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08/03/2019

"Salvini-Di Maio : guerre sur la TAV."

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Italie. Revue de presse.

Presse écrite : La ligne Lyon-Turin (TAV) fait toujours les gros titres des médias transalpins qui soulignent le « duel » ou « l’affrontement » entre la Ligue et le Mouvement 5 Étoiles qui seraient « à un pas de la crise » gouvernementale : « Conte retoque la TAV, le duel final » - ‘’Salvini : j’irai jusqu’au bout. Di Maio : c’est irresponsable de menacer une crise’’ (Corriere della Sera), « TAV, l’affrontement final » - ‘’Conte tente toujours de rassurer Mattarella’’ (La Repubblica), « TAV, le gouvernement à un pas de la crise » - ‘’Duel final M5S-Ligue à la veille des appels d’offre publics’’ (La Stampa), « Conte : il faut revoir le projet de la TAV » - ‘’Pression de la France pour réaliser l’infrastructure’’ (Sole 24 Ore), « Salvini-Di Maio : guerre sur la TAV » - ‘’Vents de crise, le défi sur les appels d’offre publics’’ (Il Messaggero), « TAV, le stop de Conte. Le gouvernement vers la crise » (Il Mattino), « Le gouvernement en crise » - ‘’Frictions dans la nuit, duel final Di Maio-Salvini’’ (Il Giornale).

Journaux télévisés : Ils ouvrent principalement sur les divergences et tensions au sein du gouvernement sur la ligne Lyon-Turin et la question du lancement des appels d’offre.

Ligne ferroviaire Lyon-Turin (TAV)

RETROSCENA La Stampa A. La Mattina « Salvini vers la rupture : la patience est terminée » : « Le pessimisme au sein de la Ligue augmente. Aucun ministre du parti de Salvini ne signera l’arrêt du lancement des appels d’offre public des chantiers. M. Salvini n’a aucune intention de faire marche arrière, ni accepter que le Conseil des Ministres se réunisse pour dire aux représentants italiens du consortium italo-français TELT d’arrêter et de reporter. Les conséquences seraient dévastatrices pour l’image de l’Italie. « Qui voudra investir chez nous après ça » se demande le leader de la Ligue et il le demande aussi à ses alliés de gouvernement, les 5 Étoiles. Pour Salvini, il est toujours possible de revoir et d’améliorer le projet qui a été conçu il y a 20 ans et qui peut être amoindri, libérer certaines de ses ressources pour les utiliser pour d’autres infrastructures. Mais, répète Salvini, il n’est pas possible de tout bloquer et de perdre les 300 millions venant de l’UE. Un des participants (issue de la Ligue) qui a participé à la réunion d’hier au Palais Chigi, assure : « nous ne pouvons pas nous permettre de bloquer la TAV », avec la sensation d’une attitude idéologique de la part des 5 Etoiles. Au sein de la Ligue, on est persuadé qu’à la fin Di Maio cèdera, en laissant à Conte le devoir de donner le feu vert aux appels d’offres, sans assumer la responsabilité face à ses parlementaires et ses électeurs. Le plus pessimiste, c’est le Secrétaire d’Etat G. Giorgetti (Ligue), qui voit une rupture assez probable. Si Conte revient des négociations avec les Français et Bruxelles les mains vides, on ira au vote au Conseil des ministres. Si les 5 Etoiles votent « non » et la Ligue « oui », il y aura une crise de gouvernement ».

COMMENTAIRE La Repubblica S. Folli « La métaphore de la TAV et la politique du trop tard » : « Ambigus jusqu’au bout. Ambigus sur la tentative, tardive et quelque peu grotesque, d’impliquer la France et même la Commission Européenne après des années de discussions et une série de traités signés depuis longtemps. Ambigus dans l’illusion que les Français accepteront de revoir les accords et d’offrir de meilleures conditions pouvant permettre au gouvernement M5S-Ligue de crier ‘’victoire’’. Et ambigus en restant suspendus entre le report et le rejet de la TAV. Il faudrait interpeller L. Di Maio, l’homme qui est en train depuis des semaines de se sauver lui-même et sa carrière politique. L’arret de la TAV était son dernier train. Tous savent qu’après les élections européennes, la donne pourrait changer. Mais Salvini n’ira pas jusqu’à la crise. Il fera semblant de croire que le problème est réellement un supplément d’enquête avec la France de Macron et il continuera à faire sa tournée de campagne électorale en Italie. Le problème de la TAV n’est pas un problème de politique intérieure. Il aurait dû être, hier, le banc d’épreuve de maturité d’un gouvernement qui, après un an, ne peut pas invoquer la rhétorique du ‘’contrat’’. La paralysie de la TAV est une métaphore d’une paralysie bien plus sérieuse sur des questions de fond, du revenu citoyen aux migrants et sur la légitime défense. Salvini sait qu’en acceptant le report, il paiera un prix auprès des électeurs du Nord. Néanmoins, il se prépare à devenir fin mai un interlocuteur d’une partie de l’UE : la droite qui va de l’Autriche conservatrice à une aile des populaires allemands, jusqu’à Orban ».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, F. Verderami : « Les pêchés originaux d’une alliance hétéroclite » : « Jusqu’à aujourd’hui, le leader de la Ligue a été le véritable « dominus »’ de l’alliance de gouvernement, mais maintenant la relation avec Di Maio s’est déséquilibrée et le péché originel d’une alliance entre des forces différentes, qui ont utilisé le contrat de gouvernement uniquement comme alibi pour ne pas montrer leur incapacité à arriver à une synthèse, s’est révélé. Il faut voir maintenant si la Tav sera l’accélérateur de la crise ou bien un élément qui servira à la faire éclater après les élections européennes. L’idée de Conte de retarder la décision sur la liaison ferroviaire, en soutenant la ligne des Cinq Etoiles, pourrait affaiblir l’image de Salvini auprès de l’opinion publique. Le jeu est compliqué et il semble échapper au contrôle de palais Chigi. En effet, hier, Conte a voulu revendiquer la ‘’ crédibilité du gouvernement ‘’ le jour même où le gouvernement a mis en danger la ‘’crédibilité internationale de l’Italie ‘’ qui a été appelée par la France à respecter les accords sur la TAV. Cette même France que les deux vice-présidents du Conseil avaient pris pour cible et à laquelle ils s’adressent aujourd’hui pour demander de changer les accords. Mais cette fois-ci, une solution technique ne suffira pas pour couvrir les problèmes politiques et Salvini doit choisir. C’est le bon moment pour construire son leadership pour le Palais Chigi. Le moment du choix approche ».

ARTICLE La Repubblica T. Ciriaco « Conte retoque la TAV » : « Poussé à choisir entre le M5S et la Ligue, le Président du Conseil a décidé de se prendre encore 24 heures pour trancher. Entretemps, le gouvernement vacille. Di Maio presse Conte comme jamais auparavant ‘’tu ne peux pas nous faire perdre notre crédibilité, cela ternirait aussi la tienne’’, lui répète-t-il en privé, ‘’tu dois respecter l’analyse coûts-bénéfices’’. Le Président du Conseil hésite. Il sait que sa permanence au Palais Chigi est en jeu. Après des heures d’incertitudes, il décide de faire part en conférence de presse de ses ‘’forts doutes’’ sur la TAV tout en répétant que sur le feu vert au lancement des appels d’offre, rien n’est décidé. Après avoir consulté une équipe juridique, il comprend qu’un arrêt du chantier sans motivations pourrait engendrer des conséquences légales. D’où l’idée d’un « oui » conditionné, une réserve mise dans les cahiers des charges afin de permettre à l’Italie de retirer son consentement face à un ‘’changement d’avis’’ politique ou à un ‘’intérêt national’’. Aujourd’hui se tiendra une énième réunion au Palais Chigi. Mais plus Salvini et Di Maio répètent qu’une crise de gouvernement serait ‘’absurde’’, plus ils donnent l’impression de vouloir exorciser le spectre d’une crise imminente ».

ARTICLE Il Messaggero M. Conti « Conte cherche un escamotage juridique pour tenter de bloquer les appels d’offre » : « Le Palais Chigi est tenté de faire prononcer le Parlement sur l’avenir de la ligne Lyon-Turin. Le Président du Conseil, G. Conte, a contacté le Chef de l’État pour demander de reporter le Conseil de défense. Le Quirinal ne cache pas ses préoccupations. Conte sait qu’il n’existe pas que la TAV, il y a aussi le plan infrastructurel préparé avec le ministre Toninelli, qui pourrait sauter en cas de crise de gouvernement. Des majorités alternatives n’existent pas, comme cela a pu été constaté en printemps dernier. Salvini n’a pas peur. Di Maio oui ».

ARTICLE Il Messaggero F. Pierantozzi « Paris ouvre maintenant au dialogue : ‘’donnons plus de temps à l’Italie mais les appels d’offre doivent être lancés ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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