18/03/2019
"Di Maio bloque la flat tax"
Italie. Revue de presse.
Les médias italiens titrent aujourd’hui sur les divergences entre la Ligue et le M5S sur l’opportunité de mettre en place une « flat tax » : « Flat tax, Salvini lance le défi » - ‘’Di Maio : évitons des promesses à la Berlusconi’’ (Corriere della Sera), « Non des 5 Etoiles à Salvini » - ‘’C’est un bluff électoral’’ (La Stampa), « Croissance et flat tax, énième bras-de-fer » (Il Messaggero), « Le gouvernement divisé qui bloque la croissance » (Il Mattino), « Di Maio bloque la flat tax » (Il Giornale).
La nomination officielle, dimanche, de N. Zingaretti à la direction du Parti Démocrate est aussi largement reprise par les médias italiens.
Journaux télévisés : Ils ouvrent sur la nomination du nouveau secrétaire du PD N. Zingaretti, sur les propositions fiscales de la Ligue (flat tax) et sur les intempéries en Afrique équatoriale.
Réseaux sociaux : Ils traitent principalement des propos du leader de la Ligue, M. Salvini sur la ‘’flat tax’’.
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo : « Flat tax, Salvini accélère et Di Maio freine. Pour le ministère de l’économie : ‘’ La mesure couterait 59 milliards ‘’ » : « Un nouveau front s’est ouvert au sein du gouvernement : l’adoption de la « flat tax » pour les familles, dont Salvini voudrait l’application très rapidement. Une proposition qui pourrait conduire à un nouvel affrontement entre Ligue et M5S, qui ne voit dans cette mesure qu’une action de propagande électorale. Même le ministère de l’Économie, dans un rapport sur ce dispositif, critique la flat tax, en soulignant qu’elle coûterait près de 60 milliards d’euros. Luigi Di Maio a déclaré qu’il faut absolument éviter de faire « des promesses à la Berlusconi », parce que le gouvernement a des responsabilités sérieuses à l’égard des citoyens mais il a aussi ajouté qu’une solution au problème sera recherchée, par le M5S et la Ligue, comme ils l’ont toujours fait ».
ARTICLE, La Stampa, F. Capurso : « Les Cinq Étoiles font couler la flat tax de la Ligue : ‘’Ce n’est que de la propagande électorale‘’ » : « La proposition de la Ligue, qui plaide pour une application rapide de la flat tax pour les familles, est rejetée par le M5S qui critique cette mesure et la considère comme un « bluff électoral ». Selon le Mouvement, et selon les réserves du ministre de l’Economie Tria (Indépendant), ce dispositif n’aurait pas de couverture financière, parce que le mécanisme coûterait près de 60 milliards d’euros. Il serait donc un mécanisme impossible à adopter. Une note de la Ligue affirme vouloir poursuivre sur cette proposition et, par conséquent, cette position pourrait devenir un prochain théâtre d’affrontement au sein du gouvernement ».
EDITORIAL, Messaggero, A. Campi, « Partie à deux pour décider qui commande » : « Une semaine décisive commence pour le gouvernement entre économie, tentatives techniques d’alliance et politique étrangère. À la fin de cette semaine (avec le résultat des élections en Basilicate dimanche), nous comprendrons ce qui peut arriver après les élections européennes. Quand la force réelle de chacun des acteurs sera calculée et une fois qu’ils auront pris acte des -trop- nombreux sujets qui les divisent, il est plausible que la Ligue et le M5S décident plus ou moins pacifiquement de réaliser le contrat souscrit après les élections de 2018. »
COULISSES, Messaggero, « Gel entre Salvini et Di Maio, défi pour mettre à leur compte la relance » : « L’adoption du décret sur les chantiers, le vote au Sénat sur Salvini et Toninelli, la signature du MoU chinois avec l’arrivée à Rome de Xi, les élections en Basilicate : c’est une semaine de « montagnes russes » pour Conte et son gouvernement. Ce sont des journées intenses pour la majorité qui continue à se fissurer, avec deux partis qui sont désormais sur des voies parallèles destinés, peut-être, à ne plus jamais se croiser même si Salvini continue à déclarer qu’il a une « relation d’amour et d’entente » avec le M5S. Mais la réalité est toute autre. Les 2 vice-présidents, à part le fait d’avoir cessé de s’envoyer des dizaines de messages WhatsApp par jour, n’ont désormais presque plus aucun contact. Le seul lien est assuré par le Président du Conseil, qui est dorénavant en charge de tous les dossiers épineux. Dans les accusations réciproques on retrouve la TAV, qui ne plaît au M5S ; le mémorandum d’accord avec la Chine, qui ne plaît pas à la Ligue. Ce qui pousse les leaders à prendre des argument identitaires ».
ARTICLE La Repubblica G. De Marchis « Le défi de l’ancien président du conseil : ‘’nous devons miser sur Salvini, c’est lui notre adversaire’’ » : « Les premiers propos de Paolo Gentiloni comme président du Parti Démocrate ont pour cible Matteo Salvini : ‘’nous devons faire notre course en visant Salvini, c’est le leader de la Ligue qui est notre objectif’’. Visiblement le PD a changé sa cible, ces dernières semaines. Alors que depuis un an, l’activité préférée était de s’en prendre aux 5 Étoiles. Par ailleurs, N. Zingaretti avait lui-même anticipé ce changement et l’identification du véritable adversaire : la Ligue. Et Salvini, qui, selon Gentiloni ‘’avec son souverainisme, il met en discussion nos valeurs fondamentales, le lien entre démocratie et liberté’’. Bref, tout doit changer. Il faut ‘’faire un travail d’équipe’’. »
EDITORIAL de Maurizio Molinari, directeur du quotidien La Stampa « Chine et Russie mise sur l’Italie » (La Stampa de dimanche): « Pour comprendre les craintes de Washington et des autres partenaires de l’Otan sur le mémorandum d’entente avec la Chine, il faut considérer que l’Italie est devenu le maillon faible d’un Occident en difficulté face à deux rivaux stratégiques devenus redoutables : la Chine et la Russie. Ces deux puissances ne coordonnent pas leurs stratégies contre l’Occident mais leurs influences respectives (économique et stratégique) sont favorisées par la faiblesse intérieure de l’OTAN et de l’UE, due à l’absence de leadership, à la rivalité nationale et à la protestation sociale. La preuve de l’approche de Washington sur cette rivalité à trois avec la Chine et la Russie s’explique aussi par le choix de Trump de confier la politique étrangère à l’ancien responsable de la CIA, Mike Pompeo. L’Italie revêt le rôle de frontière entre les deux continents, elle qui a des membres de gouvernement qui se déclarent plus proches de Pékin et Moscou plutôt que Washington, Berlin, Paris et Bruxelles. Sans oublier que l’Italie est le 7e pays le plus riche de la planète, faisant partie du G7 et jouant un rôle-clé dans l’UE et l’Otan, outre la position stratégique en Méditerranée. Du coup, l’Italie apparait comme une proie appétissante et accessible. D’où la décision de Washington, Paris et Berlin de regarder vers le Quirinal lorsque les thèmes fondamentaux pour la sécurité de l’Occident sont en jeu ».
COULISSES, Messaggero, S. Canettieri « Fico (M5S) rencontre l’ambassadeur français et Di Maio à Zagreb cherche de nouveaux alliés » : « Une rencontre, la seconde, pour continuer à « réchauffer » les rapports après les tensions des semaines passées. L’Ambassadeur Christian Masset verra demain le président de la Chambre Fico. Di Maio, lui, se tient à distance des gilets jaunes. Il a immédiatement téléphoné à l’Ambassadeur samedi dernier après les derniers incidents, et il est allé à Zagreb hier, invité de Zivi Zid, le parti croate qui a signé le manifeste commun du M5S et de trois autres forces politiques : la grecque Akkel, la polonaise Kukiz ’15, la finlandaise Like Nyt. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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