19/12/2018
"Budget, l’accord avec Bruxelles trouvé."
Italie. Revue de presse.
Budget/UE : Unes - : « Accord avec l’Europe sur le budget » - ‘’appel téléphonique entre Conte et Dombrovskis’’ (Corriere della Sera), « Budget, accord avec Bruxelles » - ‘’La procédure d’infraction évitée’’ (La Repubblica), « Budget, l’accord avec l’UE à un pas » (La Stampa), « Budget, l’accord avec Bruxelles trouvé » (Sole 24 Ore, Il Messaggero, Il Mattino, Avvenire), « L’apocalypse reportée » (Fatto Quotidiano).
COMMENTAIRE, La Repubblica, C. Tito : « Loi dangereuse, Italie humiliée » : « Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, et son camarade Di Maio ont perdu le combat contre l’Union européenne après deux mois d’orgueil nationaliste. Ce ballet effronté a eu un seul résultat : l’humiliation de l’Italie. Le gouvernement Ligue-M5S a dû accepter une issue sans précédent : la loi de finances a été écrite par la Commission de Bruxelles sous sa dictée. On évite peut-être la procédure d’infraction, mais le monitoring de Bruxelles reste. La fiction sera bientôt révélée et obligera encore une fois le gouvernement à revoir ses comptes. Mais surtout, il n'existe pas de projet pour le pays, les investissements sont à zéro et le changement n’existe pas. Dans le revenu de citoyenneté et dans le quota 100 pour les retraites, il n’y a rien de populaire mais plutôt beaucoup de démagogie et d’intérêt électoraliste. Le Parlement a été écarté et réduit à un véritable exécutant de décisions prises ailleurs. La loi de finances, donc, n’est pas seulement dangereuse et inutile mais marque aussi la défaite d’une classe dirigeante. Une classe dirigeante qui se respecte et agit sur le long terme dans les intérêts du pays. Cette loi de finances, au contraire, satisfait un besoin immédiat d’une partie de la population, sans en éliminer les causes. L’Italie accepte un déclassement de ses attentes et confond les exigences des citoyens avec un plan de développement global. D’ailleurs, quand la classe dirigeante vient à manquer, les réponses aux citoyens-électeurs sont uniquement des satisfactions brèves et sans avenir. Jamais l’Italie n’a été comme ça, les gouvernements et les majorités provisoires ont toujours tenu compte des indications des membres les plus compétents. Ce gouvernement soustrait l’avenir pour tenter de se protéger dans un présent qui ne peut pas durer. C’est l’acceptation d’un déclin qui ne concerne pas seulement la politique ».
ÉDITORIAL La Stampa M. Zatterin « Un armistice dicté par la peur » : « À la fin, c’est la peur qui l’emporte. Préoccupés par la possibilité d’alimenter la colère eurosceptique et souverainiste du gouvernement M5S-Ligue, à 5 mois des élections européennes avec des risques de turbulences sur les marchés, les techniciens de la Commission Européenne sont enclins à ne pas retoquer le budget italien. Fermer les yeux sur les 3 milliards de déficit excessif constitue la solution la moins douloureuse. Et par crainte d’une tempête, les deux leaders Di Maio et Salvini sont passés du « on s’en fiche » à une coupe de 7 milliards d’euros dans le budget. Un sacrifice important : les deux réformes-phare (revenu de citoyenneté et réforme des retraites) apparaissent désormais très diluées par rapport à celles qui étaient promises ».
ARTICLE Sole 24 Ore L. Palmerini « Satisfaction de Conte et de Mattarella en attente du feu vert définitif de l’UE » : « La nouvelle d’un accord ‘’technique’’ par la Commission est le tournant auquel s’attendait le Quirinal : la diplomatie du chef de l’Etat aura sans doute pesé de tout son poids, non seulement en Italie mais aussi en Europe. L’ancienne participation au sein des populaires européens de Mattarella et de Juncker a sans doute aidé la discussion. Il y a eu aussi un jeu d’équipe, une collaboration institutionnelle entre le Quirinal et le Palais Chigi, outre le ministère de l’Economie. C’est un autre chapitre qui s’ouvre pour l’exécutif : celui de l’efficacité du budget du point de vue économique et du consensus politique. Mais cela ne concerne plus Mattarella ».
RETROSCENA (coulisses) Il Messaggero M. Conti « L’axe entre Conte et Moscovici et les dernières frictions avec Tria (Indépendant) » : « Le ministère de l’Economie salue l’accord. Au Palais Chigi, en revanche, on s’irrite. Le dernier bras-de-fer entre les deux palais a eu lieu hier soir, quand l’annonce de l’accord avec Bruxelles est sortie des bureaux du ministère de G. Tria. Ce qui a été perçu au Palais Chigi comme une volonté de vouloir s’en attribuer le mérite. Alors que le Palais Chigi accuse le ministre de l’Economie d’avoir cédé sur toute la ligne lors des négociations avec la Commission. L’accord sera communiqué aujourd’hui par Conte au Sénat, une fois que la Commission Européenne aura levé ses réserves. Ce sera ensuite la course contre la montre pour adopter le texte avant Noël ».
ARTICLE La Stampa M. Sorgi « Un budget désormais retardataire pour le Sénat » : « La présentation désormais proche des textes sur lesquels le Sénat devra rapidement se prononcer, sans avoir un délai raisonnable pour en discuter, ne mettra pas fin aux protestations des oppositions pour une méthode, jamais vue auparavant, avec laquelle le budget sera adopté ».
ENTRETIEN d’Armando Siri (Ligue), ministre adjoint aux infrastructures « Nous ne sommes pas des amateurs. Maintenant le marathon au Parlement pour tout boucler d’ici la fin de l’année » (Corriere della Sera) : « ‘’On a voulu nous décrire comme des amateurs. Le président du Conseil a été un négociateur efficace, il a défendu les intérêts du peuple italien devant ses partenaires européens, avec grande compétence et conviction. Il a toujours montré une grande cohérence dans le cadre des engagements prévus par le contrat de gouvernement. Il n’y aura pas le phénomène des ‘’gilets jaunes’’ en Italie : cela grâce au travail de ce gouvernement qui s’est chargé de protéger dès le début les classes les plus démunies du pays’’ ».
ARTICLE, La Repubblica, G. Vitale : « Rome, militaires pour boucher les nids de poule. Mais le blitz du M5S est bloqué » : « Ce ne sera pas à l’armée de reboucher les nids de poule à Rome. La ministre de la Défense Trenta n’a pas donné son accord à cette opération, définie comme absurde. Cela s’explique également par la révolte de ‘’ses ‘’ militaires, parce qu’il n’existe pas d’état d’urgence ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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