07/01/2019
"Légitime défense, le M5S la votera."
Italie. Revue de presse.
Question migratoire : « Migrants, la décision de Conte » – ‘’ Salvini s'y oppose, Di Maio : c'est au gouvernement d'en décider" (Corriere della Sera), « Migrants, pression sur Malte » - "L'appel du Pape, face à Salvini, tombe à l'eau" (La Repubblica), « Migrants, Salvini défie l'Église » (La Stampa), « Malte, l'ambassadeur convoqué » (Il Fatto Quotidiano).
ARTICLE Corriere della Sera P. Di Caro « La Ligue et le M5S divisés sur les migrants, l’appel du Pape aux leaders européens » : « Matteo Salvini est tranchant : ‘’combien de migrants va-t-on accueillir ? Zéro. Nous avons déjà fait notre part’’. Luigi Di Maio, lui, est plus conciliant ‘’pour donner un revers moral à cette Europe encore en vacances, nous pouvons en accueillir une dizaine entre femmes et enfants’’. Le bras-de-fer entre le M5S et la Ligue sur ce point est bien plus dur. C’est un nouveau coup dur pour la majorité. La campagne pour les élections européennes ayant déjà commencée, le ministre de l’Intérieur Salvini ne veut pas céder d’un millimètre pour ‘’une question de principe’’. Di Maio le dit bien ‘’Personne ne veut priver Salvini du pouvoir décider mais c’est une décision que le gouvernement doit prendre de manière unie, comme nous avons toujours fait jusqu’ici’’. Difficile de dire, à ce stade, comment se résoudra le problème des 49 migrants à bord du Sea Watch3 et de Sea Eye, d’autant plus que le gouvernement de Malte fait, à son tour, entendre sa voix ».
RETROSCENA (Coulisses) Corriere della Sera M. Galluzzo « Conte prépare sa ligne ‘’nous dirons oui à 15 personnes, pas seulement aux femmes et aux enfants’’ » : « ‘’nous accueillerons aussi les maris, car nous ne sommes pas de ceux qui séparent les familles’’. Les négociations vont encore de l’avant au Palais Chigi. Les appels téléphoniques avec Bruxelles, avec Berlin, les contacts avec le Portugal, les Pays-Bas et la France favorisent l’optimisme sur une solution imminente. Selon le ministre des transports D. Toninelli (M5S) ‘’L’affaire est plus que jamais européenne, à l’instar de son phénomène dans sa complexité’’. Voici ce qui se dit dans les pièces du gouvernement. Un accord entre l’Italie, la France, la Hollande, le Portugal et l’Allemagne devrait ou pourrait être annoncé aujourd’hui même. Du coup, le fait que l’Italie puisse en accueillir une quinzaine pourrait devenir secondaire ».
RETROSCENA (Coulisses), La Repubblica, T. Ciriaco, C. Lopapa : « Pression de Rome sur Malte : ‘’ En attendant, il faut les faire débarquer, après on verra » : « Le pape a lancé un appel hier demandant davantage de solidarité de la part des pays européens et surtout de l’Italie et de faire débarquer les 49 migrants du navire Sea Watch et de les accueillir. L’appel du Pape, face à Salvini, qui était présent à l’Angelus de dimanche sur la Place Saint Pierre, est tombé à l’eau, même si le ministre de l’Intérieur n’a pas voulu répliquer au Pape. Mais si la diplomatie a échoué, les conditions météorologiques en Méditerranée pourraient aider à débloquer cette situation. Et c’est la raison pour laquelle la pression de Rome à l’égard du gouvernement de Malte est devenue de plus en plus forte pour que les migrants puissent débarquer dans le port de La Valette. En fait, le ministère des Transports affirme qu’il n’y a pas les conditions pour permettre une nouvelle traversée des deux navires des ONG des eaux de Malte aux ports de Catane ou d’Augusta, même si l’Italie acceptait le débarquement ».
ARTICLE La Stampa L. Cresci « Les responsables des ports ‘’nous ne sommes pas fermés’’. Les menaces de Toninelli » : « D’abord Naples, puis La Spezia, Marina di Carrara, et enfin Venise : c’est l’effet domino qui va du Sud au Nord de la péninsule et qui dément le fait que les ports italiens soient fermés aux débarquements. Les présidents des ports insistent ‘’Il n’y a pas de décret de la part du Ministère des Transport ordonnant la fermeture des ports pour des raisons d’ordre public. Le ministère de l’Intérieur peut interdire le débarquement de passagers mais pas l’entrée des navires dans les ports, qui relève du ministère des Infrastructures’’. Le ministre D. Toninelli, pour sa part, annonce via Facebook de ‘’éventuelles sanctions disciplinaires’’ ».
ENTRETIEN de Luigi Di Maio, vice-président du Conseil, Corriere della Sera « Oui à la ligne dure sur les migrants, mais les femmes et les enfants doivent être protégés. Di Battista ne demande pas à avoir un rôle, nous mènerons la campagne ensemble » - « Bientôt un manifeste pour l’Europe en quatre points » : « Sur les migrants : ‘’Je n’ai pas entendu Salvini dire que femmes et enfants devaient rester sur les bateaux. Au contraire. Je lui ai parlé, je suis d’accord sur la ligne dure : nous ne pouvons seuls, prendre en charge les problèmes de l’UE sur les migrants’’. Sur les Européennes : ‘’Les quatre points de base de notre manifeste sont le travail et les droits sociaux, l’environnement, les coupes au gaspillage, et démocratie directe et participative, avec une réforme de la gouvernance européenne qui prévoie moins de pouvoirs pour la Commission et plus pour le Parlement. Nous voulons partager avec nos alliés bien sûr notre plateforme internet Rousseau. Nous continuerons à n’être ni de droite, ni de gauche, ni avec le PPE ni avec les Socialistes. Nous voulons être l’aiguille de la balance et avec les nouveaux chiffres ce sont les groupes historiques qui devront venir vers nous’’.
ENTRETIEN de l’archevêque Bruno Forte, membre permanant de la conférence des Evêques « Secourir est un devoir, pas de leçon venant de Salvini » (Corriere della Sera): « ‘’Il serait bon que le ministre Salvini évite de donner de leçons de magistère. Pour cela, il y a le Pape et il le fait très bien et avec beaucoup de clarté. S’il veut faire le catholique, qu’il écoute le Pape. Le ministre de l’Intérieur a de responsabilités lourdes, qu’il parle des choses dont il est compétent. Les alarmismes d’invasion sont des propagandes fausses qui font du mal à tous sauf à ceux qui les utilisent pour des avantages électoraux. Il y a une question éthique, sur cela il n’y a pas de loi qui tienne’’ ».
ENTRETIEN de Giulia Bongiorno, ministre de la Fonction Publique : « ‘’ Débarquements, il faut respecter les règles. Légitime défense, le M5S la votera ’’ » (Il Messaggero) : « ‘‘ La désobéissance civile est inacceptable, il faut respecter la loi. Le M5S va voter la légitime défense, le Mouvement et la Ligue sont complémentaires. Ce gouvernement continuera même après les élections européennes ‘’ ».
ARTICLE Corriere della Sera F. Caccia « Le feu vert aux forages devient un cas pour le Gouvernement » : « Le mouvement s’opposant aux forages, à Bari, [pour la recherche d’hydrocarbures, ndt.] se remet en place après la réunion générale convoquée par le président de la Région des Pouilles, Michele Emiliano. Le mouvement montre du doigt l’ancien allié, le M5S, qui était à ses côtés dans sa bataille, trois ans plus tôt (et qui se trouve désormais au gouvernement) pour un référendum s’opposant au forage dans la Mer Ionienne. Le leader Di Maio explique ‘’l’autorisation était obligatoire, cette décision ayant été prise par le gouvernement précédent. Si Emiliano veut saisir la justice contre cette décision, je m’en réjouis’’ ».
RETROSCENA (Coulisses), Il Messaggero, M. Conti : « Entre les vétos croisés et le vote de mai l’action du gouvernement ne redémarre pas » : « Dans l’attente des prochaines élections européennes, l’action du gouvernement semble ne pas repartir, on ressent le manque d’une perspective concrète. Le but de Di Maio et de Salvini est d’arriver aux élections de mai, où Salvini vise à obtenir le maximum de voix tandis que Di Maio tente de contenir les pertes. Dans cette poursuite, c’est le M5S qui paye le prix le plus cher, en ayant déplacé à droite sa ligne politique. La ligue a trouvé, entretemps, un accord avec le SVP dans la Région du Trentin qui l’approche au PPE, tandis que les Cinq Etoiles n’ont trouvé aucun accord avec les 27 partis ».
ARTICLE, Il Mattino, B. Acquiviti, « Salvini démantèle la proposition de loi sur le référendum 5 Etoiles. Un nouveau front s’ouvre » : « Deux dates sont déjà inscrites sur le calendrier de la majorité M5S-Ligue. Tout se passera à la chambre dans quelques jours : à compter d’aujourd’hui, le comité discute de la réforme constitutionnelle pour mettre en place le référendum proposé, vendredi 11 expire le délai imparti pour les amendements à la légitime défense. L’une émane du concept de démocratie directe chère au ‘’grillinisme’’ originel. L’autre est un symbole de la Lega de Salvini. Les deux sont prévus dans le contrat gouvernemental, pourtant elles mènent à des tensions grandissantes. Les démocrates se montrent critiques : « sur le référendum proposé, il est certes audacieux de ne pas prévoir de quorum minimal, mais on peut appliquer alternativement un texte "populaire" et un texte parlementaire et l’autoriser également sur des lois restrictives ou une affaire pénale ». Au-delà du quorum, en réalité, les oppositions soulignent la nécessité de fixer des limites claires aux sujets pour lesquels la procédure peut être activée. Un jeu de miroirs entre des mesures qui ont déjà eu lieu et qui sont susceptibles de se répéter indéfiniment et qui constituent un prélude à l'intersection du destin entre revenu citoyen et le quota 100 ».
ARTICLE, La Stampa, G. Salvaguillo, « L’année noire des poubelles : 497 incendies, Le dossier Raggi sur Rome « assiégée » : « Malgré les alertes déclenchées sur les dangers pour la santé des enfants causés par l'accumulation de déchets, les écoles vont rouvrir aujourd'hui à Rome. La maire Raggi s’apprête à présenter un dossier au ministère public pour mettre fin à cette situation. Une hypothèse est qu’il existe un fil rouge entre l’incendie de la Salaria et les incendies des poubelles, dans une montée vers un siège ».
ARTICLE, La Stampa F. Martini « Juncker demande aux 5 Étoiles de former un groupe pour empêcher les populistes d’être en tête de l’UE » : « Mi-décembre, Juncker murmura un conseil à Conte : ‘’je vous aiderai sur la loi de finances, mais dans le futur parlement il y aura diverses forces qui n’adhèreront pas aux groupes traditionnels et pourront collaborer aux futurs équilibres’’… comme pour dire que le M5S pourraient devenir décisifs dans la future législature européenne. Une proposition intéressée : avec Merkel et les chrétiens-modérés du PPE, il travaille pour construire une majorité qui laisse de côté les populistes. Un carrefour qui marquera une époque : dans le PPE, une partie (Weber, Orban, Kurz) vise un accord avec les populistes à la Salvini et à M. Le Pen. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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