05/02/2019
" Le ministre de l’Intérieur téléphone au Président du Conseil."
Italie. Revue de presse.
Venezuela : « Mattarella rappelle à l’ordre : ‘’Que l’Italie s’aligne avec la démocratie’’ » (La Repubblica), « Italie isolée sur le Venezuela, Mattarella prévient le gouvernement. Salvini prend les distances du M5S » (La Stampa), « Mattarella dur avec le Gouvernement » - ‘’Pas d’incertitudes’’ (Il Giornale).
Ligne Lyon-Turin : « L’UE : les fonds pour la TAV sont en danger » - ‘’Salvini : un accord est encore possible’’. (Corriere della Sera) « TAV, le ‘’non’’ nous coûterait immédiatement 1 milliard » - ‘’Bruxelles demande une réponse d’ici le 15 février ou ce sera le remboursement. Salvini : le gouvernement est en danger’’ (Il Messaggero).
ARTICLE, Corriere della Sera M. Breda « L’inquiétude du Quirinal pour les ambiguïtés de l’exécutif et la paralysie en politique étrangère » : « ‘’Mais quelle est la position de l’Italie ?’’, se demande-t-on au Quirinal depuis que la crise vénézuélienne a explosé. L’Italie ne peut pas changer de positionnement international sans que tous les partis politiques ne se soient pas informés au Parlement. Conte et ses ‘‘actionnaires’’ auraient pu faire adopter une motion en déclarant le soutien à Maduro. Il n’y aurait pas eu de problème, pour le Quirinal, même si ce dernier n’aurait pas partagé ce choix. Si on devait comparer les déclarations de ces derniers 8-9 mois sur la politique étrangère des deux vice-présidents du Conseil Di Maio et Salvini, on n’y comprendrait rien. D’autant plus qu’ils font le contraire de ce qu’ils disent. D’où la paralysie, face à laquelle le Président de la République s’est senti en droit d’intervenir, avec des mots bien choisis mais explicites. Bref, il faut dire avec qui nous sommes (sous-entendu, avec les pays démocratiques) ».
COMMENTAIRE La Repubblica S. Folli « La politique étrangère qu’il faudra reconstruire » : « Pendant ces 70 dernières années, tout a changé dans la politique italienne sauf un aspect : le positionnement international, le choix des alliances et une certaine cohérence de fond. D’abord l’OTAN, ensuite la Communauté Européenne (qui alors n’était pas encore devenue l’Union). Le principe irrévocable voulait que la politique étrangère soit ‘’partagée’’ entre les partis politique de l’hémicycle. Maintenant, tout semble avoir changé. La crise vénézuélienne a montré le côté sadomasochiste de la politique étrangère. Ainsi, le Président de la République est intervenu de manière à ce qu’il n’y ait pas d’équivoque. Il a voulu soutenir le Président du Conseil et le ministre des Affaires étrangères Moavero, les deux souhaitant ne pas isoler l’Italie. Il est aussi singulier que ‘’l’ami de Poutine’’, Salvini se soit mis du côté des USA et de l’UE, montrant ainsi qu’il sait distinguer entre propagande et politique. Le soutien explicite du Quirinal au Palais Chigi et à la Farnesina poussera l’exécutif à rentrer dans les rangs et à éviter une position qui ne peut que nuire aux intérêts des Italiens ».
ARTICLE, La Repubblica, V. Nigro : « Seule l’Italie n’isole pas Maduro. Le Quirinal : il faut choisir la démocratie » : « L’Allemagne, l’Espagne, la France, les Pays-Bas, le Portugal le Royaume-Uni et l’Autriche ont donné leur soutien à Guaidò, tandis que l’Italie a bloqué une position commune de l’Europe sur le Venezuela. Elle est restée seule, à mi-chemin entre Maduro et Guaidò, mais de fait, l’Italie est le pays européen le plus proche de l’héritier d’Ugo Chavez. C’est pour cette raison que, pour la première fois, le Président de la République Sergio Mattarella est intervenu explicitement sur un sujet de politique étrangère. Il a rappelé à l’ordre pour que l’Italie s’aligne avec la démocratie et pour une prise de position en ligne avec le reste des pays de l’Europe. Entretemps, Matteo Salvini a pris ses distances avec le M5S, montrant de plus en plus les divisons au sein de la majorité. Le président du Conseil Conte a tenté d’éviter l’isolement de l’Italie en diffusant une note pour essayer de dire que l’Italie soutenait le désir du peuple vénézuélien de pouvoir organiser de nouvelles élections présidentielles libres et transparentes ».
EDITORIAL, A. Campi, Messaggero, « Le compte salé M5S-Ligue dans les alliances internationales » : « Avec la fin des partis traditionnels et des cultures politiques qui les soutenaient, la politique étrangère italienne a assisté à un affaiblissement de ses ancrages traditionnels, à partir de l’alliance euro-atlantique. Ses lignes d’intervention (dans l’aire méditerranéenne par exemple) ont cessé d’obéir à une vision stratégique à long terme. Et la définition des intérêts nationaux (et des instruments politiques pour la défendre) s’est faite plus incertaine. On se rend compte seulement maintenant que les extravagantes sympathies grillo-légistes vers des régimes et des leaders politiques très différents entre eux (mais qui ont tous la caractéristique commune de ne pas être de grands exemples de pluralisme), peuvent devenir un sérieux problème pour la coalition sur l’échiquier international. On l’a vu hier avec la position du gouvernement sur Guaido que les autres gouvernements européens ont reconnu comme Président par intérim, sauf l’Italie. »
Ligne Lyon-Turin (TAV ). RETROSCENA (coulisses), La Stampa, A. La Mattina et I. Lombardo « Le plan de Salvini pour sauver l’ouvrage : « Le Non passe seulement avec le vote du Parlement » » - « Alors, si les choses restent telles quelles, je vous verrai au Parlement ». C'est la seule issue de Matteo Salvini pour régler une fois pour toute, la question de la LGV. Cet ouvrage est protégé par un traité international, co-signé par l'Etat italien et la France, et constitue l'un des travaux majeurs prévus par la loi sur les infrastructures de 2011. Si en fin de compte la décision est celle des positions historiques du M5S, le passage au Parlement sera inévitable. Et là, la Ligue, pour le bien du gouvernement, devrait voter contre elle-même. Après tout, explique Armando Siri, secrétaire d’Etat aux Infrastructures, « nous avons des engagements clairs avec les Français, sans parler de l'argent que nous perdrions. Vous ne pouvez pas annuler la LGV par décret ». Pourtant, en entendant le ministre Toninelli, le résultat final est déjà écrit : « La LGV ne sera pas faite parce que je ne signerai jamais les autorisations pour la suite des travaux ». Au milieu du mois, Toninelli remettra l'analyse coûts-avantages à sa collègue française Elisabeth Borne. Pour le M5S, la LGV traîne trop. Plus tôt le rapport des experts ministériels sur la LGV sera publié, mieux ce sera pour le gouvernement, soutiennent Di Maio et Conte. Car, la situation risque de se transformer en crise. « Si les travaux commencent, le premier train passera en 2030, mais ce n'est pas seulement à moi de décider, je fais partie d’une alliance » explique Matteo Salvini. Les partis politiques n'excluent pas que la crainte du vote imminent sur l'autorisation de poursuivre Salvini pour le procès sur le navire Diciotti puisse peser. Di Maio est convaincu : « A la fin, il devra céder, comme nous l'avons fait avec le décret sur la propagande de sécurité ». Salvini sait que le Non à la LGV est, pour eux, « une question de vie ou de mort ». La Ligue s'efforce de faire traîner la décision finale aussi loin que possible, dans l'espoir d'arriver après le vote européen lorsque les relations de pouvoir avec le M5S pourraient être renversées. Il pourrait aussi retirer l'idée d'un référendum. Sinon, il ne restera plus que la voie parlementaire. Et là, tout deviendra possible ».
Enquête sur M. Salvini pour le placement sous séquestre du navire Diciotti. RETROSCENA (coulisses) Corriere della Sera M. Guerzoni « Le ministre de l’Intérieur téléphone au Président du Conseil : ‘‘De cette manière nous ne tiendrons pas’’ » : « Un doute inquiète le ministre Salvini : pas tellement un entêtement du Mouvement et de Di Maio sur la TAV mais l’hypothèse que ce dernier puisse ne pas tenir le poids d’une inversion historique sur le front de la justice, pouvant ainsi songer à voter « oui » à la demande d’autorisation pour l’enquête sur le Diciotti. ‘’Ce serait un précédent grave’’, a exclamé clairement Salvini sur les plateaux de Quarta Repubblica (Rete 4). Salvini se serait entretenu longtemps avec G. Conte, auquel il aurait expliqué ‘’de cette manière, on ne tiendra pas. Je suis pour le dialogue, toujours, et pour le bon sens. Je comprends les difficultés internes de Di Maio mais il me semble que là on est en train d’exagérer’’. Et si l’affaire Diciotti ne suffisait pas, il y a aussi les insultes d’A. Di Battista (M5S) qui sont en train de mettre à dure épreuve la patience du leader de la Ligue ‘’si quelqu’un continue de m’insulter et de me traiter de ‘’casse-pied’’, tout devient plus compliqué’’. Salvini l’aurait dit aussi à Di Maio (les deux ne se voient pas depuis très longtemps) par téléphone. Et avec les siens, Salvini se lâche ‘’ils veulent m’envoyer aux juges ? Peut-être qu’ils n’ont pas tout-à-fait compris les conséquences’’ ».
ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, L. De Carolis «Diciotti, le M5S (re)pense : « vote en ligne sur Salvini » : « Le M5S a mis sur la table la menace d'un vote rapide. Mais avec à l'esprit, le vote au Sénat sur le procès de Salvini pour séquestration, qui est la première menace pour le gouvernement. Le M5S pense à s'appuyer sur son blog, en comptant sur ses inscrits : une sorte de référendum. Ce serait un vote anticipé, avant le vote définitif de la commission ».
Revenu de citoyenneté. ARTICLE Corriere della Sera C. Voltattorni « Ouverture du site web. Di Maio : ‘’c’est une mesure d’équité’’ » : « Un peu comme le premier centime d’Oncle Picsou, le ministre du travail et du développement économique dévoile la première carte du revenu de citoyenneté sur le plateau de l’Auditorium de Rome. Le lancement du site, en ligne depuis hier après-midi, marque les débuts de la réforme si chère aux 5 Etoiles. Le Président du Conseil, lui aussi présent à la présentation, souligne ‘’nous sommes tous fiers, le revenu de citoyenneté est une conquête de civilisation et une mesure d’équité civile’’. Or, les territoires, notamment les régions, sont préoccupés. Ce sont eux qui devront gérer le mécanisme du revenu citoyen : de l’organisation des centres pour l’emploi aux politiques actives pour la réinsertion dans le monde du travail. La Conférence des régions demande au ministre Di Maio de la ‘’clarté’’ car ‘’nous ne sommes pas disposés à accepter des imbroglios ou des solutions improvisées’’ aussi parce qu’en absence de contrôles préalables, il y a le risque de devoir ensuite récupérer des sommes importantes. Le Président de l’INPS Tito Boeri n’a pas caché ses perplexités car au sud, le revenu citoyen est plus important que le revenu moyen des travailleurs : ‘’les effets décourageant la recherche d’un travail sont considérables’’ ».
ARTICLE La Repubblica A. Fontanarosa « Savona et Minenna en CONSOB mais le dernier mot reste celui du Quirinal » : « La Ligue et le M5S finalisent l’accord devant nommer Paolo Savona à la présidence de l’institut devant garantir les investisseurs et l’épargne. Marcello Minenna, économiste que les 5 Etoiles voudraient comme président, serait nommé DG. Tout est donc déjà décidé ? A vrai dire, un DG existe déjà chez Consob et la succession n’est possible qu’avec l’accord des 4 commissaires internes. Par ailleurs, des experts du camp des progressistes ont soulevé une objection : un ministre en charge (Savona, ministre des Affaires Européennes) ne peut pas passer à la présidence d’une autorité indépendante. Par ailleurs, si le président de Consob est nommé par le Président du Conseil, c’est par décret. Ce qui veut dire qu’il devra obtenir l’aval du Président de la République. Mattarella décidera ainsi si Savona est ou pas compatible avec le rôle de président de la Consob ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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