04/01/2019
Di Maio assure "le revenu citoyen ira uniquement aux Italiens’".
Italie. Revue de presse.
Décret ‘’Sécurité’’/bras-de-fer entre les maires et l’Intérieur : « Ouverture de Conte aux maires » (Corriere della Sera), « Les maires ‘’traitres’’ selon Salvini. Conte prêt au dialogue » (La Repubblica), « Salvini attaque les maires rebelles » (La Stampa), « Conte et Salvini divisés face aux maires » - ‘’L’Intérieur exclut toute modification au décret, Conte prêt à rencontrer les maires’’ (Il Messaggero), « Duel maires-Salvini, Conte ouvre au dialogue » (Avvenire), « Migrants, coup de froid entre Conte et Salvini » (Il Mattino).
RETROSCENA (coulisses) La Repubblica E. Lauria et C. Lopapa « Le vice-président du Conseil se félicite mais l’irritation augmente au Quirinal » : « Matteo Salvini se félicite avec les siens ‘’ils n’ont pas encore compris que sur l’immigration les Italiens me suivent, les maires m’ont fait un gros cadeau. S’ils saisissent la Cour Constitutionnelle, moi j’y construirai ma campagne électorale pour les élections européennes’’. Enfin l’attaque ‘’Sont-ils disposés à ne pas respecter une loi signée par le Président Mattarella ?’’ Une phrase qui aurait provoqué une certaine irritation au Quirinal. Mattarella n’a certainement pas apprécié d’avoir été utilisé comme une sorte de bouclier dans le bras-de-fer entre le ministère de l’Intérieur et les maires. D’autant plus que la signature du décret sécurité et migration avait vu un échange long et informel avec l’Intérieur ».
RETROSCENA, La Stampa, U. Magri « Le Quirinal se démarque du ministre et la Cour constitutionnelle lèvera les doutes » : « Les juristes du Quirinal contestent le fait que la signature du décret sécurité puisse valoir certification ou marque de garantie. Le chef de l’État doit se limiter à contrôler qu’une loi ou un décret ne soit pas en opposition avec la Cour constitutionnelle. Les premières versions étaient en effet contraires aux principes fondamentaux de notre Constitution, c’est la raison pour laquelle il y a eu des allers-retours entre le Quirinal et le Viminal. A force de corrections, le décret est finalement entré dans les limbes des lois à la constitutionalité douteuse, qu'un jour la Cour constitutionnelle pourrait rejeter. Mais personne ne peut l'établir à l'avance, pas même l’ancien juge constitutionnel qu’est le Chef de l'État ».
RETROSCENA (coulisses) Corriere della Sera F. Verderami « La course des alliés, entre soupçons, pour les décrets considérés comme des ‘’bannières électorales’’ » : « La polémique aura eu le mérite de détourner l’attention des difficultés d’une majorité ayant du mal à trouver un compromis. Cela offre à Conte l’opportunité de se frayer un espace pour réaffirmer son rôle de ‘’médiateur’’, cette fois-ci dans la dispute entre l’Intérieur et l’association des maires. Entretemps, les deux réformes-phare (des retraites et du revenu citoyen) seront séparées et devraient se croiser au Parlement, entre la Chambre et le Sénat, pour obtenir une adoption simultanée. Encore faut-il que les textes soient adoptés par le Conseil des ministres du 10 janvier, comme établi initialement. C’est la course contre la montre, dans un climat de soupçon réciproque entre les deux partis de majorité, le M5S et la Ligue, dans la perspective des élections européennes de mai ».
ARTICLE Corriere della Sera A. Arachi « Conte ouvre aux maires sur la sécurité » : « Le Président du Conseil a accepté la proposition de l’association des maires italiens (Anci) d’une réunion pour discuter du décret Sécurité, notamment sur les normes concernant les droits des migrants. La polémique, partie de Palerme par son maire L. Orlando, a vu aussi le soutien du premier citoyen de Milan, G. Sala. C’est surtout avec le maire de Naples, L. De Magistris, que Salvini a entamé le bras-de-fer le plus long, après la disponibilité de la ville à accueillir le navire Sea Watch qui se trouve depuis 13 jours dans la Méditerranée avec des migrants à bord et avec peu de vivres ».
ENTRETIEN de Danilo Toninelli, ministre des Infrastructures, Il Messaggero, « Les maires rebelles ont tort – Péages, d’autres surprises arrivent » : « ‘’Il ne s’agit pas de fermer nos ports mais d’ouvrir ceux des autres. Le décret a été signé par le Chef de l’Etat. Sur la TAV (Lyon-Turin) : j’en ai marre de parler de la Tav comme de la seule grande infrastructure utile au pays. Ce sont surtout le PD et FI qui tentent de le faire croire, et j’ai tout dit. Dans très peu de temps nous aurons le résultat de l’analyse coût-bénéfice et nous comprendrons s’il convient ou non de la réaliser. Uniquement en pensant à l’intérêt collectif et non, comme avant, à ce qui convient à un petit nombre de personnes’’ ».
ARTICLE Sole 24 Ore M. Rogari « Une révision des comptes amoindrie, la dépense augmente de 51 milliards en trois ans » « Les coupes, touchants les ministères et d’autres interventions de modeste envergure, ne dépassent pas les 1,4 milliards d’euro. L’équipe des « réviseurs », annoncée par Di Maio, devrait voir le jour d’ici peu. Leur tâche ne sera pas des moindres, puisque dans le marathon des 30-40 milliards de coupes indiqués dans les programmes électoraux du M5S et du centre droit, la loi de finances 2019 ne semble avoir couru le premier kilomètre ».
ARTICLE La Repubblica « Le revenu citoyen destiné à 260 000 étrangers, les 5 Étoiles tentent de revoir les conditions pour y accéder » : « Le ministre du Travail Di Maio assure ‘’le revenu citoyen ira uniquement aux Italiens’’. Or, le canevas du décret concernant la réforme-phare du M5S le dément. Le revenu ira même aux citoyens de l’Union Européenne ainsi qu’aux citoyens de pays tiers avec un permis de séjour de longue durée. D’où l’idée des 5 Étoiles de hausser la limite de résidence jusqu’à 10 ans comme condition pour pouvoir bénéficier du revenu citoyen. La dépense prévue, 1,6 milliards, pourrait ainsi se réduire »
ARTICLE, La Stampa, P. Mastrolilli, « Moavero porte le dossier Iran à Washington, Trump voit en l’Italie une alliée pour l’UE » : « Les changements au Moyen-Orient, y compris la nécessité pour l’Italie d’avoir plus de temps pour reconsidérer les relations avec l’Iran après le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire, seront au centre de la visite d’aujourd’hui à Washington du ministre des Affaires Étrangères. Il rencontrera à la Maison Blanche le gendre du président, Kushner, et le conseiller pour la sécurité nationale Bolton, et au Capitol Hill la speaker de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, réélue hier. La visite de Moavero a été organisée par l’ambassadeur Armando Varricchio pour construire un bon rapport stable entre le Président du Conseil Conte et le Président Trump. La réponse de l’administration a confirmé que Washington visait Rome, en tant qu’alliée particulière en Europe, au moment où les rapports avec Emmanuel Macron, Theresa May et Angela Merkel sont froids ».
SONDAGE Ipsos pour le Corriere della Sera. N. Pagnoncelli « L’économie se porte mal et 3 Italiens sur 4 considèrent l’emploi comme une priorité » : « Les jugements positifs sur sa condition varient selon la zone territoriale : le pourcentage passe de 70% du Nord-Est à 47% du Centre-Sud. 47% des Italiens estiment qu’il n’y a pas de signaux pouvant permettre une croissance économique. Sur les problèmes les plus urgents, l’emploi figure au sommet du podium avec 75%, suivi par le welfeare (38%) et l’immigration (37%), même si les pourcentages varient selon les régions ».
ARTICLE, M. Conti, Messaggero, « Salvini négocie avec le PPE, Di Maio avec les Verts, la compétition se déplace vers l’Europe » : « Les deux vice-présidents du Conseil, Salvini et Di Maio, partent à la chasse au gros gibier : ils seront la semaine prochaine en tournée en Europe à la recherche d’alliés. Salvini ne part pas de zéro, la Ligue fait partie du groupe d’extrême droite ‘’Europe des nations et de la liberté’’ avec Marine Le Pen. Mais le problème est de trouver un peu ‘’d’apaisement’’ avec le PPE et les conservateurs pour éviter que la prochaine législature soit le fruit d’un accord entre populaires et socialistes. Malgré les ouvertures de Weber, il a jusqu’à présent trouvé porte close. Le 9 janvier, Salvini sera en Pologne pour rencontrer Kaczynski. Son conseiller en politique étrangère G. Picchi doit voir le Hollandais Wilders et le suédois Akesson. Salvini veut devenir la référence des souverainistes européens. Ses voyages en février au Brésil et aux États-Unis en mars servent à fermer le cercle souverainiste et à convaincre les alliés de le choisir comme candidat à la présidence de la Commission des droites européennes. Les alliances du M5S sont, elles, à construire. Le mouvement aurait une sorte d’affiche prête pour démontrer que l’alliance avec la Ligue ne l’a pas transformé en un groupe de xénophobes et d’eurosceptiques. Le M5S pourrait se retrouver dès mars (vu le Brexit) seuls. L’objectif est d’avoir une trentaine de députés européens pour créer un groupe s’il trouvait au moins 7 élus dans autant de pays européens, pour pouvoir conditionner l’alliance PPE-PSE. L’arrivée de Di Battista dans l’arène devrait servir à compenser le pouvoir médiatique de Salvini et éviter que la Ligue ne dépasse le M5S en mai, ce qui pourrait être mortel pour le gouvernement. Nous assisterons donc probablement dans les semaines à venir à une diffusion d’européisme à la sauce 5 étoiles sur les chaînes de la télévision publique ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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