03/01/2019
"Migrants, des maires désobéissants."
Italie. Revue de presse.
Décret ‘’Sécurité’’/bras-de-fer entre les maires et l’Intérieur : « Défi entre les maires et Salvini » (Corriere della Sera), « Migrants, des maires désobéissants contre une loi ‘’inhumaine’’ » (La Repubblica), « Maires rebelles, bras-de-fer avec Salvini » (Il Messaggero), « Sécurité, bras-de-fer maires-Salvini » (Il Mattino), « Objection humanitaire » (Avvenire).
EDITORIAL, S. Folli, Repubblica, « Derrière le Quirinal, le défi des deux Italie » : « 2019 s’ouvre avec la contestation de certains maires italiens, guidés par le palermitain Leoluca Orlando, du décret anti-migrants de Salvini et l’annonce qu’ils ne l’appliqueront pas. Nous verrons quels sont les effets pratiques de cette levée de boucliers : cela pourrait être uniquement un geste médiatique ou le début d’une désobéissance civile très ambitieuse. Que la gauche en Italie renaisse du refus du décret sécurité est difficile à croire mais le centre-gauche, avec la proximité des élections européennes, est à la recherche désespérée d’un évènement auquel se raccrocher. Des cercles ‘’macroniens’’ devaient se préparer à lancer une liste Renzi mais leurs ambitions sont revues à la baisse en raison de son désengagement. Le ‘’parti des maires’’ essaie de s’organiser avec un positionnement anti-Salvini. Après les élections européennes, l’Italie pourrait se retrouver aux prises avec une droite salvinienne renforcée et exigeante, interprète d’un projet en Italie et en Europe, différent de celui exprimé par Mattarella. L’Italie idéale que celui-ci a décrit risque d’être défiée par l’Italie réelle, fille de notre temps et légitimée par les urnes »
RETROSCENA (coulisses), Corriere della Sera F. Sarzanini « La ligne de l’Intérieur pour prévenir les communes rebelles ‘’qu’ils renoncent alors aux fonds » : « Le défi est lancé et a le goût d’un avertissement. Car la ligne de Matteo Salvini, lancé sur Facebook, concerne les financements alloués aux communes : l’argent pour mettre les écoles en sécurité et le fonds pour la vidéo-surveillance. L’objectif est clair : pousser les maires qui sont contre le décret ‘’sécurité’’ à renoncer à cet argent. Le président de l’association des maires, Antonio Decaro a demandé au ministre de l’Intérieur l’ouverture d’une discussion. Difficile qu’à ce stade Salvini accepte, ce dernier étant enclin à ne pas faire marche arrière sur la ligne dure contre les migrants ».
ENTRETIEN de Leoluca Orlando, maire de Palerme « Un acte dû contre une loi inhumaine » (La Stampa): « ‘’Salvini me conseille de regarder les problèmes de Palrme ? Je le fais et ma ville restera accueillante. Ne me définissez pas comme un rebelle, le problème est que le décret de sécurité va à l’encontre de plusieurs articles de notre Constitution. Il est à la fois inhumain et criminogène, car l’abolition de la protection humanitaire crée les conditions où une demande devient automatiquement illégitime. A partir de maintenant, celui qui bénéficie de la protection humanitaire n’aura pas de certificat de résidence même s’il s’agit d’une personne qui a un permis de séjour. Les effets pratiques seront la négation du droit à la santé, du droit à l’instruction pour ses enfants’’ »
ENTRETIEN de Nicola Molteni (Ligue du Nord), secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Il Messaggero – « (Les maires contre le décret sécurité) font du tort aux citoyens pour une bataille qui est politique » : « ‘’Il est évident que ces maires cherchent à avoir une visibilité nationale et qu’ils n’ont pas lu le décret. Ceux qui fuient les guerres et les persécutions auront plus de droits et ils sont de moins en moins nombreux, les données des commissions territoriales le disent. L’intégration sera garantie pour ceux qui ont une protection et pour les mineurs non accompagnés (en 2018, 3000 ont débarqué, au lieu de 15000 l’année précédente)’’. »
ANALYSE, Il Mattino, M. Conti « Le Sud est la nouvelle menace pour le gouvernement » : « Des tensions apparaissent au Sud de l’Italie contre le décret sécurité. Ce décret présente des risques d’incertitude et alimente une campagne électorale destinée à paralyser l’action du Président du Conseil Conte. La stratégie serait d’élire une trentaine d’eurodéputés et d’espérer un groupe modéré, loin des positions eurosceptiques. Salvini relance, avec la loi sur l’autonomie, l’éventualité que le revenu de citoyenneté soit perçu par son électorat comme un énorme transfert de richesses du Nord au Sud. Mais après les six premiers mois, il est difficile qu’une majorité puisse gouverner les consensus seulement avec de nouvelles annonces, sans rendre compte de l’efficacité de la mesure déjà approuvée ».
ARTICLE, La Stampa A. Di Matteo « Une majorité étroite mais un filet de sauvetage est prêt pour la Ligue et le M5S » : « Cela pourrait ressembler à un paradoxe : le M5S décide l’expulsion de deux sénateurs [qui n’ont pas voté le décret sécurité, ndt.] alors qu’au Sénat la majorité est déjà étroite. L’exécutif peut désormais compter sur l’appui de 165 voix, à peine 4 de plus pour s’assurer la survie. La décision de cette expulsion met dans l’embarras une partie du Mouvement, notamment le courant du président de la Chambre R. Fico. La loi sur la légitime défense, voulue par la Ligue, doit maintenant passer au Sénat. Le M5S peut compter sur le soutien de deux anciens, passés au groupe mixte. La Ligue, elle, peut compter sur l’appui ‘’externe’’ de Fratelli d’Italia. Cela pousse Di Maio à serrer les rangs ».
ARTICLE Corriere della Sera, P. Valentino « Conte : ‘’Juncker a respecté sa parole. J’ai invité les vice-présidents du Conseil à un style davantage concret » : « C’est lors d’un entretien avec l’hebdomadaire allemand Die Zeit que le président du Conseil Giuseppe Conte a dévoilé les coulisses des négociations avec la Commission Européenne. Le président du Conseil se dit ‘’content’’ du commentaire d’un grand journal allemand selon lequel dans la bataille sur le budget il aurait donné preuve de son ‘’émancipation’’ de Salvini et de Di Maio, en mélangeant ‘’charme et bon sens’’. Pour le chef du gouvernement, les négociations avec Bruxelles ont été ‘’plus difficiles’’ par rapport aux discussions internes avec les deux partis de majorité. Il a fait surtout l’éloge de la Chancelière A. Merkel, dont il a apprécié ‘’le style de commandement’’, ‘’elle n’a pas voulu interférer et elle m’a dit qu’elle aurait été contente sur un compromis’’. ‘’On peut compter sur elle’’, assure-t-il. Sur les mots durs de ses deux adjoints Di Maio et Salvini ‘’Je n’ai pas de difficulté à reconnaître qu’à Bruxelles les tons étaient plus contrôlés’’ cependant ‘’même là-bas des choses très dures ont été prononcées contre l’Italie’’. Conte revendique aussi un ‘’ style différent de langage’’ par rapport à ses adjoints ».
ARTICLE Sole 24 Ore D. Pesole « Encore six mois de contrôles de l’UE sur les comptes italiens » : « La procédure d’infraction étant évitée, l’heure est à un semestre de surveillance étroite de la part de la Commission sur les comptes publics italiens et sur le respect des chiffres indiqués sur le budget. Le feu vert européen à la loi de finances est strictement ‘’conditionné’’ au respect des objectifs notamment sur le PIB et le déficit. Au printemps, l’Istat devra publier ses chiffres sur le PIB du dernier trimestre de l’année et ensuite donner ses prévisions de croissance. Le gouvernement devra alors adresser à Bruxelles, vers la mi-avril, le nouveau document économique et financier. La variable fondamentale demeure celle de la croissance. ».
BCE/Crise de la banque Carige : Unes « Carige placée sous tutelle » (Corriere della Sera), « Affaire Carige, la BCE intervient » (La Repubblica, La Stampa, Sole 24 Ore).
ARTICLE, Sole 24 Ore L. Serafini « Un plan en quatre points pour les commissaires » : « L’action des administrateurs extraordinaires va dans le sillage de la continuité. La route du triumvirat temporaire à la direction de Carige devra miser à la convocation de l’assemblée pour approuver l’augmentation du capital à hauteur de 400 millions et sortir de l’enlisement en 3-4 mois. Les commissaires devront : décider des stratégies avec le consultant de Boston Bcg, réduire les crédits détériorés, renouer les liens avec l’actionnaire Malacalza et lui faire digérer l’opération d’augmentation du capital, enfin, la recherche d’une alliance ».
Élections européennes de 2019 : ARTICLE, Il Messaggero « Européennes : Di Maio recrute les maires. Mission anti-souverainiste à Bruxelles » : « Di Maio se rendra à Bruxelles pour faire des accords avec les mouvements civiques les plus proches du M5S et programmer le tour électoral où il sera accompagné de Di Battista ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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