « ceci signifie paradoxalement que le M5S a subi un revers mais n’est pas en crise, son électorat ressemble à celui de Berlusconi par le passé, il disparaît dans un ‘’non-vote’’ mais revient en scène, s’il entend le rappel de la forêt’’.»

ARTICLE La Stampa, F. Martini « Le compte à rebours pour une nouvelle saison : vers une nouvelle liste unitaire Ligue-Meloni » : « Dans les jours précédents, Matteo Salvini avait lancé au gouvernement américain des signaux très importants : Rome avait préparé un accueil triomphal au Chinois mais le chef de la Ligue ne s’était pas associé à ces manifestations importantes et festives. C’est pour lui de donner des gages au gouvernement américain. De l’exprimer aujourd’hui et surtout demain, dans le cas toujours plus probable d’élections anticipées. Le leader de la Ligue veut donner naissance à un nouveau centre-droit souverain, avec Giorgia Meloni et, éventuellement, sans Berlusconi. Cette perspective est poussée par S. Bannon. Le gouvernement américain a été informé de l’intention de la Ligue d’arriver à un règlement de compte, avec le soutien des alliés 5 Étoiles. Un commentaire, à chaud, du leader de la Ligue fait suite aux résultats de l’élection de la gauche dans la région Basilicate. (« 7 à 0 ! ») Les attentes non déclarées de la Ligue et la surprise de cette victoire ne font qu’accroître l’échec des 5 Etoiles. Comme Salvini et ses pairs l’avaient imaginé. Il est tenté par l’idée de créer une grande coalition nationale-populiste, mais pour le moment, il joue encore sa carte de la « couverture ». Ayant organisé un sondage préliminaire avec G. Meloni, Salvini prend en compte l’hypothèse d’élections anticipées et s’y prépare. »

ENTRETIEN de Luigi Di Maio, leader 5 Étoiles, vice-président du Conseil et ministre du développement économique « Il faut un éclaircissement entre alliés. Nous n’avons pas besoin de Berlusconi » (Corriere della Sera) : « ‘’Il n’est pas possible de comparer des élections locales aux élections nationales de 2018. Ce qui s’est passé en Basilicate est évocateur : c’est un candidat de Berlusconi qui l’emporte et tous s’en félicitent. Nous, nous nous présentons seuls, les autres font des amalgames improbables. Plutôt que de gouverner avec Berlusconi, le M5S entrera dans l’opposition. Le M5S ne perd pas ses morceaux : Grillo reste le garant, Di Battista demeure le premier des activistes et puis il y a les parlementaires et les nouveaux élus : il y a un processus de croissance. Avec mon allié, il y a une confrontation mais pas de frictions. Quant aux remboursements aux victimes des faillites bancaires, le ministre de l’Economie Tria ne doit pas seulement signer les décrets dans de courts délais mais il devrait être content de le faire. Je lui parlerai, je m’occuperai personnellement de cette affaire. Le droit du sol ? Il n’est pas prévu dans l’agenda. Pourquoi on en parle tant que cela ? Parce que j’ai demandé la citoyenneté pour des mérites spéciaux à un jeune Egyptien qui a sauvé ses copains en alertant les Carabiniers ? Mais cela est prévu dans la loi italienne’’ ».  

ARTICLE, La Repubblica, R. Petrini : « Le gouvernement de la dette. L’augmentation est un record : six milliards par mois » : « Le FMI voit la nouvelle crise venir : la dette publique italienne bat tous les records et le gouvernement Ligue-M5S manque d’oxygène et semble bloqué. Depuis janvier 2018, l’augmentation, selon les données d’Unimpresa, a été de six milliards par mois, le double de l’année précédente. Cette avalanche de dettes risque d’écraser l‘économie, l’Italie revient au centre de l’attention parce qu’elle est le maillon le plus faible de la chaîne et le spread augmente à nouveau. Les marchés sont pessimistes. Le ministre de l’Economie Giovanni Tria doit tenter de résoudre ce problème en relançant de nouvelles mesures pour la croissance, pendant qu’il est dans le collimateur de Ligue et M5S, qui demandent des ressources pour le décret des banques et la flat tax ».

ENTRETIEN, Gian Marco Centinaio (Ligue), ministre du Tourisme, Messaggero, « Chine, Macron est envieux. Avec Pékin entente à égalité » : « ‘’Macron devrait se relaxer ou sans doute être moins envieux. Je ne vois pas pourquoi il se scandalise si nous essayons d’amplifier notre volume d’affaires. L’Elysée est peut-être irrité avec Rome parce que, habitué à arriver premier, nous l’avons cette fois pris de court, et les défaites sont difficiles’’. ‘’Nous avons été et nous sommes attentifs à la sécurité nationale, à l’utilisation du big data, à la protection de nos frontières, commerciaux aussi’’. ‘’Je ne vois pas où est le manque de réciprocité dont parle Macron’’. ‘’Nous devons maintenant trouver un accord sur le Lyon-Turin’’.  ‘’Les familles des victimes et le peuple italien doivent obtenir justice. D’autres retards sont inadmissibles’’».

ARTICLE La Stampa, F. Grignetti “La pression du Conte sur le président Macron. MS5 « Amenons-les en Italie » « Dépasser la doctrine Mitterrand : En France encore 15 fugitifs » « Du côté italien, la pression diplomatique s’accentue depuis des mois. Macron et Conte sont restés réunis à Paris et sont restés concentrés sur de vieux dossiers. La partie française a reconnu que beaucoup de demandes d’extraction sont restées bloquées, dans le passé, sans même les avoir présentées à un magistrat. Cette décision était exclusivement politique et en aucun cas, judiciaire. Battisti confesse s’être moqué de tout le monde. D’après Stefano Buffagni « Nous avons déjà entamé une discussion très franche avec Macron sur la nécessité de dépasser la doctrine de Mitterrand ». Les fugitifs, encore abrités en France, doivent trembler. Le ton utilisé par les « Cinq Etoiles » laisse penser qu’ils ne veulent plus que Salvini ait le champ libre, alors que depuis des mois, il les devance.

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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