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28/02/2019

"Grillo à Di Maio : tu dois dire non à la TAV sinon nous te torpillons."

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Italie. Revue de presse.

Presse écrite : Les tensions au sein du gouvernement font toujours les gros titres des médias transalpins. La presse évoque notamment les vétos croisés entre la Ligue et le M5S, divisés sur les autonomies régionales et le chantier de la liaison Lyon-Turin (TAV) : « Salvini aux 5 Étoiles : maintenant l’autonomie » (Corriere della Sera), « Grillo à Di Maio : tu dois dire non à la TAV sinon nous te torpillons’’ (La Stampa), « Autonomie, déchirure Salvini-M5S » - ‘’Réunion nocturne entre Conte et les deux vice-présidents du Conseil, Salvini menace de tout bloquer si l’autonomie ne devait pas passer’’ (Il Messaggero).

Repubblica propose un entretien du vice-président du Conseil L. Di Maio (M5S), ce dernier expliquant sa position sur les autonomies et le chantier Lyon-Turin : « Je ne couperai pas l’Italie en deux » - ‘’Feu vert à tous les chantiers sauf la TAV’’. Le leader 5 Étoiles explique : ‘’ je ne parlerai pas de TAV tant qu’il n’y aura pas un accord dans la majorité’’ (La Repubblica).

Journaux télévisés : Ils traitent principalement de la réunion de Giuseppe Conte avec ses deux vice-présidents, Salvini et Di Maio, et de l’alarme lancée par la Commission européenne sur le budget italien.

ENTRETIEN de Luigi Di Maio, vice-président du Conseil, ministre du travail et chef de file du M5S (La Repubblica) « ‘’Pour les communes et les régions, nous sommes bloqués à un modèle de base que je veux modifier car je suis fatigué de perdre les élections locales. Je ne me serai pas candidat à la prochaine législature. Je donnerai ma contribution en restant aux côtés du Mouvement. Nous soutenons les autonomies mais pas un accord visant à couper en deux l’Italie. Nous l’avons dit clairement au ministre pour les affaires régionales : il faudra une entente préalable en Conseil des ministres, ensuite le Président du Conseil commencera une négociation avec les trois régions impliquées et ensuite cette entente sera discutée au Parlement. Là, les deux présidents décideront si le texte est amendable ou pas. Qu’une chose soit claire : nous sommes au gouvernement car il existe un contrat. Toutefois, nous restons alternatifs à la Ligue. Quand Salvini fait les choses bien, je le défends. Mais quand il attaque les juges, non, il faut toujours respecter les institutions de l’État. L’alliance avec la Ligue aux élections européennes ? En Europe, nous ne rejoindrons jamais un groupe qui, outre le fait d’être de droite, englobe des pays qui ont prôné plus d’austérité. Les critiques de Bruxelles ? Les comptes publics sont en bonne santé. Nous savions qu’il y avait avant tout une urgence sociale. Nous avons commencé par les plus faibles. Nous savons aussi que dans les prochains mois nous passerons à une nouvelle phase, celle d’un grand plan pour la croissance pour que l’Italie devienne la première force manufacturière d’Europe. La TAV ? Je ne parlerai pas de cela tant que nous ne trouverons pas un accord au sein de la majorité’’ ».

ARTICLE La Repubblica C. Lopapa « L’ultimatum de Salvini : stop aux tergiversations’’ » : « Fort du résultat électoral, Salvini a imposé à l’allié ses requêtes sur les autonomies, ces dernières étant l’objectif incontournable pour la Ligue. Di Maio aurait donné sa disponibilité à revoir le dossier pour surmonter les obstacles en matière fiscale. Toutefois, il n’y aurait encore rien de concret sur ce point. Sur la ligne Lyon-Turin (TAV), Salvini ne veut pas perdre les fonds UE et demande une entente sur la mini-TAV. Or, Di Maio craint la réaction de Grillo et Di Battista, qui l’attaqueraient alors publiquement sur les réseaux sociaux ».

ARTICLE Il Messaggero M. Conti « Conte à Salvini et à Di Maio : il faut maintenant débloquer la TAV et les chantiers » : « Une réunion à l’heure du dîner au Palais Chigi, hier soir, dont le menu était la recherche de ressources afin de tenter de redémarrer. Entretemps, le ministre de l’Economie G. Tria (Indépendant) prépare son voyage à Paris de demain pour rencontrer son homologue français B. Le Maire. Conte s’est présenté avec un texte prévoyant un décret, le ‘’débloque-chantiers’’ qui anticiperait la réforme du code des appels d’offre publics et qui pourrait être voté ce jeudi soir en Conseil des ministres. Une course aux chantiers et aux investissements qui est une sorte de prise d’acte, en ligne avec Bruxelles, des effets limités qu’auront les deux réformes-phare du M5S et de la Ligue (retraites et revenu citoyen). Reporter en mai la ligne Lyon-Turin tout en faisant démarrer les appels d’offre de Telt serait le verre à moitié plein que le M5S pourra revendiquer dans sa partie vide et que la Ligue pourra revendiquer dans sa partie pleine ».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Le double jeu de Salvini avec Di Maio et le Palais Chigi » : « Si d’un côté Salvini tend la main à Di Maio en redimensionnant le drame des résultats aux élections en Sardaigne, de l’autre il impose son agenda à Conte et à son allié. Ses déclarations sur une proposition élaborée par la Ligue pour le décret ‘’débloque-chantiers’’ qui aurait été remise au Palais Chigi pour avoir une réponse ‘’d’ici ce soir’’ montre bien que c’est Salvini qui met le pied sur l’accélérateur du gouvernement ».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Le Mouvement battu harcèle le leader de la Ligue » : « Le M5S tente de décharger les tensions internes sur Matteo Salvini, comme s’il était coupable des défaites électorales du Mouvement au niveau local. Maintenant, au sein du Mouvement, Salvini est considéré un allié difficile et donc l’attaquer est un moyen de récupérer des positions. Ainsi, pendant que le respect formel du « contrat de gouvernement » est confirmé, les traces de la tension, qu’aux élections européennes de mai est destinée à durer, se multiplient au sein de la majorité. Et, dans les modes un peu rudes avec lesquels le M5S s’adresse à Salvini, se devine la tentative d’en réduire le rôle et les marges d’action. Di Maio sait très bien que s’il veut retrouver une certaine crédibilité, il doit être moins ‘’subordonné’’. Le vice-président du Conseil du M5S tente de ne pas considérer les sondages et souligne le poids parlementaire réel sur lequel les Cinq Etoiles peuvent compter. Cela ressemble à une stratégie de résistance pour calmer ceux qui, au sein du Mouvement, demandent de ne pas céder au programme de Salvini. La tension reste élevée et révèle les escarmouches d’une majorité en souci et d’un M5S nerveux ».

ARTICLE Il Messaggero A. Bas. « TVA, le dossier dans les mains du gouvernement » : « Tria dément le tout mais, en vue de la prochaine loi de finances, le dossier sur les retouches pour la TVA, un point en plus ou des augmentations sélectives, est bel et bien à l’étude au Palais Chigi. L’hypothèse, faire passer la TVA de 22 à 23%, permettant des recettes à hauteur de 4,5 milliards dans les caisses du Trésor. Autrement, une solution plus amère : une TVA à 25% mais avec un coin fiscal moins lourd pour les entreprises et les travailleurs. Les intéressés pourraient demander la déduction des factures, ce qui pousserait aussi à éviter les prestations ‘’au noir’’ ».

RETROSCENA (coulisses), La Stampa, I. Lombardo « Le veto de Grillo et Di Battista : « S’il dit oui, défiance contre Di Maio » - « Le pragmatisme du leader du M5S sur la grande vitesse : « Le ‘’non’’ nous fera perdre des votes au Nord ». Mais le garant du Mouvement est prêt à discréditer en cas de feu vert aux travaux » : « La question a été abordée. Et Di Maio était sincère : « Dire non nous fait perdre les votes du Nord. Nous devons tous en être conscients, avant de dire notre dernier mot ». Mais le dernier mot est le premier, comme l'a rappelé Beppe Grillo. Celui-ci est catégorique : « Cela n'a rien à voir avec le consensus, nous ne pouvons pas céder à cela ». Ainsi, comme Di Battista, il serait prêt à publier un post juste après un éventuel accord du M5S sur les travaux ».

RETROSCENA (coulisses), La Stampa, A. Barbera « J’ai signé la caution sous chantage allemand ». Tria accuse, puis retire ses propos, coup de froid en Europe » : « L’Italie aurait accepté les règles de « sauvetage interne » des banques « sous chantage de l’Allemagne », qui s’est déclarée prête à dénoncer « un système bancaire proche de la faillite ». Hier, a eu lieu à Rome la Commission des Finances du Sénat. Peut-être dans une tentative d'ajuster le tir après l'affrontement avec le M5S, peut-être dans l'espoir d'éviter la colère des épargnants à qui ont été promis des remboursements qui ne viendront pas, le ministre de l'Économie Giovanni Tria se remet dans le rôle souverainiste et, cinq ans après la signature des nouvelles règles sur l’Union bancaire, lance une accusation sans précédent ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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